Faites le mur ! (Banksy (?), 2010)

Petite fille avec ballon, œuvre de Banksy

Difficile de présenter Banksy ; provocateur et taggeur, son identité est sujet à polémiques et de nombreux articles de journaux ont d’ailleurs traité le sujet (ne serait-ce que parce les œuvres de rue et les tags qu’il fait sont souvent à la limite de la légalité). Cependant, chaque projet d’Art urbain qu’il entreprend est vraiment unique et contient souvent des messages politiques qui dérangent car ils sont mis à la disposition des yeux de tous, gratuitement qui plus est.

J’ai découvert l’existence de Banksy lorsque je me trouvais en Angleterre et que j’ai d’abord vu un de ses bouquins dans une librairie ; j’ai trouvé que les œuvres qu’il faisait étaient intéressantes, souvent drôles et culottées.

Lors d’une visite à Bristol, supposée être la ville natale de Banksy, j’avais pu voir nombres de ses tags encore sur les murs des bâtiments, la mairie ayant certainement décidé qu’ils faisaient partie du paysage local et voulait favoriser le tourisme en les préservant. De ce que je peux me souvenir, cela a aussi pas mal promu le musée d’Art moderne de la ville, qui expose également de nombreuses œuvres d’art urbain.

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Cette année, grande nouveauté pour cet artiste (supposé) de Bristol, il sort un film, Faites le mur ! (ou Exit through the gift shop en anglais). En fait quand j’écris que Banksy a réalisé un film, c’est plus complexe que cela. Le pitch prête vraiment à confusion dès le départ : soi-disant un documentaire sur l’Art urbain, le film a d’abord été pris en mains par Thierry Guetta, avant que Banksy, lui-même ne le finisse… C’est du moins ce que le film veut nous faire croire.

Autre œuvre de Banksy

Faites le mur a été présenté cette année (en 2010) au festival de Sundance dont j’ai parlé dans un précédent article, et qui récompense des films indépendants.

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L’histoire du film est celle de Thierry Guetta qui est un français vivant en Californie et qui a la fâcheuse tendance de filmer tout ce qu’il voit, sa famille, ses collegues, ses amis, la rue, etc. Lors d’une visite en France, il croise son cousin qui fabrique de petits canevas-mosaïques à l’aide de briques de Rubiks Cube pour recréer des personnage de Space Invaders, d’où son surnom (ses œuvres sont d’ailleurs assez facilement visibles dans la capitale). Thierry (Terry comme c’est prononcé dans le film) va donc commencer à filmer son cousin en train de mettre ses petites mosaïques partout dans Paris, puis dans les villes du monde entier. Fasciné par tout cet univers underground, il est introduit auprès d’autres artistes tels que Neck Face, Ron English et Shepard Fairy (de dernier étant une figure emblématique de l’Art urbain). Apres s’être fait ami avec ce dernier, Thierry passe beaucoup de temps à apprendre quels sont les meilleurs endroits pour coller des affiches, ou encore pour se familiariser un peu plus avec le monde du tag. En échange, il va filmer les artistes pendant qu’ils taggent afin de préserver leurs œuvres, par essence éphémères.

Cependant, il reste à Thierry un seul artiste avec qui il n’a pas travaillé et ça le ronge ; Banksy, le seul et l’unique. Finalement, et sur un coup de chance, il arrive à le rencontrer et les deux hommes s’associent. Pour Banksy, c’est une autre opportunité de garder ses œuvres,

La cabine téléphonique assassinée

qui sont souvent effacées très rapidement par les autorités, et pour Thierry c’est la possibilité de pouvoir côtoyer le génie, de le filmer en action (à la condition pour Banksy d’avoir un droit de regard sur les cassettes afin notamment de préserver son anonymat).. Commence donc une série de petites aventures qui montreront ce que Banksy a fait (réellement fait !!) ces dernières années : de la cabine téléphonique assassinée, au petit tour à Disneyland ou encore les faux-billets de dix livres qu’il a distribué dans la rue…

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Je n’achève pas l’histoire pour ne pas gâcher la surprise, mais il y a une grosse polémique autour du film, surtout quant à la véracité des différents personnages ainsi que certaines des situations. J’ai un peu lu sur Internet a propos du film, et de ce que j’ai vu, les avis sont partagés. Quoi qu’il en soit, je révèle ici ce que je pense être la verité : Show ▼

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Au final on a un film très sympathique à regarder, qui familiarise un peu sur le mouvement underground de l’art urbain et qui essaie de montrer au public quel est exactement leur but et ce qu’il ne faut pas associer au mouvement.

9 réflexions sur “ Faites le mur ! (Banksy (?), 2010) ”

  1. Depuis longtemps déjà, j’aime beaucoup les tags et graffitis et le street art d’une manière générale mais je ne connaissais Banksy que de nom et pour avoir feuilleté un bouquin qui lui est consacré (d’ailleurs, j’ai longtemps lu Bansky).
    J’avais donc très envie de voir le film pour en apprendre davantage, et je n’ai pas été déçu : j’étais même assez surpris de voir que le street art français (= les oeuvres que tous les parisiens au moins peuvent voir s’ils lèvent un peu les yeux) avait tant d’importance dans ce microcosme.

    J’ai personnellement beaucoup aimé le film, parce que, justement, on voit plein d’oeuvres, on découvre un peu le mode opératoire, les impératifs, les dangers, les liaisons entre les uns et les autres, etc.
    Je vous le recommande !

  2. Stoeffler sur

    J’attendais que tu postes! :D
    J’ai donc écris l’article avec la collaboration de Jika; merci à lui!

  3. Pour ceux qui aiment le Street Art, je voulais mettre un lien vers le très chouette site Stencil History X, mais apparemment le site est fermé… Pierre, si tu nous lis, est-ce que tu sais pourquoi ?

  4. elise sur

    quand j’ai lu l’article, j’ai aussi voulu faire (encore) de la pub pour Sam… même constat que toi. je pense que cette andouille n’a pas payé son hébergeur. je lui écris pour savoir.

    au passage , très cool article sur un excellent film!

    au passage aussi, il y a des promenades-visites organisées pour découvrir les oeuvres qui sont en effet nombreuses sur Paris.

  5. Ha ? Tu m’intéresses Elise :)
    J’avais lu un article sur un tour opérator qui organisait un ouikende entier à Charleroi, Belgique, car la ville est à ce qu’il paraît complètement sinistr(é)e mais il y de beaux graphs et autres oeuvres de street art qui méritent d’être vues.

    Mais bon… j’ai mal vendu le truc à Céline :D

  6. Stoeffler
    Stoeffler sur

    Pareil, ca a l’air d’etre un bon plan ces promenades-visites. Des suggestions?

  7. elise sur

    c’est bien le problème pour le site SHX. Sam doit payer son hébergeur… mais vous pouvez toujours acheter son bouquin! j’attends ses infos aussi pour les visites et je vous tiens au courant.

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