GOne à Fresnes-sur-Marne (5 juin 2010)

Le dernier concert de GOne, au Shannon River (qui depuis ne programme plus de groupes, et c’est bien dommage), avait été un succès pour nous, avec des conditions pour jouer globalement très appréciables, un public nombreux et enthousiaste… mais c’était quand même en octobre 2007, et ça commençait donc à faire un petit bout de temps.

Depuis, nous avons pris du temps pour enregistrer avec nos humbles moyens techniques un EP de 8 morceaux (en écoute sur notre page MySpace) et nous avons continué à écrire d’autres morceaux (pas encore enregistrés, eux). L’EP devait nous servir de support pour démarcher les bars de Paris et sa région, pour montrer ce dont nous étions capables, et avec une jolie pochette pour personnaliser un peu notre candidature ; j’avais fait une liste de tous les bars où on peut écouter du rock en Ile de France recensés dans le Lylo mais ma phobie des relations sociales et mon manque global de disponibilité ont fait que je n’ai qu’assez timidement tenté de contacter les lieux dans lesquels notre groupe pourrait jouer, essentiellement par e-mail, méthode qui semble présenter des limites très claires vu le peu de réponses que j’ai obtenues lors de mes quelques tentatives. J’ai bon espoir de réussir à nous dégoter une ou des dates pour la rentrée en septembre puisqu’Alex, notre bassiste/guitariste, a proposé de m’accompagner pour rendre visite en personne aux bars où nous déposerons effectivement notre joli EP -ce qui devrait donner de meilleurs résultats que les demandes relativement impersonnelles envoyées par mail ; je me pose aussi comme chaque année la question de l’opportunité de participer à Fallenfest ou Emergenza, des tremplins qui permettent de jouer sur scène dans des conditions et des salles assez prestigieuses, mais avec une mécanique et une philosophie qui posent quand même sacrément problème (cet article trouvé en préparant ce billet résume très clairement ces problèmes). A suivre.

En attendant, c’est encore une fois Arnaud, notre guitariste/bassiste (oui, les choses sont un peu compliquées chez nous ! ^_^) qui nous a trouvé cette nouvelle opportunité de concert, le 5 juin à… Fresnes-sur-Marne (à 40km de Paris). La date ne m’arrangeait vraiment pas vu que c’était la date qui avait été retenue pour fêter l’anniversaire d’une amie, reporté d’une semaine pour que ma copine à moi puisse être présente ; faire faux-bond trois semaines avant ne m’amusait pas, mais comme dit plus haut, ça faisait vraiment longtemps qu’on n’avait plus joué sur scène, et je ne pouvais pas non plus laisser tomber les copains en les privant de cette opportunité.

Un contretemps supplémentaire est venu se greffer par-dessus, la femme de Lionel (notre lead guitariste et compositeur principal) étant enceinte et presque à terme, et Lionel ne pouvant pas du coup prendre le risque de se trouver coincé loin d’elle… cette contrainte a plus ou moins défini notre playlist pour le concert puisque du coup sur nos plus de 50 reprises et 12 compos, on a pu assez rapidement dégager les 12 morceaux qu’on pourrait jouer avec une seule guitare au lieu des 2 habituelles. Et en même temps, ça tombait bien puisqu’on n’avait droit à 45 minutes sur scène, et que ça collait parfaitement à la durée de ce set arrangé.

Mon impression sur ce que serait ce concert a pas mal évolué au fur et à mesure du temps : au départ, j’étais juste super content de pouvoir jouer sur scène ; ensuite, je me suis dit que ça allait quand même être un gros saut dans l’inconnu parce que le concept de « salle des fêtes en banlieue » peut recouvrir des réalités assez différentes…

En arrivant devant la salle, qui était gigantesque et tout en longueur, je me suis dit que ça allait être une ambiance de fête familiale et qu’en jouant du rock essentiellement en anglais on risquait de détonner un peu, même si notre musique n’est pas franchement hardcore (et qu’on partait sur des reprises assez connues).

Ensuite, on a commencé à travailler la balance, et les types qui s’occupaient de l’organisation étaient vraiment très sympas, ils prenaient le temps de faire les choses sérieusement, et en passant, micro en main, de la scène à la salle pour me rendre compte du rendu sonore, le résultat me plaisait bien et j’ai commencé à me dire que ça pourrait être vraiment très bon.

Après la balance, nous avons été profiter du jardin d’Arnaud, nous allongeant un moment dans la pelouse avant de faire un sympathique barbecue autour de conversations légèrement hallucinantes pour moi (je suis le seul à ne rien avoir à voir avec l’ingénierie électro-informatique dans le groupe : parfois, je le ressens un peu ! ^_^). Puis, l’après-midi s’étant paisiblement écoulée, il était temps de retourner à la salle assister aux premiers spectacles et se préparer au nôtre.

Là, ça a été un peu la douche écossaise : à la fois, le groupe qui jouait était vraiment pas mal du tout (Paris Neptune, dans la veine des Arctic Monkeys), et en même temps… il y avait du monde dans la salle, certes, mais tous les adultes étaient assis aux tables du fond, tandis que sur les vingt mètres qui séparaient les tables de la scène… c’était le royaume des enfants qui jouaient avec des espèces de cerceaux fluos et qui les balançaient en l’air ou dans tous les sens en courant après, avec l’air de n’avoir très clairement rien à foutre de ce qui se passait sur scène : surréaliste. Heureusement que les gars avaient amené quelques groupies avec eux pour danser au pied de la scène, parce que sinon ça devait quand même être bien déprimant de jouer dans cette ambiance.

Suivaient quelques démonstrations de percussions (pas mal, mais qui me rappelaient un peu les démonstrations de fin d’année que je faisais avec mes élèves de capoeira ; c’était décent, mais c’était quand même clairement amateur), un groupe de rock pas super, un rappeur tout seul sur scène (ça avait l’air ok, mais je ne suis pas très rap donc je ne saurais pas juger), et une démonstration d’une prof de danse latino qui là a tout emporté (tout le monde s’est levé pour danser ou presque, c’était la fête et tout ; on sentait que les gens étaient plus venus pour ça que pour les groupes, et ça m’a un peu miné le moral).

Puis vint enfin NOTRE heure ! Là, j’ai décidé de faire abstraction de tout le reste et de me donner à fond, pour mon propre plaisir. On nous a souvent reproché sur nos prestations précédentes de manquer un peu de vie sur scène, et c’est vrai que d’une façon générale, on ne bouge pas beaucoup quand on joue ; pour ma part, jusque là, ça a surtout été une question de technique, parce que soit on jouait dans des lieux trop exigus, soit la sono m’interdisait de me déplacer sous peine de partir en larsen, de faire grésiller les micros ou de risquer de débrancher des câbles. Mais moi je ne demande qu’à bouger quand je chante, sinon ! et là la scène était vaste, la longueur des fils de micro impeccable et j’ai vraiment, vraiment pu apprécier cette liberté (qui a pu étonner mes comparses, puisque c’était la première fois qu’eux aussi me voyaient libre de mes mouvements ! ^_^).

Bon, pour ce qui était de la balance, elle était allée à vau-l’eau vu que le type qui s’en était chargé –très sympa par ailleurs, je répète- n’avait pas pris de note de ses réglages, sur de pouvoir les retrouver de mémoire… et qu’il était de plus en plus pinté au fur et à mesure de la soirée ; résultat, on n’entendait pas trop la guitare, et le chant était trop fort :/ (j’ai eu un peu peur quand, après trois chansons, je l’ai vu commencer à installer des djembés au pied de la scène pour préparer l’animation suivante, puis s’approcher de moi pour me demander si on avait bientôt fini ou pas Oo).

On a eu naturellement aussi droit à la même configuration du public pendant notre set (des gens assis loin de nous au fond de la salle, des enfants qui couraient et jetaient des trucs en l’air devant), mais en fait on avait prévu de faire appel au public sur un ou deux morceaux, notamment Open Book des Rakes, et les gens ont super bien réagi ! Je m’en suis un peu voulu de ma réaction lorsqu’ils s’étaient tous levés pour danser la salsa avant de se rasseoir pour écouter les ziquos : je pense qu’en fait si on les avait plus impliqué, ils n’auraient rien demandé de mieux que de participer davantage. Une leçon à méditer pour moi, et que j’essaierai de retenir pour nos prochains concerts.

Et puis il y avait aussi une dame assez jolie qui a dansé sur nos morceaux pendant tout le set, et une ado qui est venue nous féliciter à la fin pour notre reprise de Come as you are, de Nirvana (parce qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec Nirvana quand même, mais qu’on avait bien fait le truc donc ça allait ^_^), et ça, ça fait toujours plaisir.

Et au final je regrette pas mal que dans notre précipitation lors de la montée sur scène on n’ait pas pris le temps d’installer la caméra d’Alex (ou de la confier aux amis de Stéphane qui avaient fait le déplacement), puisque du coup il ne nous reste de cette soirée qu’une poignée de photos et c’est tout ; mais j’en garde un souvenir très positif et assez énergisant, et j’ai hâte qu’on se trouve de nouvelles occasions de jouer très prochainement (en espérant qu’on arrivera aussi, de temps en temps, à trouver des scènes aussi larges que celle-là parce que je trouve que je remplis mieux mon rôle de chanteur quand je peux aussi animer la scène plutôt que juste tenir le micro) ; a priori, on a deux projets de scène pour septembre, j’espère qu’on pourra les concrétiser.

Merci encore à Arnaud pour nous avoir trouvé ce plan, et aux organisateurs pour nous avoir invités et bien accueillis !

5 réflexions sur “ GOne à Fresnes-sur-Marne (5 juin 2010) ”

  1. Ayastan sur

    Par rapport au concours etc… Je pense que çà permet surtout de faire de la scène qui plus est dans des salles prestigieuses et d’autre part si tu t’y prends à l’avance pour nous prévenir et pour que chacun prévienne des potes, on doit pouvoir se ramener à plein pour que vous ayez un public motivé et aussi pour vous faire avancer dans la compet’ :)

  2. Akodostef sur

    C’est clair que si on tente le coup, on préviendra tout le monde, d’une part parce que ça m’a manqué un peu de n’avoir aucun ami dans le public cette fois-là (remarque que c’est peut-être aussi pour ça que j’ai pu me lâcher plus facilement, d’un autre côté), et puis parce qu’effectivement dans ce genre de tremplin, il faut compter sur un public de fans pour te soutenir sinon c’est mort d’avance (même si, de ce que j’ai vu, dans les phases avancées, les gens votent pour plusieurs groupes et pas seulement celui qu’ils sont venus soutenir).
    Le truc gênant, c’est que si on veut passer plusieurs étapes, on aura besoin de la présence de nos supporters pendant plusieurs soirées consécutives… or, les places sont quand même vendues 10€, ce qui est hallucinant pour des concerts amateurs (et il ne me semble pas que ça donne droit à une boisson en plus), et que venir voir son pote jouer en concert c’est sympa une fois, mais pratiquement une fois par mois sur plusieurs mois d’affilée, ça peut devenir la corvée.
    Et ça me ferait bien ch… que mes amis viennent par obligation plutôt que par plaisir :(

  3. Et ça me ferait bien ch… que mes amis viennent par obligation plutôt que par plaisir :(

    Fallait le dire avant tes derniers concerts ça :!

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