[La Chanson de la semaine] Let’s Dance to Joy Division (The Wombats)

Des bébés wombats : sont-y pas choupi ? *_*

Quoi de plus naturel, en interlude au récit de nos vacances en Australie, que de vous parler des wombats ?

Le wombat, marsupial herbivore, est en effet originaire d’Australie. Avant d’en avoir vu en images, j’avais supposé que le wombat appartenait à la famille des chauve-souris (vu le « -bat », traduction anglaise de « chauve-souris »), alors qu’en fait pas du tout : d’apparence, ils se rapprochent plutôt de petits oursons, croisés avec des blaireaux (les premiers colons les appelaient d’ailleurs à tort « blaireaux », et plusieurs localités australiennes se sont ainsi vues baptiser « Badger Creek », ou « Badger Corner » par exemple, en croyant faire référence à cette bestiole mal connue). Pour ceux d’entre vous qui voudraient en apprendre davantage sur la bête, je suis à peu près certain que SSAFT publiera un article funky sur les wombats dès que Pierre aura retrouvé le temps d’écrire sa série de billets sur l’Australie.

Un wombat du zoo de Cairns… qui ressemblait plus à une sorte de gros caca amorphe et plus si mignon. Moralité : il ne faut pas mettre les wombats en captivité.

Les wombats faisaient naturellement partie des animaux que nous espérions voir « en vrai » lors de notre séjour, d’une part parce qu’il n’y a qu’en Australie que c’est possible, d’autre part parce que la bête promettait d’être choupie (voir l’illustration de droite, trouvée sur le Net). Nous n’aurons malheureusement pas eu la chance d’en rencontrer en liberté, dans la nature (encore qu’il semble que les wombats puissent se montrer plus dangereux que leur apparence débonnaire peut le laisser imaginer a priori), mais seulement au zoo de Cairns et… bon, disons que la captivité n’a pas trop l’air de leur réussir, quoi (voir la photo de gauche, prise par Marion).

Je digresse, je digresse, mais vous aurez probablement deviné que, les wombats australiens ne chantant pas encore, ce n’était pas de ces wombats-là que je proposais de vous parler aujourd’hui. Les Wombats de la Chanson de la Semaine ont en fait plutôt l’accent anglais -de Liverpool plus exactement- et ils forment un efficace power trio (basse-guitare-batterie) pop-rock.
Let’s Dance to Joy Division n’est pas leur premier ni leur dernier single, ce n’est (à ma grande surprise) pas non plus celui qui a le mieux marché, et il commence à dater un peu (il est sorti en octobre 2007, peu avant la sortie de leur premier album The Wombats Proudly Present : A Guide to Love, Loss and Desperation). Au moment où la chanson passait sur les radios, je n’avais pas trop accroché, et je pense que c’était en partie dû au fait que je trouvais un peu facile l’utilisation du nom d’un groupe connu et que j’apprécie particulièrement –Joy Division, donc : un peu comme lorsqu’un artiste recourt à des reprises détournées pour se faire connaître du grand public, j’y voyais une ruse marketing dévaluant l’œuvre elle-même.

The Wombats, le groupe

Il aura fallu plusieurs années, et l’opportunité offerte par Stoeffler de découvrir l’album entier lorsqu’il me l’a prêté et recommandé, pour que j’écoute réellement la musique des Wombats. Et en fait, Let’s Dance to Joy Division revient depuis régulièrement comme « chanson du moment » dans ma playlist, que je me mets à jouer tous les jours ou presque, parfois plusieurs fois par jour, parce qu’elle correspond à mon état d’esprit du moment ou à celui dans lequel j’aspire à me trouver.

Petite pépite sautillante, cette chanson a en effet tout ce qu’il faut pour mettre des fourmis dans les jambes, et donner envie de secouer la tête en rythme en agitant ses petits bras. Let’s Dance to Joy Division a d’ailleurs gagné en 2008 un NME Award du « Best Dancefloor Filler » (« meilleur remplisseur de pistes de danse »), récompense particulièrement appropriée pour le coup.
Le ton électrisant est donné dès l’intro, avec ce riff à contretemps auquel la basse vient donner la réplique après un chœur enthousiaste de « woo! ». Sur les couplets, c’est le phrasé de Matthew Murphy qui impulse le rythme tandis que les instruments passent en retrait pour le laisser raconter son histoire… le temps d’arriver au refrain où tout le monde se déchaîne à nouveau.
Astucieusement construite (à la différence de 90% des morceaux pop qui se contentent d’être des boucles « couplet-refrain »x3), la chanson alterne ainsi des phases de défoulement au tempo accéléré, avec des phases plus lentes et plus calmes, reflétant ainsi à la fois le contraste des paroles qui nous invitent à danser sur la musique globalement assez désespérée du groupe anglais Joy Division, et la cyclothymie de son chanteur suicidé, Ian Curtis.
Assez parlé, levez-vous et lancez la vidéo, je vous laisse l’écouter et danser, avant de vous raconter ce dont ça parle.

Les paroles originales :

I’m back in Liverpool,
And everything seems the same,
But I worked something out last night,
That changed this little boy’s brain,
A small piece of advice,
That took twenty-two years in the making,
I will break it for you now,
Please learn from my mistakes,
Please learn from my mistakes.

Let’s dance to Joy Division,
And celebrate the irony,
Everything is going wrong,
But we’re so happy,
Let’s dance to Joy Division,
And raise our glass to the ceiling,
‘Cos this could all go so wrong,
But we’re so happy,
Yeah we’re so happy.

So if you’re ever feeling down,
Grab your purse and take a taxi,
To the darker side of town,
That’s where we’ll be,
And we will wait for you and lead you through the dancefloor,
Up to the DJ booth,
You know what to ask for,
You know what to ask for.

You’ll ask for Joy Division,
And celebrate the irony,
Everything is going wrong,
But we’re so happy,
Let’s dance to Joy Division,
And raise our glass to the ceiling,
‘Cos this could all go so wrong,
But we’re so happy,
Yeah we’re So happy.

So let the love tear us apart,
I’ve found the cure for a broken heart,
Let it tear us apart,
let the love tear us apart,
I’ve found the cure for a broken heart,
Let it tear us apart,
(Let it tear us apart)
So let the love tear us apart,
I’ve found the cure for a broken heart,
Let it tear us apart,
(Let it tear us apart)
So let the love tear us apart,
I’ve found the cure for a broken heart,
Let it tear us apart,
Let it tear us apart,
Let it tear us apart.

Let’s dance to Joy Division,
And celebrate the irony,
Everything is going wrong,
But we’re so happy,
Let’s dance to Joy Division,
And raise our glass to the ceiling,
‘Cos this could all go so wrong,
But we’re so happy,
Yeah we’re so happy,
So happy,
Yeah we’re so happy,
So happy,
Yeah we’re so happy.

Robert Smith, jeune. La ressemblance de Matthew Murphy est assez évidente à mes yeux.

Le pont -ou le troisième couplet si vous voulez (« Let the love tear us apart »)- fait évidemment référence au tube de Joy Division, Love Will Tear Us Apart, mais j’y vois aussi un clin d’œil au groupe anglais The Cure (« I’ve found a cure »), dont la musique navigue dans les mêmes eaux que celles de Joy Division, et dont le chanteur Robert Smith (je parle du Robert Smith des premières années) a probablement inspiré le look -en moins triste et plus décalé- de Matthew Murphy.

Pour les non-anglophones, voici une traduction rapide pour vous permettre de comprendre de quoi ça parle :

Je suis de retour à Liverpool,
Et rien n’a l’air d’avoir changé,
Mais j’ai pensé à quelque chose hier soir,
Qui a transformé mes idées d’enfant.
Une petite suggestion,
Que j’ai mis 22 ans à élaborer,
Je vais vous en faire part maintenant,
Apprenez de mes erreurs,
Apprenez de mes erreurs.

Dansons sur Joy Division,
Et fêtons l’ironie :
Tout va de travers,
Mais on est si heureux !
Dansons sur Joy Division,
Et levons nos verres vers le plafond,
Parce que tout pourrait aller si mal,
Mais nous sommes si heureux,
Ouais on est si heureux.

Alors si jamais tu te sens démoralisé,
Prends ton sac et monte dans un taxi,
Direction les quartiers les plus sinistres de la ville,
C’est là que nous, on sera,
Et on t’attendra, et on te fera traverser la piste de danse,
Jusqu’au DJ,
Tu sais ce qu’il faudra demander,
Tu sais ce qu’il faudra demander.

Tu demanderas du Joy Division,
Et on pourra rire de l’ironie :
Tout va de travers,
Mais on est si heureux !
Dansons sur Joy Division,
Et levons nos verres vers le plafond,
Parce que tout pourrait aller si mal,
Mais nous sommes si heureux,
Ouais on est si heureux.

Alors laissons l’amour nous déchirer,
J’ai trouvé le remède aux cœurs brisés,
Laissons-le nous déchirer.
Alors laissons l’amour nous déchirer,
J’ai trouvé le remède aux cœurs brisés,
Laissons-le nous déchirer,
Laissons-le nous déchirer.
Alors laissons l’amour nous déchirer,

J’ai trouvé le remède aux cœurs brisés,
Laissons-le nous déchirer,
Laissons-le nous déchirer,
Alors laissons l’amour nous déchirer,
J’ai trouvé le remède aux cœurs brisés,
Laissons-le nous déchirer,
Laissons-le nous déchirer,
Laissons-le nous déchirer.

 

A Guide to Love, Loss and Desperation – Très bon album !

Dansons sur Joy Division,
Et fêtons l’ironie :
Tout va de travers,

Mais on est si heureux !
Dansons sur Joy Division,
Et levons nos verres vers le plafond,
Parce que tout pourrait aller si mal,
Mais nous sommes si heureux,
Ouais on est si heureux.
Si heureux,

Ouais on est si heureux.
Si heureux,
Ouais on est si heureux.

Si ce morceau vous a plu, je vous recommande chaudement le reste de ce très bon premier album dont au moins la moitié est dans la même veine énergique, dansante, et amusante que Let’s Dance to Joy Division ; leur deuxième album This Modern Glitch a malheureusement perdu toutes ces qualités en échangeant ses sonorités rock pour des tonalités plus électro-80’s, mais je garde confiance pour le troisième album des Wombats, qui devrait sortir courant 2014.

2 réflexions sur “ [La Chanson de la semaine] Let’s Dance to Joy Division (The Wombats) ”

  1. Stoeffler sur

    Yo!
    Content de voir que comme les Arctic Monkeys, tu as pu reviser ton jugement sur ce groupe sympathique dont l’album auquel tu fais reference est je pense honnete et spontane. C’est mis en valeur par de nombreux titres qui sont sautillants et plein de bonne humeur.
    Je n’ai pas du tout pense que le fait de mettre Joy Division dans le titre etait une manoeuvre marketing – en ecoutant le single a la radio, je l’ai pris plus sous forme d’hommage et peut etre d’inspiration qu’autre chose. Il faut reconnaitre que l’Angleterre est une reference en terme de musique et que Liverpool et Manchester ont joue un role capital dans le rayonnement mondial du style anglais a travers le monde (surtout annees 80-90), et le pays lui-meme et tres fier des groupes qui ont connu un succes international.

    Pas achete le deuxieme album, dont je n’ai entendu du bien. Ton commentaire ne me pousse pas a en faire l’acquisition. Je garde toutefois un oeil ouvert sur la sortie du prochain, comme tu le dis, soyons optimistes!

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