Le Septième Fils (Sergey Bodrov, 2014)

Je me pose parfois la question : est-il légitime de reprocher à une œuvre de ne rien apporter de neuf ? Est-ce la faute de l’auteur si vous avez déjà vu des œuvres avant la sienne ? Et une œuvre qui ne vous fait aucun effet parce que vous en avez déjà vu tant d’autres avant, n’est-elle pas pour autant capable de toucher, séduire, marquer un public qui, lui, n’est pas blasé ?

Le héros est incarné par Ben Barnes, le très charismatique (hem) Prince Caspian de Narnia

Vous vous en doutez, si je me pose cette question en préambule de ce billet, c’est qu’à mon avis, si vous avez déjà vu ou lu ne seraient-ce que trois films ou livres d’heroic fantasy, il n’y a rien mais alors vraiment rien dans Le Septième Fils qui va vous surprendre.

L’histoire ?
Une sorcière très malfaisante, enfermée depuis de nombreuses années grâce à des sceaux magiques, se libère et s’apprête à conquérir le monde grâce à ses pouvoirs surpuissants ; heureusement, un vieux mentor aux talents inégalés (membre d’une société secrète) va prendre sous son aile un jeune homme de basse extraction qui rêve d’aventure mais manque de maturité, qui va rapidement se révéler un élève meilleur que le maître et parviendra finalement à vaincre la menace, en s’entourant de précieux amis (et en découvrant l’amour, bien sûr) au cours de son périple.
Wow ! ça en fait des ingrédients réchauffés, hein ?

Elle tente de vous attirer, mais c’est un piège ! N’y allez pas !

Peu importe, même à partir d’éléments stéréotypés, on peut quand même faire des choses extraordinaires (ou au moins décentes), si on sait rythmer l’histoire, si on la ponctue de bonnes idées, si on arrive à produire des scènes fortes, marquantes ou émouvantes, si on sait écrire des dialogues qui claquent… Malheureusement, je ne sais pas ce que vaut le bouquin (non pas le très bon Septième Fils de Scott Orson Card, (oui, même le titre du film est une repompe) mais L’apprenti Epouvanteur -The Spook’s Apprentice en V.O. -de ce que je lis rapidement sur la notice Wikipedia en préparant cet article, ça a l’air très différent du film et donc ça vaut peut-être quelque chose), mais le film, lui, échoue à tous les niveaux, à part éventuellement la joliesse de certaines images : ça n’est pas drôle, ça n’est pas intrigant, ce n’est pas émouvant, ça ne fait pas peur, tout est expédié sans que quoi que ce soit bénéficie du moindre traitement qui lui permette d’avoir un peu de consistance et de produire le moindre effet sur le spectateur (exemple caractéristique : la grande méchante s’est -évidemment- entourée de plusieurs lieutenants, mais ceux-ci sont trop nombreux pour qu’un film d’une heure quarante puisse leur consacrer davantage que le premier plan où ils apparaissent, le deuxième plan où ils sèment la désolation pendant 5 secondes, puis la séquence finale où ils meurent comme des merdes en ayant servi à rien…).

Bref, voilà, pour une fois ça me permet de vous proposer un article (relativement) court, en dédicace à Stoeffler qui y a échappé de justesse, pour vous dire que ce film, en dépit d’un casting attirant (Jeff Bridges, Julianne Moore, Kit Harington,…),  n’a aucun intérêt !

3 réflexions sur “ Le Septième Fils (Sergey Bodrov, 2014) ”

  1. Akodostef sur

    Je viens de lire le résumé de la saga romanesque de « L’Apprenti Epouvanteur », et je dis chapeau bas aux producteurs de ce film, qui ont réussi à prendre une série de bouquins (que j’imagine à succès) comme base de leur histoire mais en la transformant tellement qu’en fait elle ne lui ressemble à peu près plus du tout, les transformations consistant essentiellement à lui injecter des éléments hyper standardisés qui du coup ne justifient plus du tout qu’on considère qu’il s’agit d’une adaptation, au point de lui donner le titre d’un autre bouquin qui, lui, n’a rien à voir. Magistral !

  2. stoeffler sur

    Ouais ca avait l’air plutot mediocre lorsque j’avais lu quelques critiques sur le net…
    Je vois que le film a ete a la hauteur de mes esperances :0)

  3. Jib
    Jib sur

    Bon cela dit quand on voit l’affiche, on sent quand même venir le gros nanar. J’ai cru que c’était un Twilight like, c’est pour dire !

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