Blood Red Shoes (Trabendo, 7 décembre 2010)

Hé ben ! Ça fait quatre fois que Michmuch et moi voyons les Blood Red Shoes sur scène ! Je ne vous refais donc pas la présentation de ce très chouette duo guitare-batterie et vous renvoie plutôt à mon article sur leur premier passage au Trabendo en 2008. Le concert de cette semaine a confirmé que les Blood Red Shoes ont du goût : d’abord parce que, une fois encore, l’ouverture de leur show s’est faite sur The Pink Room, musique tripante tirée d’une scène mythique du Twin Peaks – Fire Walk With Me de David Lynch (cf la vidéo en intro de cet article, dont les images ne sont pas les originales mais qui a été rééditée dans l’esprit de la scène du film, pour donner une idée de l’ambiance à ceux qui ne connaissent pas (hou !)).

Ensuite, parce que leur première partie était cette fois encore super (souvenez-vous que c’était lors de leur passage au Nouveau Casino que nous avions découvert King of Conspiracy !) : les Wallace Vanborn sont un trio belge (flamand : quand ils ont dit quelques mots en français, sans accent, en début de concert, j’ai cru qu’ils étaient Français ou francophones, mais en fait pas du tout) qui jouent un rock puissant et chaloupé, pas mal stoner comme j’aime, avec une pêche et une présence sur scène excellentes (le batteur, par exemple, est moins en retrait par rapport à ses comparses que dans la plupart des groupes, et il interpelle régulièrement le public, en se levant de son tabouret pour marquer des moments où ça va chauffer pour que tout le monde fasse du bruit). Le chant n’était pas assez mis en valeur, mais comme le groupe l’a démontré sur la fin avec un morceau entièrement instrumental, leur musique et leur engagement suffit à créer l’atmosphère et à transmettre leur énergie. La vidéo ci-dessous vous donnera un aperçu de leur son, pour ce qui me concerne je retournerai les voir sur scène, où ils sont encore meilleurs, avec plaisir.

Un mot quand même sur la prestation des Blood Red Shoes, un peu décevante malheureusement : ils ont pourtant lancé le concert sur It’s Getting Boring By The Sea (peut-être leur titre que je préfère, que les fans attentifs auront entendu dans une scène du récent Scott Pilgrim Vs the World), mais le volume du chant était resté en retrait comme sur la première partie, et du coup je n’ai pas été transporté. La suite a un peu tourné au psychodrame, lorsque Laura-Mary (à la guitare) a enchaîné les faux accords sur les deux morceaux suivants (Michmuch a jugé que ça avait continué pendant tout le concert ; pour moi c’était tendu de bout en bout et je redoutais d’autres faux pas, mais elle a tenu bon à partir de là). Ça l’a d’abord mise en colère : à un moment elle a pointé Steve (à la batterie) d’un doigt rageur avant de pointer ses propres yeux, ce qui à mon avis ne signifiait pas qu’elle lui disait de faire attention à elle -vu que c’est lui qui tient le rythme-, mais plutôt qu’il lui avait collé le mauvais oeil, sans doute en évoquant la possibilité que cela lui arrive ce soir.

On ne se rend pas forcément compte en les écrivant de l’amertume de certaines paroles de chansons quand elles sont prononcées dans des circonstances où elles ont une portée particulière : rapidement, les paroles souvent pessimistes qu’elle était contrainte de chanter ont fini par l’affecter plus profondément et la démoraliser. Alors que d’habitude pendant un concert le public tape des mains et fait du bruit pour montrer qu’il est content de la prestation du groupe qui joue, là on était quelques-uns dans la salle à plutôt exprimer notre soutien à la guitariste à la dérive (il y a un moment à la fin d’une chanson où elle a tourné le dos au public et où il me semble qu’elle a carrément ravalé un sanglot)… ça a donné pour moi un concert un peu différent de ce que j’ai l’habitude de vivre, intense mais d’une façon inattendue. Il a fallu un peu plus de temps pour que je profite vraiment de la musique, et c’était visiblement la même chose pour le reste des gens dans la fosse : c’est dans le dernier tiers du concert, sur un I wish I was Someone Better d’anthologie, que tout le monde s’est enfin lâché et ça faisait plaisir à voir.

Le concert était bien malgré tout, parce que leurs chansons restent extra, mais il a aussi été écourté : au bout d’une heure de show, Steve a annoncé qu’ils n’avaient plus l’autorisation de jouer que deux morceaux et qu’ils allaient squizzer le moment foireux où ils sont censés passer derrière le rideau avant de revenir pour quelques titres (tant mieux effectivement) et qu’ils allaient les jouer directement. Mon interprétation du truc, c’est qu’il avait senti que Laura-Mary ne reviendrait peut-être pas pour un deuxième round et qu’il valait peut-être mieux éviter la catastrophe totale… dommage parce que du coup le concert était un poil court (un tout petit peu plus d’une heure) et qu’il nous a laissé sur notre faim.

Une dernière vidéo pour conclure, avec le mélancolique When we wake, la chanson qui avait donné envie à Vorti de venir les voir (enfin) avec nous sur scène… mais qui ne l’aura pas empêchée de nous faire faux-bond (et hop, 20 € par la fenêtre) pour cause de trop de taf… grmll. Pas grave : il y aura d’autres occasions, parce que je ne compte pas rester sur cette prestation mitigée, et qu’à moins que leur prochain album soit tout pourri, j’entends bien les retrouver pour un cinquième concert !

3 réflexions sur “ Blood Red Shoes (Trabendo, 7 décembre 2010) ”

  1. Stoeffler
    Stoeffler sur

    Bon, il faut vraiment que je me bouge les fesses pour aller les voir en concert dans un futur proche, ca a l’air de depoter grave!
    Et aussi que je me procure le deuxieme album…

  2. Akodostef sur

    Pour le clin d’oeil, les Wallace Vanborn ont enregistré une reprise du « Doesn’t Matter Much » des Blood Red Shoes

    (où on se rend compte quand même que Steven Ansell chante haut, hein ;p )

  3. Stoeffler sur

    C’est quand meme sympa Wallace Vanborn…

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