15 jours à Hawaï (Eté 2017) [2/2]
…Et sans plus attendre, voici la seconde partie du récit de nos vacances, cet été à Hawaï, baby ! Un séjour d’un peu plus de 15 jours, partagé entre les iles de Kauai et Big Island. La première partie est ici. Pour ceux qui préfèrent les belles images aux longs textes, l’album de nos meilleures photos est ici. Et pour ceux qui prévoient d’effectuer un voyage similaire, j’ai listé à la fin de l’article les endroits où on a mangé et dormi, pour vous aider éventuellement à faire vos choix. Dans le texte de l’article, j’ai aussi attribué des « notations » de *(à éviter absolument) à *****(justifie le voyage à lui seul) aux activités qu’on a effectuées et aux endroits qu’on a visités. Ce préambule terminé, passons au récit du séjour !
Mercredi 26 juillet : Kauai, Wailua River
Le soleil se lève et se couche tôt sur Hawaï (5h30 le matin, 19h le soir). Nous avions pris l’habitude de nous lever vers 6h30 et de nous coucher vers 22h (des horaires de vacanciers actifs), mais nous avons dû cette fois nous lever à 4h30 (après nous être couchés à 23h30) pour pouvoir rejoindre l’aéroport de Kona et quitter Big Island pour Kauai. Le lever a donc été un peu difficile, d’autant qu’il nous fallait tout de suite être efficaces pour emporter nos affaires et ne rien laisser derrière nous.
L’aéroport de Kona manque un peu d’organisation : le dépôt des bagages se fait en deux temps sans que les étapes à suivre soient clairement expliquées, il n’y a qu’une unique file pour le contrôle des bagages de cabine… Il nous a fallu plus d’une heure pour effectuer le parcours classique dans l’aéroport, ce qui aurait pu nous jouer des tours si nous n’avions pas prévu une marge en termes de temps.
Une fois arrivés à Lihue, l’aéroport de Kauai, nous récupérons notre voiture de location – nous épargnant cette fois la location d’un GPS car j’ai eu la présence d’esprit entre-temps de télécharger la carte de l’île sur Google Maps, ce qui nous permet de l’utiliser même sans connexion Internet : une fonctionnalité super pratique et qui marche impeccablement, merci à Pierre de nous l’avoir fait découvrir lors de notre séjour en Australie (et à Google de l’avoir développée ;) ).
Les premières heures passées sur la route m’enthousiasment : je trouve enfin dans le décor de Kauai (grandes falaises luxuriantes en permanence en toile de fond) ce pour quoi j’avais voulu qu’on aille à Hawaï !
Plus inattendu en revanche, Kauai se révèle également être l’île des coqs et des poules sauvages. Nous en aurons bientôt l’explication : Hawaï a connu tout au long de son histoire une forte migration de populations asiatiques, et les émigrés en provenance de Macao ont notamment importé sur Kauai leur culture nationale des combats de coqs. De nombreuses familles possédaient donc leur petit élevage… lorsque survint l’ouragan Iniki de 1992, qui causa des dommages considérables sur Kauai -et notamment la destruction de toutes les cages, et la libération dans la nature des centaines de gallinacées qu’elles renfermaient. Quelques générations plus tard (et en l’absence de prédateur), la population s’est multipliée sans contrôle, pour aboutir à la situation actuelle où il est impossible de trouver un seul coin de l’île où on n’entend pas le chant des coqs… C’est un exemple assez criant (ha ha) du problème de l’importation dans les iles d’éléments exogènes qui ont supplanté les espèces locales originelles (pour mémoire, seuls 10% de la végétation et de la faune actuellement présentes sur l’archipel en sont réellement originaires).
Pour notre première journée sur Kauai, nous avons programmé une excursion guidée à destination des Wailua Falls***. C’est un itinéraire très couru, qui nous fait d’abord remonter la Wailua River en kayak, avant d’abandonner temporairement nos embarcations pour effectuer une petite marche gentiment boueuse (mais j’imagine que quand il a plu, ça doit être la patinoire) à travers la forêt jusqu’aux chutes. Il y a sur le chemin une rivière à traverser à gué, avec une corde tendue en travers pour assurer le passage ; le guide nous a alerté sur les risques de crues subites (flash floods), et comme toujours, personne ne se sent trop concerné par ces avertissements qu’on considère comme des mises en garde de principe ; j’ai découvert néanmoins en préparant l’article que notre guide avait eu le malheur de se retrouver pris par la crue avec son groupe en 2016, et que l’un des participants en était mort… On croit toujours que ce genre d’accident n’arrive jamais, mais le principe d’un accident, bien sûr, c’est d’arriver à un moment où on ne s’y attend pas.
Aucun incident à déplorer pour notre part, nous avons atteint les chutes très facilement, et nous nous sommes baignés dans la petite étendue d’eau où elle s’écoule, nous amusant même comme la plupart des gens qui arrivent là, à passer sous la cascade pour la traverser.
J’ai trouvé l’excursion en elle-même plutôt décevante : la rivière sur laquelle on navigue est complètement plate. Ça fait toujours plaisir de faire du kayak, mais dans ces conditions ce n’est pas extrêmement excitant ; le décor qui surplombe la rivière est beau, mais une fois entrés à pied dans la forêt il n’a plus rien d’extraordinaire, et (je crois que je vous l’ai déjà dit) je ne suis pas fan des chutes.
Toutefois, le guide est marrant et pointu, il raconte pas mal d’anecdotes sur la vie, l’histoire et la végétation Hawaïenne, ce qui redonne de l’intérêt à la promenade – mais il parle tellement vite et avec un accent (du sud américain ?) que nous n’avons pas toujours tout compris.
Nous avons ensuite repris notre périple vers le nord de l’ile, pour atteindre Princeville, où nous avons loué une chambre charmante sur AirBnB. Princeville mérite que je prenne un instant pour la décrire : c’est un lotissement traversé par une boucle à sens unique qui permet d’y circuler. Pas folichon, dit comme ça. Sauf qu’il s’agit en fait d’un lotissement de richards, avec des maisons plutôt cossues, mais surtout les montagnes verdoyantes de la Na Pali en décor, et avec un green de golf qui traverse tout le lotissement. Autour de cette belle étendue d’herbe parfaitement entretenue, les habitants marchent ou font leur jogging : tous sont minces, l’air sain et élégant même en tenue de sport – un sacré contraste avec ce que nous aurons vu du reste des îles, où les gens étaient majoritairement en surpoids, visiblement pas sportifs (il y a des gens qui MARCHENT dans Princeville ! OO), et hem, disons… plus ethniquement mélangés (80% de la population d’Hawaï est d’origine asiatique ; avec les touristes, ça crée un mix un peu plus équilibré. Mais à Princeville, je crois que je n’ai vu que des blancs…). Un air de Beverly Hills, quoi (il y avait même une patrouille de police privée), mais l’endroit reste malgré tout très agréable grâce à son décor.
Tout près de Princeville se trouve la ville d’Hanalei, qui est le véritable endroit où se trouve la vie, avec des dizaines de restos et de petits commerces (dont tous les prestataires d’activités dans cette partie de l’île), organisés autour d’une rue unique. Nous y dînons au Hanalei Gourmet, qui sera notre première déception culinaire du séjour (il faut dire que nous avions pris la décision avec Marion de ne plus manger de viande du séjour, et que le plan végétarien n’entrait visiblement pas dans leur concept de restauration).
Jeudi 27 juillet : Kalalau Trail, Ke’e Beach
Les açai bowls sont très à la mode actuellement, notamment de ce côté-ci du globe. Nous en faisons la découverte au Lei Petite, une échoppe très sympa du petit food court de Princeville, dédiée aux petits-déjeuners, et Marion en est devenue instantanément fan.
Nous nous sommes ensuite lancé sur la Kalalau Trail****, la piste de randonnée qui parcourt les vallées de la Na Pali Coast, décor unique qui justifie à lui seul la visite de Kauai. La véritable rando court sur 17,5 km ALLER (35 km en tout donc) et nécessite un permis pour pouvoir être effectuée en entier car il est a priori nécessaire de camper à mi-chemin (nous avons entendu au retour un type expliquer qu’il l’avait fait dans la journée en courant, m’enfin c’est pas trop l’idée, quoi). Malheureusement comme nous étions en retard sur tout et que le nombre de permis est limité pour préserver le fragile (et périlleux) sentier de la dégradation, nous n’avons pas pu en obtenir. Nous avons donc dû nous contenter d’effectuer la partie autorisée à tous, de Ke’e Beach à Hanakapi’ai Beach****, une rando de 6 km en tout (avec option complémentaire de 6,5 km en plus pour rejoindre les chutes de Hanakapi’ai****), qui offre tout de même un joli aperçu de ce que doit être la suite. Peut-être boostée par son açai bowl, Marion est en mode « fusée ascensionnelle », et file dans les montées à une vitesse qui me laisse à chaque fois une dizaine de mètres à la traîne (et pourtant elle porte désormais son propre sac avec son matériel donc je n’ai plus l’excuse d’être le bourricot de service ; ça doit être l’âge, j’imagine…). Après avoir longé la très belle côte, nous nous enfonçons dans la forêt sur le chemin des chutes, longeant quelques bosquets de hauts bambous dont les ondulations provoquent des craquements inquiétants, puis traversant plusieurs fois la rivière à gué. Lors d’un de ces passages, les lunettes de soleil de Marion tombent dans le torrent… Heureusement, le gué est une succession de cuvettes, et, bras enfoncé dans l’eau jusqu’à l’épaule, je parviens à les récupérer, gagnant en récompense le bisou des héros. Comme souvent, l’arrivée aux chutes me laisse relativement indifférent (elles sont en fait plus belles vues d’un peu plus bas, dans le lointain depuis le milieu d’un des gués), mais j’ai trouvé la rando très ludique avec ses multiples traversées où on saute de rocher en rocher.
Retournés sur le chemin principal qui longe la côte, nous apercevons un type dont le chapeau a été emporté par le vent, et qui descend en escaladant la pente presque à pic pour le récupérer au péril de sa vie… Il parvient à le récupérer, mais n’arrive plus à remonter, arrachant une à une les touffes d’herbes qui lui servent de prises de fortune. Constatant qu’il a manifestement besoin d’aide, je lui tends mon bâton de marche, qu’il attrape aussitôt comme un homme sur le point de se noyer se saisirait d’une bouée de sauvetage, et avant que j’aie pu réellement me préparer à la manœuvre. Heureusement, un autre randonneur passe à ce moment-là et lui crie d’attendre : avant que l’autre ne se mette à tirer de toutes ses forces sur mon bâton au risque de me tirer en fait dans le vide avec lui vu que je n’ai rien pour me retenir de mon côté, ce second sauveteur se place intelligemment derrière moi et me ceinture à la taille pour faire contrepoids. Il me faut remercier ma bonne étoile pour l’arrivée de ce deuxième gaillard, parce qu’il est franchement possible que son intervention nous ait sauvé la vie à tous les deux, le randonneur taré et moi (quand j’ai vu la tronche du chapeau pourri pour lequel il avait risqué sa vie en plus…). Enfin, ça fait des anecdotes à raconter, on va dire !
La rando terminée, nous voyons un policier déposer des contraventions sur les pare-brises de toutes les voitures mal garées, et je me dis que je suis décidément un sacré veinard parce que nous avions réussi en arrivant à trouver une place sur un parking autorisé, malgré leur taille très insuffisante pour le nombre de touristes qui viennent visiter cette partie de l’île. Il y avait des kilomètres de voitures garées à l’arrache sur les deux côtés de la route, ça doit faire une source de revenus sympathiques, toutes ces amendes !
Nous profitons d’être bien garés pour notre part, pour rester un peu dans le coin tant qu’à faire : on s’installe sur la Ke’e Beach, au pied des falaises qui lui confectionnent un bien beau décor, et Marion part dans l’eau avec son masque et son tuba pour une petite demi-heure d’exploration sous-marine.
Puis c’est l’heure de dîner, on commande des tacos au Francisco’s de Hanalei, un restaurant mexicain, en se disant que la nourriture sera prête rapidement… et on se retrouve à attendre une bonne heure que tous les clients qui occupent la salle, et qu’on croyait en train de manger, soient en fait servis… Le repas est très bien, mais en termes de fast-food, c’est l’échec !
Vendredi 28 juillet : Na Pali Coast en bateau, Kuilau Trail, Kilauea refuge, Kaupea Beach
On s’est couchés la veille plus tard que ce qu’on avait prévu, mais il nous faut néanmoins nous lever ce jour-là à 5h45 pour un tour de 4 heures en bateau sur la Na Pali Coast****.
La côte est magnifique, révélant depuis la mer ses vallées sauvages, exemptes de toute civilisation, aux décors verdoyants et escarpés. Nous avions vu des photos aériennes incroyables de ces vallées, prises depuis un hélicoptère, mais Marion et moi avons un a priori négatif vis-à-vis des hélicoptères, essentiellement à cause de leur impact environnemental : prendre un véhicule hyper polluant pour profiter au mieux d’un espace sauvage naturel, ça nous paraît au mieux un contresens, au pire une insulte ; vous me direz, une fois qu’on a traversé la moitié du globe en avion, ça n’a peut-être plus trop de sens d’ergoter sur cette question, mais bon, on a fait notre choix : ce serait le bateau (…à moteur ! ^_^ bon, bref, on fait ce qu’on peut). L’avantage de la visite en bateau, c’est qu’on accède à des criques, des cavités, des grottes, creusées dans la roche à la base des falaises, dont une jolie grotte à ciel ouvert. On est aussi passés par une grotte dont le guide nous a invité à tester les qualités acoustiques en poussant la chansonnette. Personne ne s’est proposé pour chanter, et moi, évidemment, ça m’a démangé… mais je n’ai pas trouvé quoi chanter, comme ça à l’improviste ! Un comble quand je pense que je connais par cœur les paroles de probablement plus de deux cent chansons… (mais oui, c’est ça qui prend toute la place dans ma mémoire, c’est pour ça que je ne me souviens de rien d’autre !) O Sole Mio m’est venue en tête parce que c’était ce qu’avait chanté notre rameur lorsque nous avions visité la Grotta Azura à Capri en avril, mais je ne connais pas les paroles de la chanson et elle est un peu « has been », soyons honnêtes.
Trop tard, comme toujours, je me suis dit que la version d’Elvis (It’s Now or Never) aurait davantage convenu, et Marion aurait pu la chanter avec moi… On ne m’y reprendra pas : je me garde dans un coin de la tête une ou deux chansons à sortir de mon chapeau pour d’éventuelles occasions futures, histoire de ne pas avoir de regrets la prochaine fois.
Parvenus tout au sud des falaises, nous sommes descendus du bateau pour un petit quart d’heure de snorkeling, ce qui m’a permis de franchir une nouvelle étape dans mon long apprentissage du truc, puisque cette sortie était la première pour moi avec des palmes (dont on ne peut pas dire que je me sois bien servi, mais bon, au moins, j’ai essayé, et j’ai réussi). Beaucoup de poissons par-là, mais je n’en ai pas vu de très spectaculaires (probablement plus ma faute à moi que celle des poissons).
Le retour a été rock’n’roll : la météo ayant commencé à tourner, nous avons foncé sur une mer bien agitée. Marion, assise à l’arrière et sur le côté -ce qui était sans doute la pire place parce que la plus exposée- a été copieusement arrosée par les embruns tout au long du trajet. On a gravi à un moment une vague particulièrement haute, probablement la plus haute sur laquelle j’aie pu me trouver dans toute ma vie), qui a suscité des « oh » d’inquiétude chez tous les passagers : le court moment où tu vis un truc que d’habitude tu vois plutôt sur des écrans, et où tu te demandes ce qui se passe si ça tourne mal…
On a eu de la chance niveau météo pour notre sortie du matin, mais le reste de la journée a été gris et pluvieux. On a pas mal roulé pour s’éloigner de notre coin et tenter une randonnée, la Kuilau Trail**. Nous avons pu effectuer la première partie, tranquille mais bien boueuse dans ce climat, qui nous a conduits à une table de pique-nique, sur un plateau qui domine deux jolies vallées. On avait prévu de poursuivre sur la trail, mais là la piste devient subitement beaucoup plus exigüe et acrobatique, pratiquement impraticable tellement les pluies ont rendu la terre glissante. Comme les marcheurs s’arrêtent visiblement tous à la fin du premier mile -sur le plateau entre les deux vallées-, la végétation reprend ses droits au-delà et envahit complètement le passage. C’est l’enfer et c’est dangereux : on laisse tomber.
Nous nous rendons ensuite au Kilauea refuge***, qui offre un splendide point de vue sur la mer, avec son phare sur la pointe de l’île pour parfaire le cadre. Le refuge est malheureusement fermé à l’heure où nous arrivons : nous prévoyons d’y retourner le lendemain.
Nous tâtonnons un peu pour trouver, pourtant juste à côté, Kaupea Beach (Secrets)****. Il faut descendre une petite piste pour rejoindre la grande et belle plage, parcourue d’énormes vagues, avec vue sur le phare en haut des falaises : c’est plutôt une plage atypique pour Hawaï, mais elle est vraiment très photogénique. La pluie se met à tomber à nouveau quelques minutes après notre arrivée, nous offrant en supplément un bel arc-en-ciel pour parfaire le tableau. Ce moment aura fait de Kaupea Beach ma plage préférée du séjour, et j’ai atteint à ce moment-là mon pic d’amour pour cette splendide île de Kauai, qui offre tant de décors magnifiques.
Samedi 29 juillet : Hideaways, Kilauea Point Refuge, Haena Beach, Tunnels, Lumahai Beach
Nous tentons en début de journée de descendre au Queen’s Bath, qui se trouve juste à côté de notre B&B, mais le chemin, très pentu, s’avère trop boueux après les pluies de la veille, et Marion est en sandales : on renonce donc pour cette fois. Nous restons néanmoins dans Princeville, nous promenant à la recherche de la bien nommée Hideaways Beach****, dont il nous a fallu chercher un peu le chemin d’accès : les indications du Lonely Planet sont toutes inversées mais on a quand même fini par trouver la discrète entrée, cachée entre deux grillages derrière un parking (!). Pendant notre exploration, nous avons croisé dans un jardin le conspirationniste d’extrême-droite Alex Jones en train d’enregistrer une vidéo de son horrible voix éraillée par la haine (qui a sauf erreur de ma part inspiré le personnage du prédicateur de la saison 6 de Homeland).
La descente est pentue (il y a même par endroit des cordes et des rampes !), jusqu’à une plage petite, mais très jolie (le panorama qu’on a en arrivant, avec l’eau turquoise qui se détache, lumineuse, sur le cadre plus sombre du sous-bois exotique d’où l’on arrive, est notamment magnifique). Marion se baigne un peu, mais l’endroit est malheureusement colonisé par des sortes de midges, des petites mouches qui mordent, peut-être pires que des moustiques, et nous ne restons donc pas trop longtemps, par égard pour ceux d’entre nous qui ne se baignent pas (lire : moi).
La remontée, peut-être plus physique, est néanmoins paradoxalement plus facile que la descente, notamment parce qu’on a moins à se méfier du risque de chute (un peu comme quand on descend un escalier très raide, il vaut mieux progresser dos à la descente).
On visite ensuite rapidement le marché d’Hanalei, qui propose essentiellement des fruits et légumes vendus en direct par les producteurs, ainsi que des produits manufacturés hors de prix, qui « font » made in Hawaï mais dont l’authenticité nous paraît douteuse. Nous déjeunons rapidement d’un sandwich au taro et au houmous accompagné d’un smoothie au Taro & Juice, l’un des nombreux food-trucks d’Hanalei, puis nous retournons au refuge de Kilauea Point***, comme nous l’avions prévu la veille. Cette fois, le refuge est ouvert et nous pouvons donc accéder à la pointe, avec son phare. La beauté du décor est paradoxalement moins frappante depuis le phare que avec le phare. Il y a là en revanche des centaines d’oiseaux qui s’amusent à planer dans les courants aériens, et dont nous suivons les évolutions à l’aide de nos jumelles et du téléobjectif de Marion. Il est dit qu’on peut voir aussi des animaux marins, mais une fois encore nous ne verrons ni dauphins, ni tortues honu, ni phoques moines (en même temps, on ne vient probablement pas la bonne heure pour ça, il faudrait sans doute arriver au petit matin pour avoir une chance d’en voir).
On repart ensuite vers les plages du nord ; nous ne retrouvons plus l’entrée de Tunnels Beach, réputée pour le snorkeling. On s’installe donc à la place sur une plage attenante, Haena Beach***, et Marion explore le coin à la nage à la recherche de Tunnels. Au final, soit elle ne l’a pas trouvée, soit elle l’a trouvée et ça ne changeait pas grand-chose au spectacle. Réfugié sous les palmiers qui bordent la plage pour échapper à la morsure du soleil, j’ai failli ne pas voir le contrepoint sur la plage vue depuis la mer, avec les falaises verdoyantes dans le décor, qui fait d’Haena une bien jolie plage en soi (l’une des plages préférées de Marion sur Kauai, même).
Nous avons une réservation au restaurant pour le diner et nous commençons à être courts en termes de temps, mais tant qu’à être dans cette partie de l’île, nous effectuons néanmoins un passage par la Lumahai Beach**, toute proche. Nous y découvrons une longue traversée de sable séparant la route de la mer : visiblement une trop longue étendue de sable, puisque les gens présents à ce moment-là sur la plage avaient recouru à leurs 4×4 pour la traverser. Il y avait 4 ou 5 véhicules sur le sable, ce qui gâchait un peu le côté réputé plus « sauvage » de cette plage. La distance, les 4×4, le retard, nous font renoncer à pousser plus loin la découverte. Après avoir vérifié sur le Net, depuis le bord de mer on a certes un joli point de vue, mais on ne voit pas les falaises, donc cette plage n’a de toute façon rien de vraiment exceptionnel à mon sens.
Puis c’est l’heure du diner, au Kauai Grill de l’hôtel de luxe St Regis de Princeville****. On gare notre voiture à l’extérieur de l’enceinte de l’hôtel pour ne pas avoir à la confier aux valets (ce dont on se félicite quelques minutes plus tard, en voyant au pied de l’hôtel la file d’attente des gens qui attendent qu’on leur apporte la leur).
Le diner était parfait : noix de St Jacques poêlées pour Marion, mahi-mahi (un poisson réputé localement) pour moi, nous partageons des asperges grillées avec crème de parmesan en accompagnement. Nous arrosons le tout d’une ginger ale maison et d’un « martini chili melon ». On nous offre un verre de champagne inattendu avant le passage au dessert, nous partageons un banana cake caramélisé et une profiterole au chocolat blanc et à la framboise (le saviez-vous ? Le chocolat blanc avec la framboise, c’est juste divin !). Même la musique était cool, pop rock : à un moment ils ont même joué Lazy Eye des Silversun Pickups, chanson que j’adore, mais franchement pas le genre de musique qu’on s’attend à entendre dans un restaurant huppé.
Seule ombre au tableau : …moi, qui n’ai pas su quoi faire au moment de l’addition. La norme aux États-Unis est de laisser un pourboire équivalent à 18-20% de l’addition, mais je ne savais pas si ça s’appliquait aussi aux additions d’un montant élevé. Ça me paraissait déjà énorme de laisser un pourboire de 25$ (ce que j’ai fait), mais au moment de quitter le restaurant, la réaction un peu sèche de notre serveuse, qui avait été charmante de bout en bout, m’a fait craindre un faux pas… et en effet la règle du 18-20% s’applique vraiment toujours, et j’aurais donc dû laisser au moins 5$ de plus. L’épisode me laisse des regrets alors que par ailleurs le repas était vraiment extra…
Je suis contre le principe des pourboires, c’est un mauvais système de rémunération ! C’est à l’employeur de salarier décemment ses employés, pas aux clients !
Dimanche 30 juillet : Queen’s Bath, Maha’ulepu Heritage Trail, Spouting Horn
Nous retentons de descendre de bon matin au Queen’s Bath***, cette fois avec de bonnes chaussures : même lorsqu’il n’a pas plu, la descente reste en fait extrêmement glissante, et les gens y vont vraiment hyper mal équipés, en sandalettes, en tongs ; il y a des mamies qui tentent la descente, des enfants en très bas âge… Sachant que le Queen’s Bath lui-même est réputé comme un endroit dangereux (des vagues violentes emportent régulièrement au large des baigneurs imprudents), je me dis que les gens font vraiment n’importe quoi, et je ne m’étonne pas qu’il y ait régulièrement des morts ici.
Parvenus en bas, nous découvrons le bassin principal, une cuvette naturelle creusée dans la roche volcanique, alimentée en eau de mer par un court chenal. Il y a d’autres cuvettes alentour, mais la mer s’y engouffre de façon bien plus violente et il est clairement impossible de s’y baigner. Nous poussons plus loin l’exploration et découvrons d’autres bassins moins parfaits que le Queen’s Bath proprement dit, mais aussi moins fréquentés. Nous ne sommes toutefois pas venus pour nous baigner, et nous profitons plutôt du terrain accidenté pour sauter de rochers en rochers, escaladant parfois cette roche solide et agréable au toucher : un jeu plus amusant qu’une bête baignade (même si, ok, ici c’est une baignade dans un cadre qui sort de l’ordinaire), et dont se privent les hordes de baigneurs qui descendent avec leurs claquettes de plage…
Nous considérons notre séjour dans le nord de l’île terminé avec cette dernière visite, et nous prenons ensuite la route pour le sud. Sur le chemin vers notre deuxième point de chute, à Waimea, nous effectuons une escale pour parcourir à pied la Maha’ulepu Heritage Trail****, une randonnée très sympa, aux paysages variés (des dunes de sable jaune, puis de terre rouge, des plages, des rochers, on traverse même un heiau (temple Hawaïen), et un green de golf (!), en longeant une toujours belle côte. Il n’y a aucun marquage le long du sentier, on se retrouve donc régulièrement à faire un peu de « hors-piste » mais sans jamais craindre de nous perdre parce que l’orientation reste quand même très claire. Depuis un promontoire dégagé, on a pu voir nos premières « honu » (les tortues d’Hawaï) nageant dans une eau claire mais déchainée, tandis que dans le ciel évoluaient des Phaétons à bec jaune (je ne vous raconte pas comment ça a été facile de retrouver le nom du piaf en question !), une espèce d’oiseau assez élégante et que nous avions manquée la veille au phare de Kilauea Point. Nous atteignons un peu plus loin la Makauwahi Cave**, que nous voulions visiter. L’endroit était plus facile à trouver que prévu, mais nous découvrons en arrivant à 14h15… qu’elle ferme à 14h (énorme).
Le « trip » de cette caverne qui est restée préservée des espèces invasives et dans laquelle on a retrouvé des fossiles animaux et végétaux endémiques précieux, c’est d’y rentrer par un tout petit boyau naturel, comme un explorateur découvrant un monde oublié. Impossible donc de se faire ce petit délire vu que le boyau est fermé par une grille cadenassée, mais la grotte est en réalité à ciel ouvert, et on peut donc en faire le tour par l’extérieur, depuis un chemin surélevé. Bon, l’endroit est en fait tout petit, et il n’a pas tout à fait la magie qu’on peut imaginer quand on lit sa description, donc pour ma part je n’ai pas vraiment de regret.
Une fois cette très sympathique rando terminée, nous reprenons la voiture pour atteindre Spouting Horn**, où la mer fuse au travers de tubes de roche volcanique et se retrouve à chaque vague projetée à plusieurs mètres de haut, dans un vrombissement de corne de brume. On a pu voir des geysers de bien 10 mètres de haut, qui produisaient des arcs-en-ciel dans le soleil de fin d’après-midi ; en-dehors de la présence des autres touristes, nous étions je pense dans les meilleures conditions possibles pour apprécier le spectacle. Pour autant, ça ne justifie quand même peut-être pas le détour, à mon sens… peut-être parce qu’on avait déjà eu l’occasion de voir le phénomène à Onomea Bay -en moins photogénique, soyons honnêtes (et qu’on y avait assisté par surprise au milieu d’une balade, plutôt qu’en nous y rendant à l’américaine, en voiture juste pour voir le truc et repartir) : on était donc moins étonnés cette fois-ci.
Le ciel du couchant dans cette partie de l’île est spectaculaire, et nous avons l’occasion d’admirer ces splendides couleurs roses, violets, mauves, bleus et blancs sur la route qui nous conduit à Waimea.
Lundi 31 juillet : Awa’awa’puli & Nua’lolo trails
Tout est fermé dans la ville au petit matin. Après avoir vadrouillé quelques minutes pour trouver un endroit où prendre le petit-déjeuner, nous nous arrêtons chez Aloha-n-Paradise, où une mamie nous sert son café maison en nous donnant quelques conseils pour nos randos dans le coin. Nous faisons ensuite quelques emplettes dans un supermarché japonais (!) le Ishihara Market pour pouvoir pique-niquer, et avons le plaisir d’y retrouver une boisson qui avait fait notre bonheur lors de notre séjour au Japon, le Calpis (ici rebaptisé « Calpico » pour le marché américain) !
Ce n’est pas une, mais bien deux randonnées (d’un peu plus de 3 heures chacune) que nous avons prévu pour cette première journée dans le Waimea Canyon.
La première, la Awa’awa’puli***, reste à 98% en sous-bois, ce qui est un peu décevant après tout ce qu’on a déjà vu et fait sur l’île, car on n’a du coup que peu de points de vue sur le paysage que nous sommes en train de gravir. Le point d’arrivée, en revanche, est vraiment beau et impressionnant : on s’y retrouve à la pointe d’une crête dans un espace très dégagé, entre deux vallées complètement sauvages de la Na Pali Coast. Un petit promontoire au bout de la crête, auquel les plus courageux peuvent accéder en traversant un passage rocailleux et inégal d’une quarantaine de centimètres de large (avec des kilomètres de chute des deux côtés pour ceux qui tomberaient), permet d’embrasser le paysage à 360°. C’est une sensation grisante, d’autant plus quand elle vient en récompense après la gentille frayeur du passage au-dessus du vide (et encore plus quand on a été le premier des intrépides à montrer la voie aux autres randonneurs qui n’osaient pas s’avancer aussi loin ! -en l’occurrence, en l’absence de vent et en ne traversant pas comme un débile, le passage était certes impressionnant, mais pas réellement dangereux).
Après être revenus de cette première randonnée et avoir déjeuné rapidement sur le pouce, on s’est engagés sur la Nua’lolo trail**** voisine. Jusqu’à récemment, les deux randonnées étaient reliées par un sentier apparemment assez grisant/flippant de deux miles qui permettait de les parcourir en une seule boucle, mais ce passage est devenu trop dangereux et est désormais interdit. Mon niveau de motivation n’était déjà pas très élevé au début de la randonnée, et les premières minutes de marche ne devaient pas m’encourager beaucoup : on traverse à nouveau un sous-bois, puis une zone en cours de défrichage envahie de plantes qui rendent la progression difficile (dont les fameuses Guinea grass coupantes et urticantes, et des sortes de ronces…). La tentation de laisser tomber pour plutôt faire une sieste me taraudait pas mal… mais nous avons poursuivi, conduits par une cheftaine d’expédition imperturbable, et finalement la randonnée s’est avérée plus variée que la précédente, et le décor s’est rapidement dégagé. On a donc pu profiter de davantage de points de vue, on était tous seuls ou presque et nous avons eu droit à nouveau à un joli final au sommet de la crête, très différent de celui de la Awa’awa’puli trail. Ça valait donc vraiment la peine de faire les deux.
On était un peu court niveau temps (le soleil se couche tôt à Hawaï !) mais nous sommes finalement revenus à la voiture avant la tombée de la nuit, respectant ainsi la durée estimée des deux randonnées (3 heures et 3 heures et demie), en incluant les pauses. Comme tout au long du séjour, Marion était encore en mode fusée dans les remontées pentues, et elle a même dû m’attendre, de temps en temps. J’ai du mal à me dire que c’est l’âge qui commence à se faire sentir… Je préfère me réjouir de la grande forme de Marion ! :p
En redescendant de la montagne avec la voiture, on s’arrête à plusieurs points de vue sur le Waimea Canyon, impressionnant, et sur les îles voisines, esseulées à l’horizon (Nihau, où les quelques 200 habitants continuent de vivre selon le mode de vie traditionnel Hawaïen -sans électricité ni eau potable- et Lehua, inhabitée). La route nous offre un joli coucher de soleil sur les îles en redescendant, peint des même couleurs rose, violet, et blanc que la veille.
La nuit étant tombée sur Waimea, nous nous contentons d’acheter un simple sandwich au Subway local pour le dîner : un « Veggie delight » proposé à 8$, ce qui est une grosse arnaque puisqu’en clair c’est la même chose qu’un autre de leurs sandwiches à 8$, mais avec seulement la garniture, ce qui leur coûte donc nécessairement moins cher en ingrédients. Une façon détestable de faire semblant d’accompagner la tendance végétarienne actuelle.
Mardi 1er août : Alaka’i Swamp, Salt Pond Beach
Nous avions prévu de commencer la journée par une randonnée combinant deux parcours partant du bout du Koke’e Park (tout en haut du massif volcanique), débutant sur la Pihea Trail pour finir sur la Alaka’i Swamp Trail***.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre concernant cette randonnée qui permet de parcourir le marécage situé à l’altitude la plus élevée au monde -sinon qu’il n’y aurait en tout cas pas de moustiques car l’élévation est justement trop importante (plus de 1000m) pour leur permettre de s’y développer. Certains descriptifs évoquaient la possibilité de se retrouver dans de la boue jusqu’aux cuisses… mais l’essentiel du chemin était censé être aujourd’hui parcouru par un chemin de planches permettant de rester essentiellement au-dessus de la boue.
Comme il n’a pas plu et qu’il a fait chaud depuis plusieurs jours, nous étions plutôt confiants quant à l’état de la piste. C’était sans compter qu’il s’est mis à pleuvoir EXACTEMENT au moment où on est arrivés sur le parking où commence la randonnée… et qu’il a plu à peu près jusqu’à notre retour après 4h de marche. Pour le coup, ça nous a privés de toutes les vues sur les vallées traversées par la rando, et on n’a vu à peu près aucun oiseau. Mais au moins comme ça on a pu voir le marais dans ce qui doit être son état habituel : humide et plongé dans le brouillard.
Si on ne voyait pas les panoramas, nous pouvions au moins apprécier la végétation qui longe le parcours, constituée d’arbres et de plantes originaires de l’île (le marais a été davantage préservé que le reste de l’archipel, où près de 90% de la végétation a été importée et a supplanté les espèces d’origine…), parmi lesquelles nous avons repéré notamment de jolies petites baies violettes. Les mousses étaient logiquement très présentes, certains arbres en étaient entièrement recouverts, leur donnant l’air d’arbres en peluche verte. Le parcours était assez ludique, avec dans la première partie des montées et descentes plutôt acrobatiques sur des buttes de terre rouge rendues assez glissantes par la pluie, puis dans la deuxième partie une piste presque entièrement constituée de planches de bois dont toutes n’étaient pas en parfait état : les extrémités s’enfonçaient parfois dans l’eau, il fallait de temps en temps marcher sur de simples poutres, c’était assez rigolo. Sur la toute dernière partie, la végétation, le brouillard, le marécage, m’ont donné l’impression de traverser les marais de Dagobah. Une fois que Marion a revêtu sa cape de pluie, elle ressemblait même vaguement à Yoda :p -et quand nous avons pris le chemin du retour et que le temps s’est un peu éclairci, le chant de l’oiseau qui a salué notre départ était vraiment très évocateur des sifflements de R2-D2 !
Au final, on garde quand même quelques regrets de n’avoir pas pu admirer les points de vue sur les vallées de la Na Pali Coast, mais la rando avait néanmoins un côté unique qui nous la fera garder en mémoire.
Pendant la redescente en voiture, le mauvais temps qui commençait à se dissiper nous a permis d’apprécier une vue jolie et mystérieuse du Waimea Canyon traversé de nappes de brouillard.
Nous avons ensuite décidé de terminer notre séjour sur Kauai par un dernier passage à la plage, renonçant à retourner à Poipu (trop loin) pour découvrir plutôt Salt Pond Beach**. La plage était agréable sans offrir de décor notable, et il ne faisait plus assez chaud pour qu’on ait vraiment envie de se baigner, mais nous avons simplement profité de ce moment, assis l’un contre l’autre dans le sable, au soleil, avec le son des vagues -et du reggae joué par les Hawaïens qui entamaient leur barbecue derrière nous.
Nous sommes retournés à Waimea pour assister au coucher de soleil sur la plage de sable noir et son ponton de bois depuis lequel une poignée de pêcheurs laissaient tremper leurs lignes. Une fin de journée romantique pour dire au revoir à cette bien belle île de Kauai !
Mercredi 2 août : Waikiki
Le lendemain, nous prenons un vol pour regagner l’île principale de l’archipel, Oahu. Pour rejoindre l’hôtel (situé à Waikiki) depuis l’aéroport (situé à Honolulu), j’arrive à dégoter in extremis un service de navette à la Uber (Hawai23), pratique et plus économique qu’un taxi (23$ au lieu de 50$, une économie quand même significative !).
Arrivés à l’hôtel, on se retrouve à payer un « supplément resort » non annoncé, mais quand elle comprend qu’on ne reste que pour une nuit, notre réceptionniste nous fait bénéficier à l’inverse d’un upgrade sur la chambre : on se retrouve au 32e étage avec vue sur la mer et sur Diamond Head. C’est si haut que je n’ose pas tenir mon smartphone par-delà le balcon pour prendre une vue en plongée, de peur de le lâcher… ^_^ mais la vue est magnifique, bien que très différente de ce que nous avons traversé ces dernières semaines.
Notre séjour sera très court, mais nous n’avons pas de choses particulières à faire à Waikiki, qui est une grosse station balnéaire pleine de monde, d’hôtels et de boutiques -pas trop notre univers, quoi. On commence par visiter la ville en cherchant un endroit où on puisse prendre à déjeuner sainement, puis on se promène sur la très longue plage, blindée de monde. Le soleil tape un peu trop, et on attend donc qu’il redescende un peu avant de nous mettre nous aussi sur le sable. Toutes les autres fois du séjour où nous sommes allés à la plage, on faisait toujours en sorte qu’un de nous deux garde les affaires vu qu’on se trimballait avec toute notre vie -papiers, téléphones, clés de voiture,…- sur le dos pendant les randos. Ici, nous avons pu nous délester de tout à l’hôtel, et nous avons donc pu nous baigner ensemble pour la première fois du séjour. Poursuivant sur ce mode relax, nous avons regardé le soleil se coucher autour d’un mai tai sur la terrasse de notre hôtel, puis nous sommes allés diner en bord de plage en écoutant un chanteur qui jouait à la cool au Barefoot Beach Cafe.
Le lendemain matin, on s’est levés à l’aube pour prendre le premier des trois vols qui devait nous ramener à Paris au cours d’un des voyages les plus pénibles de ma vie, mais ça, c’est une autre histoire : Hawaï, c’était bien !
Les activités qui m’ont le plus plu :
Kalalau Trail (Ke’e Beach à Hanakapi’ai Falls)**** : le regret de n’avoir pas pu faire la rando complète, mais le plaisir d’avoir quand même eu un aperçu de cette magnifique côte accidentée et sauvage. Une balade sympathique dans un bien joli décor.
En bateau sur la Na Pali Coast**** : parce que voir les vallées de cette côte unique d’un point de vue extérieur permet d’autant mieux de les apprécier.
Kaupea Beach (Secrets)**** : une plage, c’est juste une plage. C’est souvent le contexte spécifique du moment où on s’y trouve qui en fait une expérience plus ou moins réussie. Nous on a eu droit à une pluie très fine qui, avec le soleil, nous a offert un bel arc-en-ciel, alors forcément…
Hideaways Beach**** : pour le choc esthétique à l’arrivée, quand on sort du chemin presque secret en pente très raide, et qu’on débouche sur une vue de la mer turquoise entre les palmiers en contrejour… ça claque !
Maha’ulepu Heritage Trail**** : une des randonnées les plus sympas du séjour (peut-être LA plus sympa), variée et belle de bout en bout, avec un certain sentiment de liberté quant au chemin à emprunter. Bien agréable !
Awa’awa’puli + Nua’lolo trail**** : deux randonnées complémentaires qui permettent d’atteindre des points de vue surélevés époustouflants sur les vallées sauvages de la Na Pali Coast.
Les endroits où nous avons dormi :
Princeville : the Asia House**** : une chambre confortable et décorée avec goût, avec un petit espace kitchenette si besoin, dans une jolie maison typée asiatique. Les propriétaires et d’autres locataires vivent dans les autres bâtiments de la maison, mais chacun dispose de son propre espace sans être dérangé par les autres. Il y a une petite piscine et un spa dans la cour commune, de quoi faire un barbecue, mais nous sommes plutôt du genre solitaires et nous n’en avons pas profité. La maison est située à Princeville, qui est un endroit assez unique en soi, et plutôt agréable, où les espaces verts (un long parcours de golf traverse la « ville » entière, avec les falaises verdoyantes dans le fond du décor) donnent envie de se balader à pied ou d’y faire son jogging. La maison est également à littéralement deux pas de Queen’s Bath, et à vingt minutes à pied de Hideaways, l’une des plus jolies plages de l’île. Pas forcément très bon marché, mais dans les prix de l’ile, ça valait pleinement le coût à mon sens.
Waimea : Inn Waimea*** : une maison un peu ancienne, mais dont la chambre que nous occupions (Taro) reste parfaitement confortable (la salle de bains est même adaptée pour les handicapés en fauteuil roulant) et spacieuse. Pas besoin de reprendre la voiture pour trouver où manger, la plage est à deux pas (les couchers de soleil sont très colorés dans cette région), et on est juste à 5 minutes de l’entrée du Waimea Canyon ce qui en fait un très bon point de chute pour explorer le parc.
Waikiki : Hilton Waikiki Beach Hotel**** : c’est un resort, avec tout ce que ça implique en termes de luxe et de confort, mais aussi de clinquant et de population désagréable si vous ne vous sentez pas de ce monde.
Les endroits où nous avons mangé :
Hanalei :
Hanalei Gourmet*** : restaurant vivant, avec des musiciens qui jouent en acoustique pour accompagner le repas. Nous avons été déçus d’un point de vue culinaire, mais il faut préciser que nous avions pris la décision de ne plus manger de viande et que le concept « végétarien » n’entrait visiblement pas dans les pratiques du resto : l’unique plat végétarien proposé était un burger avec un substitut de viande industrialisé plutôt qu’un produit maison… sans intérêt. J’ai davantage apprécié le plat de pâtes aux noix et parmesan, mais pas Marion. Donc : un endroit sympa, mais pas pour les végétariens.
Federico’s*** : Restaurant mexicain, impeccable niveau repas, mais en termes de fast-food, c’est l’échec : on a attendu près d’une heure pour nos plats à emporter… C’est le prix de la popularité (il y avait beaucoup de monde devant nous : quand c’est plus calme, ça doit sans doute plus valoir le coup).
Chicken in a Barrel*** : nourriture populaire, on se fait plaisir à manger avec les doigts, et c’est servi généreusement (j’ai pris un demi-poulet grillé, et Marion a dégusté un burger hawaïen très réussi, avec sauce teriyaki et ananas grillé au barbecue)
Taro & Juice*** : un simili food-truck installé visiblement à résidence, où on mange sur le pouce en accompagnant son sandwich d’un smoothie frais ; c’est bon et ça a l’air plutôt sain !
Princeville :
Lei Petite**** : une échoppe très sympa du petit food court de Princeville, qui ouvre tôt le matin et propose une belle variété de menus de petits-déjeuners frais et faits maison. Les açai bowls y ont fait notre bonheur, mais tout était globalement très bon.
Kauai Grill (St Regis)**** : restaurant chicos dans l’hôtel le plus chic de la déjà très chic Princeville. Joli cadre, service soigné, le repas était vraiment bon, et j’ai particulièrement apprécié l’ambiance sonore, décalée pour le genre de lieu (pop-rock).
Hanapepe : Wong’s à Hanapepe*** : un restaurant chinois qui ne paye vraiiiiiiment pas de mine, sur le bord de la route. On y a partagé un saimin (une soupe phở, quoi) et, plus étonnant, une part de chiffon pie au lilikoi (fruit de la passion) pour laquelle le restaurant est réputé (ils avaient d’ailleurs tout un rayon pâtisseries, c’est bien la première fois que je vois ça dans un restaurant asiatique !).
Waimea :
Aloha-n-Paradise***: une galerie / salon de thé, où prendre son petit-déjeuner. Une mamie nous a servi son café maison en nous donnant quelques conseils pour nos randos dans le coin (elle tient des livres à disposition des visiteurs).
Wrangler’s Steakhouse*** : un restaurant très fréquenté, l’équivalent d’une de nos brasseries mais à l’américaine : repas assez standardisé, service efficace.
Waikiki : Barefoot Beach Cafe*** : en bord de plage, on déguste à la paille un smoothie à l’ananas servi dans le fruit, qui sert de récipient, avec des plats plus classiques, en regardant le soleil se coucher au son de la guitare et du chant tranquilles d’un artiste live.
Les photos et le texte donnent toujours autant envie d’y aller…
Ah…. les vacances :)