15 jours à Hokkaido (Japon) – Juillet 2015 (1/3)
Marion et moi sommes partis 15 jours au Japon, début juillet 2015.
Encore le Japon, me direz-vous, vous qui suivez ce blog avec une passion bien compréhensible ? Eh oui, encore le Japon, mais pour un voyage cette fois tout à fait différent, beaucoup plus éloigné des sentiers battus puisque nous sommes allés cette fois sur l’ile moins touristique d’Hokkaido, au nord du Japon, pour un séjour plus orienté « nature et rando », et moins « culture et civilisation ». Voici le récit de la première partie de notre voyage (je sais que je vous fais peur en écrivant ça). Pour que cet article soit utile à d’éventuels lecteurs qui prévoiraient un voyage similaire, j’ai noté de * à ***** (* étant à éviter absolument, ***** justifiant à mon sens de faire le détour pour ce lieu seul) l’intérêt des endroits que nous avons visités, des hôtels où nous avons séjourné, et des restaurants où nous avons mangé. Et pour ceux qui préfèrent les images, une sélection de nos meilleures photos se trouve ICI.
Jour 0 : Dimanche 5 juillet 2015 : arrivée à Sapporo
C’est une pensée qui me revient régulièrement quand on part en vacances mais elle n’a jamais été aussi aigüe que sur ce trajet, parce que partir en voyage est toujours pour moi une cause d’inconfort (j’ai beau poster dix mille articles sur nos voyages, en réalité je suis très casanier, et c’est ma moitié qui me tire de ma propension à me contenter des plaisirs du quotidien) et cette fois en particulier à cause des difficultés que nous avions eu à boucler nos réservations et des incertitudes qui subsistaient au moment du départ : comme Marion est, elle, toujours très inquiète quand elle prend l’avion, j’ai passé le trajet à me dire qu’organiser un voyage comme celui-là, c’était quand même beaucoup de stress et que je n’étais pas sûr que la balance penche en faveur du plaisir…
Rétrospectivement, il est assez étonnant que cette pensée ait été si forte cette année alors que notre séjour l’an passé nous avait permis de voir à quel point le Japon est un pays rassurant en termes de sécurité, d’organisation générale, et de gestion des imprévus en particulier.
Au final, nos deux vols (Paris-Tokyo, puis Tokyo-Sapporo) se sont bien passés, en dépit d’un coup de stress sur la correspondance : on s’est retrouvés à prendre la dernière navette de la journée pour rejoindre le terminal pour notre vol intérieur, du fait du laps de temps très court entre les deux vols, et du fait que notre transition semblait n’avoir pas du tout été enregistrée par les compagnies aériennes : il n’avait pas été possible de pré-enregistrer ce vol auprès d’Air France (responsable du premier vol, et auprès de qui nous avions commandé les deux vols), et le comptoir de Japan Airlines était sur le point de fermer et ne semblait plus attendre personne… Heureusement, comme à peu près toujours au Japon, une employée est venue à notre rencontre pour nous aider à démêler la situation et nous orienter, bien qu’il semble vraiment que notre présence ait été une surprise pour tout le monde ! Bref, l’essentiel est qu’on ait pu monter dans la navette, puis dans l’avion, pour finalement atterrir sans encombre à Sapporo, capitale de l’ile d’Hokkaido. Il nous a fallu encore un peu de débrouillardise laborieuse pour trouver ensuite notre hôtel, mais celui-ci, le Cross Hotel****, était impeccable, tout ce que j’attends d’un hôtel de standing : bien conçu, élégant, propre, confortable. Un passage aux bains chauds m’a aidé à me remettre de la fatigue du trajet, et je me suis couché dans mes draps doux avec un bonheur sincère.
Jour 1 : Lundi 6 juillet 2015 : Otaru, Niseko
La journée commence très bien : le buffet du petit-déjeuner est varié, copieux, et de très bonne qualité. Décidément un très bon hôtel.
Commencent ensuite les choses sérieuses : il nous faut faire réaliser la traduction de mon permis de conduire. Ça a été la surprise de la dernière semaine avant de partir : le permis international ne suffit pas, au Japon. Si on est ressortissant de certains pays (dont la France) il faut faire réaliser une traduction de son permis, chose qui ne peut se faire à peu près que sur place : on avait donc pas mal flippé que ça prenne du temps (jusqu’à deux semaines, annoncé sur le site) et qu’on ne puisse donc pas prendre de voiture avant ça. En fait, on a trouvé l’endroit où ça devait se faire très facilement (mais je suis content d’avoir préparé la recherche depuis Paris, histoire d’avoir un plan pour s’orienter), c’était moins loin que ce qu’on pensait, et ça a pris moins d’une demi-heure pour obtenir la traduction. En retournant vers l’hôtel sous un beau soleil avec Marion, j’étais vraiment content d’être là, avec elle : fini le stress du voyage !
…Puis a commencé la galère : d’abord, pour la location de voiture, qui était beaucoup plus loin, elle, que ce que j’avais compris ; ensuite, on a voulu retourner en arrière pour prendre à la grande librairie Kinokuniya (marrant de me rendre dans cette librairie avec laquelle je collabore régulièrement d’un point de vue professionnel) des cartes routières et de rando ; d’abord on n’a pas trouvé l’endroit où étaient les cartes et on a failli renoncer. Puis on l’a trouvé, mais il était franchement impossible de trouver ce qu’on cherchait, car tout était écrit en Japonais (les indications pour trouver les cartes, les cartes elles-mêmes, bref…) et on a donc renoncé, après avoir perdu bien du temps pour rien.
Les premières minutes de conduite d’une voiture de location en ville sont toujours un peu stressantes. Là, c’était une voiture automatique japonaise qu’il me fallait maîtriser (donc volant à droite, et conduite à gauche : même si j’avais déjà eu l’occasion d’expérimenter ce type de conduite en Australie, ça fait toujours un drôle d’effet (et une fois encore, j’ai passé mon début de séjour à déclencher les essuie-glaces en voulant simplement mettre le clignotant) ; et au lieu de la compacte que nous avions loué, on nous a offert un énorme 4×4 Nissan X-Trail rouge (ce qui était bien mieux à tous les niveaux, mais qui m’a demandé un temps d’adaptation supplémentaire étant données les dimensions de l’engin). Enfin, nous avons fait la découverte du GPS japonais, qui ne fonctionne pas à partir d’adresses ou de coordonnées classiques (latitude/longitude) mais à partir des numéros de téléphone du lieu de destination ! Surprenant au départ, ce système est finalement assez pratique et efficace (notamment pour un étranger, parce que les adresses japonaises sont un gros casse-tête à déchiffrer)… pourvu qu’on ait une destination identifiable par un numéro de téléphone (ce qui n’aura pas toujours été notre cas et nous aura causé quelques soucis : eh oui, « le départ du sentier X de la montagne Y », il n’a pas de numéro de téléphone ! ^_^).
On se plaint, on se plaint, mais on est finalement bien arrivés à Otaru**, petite ville portuaire recommandée par le guide, où nous avons d’abord visité le port, où figuraient de façon surprenante des inscriptions en cyrillique (on est effectivement là à la frontière entre la Mer du Japon et la Mer Okhotsk, et les côtes russes sont toutes proches !). La ville est surtout connue pour sa promenade le long d’un canal, mignon mais très court (500m peut-être ?). Soyons francs, ça ne valait pas vraiment le détour.
Nous avons alors repris la route, et sommes arrivés à notre premier véritable lieu de villégiature, Niseko, station de ski réputée en hiver, où nous avons été « accueillis » par un petit renard (probablement adulte quand même, mais pas plus gros qu’un chat) roux, tout mignon, sur le bord de la route. L’hôtel Hilton***, où nous logions, m’a un peu déçu (à cause des cars déversant des flots de touristes de passage pour une nuit ; à cause du wifi qui n’était pas inclus dans le prix de la chambre, alors que nous avions été contraints de choisir une classe de chambre « kingsize deluxe » ; à cause de la chambre, propre et spacieuse, mais à l’élégance datant plutôt de l’époque de mes parents que d’aujourd’hui ; à cause du repas pris au restaurant de l’hôtel, où nous avons été remisés dans un coin de la pièce avec une vue pourrie alors qu’il y avait plein de places plus au centre avec de meilleures vues (je dois reconnaître que mes vêtements informes n’étaient peut-être pas très appropriés pour le standing du lieu) ; il n’avait pas non plus été possible de réserver au restaurant de teppanyaki, fermé en cette saison comme tous les autres restaurants de l’hôtel (seul le buffet était ouvert, en gros) et nous avons mangé une fondue japonaise sympa mais bien moins bonne que celle que nous avions dégusté l’an dernier à Miyajima -et pourtant très chère.
La vue depuis la chambre (une large baie vitrée donnant sur la vallée) en jette, quand même.
Nous avons passé un moment au onsen avant de nous coucher, ce qui m’a fait grand bien à l’épaule, dont la contracture chronique a été réveillée par le portage de lourdes charges ; j’espère qu’il en fera de même pour mon genou gauche, qui souffre aussi…
Jour 2 : Mardi 7 juillet 2015 : Toyako onsen
La nuit a été agitée. Malgré la fatigue, je me suis réveillé après 3 heures et demies, et le sommeil n’est ensuite plus revenu, ou alors par intermittence. Au matin, nous découvrons un paysage transfiguré par une pluie battante ininterrompue, qui rend impossible notre projet d’ascension du Yotei-zan (10h de rando… sous la pluie et sans voir le paysage, ça n’a pas trop d’intérêt).
Nous temporisons en allant prendre notre petit-déjeuner au buffet très varié et copieux. Il y a là moins de choses qui me font envie qu’au Cross Hotel de Sapporo, mais c’est quand même vraiment très bien. Après de longs débats sur ce que nous allons pouvoir faire de notre journée compte tenu du fait que la pluie continue de tomber à verse, nous partons finalement pour Toyako onsen**, petit village au bord d’un lac, autour duquel nous effectuons une petite promenade, prenant au passage un bain de pieds improvisé dans un foot onsen (une source d’eau chaude naturelle, aménagée pour qu’on puisse y tremper les pieds, tranquillement assis face au lac). Nous hésitons à monter à bord d’un bateau baptisé Espoir (en français) pour faire le tour des iles du milieu du lac, mais comme le beau temps est revenu, on préfère retourner à Niseko pour tenter de prendre le téléphérique qui mène à une plateforme permettant d’admirer le panorama de la région… sauf que la galère continue et que le téléphérique n’est pas ouvert (peut-être qu’il n’ouvre que quand la vue sur le Mont Yotei est dégagée ?). Bref, à la place de ce nouveau projet avorté, nous faisons un petit tour sur le chemin de promenade du Niseko Village ; on dîne ensuite dans un restaurant de cuisine japonaise pas loin de l’hôtel, très bien, moins cher, et servi de façon plus aimable que le Hilton. Nous concluons la journée par un tour au onsen de l’hôtel avant d’aller nous coucher. Globalement, cette deuxième journée est une nouvelle fois assez décevante et en dehors du plaisir de passer un moment au calme avec ma dulcinée, je n’ai pas vraiment l’impression que nos vacances aient véritablement commencé…
Jour 3 : Mercredi 8 juillet 2015 : Tarumae san
Nous rejoignons le Tarumae san pour une courte randonnée qui nous conduit au sommet de ce volcan toujours en activité (et d’ailleurs susceptible d’entrer en éruption dans un avenir proche, si j’en crois ce que je lis sur le Net en rédigeant cet article !). Nous avons d’en haut (où il fait bien plus frais) un panorama sur la vallée, le lac Shikotsu, et bien sûr sur le cratère lui-même : c’est la première fois pour ma part que je vois des fumerolles, dont il est naturellement interdit d’approcher.
Au moment de repartir je positionne mal le levier de vitesse de notre voiture, et pars en marche arrière alors que nous sommes garés en pente. Je stabilise la situation mais dans la panique, je gère mal le frein à main (qui dans cette voiture décidément pas comme les autres se contrôle… avec le pied !) et non seulement je rate mon démarrage en côte, mais je crée en plus deux ornières sous nos deux roues arrières ! Heureusement un Japonais s’approche de nous pour me conseiller et me permet de reprendre mes esprits : je passe en mode 4×4 (c’est quand même l’un des intérêts de cette voiture !) et me dégage alors assez facilement. Restent les 2 trous derrière moi… j’espère n’avoir piégé personne avec, et je me jette régulièrement des pierres depuis pour ne pas avoir pensé à les combler en repartant :/
Il nous faut nous hâter pour rejoindre à présent Ashibetsu car nous avons prévu de commencer une rando qui s’étale sur 2 jours, le premier permettant de rejoindre un refuge réputé introuvable dans l’obscurité (et la nuit tombe à 19h ici : il nous faut donc commencer la rando au grand minimum une heure et demi avant, pour avoir une chance d’y arriver à temps).
Les panneaux indiquent une limitation de vitesse sur Hokkaido à 50km/h. A la façon dont les Japonais conduisent, on comprend rapidement que cette limitation ne s’applique réellement que lorsque la neige recouvre l’île, mais que la vitesse tolérée le reste de l’année est de 70km/h ; il faut simplement penser à reprendre une vitesse réduite en entrant dans les agglomérations… ce que dans la hâte d’arriver à Ashibetsu j’oublie de faire en passant dans un village. Nous sommes alors pris en chasse par la police (c’est la première fois de ma vie que ça m’arrive, et ça fait bizarre !). Heureusement, quand le (très) jeune policier qui m’interpelle voit que je suis étranger, après un échange purement formel et relativement embarrassé pour me demander les papiers du véhicule, il se contente de me recommander de conduire prudemment et nous laisse repartir : sauvés par l’inconfort des Japonais avec la langue anglaise et leur phobie des situations embarrassantes !
Nous arrivons enfin à Ashibetsu, mais trop juste par rapport à nos prévisions pour la randonnée, qui présente suffisamment de dangers (des crêtes larges comme une lame de couteau, des passages sur des cailloux branlants juste au-dessus du vide, les ours, un chemin ancien et pas forcément toujours bien indiqué,…) pour ne pas y ajouter le risque de ne pas trouver d’abri pour la nuit. On se contente donc de monter la tente dans le campement au pied de la montagne, en se disant qu’on fera la rando en 8h30 en une seule journée au lieu de 1h30 puis 7h, sur 2 jours.
Le campement est par ailleurs impeccable****, avec une jolie herbe bien taillée. Il n’y a pas de douche mais des toilettes convenables : pas le camping le mieux équipé, donc, mais sans doute un des plus plaisants que j’aie pu visiter. On se couche très tôt (le soleil s’est couché entre 19h30 et 20h : nous aussi) et on dort bien.
Jour 4 : Jeudi 9 juillet 2015 : Mont Ashibetsu
Nous nous réveillons à l’aube (littéralement : 5h30), mais en forme grâce à une bonne nuit de sommeil. On remballe efficacement le camp, on prend un petit-déjeuner rapide et on part pour le sentier… pour découvrir que celui-ci est barré par une grille couverte de panneaux en japonais qui semblent faire référence à des dangers importants (notamment un panneau avec un bonhomme qui glisse). La grille est fermée par une chaîne, et personne ne s’est enregistré sur le tozan posto (le répertoire posté au pied de chaque sentier, sur lequel les randonneurs notent au moment du départ à quelle heure ils partent et à quelle heure ils pensent être de retour, puis leur heure de retour effective en ressortant) depuis plus de 4 jours… On abandonne donc définitivement le parcours « aventure » prévu initialement, pour se rabattre un peu déçus vers le chemin alternatif plus récent, moins dangereux, mieux indiqué, plus grand public…
Sauf que l’entrée y est là aussi barrée par une grille fermée par une chaîne, et avec les mêmes panneaux d’alerte ! Nos projets déjà avortés deux fois, nous sommes sur le point de jeter l’éponge avec cette troisième embûche, quand Marion remarque qu’il n’y a en fait pas de cadenas sur la chaîne qui maintient la grille fermée, et que des gens se sont enregistrés sur le tozan posto le jour même… Un japonais en train de s’échauffer pas loin de l’entrée nous confirme qu’il n’y a qu’à pousser la grille… la porte « fermée » n’est qu’une protection pour les imprudents ; il aurait donc sans doute été possible de tenter l’ancienne voie ! :/
Il est trop tard pour (re)faire machine arrière, et faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous nous lançons donc enfin. La randonnée commence par une longue montée au travers de la végétation, puis passe par des sentiers au-dessus des arbres, et enfin sur les crêtes du sommet, d’où on a une très belle vue sur le paysage, après 4 heures d’ascension. C’était fatigant, mais on a l’impression d’être récompensés. La redescente est en revanche plus pénible, 3h30 de descente qui n’en finissent pas : au final, je ne suis pas sûr d’avoir trouvé mon compte avec cette rando du Mont Ashibetsu**, trop répétitive dans l’effort demandé (trop longtemps à ne faire que monter, trop longtemps à ne faire que descendre), et qui obligeait à regarder ses pieds en permanence pour éviter la chute. On en ressort vannés, et rouges de coups de soleil (on n’est pourtant restés que peu de temps exposés au soleil, mais ça a suffit). A noter : au sommet, nous avons échangé quelques mots avec un Japonais qui semble être venu par l’ancienne voie : elle était donc bien au moins en partie praticable… et probablement plus amusante -ne serait-ce qu’à cause des sensations fortes- que la piste « grand public », qui n’est toutefois pas du tout une rando pour le tout-venant (on était d’ailleurs moins de dix en tout sur les chemins ce jour-là). Quand je pense que tous les Japonais qu’on y a croisé avaient tous au moins la soixantaine, je dis « maximum respect » aux papys Japonais ! Moi à la fin, je marchais tellement lentement et lourdement que je me sentais comme un vieux, ou plus exactement comme une vieille chèvre, à cause de nos cloche à ours (tous les randonneurs sur Hokkaido portent ces cloches sur les sentiers, qui avertissent les animaux de leur arrivée ; les ours, qui ne recherchent pas la rencontre avec les humains et qui peuvent réagir violemment lorsqu’ils sont surpris par eux, se tiennent à l’écart des marcheurs grâce à elles) qui tintinnabulaient à chacun de nos pas.
Nous reprenons ensuite la route vers notre destination suivante, Asahidake Onsen, où nous couchons au Bearmonte Hotel***. L’anglais n’est que très peu parlé par le personnel de l’hôtel (ce qui fait « bugguer » la serveuse qui nous conduit à notre table, lorsqu’elle se retrouve dans la situation intenable socialement pour une Japonaise de nous indiquer comment procéder pour commander, sans pouvoir s’exprimer en anglais). Le buffet est bon et varié, mais nous sommes surpris par « l’attaque » d’une vague de touristes qui s’abattent sur les plats peu après notre arrivée, attitude très surprenante au Japon où chacun s’efforce habituellement de se montrer respectueux des autres sans donner l’impression de s’imposer : on a même cru que c’étaient là des touristes Chinois (dont ce genre d’attitude est plus typique, d’après notre expérience), avant d’avoir confirmation qu’il s’agissait bien d’authentiques Japonais. Étonnant ! (cela restera d’ailleurs l’unique cas de ce genre que nous aurons vécu au cours de l’ensemble de nos aventures au Japon).
Jour 5 : Vendredi 10 juillet 2015 : Asahidake
Nous avons hésité à prendre la voiture pour rejoindre le téléphérique qui conduit au pied du sentier du Asahidake, mais nous avons bien fait de nous abstenir, car celui-ci est en fait à 5 minutes à pied de notre hôtel -et que le parking est payant ! Nous empruntons donc le périphérique, et gagnons ainsi, au pied du Asahidake, un circuit d’étangs autour desquels s’élèvent parfois des fumerolles en provenance des entrailles du volcan. Nous ne nous y attardons pas, car nous espérons pouvoir réaliser une boucle repérée par Marion, plutôt qu’un simple aller-retour, plus court mais a priori moins intéressant, du pied au sommet du volcan. La montée est ardue, la pente abrupte et le sol glissant, mais nous la réussissons suffisamment rapidement pour tenter le chemin de retour alternatif : nous n’aurons qu’à nous féliciter de ce choix car si rando est plus longue (3h30 de redescente au lieu d’une heure probablement), les paysages et le parcours y sont beaucoup plus variés. La pente principale qui redescend du pic est si raide et glissante qu’ils ont installé une corde au ras du sol pour aider les marcheurs à ne pas s’y croûter méchamment. Cette pente se finit par une étendue de plusieurs centaines de mètres de neige éternelle, sur laquelle je m’autorise une petite phase de glissade sur les fesses (un sac plastique pour faire office de luge aurait été bienvenu !). Suit un décor lunaire, désertique, avant un retour dans la végétation basse et une balade sympathique sur un terrain presque plat. Nous passons devant un onsen de pieds, mais pressés par le temps (nous ne savons pas combien de temps il nous reste avant le retour au téléphérique, et apparemment celui-ci cesse de fonctionner relativement tôt dans l’après-midi), nous nous contentons d’y glisser rapidement les mains pour en prendre la température (élevée). Le sol devient un peu plus boueux, mais des planches de bois ont été disposées dans la longueur pour faire office de pont : progresser dessus en équilibre est presque ludique. A un détour du chemin, nous rencontrons un chipmunk, qui nous fait le plaisir de rester quelques dizaines de secondes devant nous dans les buissons avant de disparaître. Nous retrouvons quelques courtes étendues de neige, et cette fois c’est Marion (dont le pantalon s’y prête davantage puisqu’il est imperméable, alors que moi je suis comme toujours en jean) qui se laisse aller à glisser en mode luge improvisée. Puis c’est le retour au point de départ, et après nous être assurés que nous aurions un téléphérique pour redescendre au village, nous consacrons un peu de temps au circuit d’étangs, en particulier un dans lequel le volcan se reflète, une vue forcément photogénique. Une bien agréable randonnée**** !
(à suivre…)
La seule chose que je retienne de cet article, c’est que tu es un hors-la-loi!
Plus serieusement, les paysages et randos ont l’air epoustoufflant… mais difficile de se diriger et ca avait l’air d’etre pas de stress aussi, surtout pour un gaijin!
C’est en vieillissant, on est plus sensible au stress, mais le Japon c’est le pays de la sécurité et de la précaution.
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