Deux semaines au Japon [7/7]

Résumé des épisodes précédents : Marion et moi avons passé 15 jours au Japon en août 2014. Ceci est la sixième partie du récit de ce séjour (les six précédentes sont ici : 1, 2, 3, 4, 5, 6), avec mes notations sur l’intérêt des lieux visités, la qualité des hébergements où nous avons dormi, et des endroits où nous avons mangé, de * (misérable, à éviter) à ***** (extraordinaire, justifie le voyage à lui seul), pour donner des indications utiles à ceux qui prévoiraient d’organiser un voyage du même genre.
L’album avec la sélection des meilleures photos réalisées par Marion est ici.

Jour 13 : vendredi 29 : voyage vers Tokyo

L’essentiel de la journée à été « mangé » par le voyage de retour vers Tokyo. Levés très tôt, nous avons quand même pris le temps d’un petit-déjeuner (dont un à la japonaise pour moi, servi en près d’une dizaine de plats (je ne me souviens pas d’avoir jamais eu faim en sortant d’une table japonaise) dont beaucoup de poissons et de choses vinaigrées, forcément (mais globalement, soit c’était plus accessible que les premiers repas japonais traditionnels pris pendant ces vacances, soit je commence à m’habituer à ce régime puisque j’ai davantage pu apprécier ces mets aux saveurs très décalées pour un occidental)). Embarquant dans la navette de l’hôtel, nous avons ensuite réussi à prendre le ferry que nous visions pour pouvoir suivre l’itinéraire de retour qui nous permettait de gagner une heure sur l’horaire d’arrivée à Tokyo. Dans le train, nous avons réalisé que notre hôtel n’était pas du tout dans le quartier que nous pensions, et que nous n’avions pas de plan d’accès… Après quelques embrouilles dans le métro (le temps de déterminer quelle était la meilleure station pour atteindre l’hôtel, et le meilleur trajet pour y parvenir (réponse : pas celui que je nous ai fait suivre)), nous trouvons néanmoins sans difficulté le ANA Intercontinental****, un hôtel tellement important qu’il figure en fait sur les plans du quartier : c’est effectivement un truc énorme, international, et assez luxe bien que nous n’ayons pas payé nos chambres excessivement cher ; nous avons même eu droit à notre arrivée à un surclassement… qui a consisté à nous offrir le Wifi si j’ai bien compris, ce qui est un peu étrange dans la mesure où à mon sens ce service est le minimum qu’on puisse être en droit d’attendre dans un hôtel, encore plus de ce standing, mais bon. La chambre en tous cas est très bien, bien équipée, confortable, le lit queensize est impeccable, nous avons une vue aérienne (21e étage oblige ! -même si on a plutôt l’impression d’être à un équivalent du 14e étage en comparant la hauteur avec celle de l’immeuble d’en face), et qui donne entre autres sur la Tokyo Tower toute proche ! ; bref tout va bien.

Dans les rues de Tokyo

Dans les rues de Tokyo

Nous partons pour le quartier d’Ueno, et la boutique de jouets sur 7 étages que nous n’avions pas réussi à trouver lors de notre premier passage (mais cette fois en ayant plus précisément regardé où elle se trouvait), Yamashiroya, que nous trouvons cette fois très rapidement : en fait, c’est littéralement en face de la sortie de la gare, et c’est écrit en grosses lettres latines. Au milieu de toutes les enseignes qui envahissent l’espace visuel, j’aurais pu la manquer quand même, mais Marion a usé de son œil d’aigle et l’a repérée du premier coup. La boutique est finalement un peu décevante, au sens où elle ne contient à peu près rien de ce que j’espérais y trouver, bien qu’elle fourmille de babioles : ce sont en fait surtout des choses pour les enfants, les fans de Gundam, One Piece, et des séries à la Bioman. Dommage.

Nous gagnons ensuite le quartier d’Akihabara***, « Electric Town » comme elle est surnommée, c’est à dire le quartier des fans d’électroniques, et des otaku (fans de mangas, avec une connotation de perversité (des affiches dans les escalators alertent d’ailleurs pour la première fois sur les risques d’ « upskirting », c’est à dire que des gens prennent des photos sous les jupes des filles en se plaçant plus bas qu’elles dans l’escalator)).

Nous y trouvons un quartier entièrement illuminé (il fait nuit, en même temps), avec énormément de boutiques de figurines, plus que d’électronique, et qui correspondent davantage à ce que j’imaginais trouver à Yamashiroya, même s’il n’y a toujours rien en rapport avec les dessins animés que je connais (j’avoue ne pas être très pointu, mais là vraiment j’ai l’impression que l’éventail des mangas représentés ne dépassait pas la quinzaine de références qui revenaient en masse), ni les jeux vidéos (j’espérais ramener pour les copains des figurines de Samouraï Shodown, King of Fighters, Fatal Fury, Final Fantasy, ou même des Mario et compagnie, mais rien !). Dans ce coin-ci en revanche, énormément de figurines de personnages féminins à forte poitrine et/ou en petite tenue, et des cartes de collection et des posters dessinés érotiques dont certains très explicites : ça donne un peu l’impression d’être dans un sex-shop pour enfants (même si je sais bien que les mangas ne s’adressent pas qu’à un public jeune et qu’en l’occurrence ce ne sont pas des enfants qui achètent ces trucs), ça fait bizarre !

Il y a également plusieurs salles de jeux vidéos et de jeux d’argent, mais comme toutes les boutiques se ressemblent finalement beaucoup, j’ai personnellement assez rapidement l’impression de tourner en rond. On termine quand même la visite du quartier avant de se décider à aller manger, et pour faire simple, on décide de tester le Mos Burger** (une chaîne de burger japonaise) local. Bilan : ça ne vaut pas vraiment mieux qu’un MacDo.

De retour à l’hôtel, Marion prend quelques photos de la vue depuis notre chambre, avec la ville (et notamment la Tokyo Tower) illuminée, puis nous nous couchons, relativement tôt car la journée du lendemain promet d’être assez chargée.

Vue de la Tokyo Tower depuis la Sky Avenue de l'hôtel Ana Intercontinental

Vue de la Tokyo Tower depuis la Sky Avenue de l’hôtel Ana Intercontinental

Jour 14 : samedi 30 : Musée Ghibli et shopping à Tokyo

Le buffet du petit-déjeuner de l’hôtel est à la hauteur de ce que le standing de l’hôtel laissait espérer : énormément de choix, en mets japonais comme occidentaux, avec de nombreux produits frais cuisinés sur place voire à la minute, sur demande : je déguste ainsi une omelette préparée avec les ingrédients de mon choix et constituée sous mes yeux par un vrai cuisinier qui la cuit exactement comme il faut, et en lui donnant une forme très élégante.

Totoro accueille les visiteurs à l'entrée du Musée Ghibli

Totoro accueille les visiteurs à l’entrée du Musée Ghibli

Nous ne nous attardons pas trop cependant, car nous espérons arriver au Musée Ghibli*** (pour faire votre intéressant, vous pourrez le prononcer « jibouri », à la japonaise) pour l’ouverture, à 10h à Mitaka (un peu à l’ouest, en banlieue de Tokyo). Le musée se trouve à l’orée d’un petit parc boisé dans lequel il doit être agréable de se promener. Le bâtiment dans lequel il se trouve est assez joli et fantaisiste, comme son architecture intérieure, avec plein de petites passerelles, des alcôves par lesquelles on ne peut passer qu’en se baissant si on n’a pas une taille d’enfant, un escalier en colimaçon qui évoque une cage d’oiseau… A un moment, Marion ouvre même une porte un peu cachée sur un côté, et se retrouve… face à un miroir. La brochure d’accueil explique d’ailleurs qu’il n’y a pas de sens de visite et nous invite à nous perdre dans la maison -ce que sa taille relativement modeste ne permet quand même pas, et c’est d’ailleurs le principal regret : le musée est finalement assez petit, et si tout ce qu’on y voit (une salle plongée dans la pénombre avec des exemples appliqués des mécanismes de l’animation ; plusieurs salles habillées comme des studios de travail à l’ancienne et qui rassemblent des tas d’exemples d’inspiration de Miyazaki et de ses collaborateurs-nature, culture, photos, livres, objets divers,…-, des dessins préparatoires, des calques d’animation, des storyboards,…) est beau, évocateur et/ou intéressant, quand on arrive au bout de la visite après moins d’une heure, on se dit « déjà ? » et on reste un peu sur sa faim. Idem pour la boutique, qu’on imaginerait débordant de goodies tirés des nombreux dessins animés des studios Ghibli (on comptait assez les dévaliser pour ramener des trucs pour tous nos amis dont on sait qu’ils aiment les dessins animés et/ou pour leurs enfants), mais il y a en réalité assez peu de choses (et on a vu plein de bidules Ghibli dans les boutiques visitées les jours précédents, qu’on ne retrouve pas ici : un comble !), le tout rassemblé dans un espace assez confiné et donc on est vite à l’étroit avec tous les visiteurs qui y déambulent. Bref, une visite sympathique mais un peu décevante : on repart quand même avec un bout de pellicule chacun, qui nous a servi de ticket d’entrée pour la salle de projection dans laquelle nous avons vu un mignon court-métrage d’une dizaine de minutes, dont je traduirais le titre japonais par « L’homme-pâte à tarte et la Princesse oeuf » (apparemment la programmation change tous les mois).

Changement de décor pour notre retour à Omotesando**, beaucoup (BEAUCOUP) plus peuplée en ce samedi après-midi que lors de notre première visite, un lundi à l’aube. Nous déambulons cette fois dans les petites rues latérales de ce quartier de boutiques et de restauration en tous genres, où plus rien n’évoque vraiment le Japon : même les enseignes étant écrites en caractères latin, on pourrait aussi bien se trouver à Brooklyn (certaines rues latérales d’Omotesando, que Marion trouve assez chouettes, rappelant cet esprit « bobo »)… personnellement, il n’y a pas là de quoi m’exciter longtemps (même si ça permet de voir aussi cet aspect-là de Tokyo) et au bout d’une heure de balade je commence à sérieusement m’ennuyer.

Marion se laisse tenter pendant la balade par une des friandises dont semblent raffoler les tokyoïtes en ce moment, une méga-crêpe, qu’elle demande garnie à la crème chantilly et aux fraises, mais qui s’avère finalement décevante – moins blindée de garniture que sur les photos (surprise!) et pas vraiment savoureuse pour qui a déjà mangé de vraies crêpes avec de la vraie chantilly et de vraies fraises.

Nous tournons ensuite dans tout Shibuya en quête d’une boutique Onitsuka Tiger (marque plus connue de notre côté du globe sous le nom d’ASICS) que nous avions repérée le premier jour et dans laquelle Marion aurait aimé s’offrir une paire de chaussures ; nous finissons par retrouver l’endroit à force de persévérance, mais Marion n’y trouve pas son bonheur.

Nous changeons alors de quartier, gagnant Roppungi pour diner au Jomon****, un restaurant qu’encore une fois nous avons un peu de mal à trouver, mais qui récompense nos efforts : dans un chouette cadre très « vieux bois mais ambiance moderne », nous y dégustons de super brochettes (notamment celles au bœuf et les fromage/pancetta), en sirotant du shochu citron puis du shochu pomme, assis sur des coussins dans un petit coin de fenêtre donnant sur la rue.

Rentrés à l’hôtel, nous grimpons jusqu’à la « Sky Avenue », aux derniers étages du bâtiment où, embrassant du regard l’ensemble de la ville derrière de grandes baies vitrées, nous faisons nos aux-revoirs aux lumières de Tokyo… Le lendemain matin très tôt, nous reprendrons l’avion pour Paris, en nous promettant de revenir un jour au Japon prolonger ce qui fût un bien plaisant séjour !

Vue de Tokyo by night depuis la Sky Avenue de l'hôtel Ana Intercontinental

Vue de Tokyo by night depuis la Sky Avenue de l’hôtel Ana Intercontinental

 

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