Misfits

J’étais parti pour jeter un œil à Suits, recommandé par l’ami Ayastan, quand notre lectrice Mikette m’a mis sur la piste des Misfits, une série anglaise dont elle disait le plus grand bien. Et comme ça parlait de super-héros plutôt que d’avocats, que c’était une série qui me donnerait l’occasion d’entendre ce bel accent anglais que j’affectionne tant, et que Robert Sheehan (que j’avais beaucoup aimé dans Killing Bono) y tenait l’un des rôles principaux, je me suis plutôt lancé sur les Misfits. Suits attendra, tant pis !

L'une des affiches de pub anglaises pour la 2e Saison

Le point de départ de la série est la première journée de travaux d’intérêt général auxquels cinq ados (anglais donc) ont été condamnés. Pris au cours de cette journée sous le déluge d’une étrange tempête, ils se découvrent progressivement des pouvoirs surnaturels qui vont changer leur vie… ou pas tellement en fait.

L’une des originalités de la série est en effet que ses personnages ne vont pas soudainement se transformer en défenseurs de la veuve et de l’orphelin ou en grands criminels malfaisants sous prétexte qu’ils ont acquis des capacités hors-normes : les cinq continuent donc à effectuer leurs travaux d’intérêt général et à mener une vie plutôt ordinaire de jeunes galériens, avant tout concernés par leur quotidien, leurs potes, et leur vie sentimentale et sexuelle.

La série a clairement des points faibles : principalement, on passe son temps à se demander : « Mais QUE FAIT LA POLICE ? ». Des gens meurent, des gens disparaissent, mais la police ne s’affole jamais, ne mène jamais d’enquête… Ça rend le fil rouge de la première saison complètement invraisemblable (même si évidemment on comprend bien que le secret qui unit les 5 jeunes est le ciment qui va les faire se lier de plus en plus sincèrement les uns aux autres). Celui de la deuxième saison, sans rapport, est aussi assez difficile à justifier.  Ceux qui attendent une histoire forte risquent d’être déçus.

Le niveau des épisodes est par ailleurs assez variable : certains sont très bons, et d’autres moins, notamment les épisodes dans lesquels apparaît une menace que les héros vont devoir contrer. Comme c’est un schéma de scénario qui semblait commencer à s’imposer en début de deuxième saison, j’ai eu un peu peur que la série perde de son intérêt, mais le retour de la thématique « mecs normaux affublés de super pouvoirs » dans le très chouette 3e épisode m’a rassuré définitivement.

Robert Sheehan (alias Nathan) excellent dans le final de la saison 1, en chantre de la liberté

Puisque les intrigues globales sont un peu foireuses et que l’univers en général de la série n’est pas parfaitement cohérent, il faut trouver ailleurs la force de Misfits, et elle se situe clairement (comme souvent dans les séries) au niveau des personnages, et en particulier de Nathan (incarné par le sus-cité Robert Sheehan), personnage le plus tordant que j’aie jamais vu dans une série, incarnation ultime du concept de « petit con », tchatcheur décomplexé et obsédé sexuel qui ne respecte rien ni personne  –pas même lui-même. Pour vous situer, c’est un Jika puissance 1000 (je sais, ça ne parlera pas à tout le monde).

Les autres personnages sont un peu moins géniaux, mais ils sont tous intéressants, de Simon, le jeune renfermé avec un regard bizarre mais qui aimerait tant être accepté par les autres, à Kelly, « chav » typique (les jeunes anglais de milieux défavorisés qui s’habillent en jogging, multiplient les tatouages et les piercings, boivent beaucoup de bière,…) avec son accent à couper au couteau et son agressivité qui cache un cœur de grande sœur, en passant par Alisha, privée par son pouvoir de tout contact physique avec les autres êtres humains avec toutes les conséquences qu’une telle situation peut engendrer, et Curtis, l’athlète gentil et honnête qui se retrouve emmêlé dans toutes ces histoires à cause d’une seule erreur de parcours.

Les acteurs sont très bons dans Misfits. Ils sont plutôt jolis, aussi !

Autre qualité, Misfits est une série drôle : même dans les épisodes moins bons, on sourit souvent devant les aventures de nos 5 personnages, et on pouffe même parfois littéralement lors de certaines scènes qui pourraient devenir cultes ; attention toutefois, ceux qui s’attendraient à du nonsense à l’anglaise seront déçus, là on est dans l’humour classique, et pas forcément très raffiné (pour ceux qui jugeraient que ça pourrait être un critère disqualifiant, pensez à cette autre très chouette série anglaise, IT Crowd : l’humour anglais n’a pas besoin d’être british pour être excellent).

Série anglaise, Misfits bénéficie aussi du bon goût musical de nos amis d’Outre-Manche et la bande-son des épisodes est souvent agrémentée de musiques pop, rock ou électro qui font plaisir à entendre dans une série qu’on aime bien.

Car pour conclure, Misfits est effectivement une série que j’ai bien aimée, pour ses grosses qualités et malgré ses défauts. Le fait que ce soit une petite série anglaise (plutôt qu’une grosse série ricaine -encore qu’une adaptation soit en discussion, paraît-il) joue peut-être dans l’affection qu’on peut avoir pour elle (on pardonne davantage à un outsider, et on accorde souvent plus volontiers son affection quand on pense qu’on fait partie d’un petit cercle d’amateurs), mais je maintiens quoi qu’il en soit que ceux qui recherchent une série décalée et marrante y trouveront parfaitement leur compte.

Il n’y a de toutes façons que 6 épisodes par saison (les séries anglaises ont -hélas !- traditionnellement un très petit nombre d’épisodes), donc vous pourrez rapidement vous faire votre propre avis !

7 réflexions sur “ Misfits ”

  1. Mikette sur

    Ouaiiiis une critique des Misfits!! Bah dis donc ca a pas traine :)
    Plutot d’accord avec toi, j’aurais peut-etre ete un peu moins dure, mais j’avoue que je suis bon public. J’ai tellement aime les perso (surtout Nathan, c’est clair qu’il est a mourir de rire des fois (j’avais prevenu, je suis bon public)) que j’avoue n’avoir pas ete tres regardante sur la vraissemblance de l’histoire :) qu’importe! c est une petite serie, avec des petits moyens et des acteurs peu ou pas connus….dans un style bien different je te conseille la (courte) serie Jekyll, avec un James Nesbitt HALLUCINANT :)

  2. Mikette sur

    (Desolee pour le manque d’accent, je suis sur un clavier qwerty)

  3. Akodostef sur

    Pas de problème, et surtout merci à toi pour la piste :) Ça n’a pas traîné, effectivement : on a tout regardé en moins d’une semaine ! ^_^

    Jekyll, j’avais vu quelques scènes, ça ne m’avait pas emballé plus que ça, même si tu n’es pas la première personne qui m’en dit du bien.

    A noter pour revenir à Misfits que Nathan ne sera pas au générique de la saison 3… la rançon du succès pour Robert Sheehan, qui a choisi de répondre aux sirènes d’autres plus gros projets. Je le vois assez facilement débuter une belle carrière, il a le charisme et le talent pour (j’espère juste qu’il saura bien choisir ses films :/ ).
    Pour la série, le départ de l’un de ses personnages centraux, c’est un très vilain coup ; j’imagine que les scénaristes seront capables de rebondir en proposant quelque chose d’autre (j’espère qu’ils reprendront un personnage drôle, pour garder ce ton à la série), mais Nathan était tellement énorme qu’il va forcément manquer quelque chose quoi qu’il arrive.

  4. Stoeffler sur

    Misfits, j’avais toujours ete tente mais j’ai jamais fait le grand saut! Peut etre, cette fois-ci!
    C’est typiques des series anglaises, les saisons courtes, de 5 a 8 episodes (ItCrowd, Skins, Dead Set, et bientot sur Memesprit, The Shadow Line).
    Je sais pas si c’est pour cause de budget ou simplement parce qu’ils privilegient la qualite plutot que la quantite, mais ca marche plutot pas trop mal.
    Le seul probleme, c’est de suivre la serie en temps reel, et la grosse frustration de devoir attendre pas mal de temps avant la nouvelle serie d’episodes!

  5. Stoeffler sur

    Bon, Misfits, c’est fait!
    On a terminé de regarder la saison 3.

    J’avoue avoir été enthousiasmé par la saison 1, avec des personnages hauts en couleur et Nathan évidemment irrésistible de cabotinerie (j’ai vu une interview de lui et « Kelly » et je pense que dans la vie ils sont assez semblables :O)). La trame par contre est indigeste et ça n’est certainement pas le fort de la deuxième saison non plus qui je dois le dire multipliait les incohérences. Je trouve aussi que cette deuxième saison était moins bonne que la première, peut-être parce que la nouveauté s’était un peu dissipée (tout regarder d’affilé peut aussi nuire aux séries si courtes).
    J’avais donc mes doutes quant à la troisième saison et après l’avoir regardé, je pense que je la mettrai ma deuxième préférée. La trame est toujours un peu bancale (quand l’épisode colle à la storyline) mais l’arrivée de Rudy, le personnage qui remplace Nathan, apporte de la fraicheur à la série ainsi que Show ▼

    et les épisodes sont assez variés.
    J’ai par contre été impressionné par le dernier épisode de la saison, qui étrangement apporte beaucoup de cohérence à la deuxième saison, et je trouve dommage qu’ils veuillent continuer à faire une quatrième série simplement pour faire un peu de blé.

    Mais bon, je pense que je regarderai quand même !

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