Le tiltshift
Le Tilt Shift est une technique vous permettant de donner un effet de maquette assez sympa à vos photos. Cet effet repose sur le bokeh, où, par un réglage particulier de la profondeur de champ, on détache sur une photo un sujet en rendant flou l’arrière plan.
Vous avez tous fait de tels portraits, rendant l’arrière-plan flou pour mettre en valeur le sujet : et bien, le saviez-vous, vous faisiez du bokeh 8-)
Le tilt-shift (ou tiltshift, ou tilt shift) applique cet effet de bokeh de manière très importante et localisée sur une photo, tout en jouant sur la température des couleurs.
A l’origine, cette technique nécessitait une lentille assez coûteuse. Depuis l’apparition des appareils numériques, il existe une nouvelle gamme d’objectifs professionnels capables de restituer cet effet, dès lors que l’on veut se spécialiser dans le domaine. Il est même possible de se construire son propre objectif à décentrement…
Heureusement pour les simples profanes comme vous, peut-être, et en tous cas comme moi, les logiciels de retouche photo grand public permettent de simuler cet effet, grâce à l’utilisation de filtres divers.
Pour un effet optimal, il est conseillé de choisir une photo en plongée, ce qui donnera encore plus l’impression de regarder une maquette une fois le traitement achevé, et de privilégier les photos chargés, avec le moins d’espace vide possible.
Il existe plusieurs logiciels de retouche photo, le plus connu étant sans conteste Photoshop, et le plus open source et complet étant sans conteste Gimp.
Vous trouverez ici et là des tutoriels complets pour Photoshop et ici et là deux tutoriels complets pour Gimp, qui vous permettront, après quelques tâtonnements, d’arriver à quelques résultats sympas.
Y a pas photo, ça rend bien, non ?
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Saviez-vous, d’ailleurs, que cette expression « Y a pas photo » nous vient du monde des courses hippiques ? Lorsque l’ordre d’arrivée est discutable, on a recours aux clichés pris automatiquement à chaque fois qu’une paire de naseaux franchit la ligne. Mais a contrario, lorsqu’il n’y a pas besoin de recourir aux clichés pour savoir qui a gagné, on dit alors qu’il « n’y a pas photo », que le doute n’est pas permis pour savoir qui a gagné.
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Il existe également deux sites internet qui automatisent les opérations et appliquent directement l’effet Bokeh : comme d’habitude, c’est plus rapide, c’est plus facile mais c’est moins fin.
Le premier des deux, et le plus basique, est Tiltshift maker, avec lequel j’ai par exemple réalisé la photo du milieu sur la bande à droite (sans retouche additionnelle : je précise car j’ai lu sur plusieurs forums qu’il est possible voir conseillé de passer le cliché sur un site d’automatisation et de le peaufiner après sur Photoshop ou Gimp).
Le second site, que j’ai découvert en faisant les recherches pour rédiger cet article, est Tiltshift Generator. Je préfère le rendu de ce dernier, qui offre davantage de réglages possibles : j’apprécie notamment l’option « vigneting » qui permet d’ajouter un côté vintage à la photo (et je me dis d’ailleurs que j’aurai peut-être recours à ce site à l’avenir uniquement pour cet effet-là).
Hélas, gros inconvénient, le site n’accepte pas les photos à partir d’un certain poids (1600 px), ce qui limite son intérêt. Il permet tout de même un rendu sympa : voir par exemple la photo du bas dans le bandeau à droite.
Vous trouverez facilement sur le net des dizaines et des dizaines d’exemples de ce que peut donner de tels tripatouillages de photos, et par exemple ici (50 belles photos) et là (38.000 photos, sur Flickr !).
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C’est vraiment un effet étonnant… Ca ne marche pas toujours, mais quand ça marche, c’est difficile de se détacher de cette impression qu’on est devant du modèle réduit.
J’ai du mal à comprendre pourquoi le simple passage en flouté de certains plans provoque cette impression, par contre. Il y a une explication scientifique ? C’est encore le cerveau qui se fait avoir et qui interprète n’importe comment quand il est soumis à certains effets d’optique ?
En fait, ce n’est pas simplement un floutage, c’est un floutage progressif : sur la photo de Barcelone par exemple, il y a une barre quasi horizontale d’image claire (des deux personnages au milieu du taxi), et plus on s’éloigne de cette barre, ça devient flou.
Et si ça marche aussi bien, c’est à mon avis parce c’est le style des images de maquettes que nous sommes habitués à voir : j’imagine que si on montre ces photos à quelqu’un qui n’aura jamais vu de maquette ni de photo de maquette, il pensera juste que la photo est floue.