Deux semaines au Japon [4/7]
Résumé des épisodes précédents : Marion et moi avons passé 15 jours au Japon en août 2014. Ceci est la quatrième partie du récit de ce séjour (les trois premières sont ici : 1, 2, 3), avec mes notations sur l’intérêt des lieux visités, la qualité des hébergements où nous avons dormi, et des endroits où nous avons mangé, de * (misérable, à éviter) à ***** (extraordinaire, justifie le voyage à lui seul), pour donner des indications utiles à ceux qui prévoiraient d’organiser un voyage du même genre.
L’album avec la sélection des meilleures photos réalisées par Marion est ici.
Jour 8 : dimanche 24
Saiho-ji – Bambouseraie d’Arashiyama – Tenryu-ji – Kiyomizu-dera – Yazaka-jinja – Shimbashi dori
Il nous aura fallu nous organiser comme jamais pour pouvoir effectuer la visite que nous avons programmé ce matin : le Saiho-ji****, également connu sous le nom de Temple des mousses, ou Kokedera, ne se visite que sur inscription préalable adressée au temple, dans une enveloppe contenant l’enveloppe pré-timbrée prévue pour le retour. Or, malgré deux tentatives dans deux bureaux de Poste distincts, impossible d’acheter depuis la France des timbres qui permettraient à des Japonais de renvoyer un courrier du Japon vers la France ! Nous avions donc dû poster notre courrier depuis le Japon, avec des timbres Japonais sur les deux enveloppes, sachant que nous ne serions à Kyoto que pour 5 jours, et relativement peu de temps après avoir posté les lettres : il a donc fallu compter sur un peu de chance et de bonne volonté de la part des organisateurs pour recevoir dans ce court laps de temps la confirmation du créneau qui nous serait alloué… et lorsque le courrier est effectivement arrivé à l’hôtel, ça nous a vraiment fait plaisir !
L’aventure n’était pas terminée pour autant : le Saiho-ji se trouve un peu à l’écart de la ville et l’heure de visite est très matinale. Ce jour-là, nous nous levons donc aux aurores pour prendre le métro puis le bus, et une fois sortis des transports en commun, il reste encore pas mal de marche… que nous effectuons un peu à l’aveuglette, parce que pour une fois les panneaux d’orientation sont bien rares… et nous commençons donc par nous perdre. Problème : pour cette visite, l’heure, c’est l’heure, et 5mn après celle fixée, les portes seront simplement fermées ! Nous nous retrouvons donc à courir dans l’air déjà chaud, sans être sûrs d’être sur la bonne route… nous finissons heureusement par atteindre le temple, pile à l’heure, mais tout en sueur (d’autant que vu que nous savions que nous allons nous trouver dans un endroit boisé, nous avions choisi de porter des vêtements couvrants et épais pour nous protéger des piqûres de moustiques.
Transpirant et paniqués, nous ne sommes donc pas du tout dans les bonnes conditions pour entamer cette visite qui commence par une prière commune selon le rituel bouddhiste. Agenouillés sur le tatami au milieu de dizaines d’autres visiteurs et écoutant passivement les mantras récités pendant une dizaine de minutes par les moines sur un rythme rapide joué sur des tambours, nous regagnons néanmoins progressivement une certaine quiétude.
L’expérience se poursuit avec un peu de calligraphie : chaque visiteur a devant soi une écritoire avec une planche de bois sur laquelle il est invité à écrire un vœu qu’il doit ensuite déposer sur un petit autel commun au centre de la salle de prière. Me rappelant les recommandations de Kanpai, et pour apprécier au mieux la solennité de ce moment, je prends mon temps pour rédiger mon vœu, évitant ainsi la file d’attente pour aller déposer ma tablette sur l’autel.
Puis quand nous passons ensuite à la visite du jardin du temple proprement dit, le gros du public a déjà pratiquement disparu si bien que nous avons tout notre temps pour savourer l’atmosphère du lieu. Le joli jardin compte plus de 120 sortes de mousses différentes, qui recouvrent presque intégralement son sol et ses arbres, ce qui en fait un paysage original et étonnant. Le parcours s’effectue le long d’un petit chemin qui fait le tour d’un bassin central, et tout donne l’impression qu’on est dans un simple sous-bois né du hasard, mais en fait tout a été dessiné par un « architecte », et chaque élément, chaque dénivellation du terrain, a été soigneusement pensé et disposé là intentionnellement.
L’ensemble de l’expérience, le lieu mais aussi les préparatifs qui précédent la visite, valent vraiment les efforts exigés, et constituent l’un des moments les plus mémorables de notre séjour.
Nous quittons le Saiho-ji dans un bus plus « roots » que ceux que nous avons utilisé la veille (on voit qu’on n’est plus dans le cœur de Kyoto) : il n’y a pas d’indication en anglais, et nous sommes donc obligés d’être bien attentifs. Nous le sommes suffisamment pour ne pas manquer notre arrêt, et nous descendons à Arashiyama pour visiter sa Bambouseraie réputée.
Dans la série des métiers qui n’ont aucun sens, nous rencontrons à cette occasion notre premier homme porte-panneau : en gros un type qui a la même utilité qu’un poteau, à savoir tenir une pancarte avec des indications (et hop, un chômeur de moins, et un travailleur épanoui de plus !).
Décidé à faire quelques trucs typiques de Japonais, j’achète une canette de café froid (typique) dans un des distributeurs de boissons (typique) qu’on trouve pratiquement tous les 200 mètres au Japon.
Notre route nous fait passer sur le togestu-kyo, pont qui traverse la large rivière Oi et offre un large panorama sur la montagne Arashiyama, particulièrement spectaculaire en automne (pour le rougissement des feuilles d’érables) et au printemps (lors de l’éclosion des fleurs de cerisiers). On sent que c’est dimanche : il y a énormément de monde dans la rue bordée de commerce touristiques qui conduit à l’ensemble de temples derrière lequel se tient notre objectif, la bambouseraie. Nous tentons de trouver l’entrée de la bambouseraie mentionnée dans notre guide, mais celle-ci nécessite apparemment de passer par l’intérieur (payant) d’un temple, donc nous décidons de plutôt faire le tour : à ce stade de notre séjour, nous avons déjà vu pas mal de temples, et on commence à saturer.
Je suis d’abord plutôt déçu par le chemin bétonné, tout tracé et très fréquenté qui passe au travers de la bambouseraie, seul parcours possible pour les visiteurs mais qui ne donne pas vraiment accès (ne serait-ce que visuel) aux bambous, protégés derrière de hautes et épaisses barrières de fougères, et empêche donc d’en profiter réellement.
Contraints par une urgence naturelle, nous rentrons finalement quand même dans le Tenryu-ji***, le temple qui borde la bambouseraie, et sommes en définitive agréablement surpris : son jardin est très plaisant (nous n’avons pas visité l’intérieur du bâtiment), notamment pour son étang, ses mousses et… la bambouseraie, qu’on voit bien mieux de ce côté des barrières de fougères.
Cette visite un peu rapide passée, nous reprenons la visite de la bambouseraie, en prenant cette fois la fameuse sortie mentionnée par le Lonely ; là d’où on est entrés en fait, soit l’arrière du temple). La partie ouest de la bambouseraie**** est beaucoup plus jolie, et offre davantage de beaux points de vue.
Une pluie assez forte commence à s’abattre sur nous, et nous repartons donc du site ; en repassant dans les rues commerçantes, nous achetons des gâteaux plutôt sympathiques chez Arinco, un roulé à la crème et à la vanille et un petit gâteau avec fraise et glace vanille. Une fois restaurés, nous rentrons avec l’équivalent Japonais du ‘RER’. Pour l’anecdote, alors que quelqu’un semble avoir fait tomber de ses poches plusieurs pièces de monnaie sur la banquette en face de la nôtre, personne ne va les récupérer pendant tout le trajet, et personne ne s’asseoit dessus non plus. J’imagine que dans un cas similaire à Paris, les pièces ne seraient pas restées une minute !
De retour au centre de Kyoto, nous passons au Takashimaya***, un grand magasin dans lequel nous visitons d’abord le vaste food court où toutes sortes d’enseignes proposent notamment un large choix de pâtisseries, gâteaux secs etc. inconnus, généralement assez jolis mais dont il est impossible de savoir ce qu’ils contiennent (tout est écrit en japonais). Bien que nous nous doutions que la plupart de ces douceurs seront en fait à base de haricot rouge, et peu à notre goût (les Japonais utilisent très peu de sucre, ce qui est mieux pour eux, mais qui rend leurs desserts assez tristes pour des occidentaux…), Marion insiste pour qu’on en goûte quand même (ce en quoi, même si j’ai fait ma mauvaise tête sur le moment, elle a raison : c’est l’occasion de faire des expériences, même si c’est en total aveugle). Nous achetons donc une friandise au hasard (qui s’avèrera effectivement fade et semblable à ce que nous en attendions), avant de visiter les autres étages où nous ferons l’acquisition de petits cadeaux pour nos familles (notamment une très chouette maquette-puzzle tridimensionnelle en métal d’une forteresse japonaise pour mon neveu).
Nous ressortons du grand magasin, et la pluie continue de tomber à seaux. Nous tentons de visiter Gion (le quartier historique des geishas), à la recherche de la Shimbashi-dori, soi-disant « plus belle rue de Kyoto (peut-être d’Asie) » d’après le Lonely Planet (nous, tout ce qu’on voit, ce sont plutôt des rues sordides bordées d’enseignes électriques défraîchies à la Blade Runner…). Les conditions ne se prêtent pas trop à la déambulation, et nous renonçons donc assez rapidement à trouver cette rue, reprenant le bus pour tenter de voir le temple relativement proche de Kiyomizu-dera****. Un parapluie pour deux, c’est mignon quand on traverse une petite pluie, mais là on est trop exposés, depuis trop longtemps… lassés de devoir avancer à deux à l’heure et d’être quand même trempés, nous achetons un deuxième parapluie dans l’allée commerçante qui conduit au temple (les vendeurs ont dû faire des affaires ce jour-là !) ce qui rend quand même plus confortable la fin de la montée de la pente qui conduit au site, pratiquement déserté à cette heure. En dépit de la pluie battante qui nous harcèle, je trouve quand même l’endroit assez chouette et original, du fait de sa construction en forme de plateaux successifs d’élévation croissante. Nous ne verrons toutefois pas les deux « trucs cool » évoqués par le guide, à savoir le Jishu-Jinja qui abrite deux pierres distantes de 18m (parvenir à rejoindre l’une en partant de l’autre, les yeux fermés, est censé assurer l’amour…) et le Tainai-Meguri (symbolisant l’entrée de l’utérus d’un Bodhisattva : il faut faire chercher une pierre à l’intérieur et la faire tourner pour réaliser un vœu – le Lonely évoque une « surprise » lors de l’expérience, dont ils ne disent pas plus…).
Nous redescendons par les charmantes ruelles ninen-zaka**** et sannen-zaka****, bordées de maisons en bois, boutiques et restaurants traditionnels restaurés, d’autant plus jolies du fait que les visiteurs ont largement déserté le quartier et que, la nuit tombant, les lanternes commencent à s’allumer.
Et là, c’est le coup de foudre : se découpant en noir sur le ciel gris, ses toits hérissés des silhouettes d’innombrables corbeaux croissants, apparaît une pagode qu’on croirait le repaire du Mal dans un film de genre : la Yazaka-jinja***** (les circonstances dans lesquelles on est tombés dessus sont probablement responsables de cette appréciation exceptionnelle ; mettons qu’en temps normal, ça doit vraisemblablement plutôt valoir un ****). Voilà une rencontre qui restera longtemps dans ma mémoire !
Au bas de la rue, désespérant de trouver cette fois encore le restaurant où nous ambitionnons de diner (l’Omen Kodai-ji, recommandé par le Lonely Planet) du fait que les plans du guide ne sont pas fiables, que les localisations qu’il indique sont approximatives, et que les noms des restaurants sont rarement écrits en caractères latins, nous dînons finalement au Fuminona**** (désolé, je n’ai pas réussi à retrouver le resto sur le Net) où nous dînons agréablement d’un bol de riz au bœuf et de tempuras, puis de nouilles à tremper dans un bouillon cette fois très bon, que nous sommes invités à parfumer à notre goût avec la large sélection d’ingrédients qui nous a été apportée (oignons verts, citronnelle, ail, piments divers, gingembre, chou, patate douce, et surtout une préparation particulière, le kinpari (?)), qui se marie effectivement très bien avec les pâtes.
Pour conclure de façon heureuse cette journée, nous trouvons finalement sur le chemin du retour la fameuse Shimbashi-dori**** qui nous avait échappé plus tôt dans la journée et qui est effectivement chouette (la rue parallèle vaut également le détour !).
Jour 9 : lundi 25 : Nara – Todai-ji – Kasuga Taisha – Horyu-ji – Nara-machi – Koshi-no-ie
Dans la série des « jobs à la con » japonais (qui permettent de fournir du boulot à tout le monde, mais bon…), ce matin : l’homme-barrière de parking, qui se tient devant l’entrée du parking pour laisser passer, ou pas, les voitures qui entrent ou sortent (exactement comme une barrière automatique, donc)… ça doit faire du bien de se sentir utile.
Nous gagnons Nara, ville voisine de Kyoto, en train. S’ensuit une relativement longue marche pour rejoindre le Todai-ji, Hall du Grand Bouddha. Sur le chemin, nous découvrons au milieu du terre-plein herbeux entre les deux voies de la route, un cerf paisiblement allongé : des daims, cerfs et faons (l’espèce exacte s’appelle cerfs Sika), considérés à l’origine comme des animaux sacrés, vivent en effet là, supposément en liberté mais en réalité domestiqués : les gens leur donnent à manger (il y a même de nombreux petits stands où les visiteurs peuvent acheter des gâteaux pour eux à 150 Yen (1€)), quitte à avoir peur d’eux ensuite (ils peuvent se montrer assez entreprenants une fois qu’ils ont repéré quelque chose de comestible dans les mains de quelqu’un), comme cette Japonaise qui s’est mise à pousser des hurlements lorsque les cerfs ont commencé à la cerner de trop près parce qu’elle leur tendait des gâteaux… Certains ont les bois coupés -probablement des cerfs qui se sont montrés trop agressifs : des panneaux avertissent qu’il faut rester sur ses gardes et que les animaux peuvent donner des coups. Globalement, les voir dans ces conditions gâche un peu le plaisir de voir ces animaux pourtant relativement rares.
La porte du sud du temple (Nandaimon) est titanesque. Elle est gardée par deux statues en bois de plus de 8 mètres de haut, tout aussi massives, qui produisent l’impression étonnante d’être en dégradé de gris. Ce visuel très beau et inexpliqué est malheureusement gâché par les grilles qui les protègent… Il faut dire que l’ensemble est particulièrement précieux puisque d’époque (1200 environ), épargné par les incendies qui ont frappé à plusieurs reprises le reste du temple. Une longue allée conduit ensuite jusqu’à l’enceinte du temple proprement dit, dont l’entrée est marquée par une nouvelle mon peinte en rouge, massive mais moins impressionnante. Une très belle pelouse verte, impeccablement entretenue, entoure le temple, dit Daibutsu-den****, plus grand bâtiment en bois au monde (bien qu’il soit plus petit d’un tiers que le bâtiment original, qui a brûlé plusieurs fois) : impressionnant. A l’intérieur trône une gigantesque statue du Bouddha Vairocana (16m, la plus haute du monde) en bronze et or, moins renversant que ce qu’on en lit et dit partout, mais je ne m’attendais pas à être impressionné. 4 autres hautes statues entourent le bouddha massif : 2 représentations de Bodhisattvas et 2 gardiens, toujours plus marquants car très expressifs. Au fond du bâtiment se trouve une maquette en bois au 1/50e, très élégante, qui permet de comparer le temple au moment de son avant-dernière restauration et après celle de 1709, la dernière, qui a vu la taille du temple réduite d’un tiers.
Il y a un magasin dans le temple (à l’INTERIEUR du temple !) qui vend des tas de trucs sans aucun rapport avec le lieu… on y achète quand même un mini-éventail avec une jolie figure japonaise pour Manon. On trouve partout au Japon des distributeurs qui vendent des boules « surprises » avec des figurines à collectionner qui tombent aléatoirement chaque fois que vous introduisez 200 yens (un peu plus d’1 €uro). On en trouve ici aussi (DANS les temples donc) et nous hésitons à les utiliser pour acheter des figurines de gardien ou de personnage bouddhique, qui ont l’air assez chouettes. Comme nous réalisons que nous n’avons pas de monnaie, ça tranche la question.
On sort du temple, on s’asseoit sur les marches pour se reposer un instant, et deux cerfs s’intéressent d’un peu trop près à notre Lonely : comme je les ai déjà vus faire, je prends soin de garder le livre hors de portée de leurs bouches voraces. Nous repartons alors, suivant un parcours proposé par le guide qui nous fait monter par un chemin plaisant vers le Nigatsu-dō*** d’où nous avons une vue sur Nara (pas extraordinaire – mais j’ai tendance à ne pas être très intéressé par les vues sur les toits). Les chemins et les escaliers qui mènent au temple sont bordés de stèles funéraires (où que nous considérons comme telles en tous cas), l’effet est surprenant. Nous passons devant plusieurs temples mineurs avant d’atteindre une allée bordée de lanternes de pierre en pied extrêmement nombreuses : c’est l’approche du Kasuga Taisha****, temple dans lequel se tient deux fois par an la fête des lumières, un événement qui doit être vraiment magnifique au vu du nombre de lanternes non seulement autour mais également dans le temple (en bronze et en papier, celles-ci). L’endroit est très paisible et dégage une atmosphère « bon enfant ». Au centre de la cour se dresse un vieux cèdre japonais de plus de 1000 ans ; il y avait aussi historiquement un pommier ancestral, mais l’original est mort depuis et a été remplacé au 18e siècle. Le Kasuga shrine est le 2e gros site du Naka-koen, mais il est insuffisamment mis en valeur dans les guides : pour moi il mérite vraiment la visite. Nous redescendons vers la pagode à 5 étages du temple Horyu-ji***, qui vaut d’être vue mais s’avère forcément moins impressionnante que la pagode de Yasuka découverte la veille dans une ambiance fantastique.
Marion nous fait poursuivre par une visite du vieux Nara, le quartier Nara-machi***, avec notamment pour objectif de visiter Koshi-no-ie****, une maison traditionnelle ouverte gracieusement au public, mais dont le jour hebdomadaire de fermeture était malheureusement celui de notre passage : nous n’avons donc pas pu en voir l’intérieur, mais la page que j’ai mis en lien permet de s’en faire une bonne idée, et ça a l’air vraiment chouette. La promenade dans Nara-machi, sans point particulièrement notable, est très agréable et dépaysante, comme à chaque fois que nous nous sommes volontairement perdus dans les petites rues des villes japonaises : une plongée au cœur du Japon. Nous hésitons ensuite à diner dans Nara-machi, mais il est un peu tôt (17h) et même si nous n’avons pas déjeuné, nous nous sommes offert une glace dans l’après-midi si bien que nous n’avons pas particulièrement faim. Nous craignons surtout de ne plus forcément avoir de train pour Kyoto après la tombée de la nuit : nous prenons donc le chemin du retour, sagement mais surtout laborieusement car le quartier est finalement plus vaste que ce que nous avions pensé et nous avons cru un moment nous être perdus. Après avoir été abordés par deux vieux Japonais sympathiques mais complètement bourrés qui nous ont parlé en anglais avant de s’excuser de leur état, nous avons retrouvé la gare puis pris le train.
De retour à la gare de Kyoto***, nous en profitons pour visiter ce vaste monument à l’architecture ultra-moderne, grimpant jusqu’au 11e étage (!) pour atteindre la terrasse sur le toit (avec zone d’atterrissage pour hélicoptères !) dont la vue surplombe la ville, en passant devant de longs escaliers lumineux et animés (les lumières changent de couleur ou s’éteignent de façon à ce que l’ensemble crée des images, des messages, des ambiances). Il s’est mis à pleuvoir légèrement quand nous nous sommes trouvés sur le toit donc nous n’en avons pas profité longtemps, et nous nous sommes mis en quête d’un endroit pour dîner, parmi les très nombreux restaurants rassemblés à cet étage (et bien qu’ils se situent dans une gare, tous sont visiblement de bons restaurants, et ont une clientèle nombreuse qui fait la queue pour y entrer) : nous optons pour un restaurant d’okonomiyaki, spécialité japonaise que nous n’avions pas encore testée sur place, et nous dégustons de savoureuses « omelettes » -agrémentées notamment d’oignons verts de Kyoto- sur une plaque chauffante. Pour le dessert, nous redescendons dans le « food court » du rez-de-chaussée de la gare pour quelques boules de glace : « Sweet Peach » et passion pour Marion, et pour moi orange et au dernier moment « Soda Pop ». je me retrouve donc avec deux généreuses boules de glace orange fluo et bleu fluo, dont la première a le goût de tic-tac, et l’autre de bonbon acidulé : 100% fruit ! ^_^ mais c’est néanmoins très bon (si on aime le sucre), et ça m’a donné envie de faire des sorbets à l’orange avec notre Thermomix : il faut juste que j’y pense en rentrant (à l’heure où je finalise cet article, plus de quatre mois plus tard, ce n’est toujours pas fait…!).
Enfin, en repartant vers le métro, nous passons devant une vaste vitrine de verre exposant une maquette de la gare… entièrement réalisée en Lego !
Trois anecdotes pour conclure cette journée : pendant tout le temps où nous étions dans l’espace commun de la gare, est passé la même boucle musicale de, disons deux minutes et demie, encore et encore. Encore et encore. Encore et encore. Toutes les deux minutes et demie, la même musique, pendant deux minutes et demie. Les pauvres employés doivent devenir fous !
En revanche, signe de la sécurité des biens qui règne au Japon, un client avait laissé son smartphone à charger sans surveillance sur un comptoir du stand de glaces. Pourtant, même lorsque Marion -qui n’avait pas vu le téléphone en chargement- est allée s’asseoir juste à côté pendant une bonne minute, personne n’a fait mine de s’affoler d’un risque de vol.
Enfin, les Japonais aiment porter des T-shirts avec des inscriptions en lettres latines (ils ont, j’imagine, le même attrait qu’ont les occidentaux pour les kanji japonais) ; problème : ils ne comprennent pas toujours ce qui est marqué sur leur vêtement, et là on a eu un bel exemple dans un temple de Nara, où une Japonaise arborait fièrement sur son T-shirt la devise « rêve de fion étincelante ». La classe ! ^_^
(à suivre… et pour plus de photos de ces deux journées, c’est ici).