Deux semaines au Japon [1/7]
Marion et moi avons passé 15 jours au Japon en août 2014. Voici la première partie du récit de notre périple, avec mes notations sur l’intérêt des lieux visités, la qualité des hébergements où nous avons dormi, et des endroits où nous avons mangé, de * (misérable, à éviter) à ***** (extraordinaire, justifie le voyage à lui seul), pour donner des indications utiles à ceux qui prévoiraient d’organiser un voyage du même genre.
Jour J-1 : samedi 16 août (Paris)
C’est pas mal la course la veille du départ, car nous sommes rentrés à 17h Gare de Lyon d’une semaine de vacances avec des amis, et il nous reste à trouver (pour le lendemain, donc) d’une part des Yens en cash (car les commerces au Japon sont rarement équipés pour les paiements par carte bancaire, les Japonais utilisant presque exclusivement de la monnaie pour payer leurs achats, et que la majorité des distributeurs n’acceptent pas les cartes occidentales. J’avais naturellement essayé plus tôt d’obtenir des Yens, mais le manque d’organisation, puis de chance (franchement, qui peut imaginer que les boutiques de change sont fermées à Paris en août, au moment où tous les touristes sont dans la place ??!), m’avaient fait échouer jusque là… Il me faut d’autre part acheter de nouvelles chaussures de rando, les précédentes n’ayant pas survécu à la combo « randonnée de 7h au Cirque de Navacelles + canyoning dans les Gorges de l’Hérault ». Cette fois, je réussis à me procurer comme je le souhaitais pour 1000 € de devises japonaises en enchaînant trois bureaux de change successifs -le premier, dans le 13e, n’avait que… 1000 Yens (7,50€) à me proposer – les Yens se trouvent par contre beauuuuucoup plus facilement du côté du Louvre. Mon conseil pour ceux qui recherchent des devises à Paris : commencez par là si vous voulez vous épargner du temps.
Idem pour les chaussures, je trouve une paire de milieu de gamme chez Decathlon, proche de chez nous, et en soldes.
Les derniers préparatifs se sont donc plutôt bien passés, ce que confirme ensuite le préenregistrement réussi en ligne, et tout s’annonce donc pour le mieux.
Jour 1 : dimanche 17 août (dans les airs)
L’enregistrement ayant été fait en ligne la veille, nous avons moins besoin de nous précipiter, et nous nous levons donc à 6h, bouclant ce qui nous reste à boucler avant de rejoindre l’aéroport pour notre vol de 10h50.
Nous nous sommes fait un peu peur à l’enregistrement de nos bagages, car j’ai légèrement déchiré l’étiquette qui a été attribuée au bagage de Marion, et celle-ci craint que son sac ne parvienne pas jusqu’à Tokyo… Outre les galères que ça occasionnerait là-bas, il y a dans ces affaires des robes auxquelles Marion tient beaucoup, donc c’est un peu la tension pendant une petite demi-heure après qu’on ait laissé partir le bagage.
Notre vol est retardé deux fois, et ne décollera finalement qu’une heure après l’heure prévue – une demi-heure sera néanmoins rattrapée en cours de vol. Ce retard ne nous ennuie pas trop, car nous savons qu’à l’arrivée, il nous faudra attendre jusqu’à l’ouverture de l’agence Japan Rail à 7h45 pour obtenir nos Japan Rail Pass, qui nous assurent la gratuité sur les trains Japan Rail (la principale compagnie japonaise) pour toute la durée de notre séjour.
Jour 2 : lundi 18 août (Shibuya, Meiji-Jingu, Omotesando, Tokyo Sky Tree, Senso-ji)
12 heures de vol plus tard + 7 heures de décalage horaire en bonus, nous sommes déjà le lundi 18 août, et au Japon.
Première hallucination du séjour : une employée de l’aéroport nous croise dans un couloir, montée sur un chariot électrique… qui joue en boucle la mélodie instrumentale de la chanson des 7 nains de Blanche-neige (« Hey ho, Hey ho ! On rentre du boulot« … le truc qui doit rendre fou au bout de 15 minutes !).
Passée la douane et les différents contrôles, nous récupérons finalement sans problème nos deux bagages, puis notre JR Pass, avant de monter dans le train puis le « métro » (le réseau des métros proprement dit n’est pas compris dans le JR Pass, mais il y a un réseau parallèle de « trains », inclus dans le JR Pass et qui dessert aussi très efficacement la ville) pour rejoindre le quartier de Shibuya, où se trouve notre hôtel, le Shibuya Granbell Hotel****. Il est trop tôt pour prendre la chambre de suite (il est 8h du matin, le check-in commence à 14h), mais on nous permet de déposer nos bagages, ce qui nous simplifie déjà pas mal la vie.
Nous repartons pour une visite du quartier, après une pause dans un café du coin qui nous permet de faire le point sur ce que nous souhaitons visiter. Nous rejoignons donc tout d’abord le fameux carrefour de Shibuya**, l’un des plus connus du monde pour la foule qui le traverse simultanément lorsque l’ensemble des feux passe au vert pour les piétons. En l’occurrence à cette heure-ci un lundi matin, c’est plutôt calme : il faudra que nous repassions (c’est de toutes façons à 5 minutes de notre hôtel).
Nous poursuivons au hasard des rues de Shibuya avant de nous diriger vers le Meiji-Jingu****, un sanctuaire shinto bâti (deux fois, une première en 1920, puis à nouveau en 1958, sur les ruines des bombardements de la seconde Guerre Mondiale) en l’honneur de l’Empereur Meiji (qui conduisit le Japon sur la voie de la modernité, intégrant les savoirs-faire occidentaux à la tradition nippone) et de l’impératrice Shoken. Le sanctuaire, sobre mais néanmoins élégant, se trouve au cœur d’un vaste domaine boisé aux arbres splendides et c’est une promenade assez plaisante, n’étaient la chaleur accablante et la fatigue dûe au décalage horaire. L’ambiance sonore est aussi assez étrange : les crissements incessants de myriades de cigales japonaises créent un environnement sonore oppressant, digne de celui d’une forêt tropicale !
Nous descendons ensuite l’avenue Omotesando**, connue pour ses grands magasins installés dans des immeubles design (finalement pas si intéressants ni beaux qu’attendu), et après une courte balade et un tout petit peu de shopping, nous retournons à l’hôtel -où nous pouvons à présent occuper notre chambre- pour prendre une bonne douche et faire une sieste avant de repartir.
Nous découvrons alors le métro proprement dit et son mode de paiement : pas de guichet pour acheter ses billets, mais toute une rangée de machines de trois couleurs différentes semblant indiquer à quel réseau chacune correspond (puisque les lignes appartiennent à différentes compagnies), mais nous n’arrivons pas à trouver celle que nous devons prendre… Nous faisons donc appel à un agent pour qu’il nous explique : il faut en fait consulter le panneau au-dessus des machines, qui reprend schématiquement le réseau général en indiquant le prix du billet pour atteindre chaque station depuis celle où on se trouve, et ensuite n’importe quelle machine permet de s’acquitter de ce coût (je me demande du coup à quoi servent les différents codes couleurs, mais bon).
Nous rejoignons alors la Tokyo Sky Tree****, tout à l’autre bout de la ligne Hanzomon, mais que nous atteignons en une trentaine de minutes seulement grâce à l’efficacité des transports. La tour complète mesure 634 mètres, et les visiteurs peuvent grimper à 350 (pour 2000 Yen soit environ 15€ par personne) puis 450 mètres (pour 7€ de plus…). Nous espérions pouvoir profiter du temps dégagé pour voir le Mont Fuji depuis ce tout nouvel observatoire surélevé, ouvert seulement depuis mai 2012, mais c’était sans compter sur la file d’attente… Apparemment, en fait nous avons plutôt eu de la chance parce que la file était relativement courte (une vingtaine de minutes) alors qu’elle peut s’étendre bien davantage, d’après ce que nous avons lu ensuite ; mais comme nous ne savions pas à quelle heure se couchait le soleil (18h30 en août), notre timing ne nous a permis d’atteindre le point de vue qu’une fois la nuit tombée : pas de Mont Fuji (Marion insiste pour dire que si, on pouvait deviner la silhouette de la montagne), et pas de coucher de soleil, qui aurait été magnifique. Cette visite est néanmoins une très bonne surprise : après l’utilisation de l’ascenseur qui monte en vitesse de pointe à 600m par minute, on découvre depuis la première plateforme un panorama à 360° magnifique de Tokyo by night, plus beau encore que le souvenir que j’avais gardé de New-York vue depuis le Rockefeller Center, avec une plus grande variété de tons lumineux grâce aux petites rues éclairées avec des lumières tamisées, des petites lumières rouges clignotantes sur les toits de tous les immeubles qui donnent à la ville un côté futuriste à la Blade Runner, et moins de gratte-ciels qui encombrent le paysage ; on distingue peut-être moins de choses, mais le décor global est de toute beauté.
Nous décidons de ne pas poursuivre la visite avec la montée au 450e « étage » (en fait d’étages, il s’agit de mètres), dont nous imaginons qu’il n’apportera pas grand chose de plus par rapport au 350e, et nous repartons pour le Senso-ji****, temple le plus visité de Tokyo situé dans le même quartier, mais qui s’avère beaucoup plus éloigné que ce qu’on avait imaginé (et le repérage à la japonaise, qui n’utilise pas de nom de rues, mais des indications par quartier, n’est vraiment pas simple) ; après une bonne demi-heure de marche, nous réalisons que la plupart des restaurants ont commencé à fermer, et que nous ne pourrons pas diner là où nous avions prévu… voire que nous ne pourrons pas diner du tout, puisque pendant ce quart d’heure de lucidité nous voyons toutes les échoppes fermer, sauf celles qui semblent des attrape-touristes.
Remettant la question du repas à plus tard, nous entrons finalement dans le quartier du temple par une première porte donnant sur une allée encadrée de boutiques, toutes fermées pour l’heure mais entièrement illuminées, débouchant sur un deuxième portique flanqué de deux statues massives représentant des dieux mineurs des panthéons shinto et bouddhistes, puis sur le temple lui-même, avec sa pagode de 5 étages (réplique de celle bâtie à son époque par l’un des plus importants shogun de l’Histoire du Japon, Tokugawa Ieyasu).
Sur le parcours, plusieurs emplacements constitués d’un muret de petits tiroirs proposent de glisser une pièce de 100 Yens (moins d’un Euro) dans une fente pour se faire « prédire sa fortune » : une fois le tribut payé, on secoue une boite métallique en forme de tube afin d’en faire tomber l’une des baguettes qui s’y trouvent enfermées, sur lequel figurent des kanji qui indiquent quel tiroir tirer pour lire sa fortune. C’est apparemment le seul endroit du Japon où on peut se livrer à ce petit jeu et lire sa fortune en anglais : dans le reste du pays le texte n’est qu’en japonais, sans traduction. Le sort ne sourit pas particulièrement à Marion : elle tire d’abord une « chance modérée » dont le détail n’est pas très encourageant… elle décide donc de se débarrasser de cette prédiction en l’attachant à l’un des barreaux sur le petit muret attenant (et sur lequel il y en a déjà un bon nombre d’autres !), manœuvre tout à fait autorisée pour solliciter une nouvelle fortune plus clémente.
Malheureusement, le papier divinatoire suivant est encore pire : mauvaise fortune, il lui est conseillé d’annuler son voyage tout de suite ! On réattache le papier aux barreaux, on remet une pièce, on retire une prédiction : mauvaise fortune à nouveau ! Là, la rationalité est un peu mise à mal et on s’inquiète forcément de l’apparent acharnement du destin et de la possibilité -ou pas- de s’en défaire… Heureusement, le 4e tirage est le bon, et Marion termine donc son aventure avec une fortune « améliorée », qui lui promet notamment un bon voyage. Ouf ! (par contre, nous n’avons plus assez de monnaie pour tenter le sort pour moi, mais le côté « rigolo » du truc s’est de toutes façons un peu évaporé avec la succession de mauvaises prédictions qu’a tirées Marion).
Ce petit jeu effectué, nous pouvons reprendre la visite du site. L’éclairage met bien le décor en valeur, mais le côté très mercantile (l’enfilade de boutiques dans l’allée après le portique, le fait de devoir jeter des pièces pour prier, de donner des pièces pour se faire « prédire l’avenir »,…) réduit un peu le côté authentique de l’affaire, et je ressors finalement plutôt déçu de cette visite (l’expérience me montrera qu’en fait, c’est la même chose dans un très grand nombre de temples, et que ce côté « don en numéraire » semble intimement lié à la pratique de la religion ici).
Ayant renoncé à l’idée de diner dans un restaurant japonais, c’est dans un Burger King que nous dinons finalement (mais je tente un Teriyaki Burger quand même, histoire de manger malgré tout un peu « local », accompagné d’un Fanta à la pomme, lui aussi inédit en France et plutôt pas mal).
Et au final, quand nous regagnons le quartier de notre hôtel, nous découvrons que tout est ouvert dans Shibuya et que nous aurions pu sans problème trouver un vrai resto japonais pour diner : tout dépend donc des quartiers… nous en prenons note pour la suite.
Jour 3 : mardi 19 août (Yanaka, Musée National de Tokyo, Ueno-koen)
Après une nuit agréable et reposante, nous prenons le petit-déjeuner à l’hôtel, avec une « assiette japonaise » pour moi, composée de multiples petits plats agencés autour d’une anguille : quelques saveurs étranges, mais rien de rebutant, même si le goût du sucré (remplacé par l’acide et l’amer) me manque un peu.
Nous partons ensuite pour le quartier de Yanaka, dans lequel nous tentons difficilement de suivre le parcours proposé dans le Lonely Planet, mais à l’envers (en partant de la station de métro qui marque normalement la fin de leur parcours). Entre les cartes minimalistes dont nous disposons, les principes d’organisation spatiale des japonais (ie : pas de nom de rues, et une numérotation des bâtiments qui ne suit pas une progression linéaire), et les indications du guide qu’il nous faut prendre à revers, nous nous perdons plusieurs fois… mais ça n’a aucune importance ; je n’ai pas non plus noté les noms des temples que nous avons vus, et je n’essaierai pas non plus de vous guider pour vous aider à les retrouver : comme le quartier n’est composé que de ruelles qui se croisent en tous sens, ça n’aboutirait à rien, et si par miracle vous arriviez à trouver l’un des temples que nous vous aurions recommandés, vous seriez déçus de ne rien leur trouver de si extraordinaire. Le plaisir de cette balade dans le quartier de Yanaka***** en vérité, c’est justement de s’y perdre dans ces petites rues typiques du Japon que nous ont donné à voir tous les dessins animés, les films et les séries de notre enfance, avec ces habitations étroites à deux étages, dont un souvent en bois, de tomber par hasard sur l’un des cent et quelques temples du quartier (ils auraient été déplacés depuis divers endroits de Tokyo pendant l’ère Edo à l’occasion d’un réaménagement urbain) pour trouver à ceux-là le charme d’une découverte personnelle, intime. C’est exactement ce que j’attendais, pour ma part, de ce voyage au Japon !
Une vision étonnante sur le parcours : des agents de circulation disposés autour d’un petit chantier de rue. Au total, 3 ouvriers qui travaillent (dont un qui doit avoir 70 ans, tout va bien) et 5 mecs autour pour indiquer aux gens de… circuler. Une petite barrière aurait fait le même job, mais on va dire que ça crée de l’emploi, hein !
En arrivant à proximité de notre étape suivante, le Musée National de Tokyo****, nous découvrons une longue file de personnes dans le parc qui entoure le musée, et nous nous maudissons de ne pas avoir pensé au temps d’attente pour entrer dans le musée dans notre planning… mais en nous rapprochant, nous réalisons qu’il s’agit en fait d’une soupe populaire ! C’est la première fois que nous voyons des sans-abri dans Tokyo, Ueno étant en effet l’un des seuls quartiers où on est susceptible d’en croiser ici -soit parce que le système, ou la communauté, fait en sorte qu’il y en ait peu, soit parce qu’il est fait en sorte qu’ils n’apparaissent pas…
Un peu plus loin, c’est le véritable musée, et heureusement, il n’y a pas de file d’attente (ce qu’on avait pas du tout anticipé une fois encore, et qui aurait pu nous jouer un mauvais tour parce que le musée ferme à 17h… On est vraiment des gros touristes en matière de tourisme !).
Nous visitons le Honkan, ou galerie japonaise, qui propose l’exposition chronologique des « highlights » de l’art Japonais****, des sculptures primitives des premiers peuples du Japon aux ukiyo-e (les fameuses estampes japonaises) raffinés de la période Edo (1603-1868) en passant par la calligraphie, les paravents,…. Il y a là plusieurs très belles ou intéressantes pièces, mais le concept de cette présentation est de faire tourner le fonds du musée plutôt que de tout montrer à la fois : ça a l’avantage d’éviter la sensation de saturation qu’on peut ressentir dans la plupart des musées occidentaux au bout de quelques heures de visite et donc de permettre de traverser l’intégralité de la présentation en deux heures environ, mais ça a aussi le désavantage de laisser un peu sur sa faim lorsqu’on atteint un thème qui nous intéresse particulièrement (tout ce qui se rattache aux samouraïs pour ma part, notamment des selles en métal sculpté de toute beauté).
A la fin de cette visite, nous passons un petit moment dans une salle annexe qui expose la collection de netsuke (l’équivalent des porte-clés d’aujourd’hui, qui servaient à l’époque à fermer ou tenir attachés les cordons des obis ou des sacs de tabac) de la collection du prince Takamado : ce sont là des netsuke modernes, commandés à la fin du XXe siècle pour perpétuer cet art de la sculpture miniature qui n’a plus de fonction aujourd’hui. Comme toujours avec les netsuke, de nombreuses pièces sont très belles, ou amusantes, ou mignonnes : en tous cas ça vaut toujours le coup d’œil.
En sortant du musée, nous nous baladons dans le Ueno-koen***, le vaste parc qui l’entoure. Le temple Kan’ei-ji est malheureusement fermé (à 16h30 !) comme l’annonce la musique qui passe en fond sonore (Ce n’est qu’un au-revoir ! apparemment cette mélodie est régulièrement utilisée au Japon pour indiquer la fermeture imminente des boutiques et lieux publics). Nous prolongeons donc notre promenade vers le lac, envahi de lotus qui en couvrent la surface entière. Assis devant le temple Bentendo, avec vue sur le lac, nous mangeons des brochettes de poulet payées trop cher (300 Yens la paire, soit 2€, ça va quand même) : le prix n’était pas indiqué, et on en verra plus loin à 100 Yens la paire – c’est la 2e fois que je me fais arnaquer en connaissance de cause, après le Burger King où le caissier m’avait compté les composants de mon menu individuellement au lieu de me compter le prix global d’un menu.
Nous poursuivons avec une balade dans les allées marchandes qui entourent les lignes de métro aériennes de Ueno**. Beaucoup de monde, de bruit et de lumières mais pas grand chose d’intéressant à voir ni acheter, c’est surtout une façon de plonger dans une atmosphère différente de Tokyo, plus animée et « électrique ». Marion et moi essayons de retrouver Yamashiroya, une boutique de jouets évoquée sur Kanpai (le blog que nous avons largement utilisé pour préparer notre voyage) et où nous avons prévu d’acheter plein de petites conneries en souvenirs pour nos amis, mais en vain. Marion tente même d’ouvrir son accès au Net via son téléphone pour retrouver l’adresse : la manœuvre sera un échec, mais lui coûtera 40€ en téléchargement (ça, je pense qu’on ne nous y reprendra plus JAMAIS) !
Nous laissons donc tomber notre quête de la boutique et entamons une longue marche pour atteindre un restaurant conseillé par le Lonely, à « proximité » (Tokyo, c’est grand !). Et là encore, impossible de le trouver à partir du plan du guide, ni à partir évidemment de l’adresse, et encore moins grâce aux enseignes, quand il y en a : au Japon les devantures des boutiques et restaurants sont bardées d’inscriptions en japonais, impossible donc de déceler l’endroit où se trouve le nom du restaurant si on ne lit pas la langue…
A deux doigts d’abandonner (et d’adresser un courrier de plainte au guide parce que même si la veille notre échec était de notre faute, ça commence à bien faire :p ), on finit par trouver un très beau bâtiment en bois, sans enseigne, et dont l’entrée ne se trouve pas dans la rue principale, mais dans une ruelle sur le côté. On se convainc de tenter d’y entrer, et on nous conduit alors à l’étage, dans une petite salle en tatami où agenouillés par terre, nous dégustons un menu de diverses brochettes très légèrement panées (porc, purée d’edamame, champignon au fromage frais, noix de Saint-Jacques, maïs (délicieux),…) entourées de petits accompagnements que nous n’identifions pas toujours mais dont certains sont également succulents. Je tente un riz ochazuke, servi dans un bol de thé vert avec des algues (intéressant, mais pas transcendant à mon goût) et nous finissons avec une gelée de pêche pour Marion et une glace à la mangue pour moi. L’ensemble du repas est original et excellent, et il s’avère que ce restaurant était bien celui que nous recherchions, le Kushiage Hantei***** (« kushiage » étant le nom de la fameuse spécialité de « brochettes panées »). Comme je vous le recommande vraiment, pour vous aider à le trouver, je vous mets une carte en lien ici, parce que ce n’est vraiment pas évident si vous êtes un simple touriste en vadrouille (ou équipé d’un guide aux cartes imprécises grmlll).
Nous rentrons ensuite à Shibuya pour retrouver notre hôtel, en faisant un petit détour par le carrefour de Shibuya, beaucoup plus fréquenté à 20h, et là on comprend mieux pourquoi il est si réputé. Tout le quartier est très animé, il y a de la musique, de la lumière, des gens partout : on en profite pour faire un tour sympathique dans les rues pleines de vie du coin, et monter dans une salle de jeux. Là, on voit que les Japonais ont réussi à trouver la parade au développement des consoles de jeu (qui a provoqué la fermeture de la quasi-totalité des salles de jeux vidéo en France, et la disparition des bornes dans les bars et tabacs), en proposant des moyens différents de trouver des raisons de sortir de chez soi pour jouer : il y a des jeux de hasard mais avec un habillage et des animations tirées de Ken le survivant pour épicer le truc, des jeux de vitesse et de coordination musicaux assez hallucinants, des jeux qui proposent aux joueurs de faire s’affronter leurs mechas en simultané sur plusieurs grands écrans côte à côte, des courses de chevaux avec un écran de jeu unique mais une quinzaine de bornes équipées de sièges sur lesquelles sont installés les joueurs qui parient en même temps, des jeux de foot ou de stratégie en temps réel qui proposent de composer son équipe en passant sur un lecteur sa sélection de cartes à jouer (son deck, quoi) dont on achète les paquets à côté des machines… En tant qu’ancien gamer qui ne joue plus trop, je ne peux que saluer l’inventivité des créateurs de ces jeux.
A côté des bornes sur lesquelles s’activent les joueurs électrisés, il y a comme à Las Vegas pas mal de gens juste blasés, qui insèrent machinalement leurs pièces dans des machines à sous en attendant de voir ce que le destin a prévu pour eux…
Après cette sympathique balade dans le vivant Tokyo by night, nous rentrons finalement à l’hôtel pour préparer nos sacs en prévision de notre excursion le lendemain au Mont Fuji. L’idée est de mettre l’indispensable dans un seul sac que nous emporterons avec nous, et de laisser le reste en dépôt à la consigne de la gare, ce qui implique de redispatcher complètement nos affaires entre nos différents bagages et nous prend donc un petit moment.
La nuit qui suit est particulièrement difficile, Marion n’arrivant pas à s’endormir…
FIN PARTIE 1/7, articles suivants à paraître dans les prochaines semaines
Je suis tombé là-d’sus :
http://www.axolot.info/?p=1922
Marrant ! (enfin, je me comprends…)
Pour notre part, on n’a pas vu les marques, mais si j’avais su, j’aurais probablement cherché à en trouver ^_^
Il ne faut pas oublier que le Jr Pass ne couvre pas tous les trains notamment à Tokyo (seulement la Yamanote Line) et n’est pas tout le temps rentable. Hyperdia donne les infos prix et horaire des trains :) pour comparer avec un Jr Pass :)