Naples et Côte Amalfitaine (Avril 2017)
Poursuivant dans notre logique selon laquelle le mois d’avril est probablement le meilleur mois pour visiter les pays du sud de l’Europe, puisque :
– la température y est idéale à cette période,
– que tout est fleuri
– et que la foule des touristes ne s’y presse pas encore,
Marion et moi sommes cette année allés visiter Naples et la Côte Amalfitaine, dans le sud de l’Italie.
J’en fais ci-dessous le récit, pour pouvoir me rappeler de ce qu’on y a fait et vu au-delà des six prochains mois… et pour ceux d’entre vous qui réfléchiraient à un séjour du même genre, je note les hôtels et restaurants où nous avons dormi et mangé, les lieux que nous avons visités, de * à ***** en fonction de leur intérêt, * signifiant « à éviter absolument », ***** « justifie le voyage à lui seul ». Si vous êtes plus « photos » que « blabla », l’album de nos photos se trouve ici.
Jour 1 : dimanche 9 avril : Paris – Naples – Amalfi
Rejoindre Amalfi depuis Naples n’a pas été particulièrement compliqué ni éprouvant, mais il nous a fallu d’abord prendre un bus depuis l’aéroport de Naples, puis un train pour rejoindre Salerno, puis enfin un bus pour Amalfi, avec à chaque fois une heure de perdue grosso modo entre deux transports parce que les horaires ne se combinaient pas bien.
Étrangeté : le trajet Naples-Salerno est supposé durer 40 minutes, nous avons eu la surprise d’arriver avec 10 minutes d’avance… c’est la première fois que je vois ça Oo ; sur un trajet si court, une arrivée 25% trop tôt c’est quand même hyper bizarre, mais bon tant mieux (si ce n’est que ça a simplement signifié qu’on a dû attendre 10mn de plus le bus suivant :p).
Le bus pour Amalfi longeait ensuite une route côtière hyper sinueuse et souvent étroite, ça ne doit pas être rigolo à parcourir tous les jours, même si la vue sur la mer et la côte est magnifique (bizarrement, je pense que le conducteur n’en profite pas vraiment !). Nous avions prévu à l’origine de louer une voiture en arrivant à Naples, mais il est clair que malgré les pertes de temps, il a été bien plus agréable de laisser la conduite à des habitués pour profiter de la vue et pour s’épargner le stress d’une conduite hyper prudente [merci à nos amis qui nous ont conseillé d’annuler notre location de voiture !].
Notre périple n’était pas terminé une fois parvenus à Amalfi, puisque, n’ayant pu trouver de chambre ailleurs, nous avions loué au Grand Hotel Il Convento****, un hôtel de luxe installé dans les murs d’un ancien couvent perché dans les hauteurs légèrement à l’écart du centre-ville, et que la façon d’y accéder n’était pas tout à fait évidente. Nous avons donc tournicoté pendant une vingtaine de minutes dans les ruelles de la ville jusqu’à trouver le chemin abrupt qui nous a conduits jusqu’à une grille d’entrée fermée… qui ne doit probablement jamais servir, puisque l’entrée se fait normalement par un ascenseur qui vient gentiment récupérer les hôtes sur la voie qui longe la côte plusieurs centaines de mètres plus bas. Nous avons dû passer pour des hurluberlus, surtout moi avec ma grosse valise sur le dos et mon sac à dos sur le ventre, mais ça ne me pose pas de problèmes, et ça nous a fait un peu de marche ! ^_^
On nous a offert un cocktail de fruits en terrasse pour nous accueillir, je ne sais pas si c’est le cas pour tous les arrivants, ou si c’était juste pour nous, pour compenser le « désagrément ».
La chambre était très belle, l’hôtel très élégant, construit sur 8 paliers (je dis « paliers » plutôt qu’ « étages » parce que ces paliers ne sont pas au-dessus les uns des autres comme dans un immeuble, mais suivent le relief de la montagne sur laquelle l’ancien couvent était bâti), la vue magnifique, le temps impeccable : bref, les vacances, quoi ! :)
Nous sommes partis visiter rapidement la ville, dédale de petites ruelles qui sentent bon les fleurs ou le citron (ce n’est pas toujours l’odeur qu’on sent dans les petites ruelles, et c’était donc une très agréable surprise !), avant de grignoter une pizza sur la plage et une glace au citron (il y a beaucoup de citrons dans la région : personnellement, j’adore).
Jour 2 : lundi 10 avril : Ravello (Villa Rufolo, Villa Cimbrone)
Après une nuit excellente, le réveil avec vue sur le ciel bleu complètement dégagé, et le soleil sur la mer ont achevé de nous donner le sourire pour la journée. Nous avons profité longuement de l’agréable petit-déjeuner buffet, riche de choix et de produits frais, pris sur la terrasse avec vue sur la côte, la ville construite en empilements, et la mer scintillante.
Marion s’est ensuite offert le luxe d’une pédicure dans le spa de l’hôtel (c’est la première fois de notre vie qu’on s’autorisait ce genre de plaisir, il faut bien que travailler 70 heures par semaine serve à quelque chose, hein…).
Nous sommes partis ensuite nous promener dans les rues de Ravello****, village qui surplombe Amalfi. Le village offre plusieurs coins charmants et de jolis points de vue sur la vallée. On y a visité les jardins de deux villas : la plaisante Villa Rufolo****, avec ses pins parasol et ses cyprès, sa terrasse sur la mer ; j’ai vraiment apprécié ce jardin… mais pourtant celui-ci pâlit en comparaison de ceux de la Villa Cimbrone****, magnifiques jardins à l’anglaise où règnent luxe et élégance. Ceux-ci se méritent davantage (si la Villa Rufolo se trouve à l’entrée du village, la Villa Cimbrone, elle, est tout au sud, à un petit quart d’heure à pied), mais le détour vaut vraiment la peine.
Jour 3 : mardi 11 avril : Sentiero delle Dei – Positano – Duomo d’Amalfi
La journée a commencé par une tête piquée dans la piscine à débordement de l’hôtel, en extérieur, avec vue sur la mer. Nous y sommes arrivés relativement tôt, et le soleil n’avait pas encore passé la falaise : la piscine était dans l’ombre, mais l’eau était chauffée et nous avons pu en profiter pleinement, tout en suivant l’arrivée du soleil sur nous. C’était bien agréable ! Nous avons d’ailleurs bien fait de saisir cette occasion de profiter de la piscine, car le temps s’est ensuite couvert, et nous n’aurions pas retrouvé d’aussi bonnes conditions.
Malheureusement, le temps ne s’est pas dégagé non plus lorsque nous avons rejoint, quelques heures plus tard, la ville d’Agerola pour entamer notre randonnée sur le Sentiero delle Dei, réputé plus beau parcours de la Côte… Nous avons néanmoins suivi le parcours, forcément moins enthousiasmant privé de ses vues prometteuses sur la mer et les côtes. C’était frustrant !
En arrivant à Nocelle au terme du parcours, les indications peu claires nous ont conduits à descendre trop loin… Nous avons donc mis un peu plus de temps à rejoindre Positano**, mais ça nous a donné l’occasion de nous engueuler et de stresser en se demandant où on allait déboucher avec notre parcours bis de profiter de points de vue sur le chemin. Nous avons effectué une visite rapide de la ville (pas très intéressante -une station balnéaire), toute en pente et en boutiques, pris le temps de grignoter une pâtisserie sur la plage de galets, puis nous sommes rentrés en bus.
De retour à Amalfi, nous avons enfin visité le Duomo*** (nous avions repoussé plusieurs fois cette visite parce que nous n’avions jamais suffisamment de temps entre deux choses pour le visiter convenablement). Le fronton du Duomo, perché tout en haut d’une longue volée de marches sur la place centrale d’Amalfi, est à la fois beau et impressionnant, avec notamment sa composition en carreaux alternés noirs et blancs. L’intérieur, du cloître à l’église proprement dite, est moins passionnante pour qui n’est pas féru d’archéologie ou d’histoire religieuse, car il reste peu de choses du bâtiment original : ce qui reste est mis en scène dans un décor dépouillé, lisse et blanc, mais l’imagination peine à reconstituer l’ambiance de l’époque. La belle crypte en revanche est très bien conservée, et elle est richement décorée : on dirait une chapelle souterraine.
Jour 4 : mercredi 12 avril : Capri
Nous avons débuté la journée en mode speed pour rejoindre à 9h30 le bateau qui nous emmenait vers l’île de Capri. Le trajet en lui-même offrait de belles vues sur la Côte Amalfitaine.
L’arrivée à Capri était typique de ce qui me fait redouter les voyages, avec plein de monde partout, et tout un tas de gens qui veulent t’alpaguer pour t’emmener au point majeur d’attraction locale, la Grotta Azzura.
Nous avons d’abord difficilement rejoint notre B&B à Anacapri : un premier bus est parti, plein, sans pouvoir nous embarquer et nous n’avons pu monter dans le second qu’une vingtaine de minutes plus tard – mais on attendait sous un soleil beau mais pas trop chaud donc ça allait ; une fois à Anacapri, nous n’avons pas réussi à trouver la ruelle où se trouvait notre B&B (les plans ne comprenaient que les rues principales), mais heureusement nous sommes tombés sur un « point info » où la dame chargée de l’accueil (qui parlait juste assez d’anglais pour qu’on puisse expliquer notre problème…) a appelé le propriétaire du B&B, qui est alors venu nous chercher. C’est là qu’en relisant le descriptif de l’hôtel je me suis rendu compte que le proprio propose de base de venir chercher les gens au port… comme souvent, on s’y est pris comme des tanches, et on aurait pu faire plus simple et efficace : lire les descriptifs, c’est bien !
L’endroit est très joli et calme, et porte bien son nom (Il Giardino dell’Arte****) : c’est très fleuri.
Nous sommes ensuite retournés vers Capri, la ville (à nouveau, nous n’avons pu monter que dans le 2e bus… et nous ne sommes qu’en avril : ça laisse imaginer comme ça doit être compliqué de planifier ses déplacements en été !). Nous avons effectué une première balade*** pour rejoindre les ruines de la Villa Jovis***, résidence de l’Empereur Tibère d’où on peut pratiquement voir la mer à 360°. Il y a plusieurs vues sympathiques sur le paysage et quelques jolies villas sur le chemin, mais pour une promenade décrite comme « l’une des plus jolies de l’île », nous étions un peu déçus.
Nous avons enchaîné avec une deuxième balade vers l’Arco Naturale***, et Marion a décidé (heureusement, même si j’ai eu envie de l’étrangler sur le moment) de nous faire bifurquer vers un chemin alternatif mystérieux**** (qui est peut-être en fait le chemin habituel pour cette balade : il est probable que j’aie mal lu le panneau avec la carte représentant le parcours, mais je crois comprendre qu’il y a un chemin plus court, qui doit être celui que privilégient les gens qui n’ont pas le temps/ ne sont pas là pour les balades). La promenade nous a fait passer devant la Grotta Mater Magna, la Villa Malaparte (où fut tourné Le Mépris) en nous offrons de nombreux jolis points de vue, et avec le plaisir de nous retrouver à peu près seuls à cette heure sur le sentier (la plupart des touristes ne font que passer la demi-journée à Capri et repartent par bateau vers 17h). Marion s’amusait à nous faire explorer des chemins qui divergeaient de la voie principale, et nous avons accédé grâce à elle à une sorte de plage privée, occupée en saison par deux bars actuellement encore fermés. Les pieds dans l’eau, nous y avons profité paisiblement du décor, du soleil, du bruit des vagues et des cris des mouettes : une deuxième partie de journée bien plus agréable que la première ! Nous sommes rentrés à Anacapri juste à temps pour voir le soleil se coucher une première fois dans les nuages, puis, passant en-dessous des nuages, une deuxième fois dans la mer. Joli final !
Jour 5 : jeudi 13 avril : Capri (Grotta Azzura, Villa San Michele) – Ischia
Notre chambre se trouvant sur le chemin pour rejoindre la Grotta Azzura** à pied, nous avons décidé d’en profiter pour descendre et voir à quoi ressemble LA grosse attraction touristique de l’île. Sur le chemin, nous avons croisé plusieurs fois des traverses qui nous auraient permis de rejoindre le Sentiero dei fortini****, un chemin de randonnée qui fait le tour d’une partie de l’ile en reliant d’anciens fortins ; notre timing était trop serré pour que nous puissions nous permettre de le parcourir, mais nous en avons effectué un petit tronçon au retour pour voir, et ça a l’air d’être une balade vraiment très sympa, jolie et à l’écart de la foule.
Bien que nous soyons arrivés relativement tôt, la grotte elle-même était comme attendu prise d’assaut par des hordes de bateaux, et il y avait une petite file d’attente pour les visiteurs arrivés par la terre. Le manège des barques qui viennent prendre les gens sur leur bateau ou sur le ponton pour les conduire dans la grotte est un spectacle en soi… mais personnellement c’est le genre d’absurdité qui me gâche le plaisir de l’expérience. Oui, voir la grotte illuminée d’un bleu azur par l’effet de la réflexion du soleil qui se faufile par l’entrée exigüe est fascinant, mais en faire le tour en une minute au milieu de quinze autres barques au son de O Sole Mio, voilà, quoi…
Remontés à Anacapri, nous avons visité la Villa San Michele***, bâtie par Axel Munthe, médecin norvégien aux talents multiples (également écrivain et architecte : c’est lui qui a dessiné le plan de sa villa), sur un domaine intégrant une ancienne chapelle, transformée en salle de musique. La maison elle-même ne m’a pas paru très intéressante ; le jardin est joli, mais ne soutient pas la comparaison avec la Villa Cimbrone de Ravello (qui sera ma nouvelle référence en la matière ^_^). Avec un prix d’entrée réduit de moitié, j’aurais peut-être davantage apprécié la visite ; à 8€/personne, j’ai trouvé que ça ne valait pas le coût.
Nous avons été reconduits au port par notre aimable propriétaire du B&B, et nous avons pris le bateau pour Ischia. Le voyage était cette fois moins plaisant : moins de paysages à admirer, et trop de vent et de fraîcheur pour rester sur le pont.
Arrivés sur cette deuxième île, nous avons pris un bus pour rejoindre Forio, où se trouvait notre hôtel. Ischia est une bien plus grosse île que Capri, et le Routard recommande de louer une voiture. Maintenant que nous y étions, le système de bus ne m’apparaissait effectivement pas comme le moyen plus simple pour rejoindre certains lieux, découvrir des coins plus secrets, etc. Je me suis donc mis à hésiter à louer un véhicule, mais Marion m’a aidé à maintenir notre décision originale, et a posteriori ça n’a pas été plus mal.
Jour 6 : vendredi 14 avril : Ischia (Sant’Angelo, Castello)
Notre première destination de la journée était la plage de Sant’Angelo, que j’imaginais difficile d’accès sans véhicule privé (sur les cartes elle apparaît à l’extrémité d’une route unique), mais en fait nous avons pu nous y rendre en bus sans aucune difficulté. Nous nous sommes promenés sur l’ilot***, puis nous avons prolongé la balade en traversant le village pour rejoindre la plage dei Maronti***. Nous avons voulu marcher sur la plage, mais celle-ci était faite de gravillons (aïe) rendus brûlants par le soleil (ouille). Marcher pieds dans l’eau n’était pas simple à cause de la grosse inclinaison du sable dans l’eau. La promenade est donc devenue un calvaire pour Marion (vous vous souvenez qu’elle s’était offert une pédicure le premier jour ? Au revoir l’épaisseur de peau protectrice de la plante de pied…!) : je l’ai embarquée sur mon dos pour une partie du périple, mais elle a beau être légère comme une tourterelle et moi fort comme un lion, ça ne pouvait pas durer éternellement non plus… Nous avons fait une pause pour manger un morceau et on est repartis sur un meilleur pied.
La plage enfin traversée, nous avons repris un bus pour retourner à Ischia Porto, nous avons traversé la ville via le port pour rejoindre Ischia Ponte, l’autre moitié de la ville. C’est là que se trouve le Castello****, forteresse perchée sur un rocher volcanique que se sont disputés des dizaines de peuples conquérants, et qui au plus fort de son histoire a abrité 2000 familles, comme dans une véritable ville avec ses treize églises ! J’ai adoré l’endroit, c’est tout un univers en soi : on peut aussi bien y trouver un joli coin où farnienter que s’imaginer toute une vie d’aventures en la parcourant encore et encore pour en comprendre le plan.
Une anecdote dont je me souviendrai longtemps je pense : il y a à l’intérieur du Castello un couvent, qu’on peuplait à l’époque des filles premières nées des grandes familles, écartées pour permettre que les fils puissent hériter (cette anecdote là est déjà pas mal en soi). Allons un peu plus loin : le couvent comporte une crypte, où on trouve d’étonnants sièges en pierre, percés en leur milieu. En les voyant, je me suis demandé si l’endroit était une sorte de WCs communs… avant qu’on nous explique l’atroce vérité : les cadavres des nonnes décédées y étaient en fait installés en position assise pour que leur corps se décompose ; le trou permettait à leurs humeurs et leurs viscères de se déverser dans un récipient placé en-dessous des sièges.
Encore plus sinistre : les nonnes vivantes étaient tenues de venir y prier une fois par jour pour méditer sur la vanité du corps…
Encore, encore plus sinistre ? A la proximité de ces chairs en putréfaction, les malheureuses nonnes choppaient toutes sortes de maladies, dont certaines mortelles…
Jour 7 : samedi 15 avril : Naples (Museo Archeologico Nazionale)
Pour nos deux derniers jours de voyage, nous sommes retournés à Naples, blindée de monde et d’animations dans les rues (c’était le week-end de Pâques) : l’enfer pour moi. Nous avons parcouru une partie de la ville, croisant un peu partout des monuments et d’anciens palais, traversant d’impressionnantes galeries gigantesques, belles mais apparemment laissées à l’abandon : les reliques d’une ancienne splendeur, mais les immeubles sont en état de décrépitude, il y a beaucoup de déchets un peu partout (pourtant l’invraisemblable et intolérable crise est terminée)… Je trouve ça triste.
Nous voulions visiter le Museo cappella Santa Maria Pieta dei Sansevero mais nous y avons renoncé devant la file d’attente. Nous sommes alors allés directement au Musée Archéologique National*** à la place ; et là, à notre (agréable) surprise, il n’y avait pas de queue. J’ai bien aimé les salles consacrées à la sculpture, qui comptent de nombreuses pièces remarquables (notamment l’atypique Hercule Farnese, ou la Vénus callipyge qui avait inspiré à élise un article qui m’est resté en mémoire, ma moitié étant elle-même callipyge) même si je réalise à cette occasion que de nombreuses statues considérées comme antiques ont en réalité fait l’objet de modifications au cours de l’Histoire, et que nous ne les découvrons donc pas telles qu’elles étaient à l’origine.
Le musée rassemble également de nombreuses mosaïques remarquables de finesse (dont la Mosaïque d’Alexandre qui raconte la défaite du roi perse Darius face à Alexandre le Conquérant, et dont je ramène une photo pour notre ami Alexandre qui a nommé son fils Darius :p ), mais je n’ai jamais été très sensible à l’esthétique de la mosaïque, donc cette section m’intéresse moins.
On y trouve également des peintures murales, et Marion nous lance dans un débat (qui durera plusieurs jours) sur l’Histoire de l’art, nous faisant nous interroger sur ce qu’il s’est passé pour que l’art figuratif reprenne sur des bases primitives au Moyen-Age en Europe, alors que les grecs et les romains avaient visiblement déjà atteint dès l’antiquité une certaine finesse (et la maîtrise de la pseudo-perspective, qui ne sera finalement formalisée en Europe qu’au Quattrocento) dans ce type de représentation.
Jour 8 : dimanche 16 avril : Naples (Pompei)
Nous nous sommes levés « tôt » (oui, bon, c’est les vacances quand même) pour aller à Pompéi. J’ai trouvé le début de notre visite décevant : nous avions commencé par aller au fond du site pour éviter la foule, mais la plupart des endroits y étaient fermés à la visite, y compris ceux décrits dans l’audioguide, qui nous décrivait donc des lieux que nous ne pouvions voir… Je m’attendais aussi à trouver davantage de maisons encore debout, et on n’avait dans cette section essentiellement que des pans de murs de moins d’un mètre.
La Villa dei Misteri fut notre première visite intéressante, mais le descriptif de l’audioguide ne correspondait pas du tout au sens de la visite ce qui était agaçant, d’autant plus que ça renforçait le sentiment qu’une partie des salles potentiellement accessibles nous resteraient fermées.
La visite de Pompéi a gagné en intérêt au fur et à mesure que nous nous sommes imprégnés de l’atmosphère, traquant des fragments d’art ou d’histoire dans ces ruelles antiques, grappillant de belles vues mêlant éléments architecturaux ancestraux et beaux décors naturels d’aujourd’hui. La mise en situation permet aussi de comprendre un peu mieux le mode de vie romain (le fonctionnement des thermes, le thermopolium où les gens venaient acheter leur nourriture chaude au comptoir comme on va aujourd’hui au snack, le tribunal,…).
Un gros orage en milieu d’après-midi a fait s’enfuir une partie des touristes, créant une atmosphère plus propice au mystère et à l’exploration. Nous avons ainsi pu agréablement terminer la journée dans le soleil couchant (qui nous donne d’autres occasions de jolies vues), près d’une heure après l’heure officielle de fermeture sans que personne ne soit venu nous chasser (et il restait encore du monde après nous !)
C’est en sortant du site que nous avons été informés qu’il n’y avait plus de trains pour Naples ! Heureusement, un bus attendait les derniers visiteurs et nous avons pu néanmoins rentrer sans encombre. Une belle dernière journée avant notre départ !
Mes moments préférés :
Sur la Côte Amalfitaine : Ravello et notamment la Villa Cimbrone
A Capri : la promenade en mode explorateurs solitaires sur le Pizzolungo, en fin de journée
A Ischia : Le Castello.
A Naples : la deuxième partie de journée à Pompéi après l’averse
Les endroits où nous avons dormi :
Amalfi :
Grand Hotel Il Convento**** : si vous pouvez vous permettre d’y louer une chambre, c’est indiscutablement le meilleur endroit où résider pour profiter du panorama depuis Amalfi
Anacapri (Capri) :
Il Giardino dell’Arte**** : le charmant propriétaire (parfaitement francophone) assure lui-même la réception de ses hôtes au port de Capri pour les conduire jusqu’à ses jolis jardins. Le lieu est vraiment très plaisant, et on y a une vue sur le soleil qui se couche dans la mer, plaisir étonnamment rare sur l’ile de Capri. Le prix est peut-être un peu élevé… mais ce sont les prix pratiqués sur l’ile.
Forio (Ischia) :
Hotel Villa Carolina*** : la vue sur le port depuis la chambre était très jolie, la chambre était confortable et bien équipée, le personnel sympathique et serviable, mais nous avons ressenti un indéfinissable sentiment de manque de standing, comme si l’hôtel avait été prestigieux mais ne se donnait plus les moyens de l’être à présent. Toutefois, au prix des chambres, il est clair que le rapport qualité-prix était vraiment au rendez-vous.
Naples :
Hotel Il Convento**** : situé au cœur de Naples dans le quartier espagnol, typique avec ses petites ruelles et son linge étendu aux fenêtres. L’hôtel a gardé le charme de l’authenticité, tout en assurant un confort et une propreté irréprochables. L’accueil en français est utile et agréable ; le petit-déjeuner est varié et frais ; le métro Toledo (magnifique station) est à 2 minutes. Un bon choix !
Les endroits où nous avons mangé :
Amalfi :
Trattoria da Gemma** : restaurant chic recommandé par le Routard, mais très décevant : service à la française (lire : pas aimable) et plats pas mémorables.
Kyushu***: le restaurant de l’hôtel Il Convento. Élégant et original : la carte marie la cuisine méditerranéenne avec la gastronomie japonaise. Préparez-votre portefeuille, ce n’est pas donné, mais comme souvent dans les restaurants gastronomiques en réalité il n’y a pas besoin de se goinfrer pour être néanmoins rassasié à la fin du repas. Bien que l’expérience ait été agréable, nous n’avons néanmoins pas été chavirés par ce mariage des deux traditions culinaires.
Capri :
Barbarossa*** : une petite trattoria sans prétention d’Anacapri, à l’accueil chaleureux et aux prix décents (ce n’est pas souvent le cas sur l’île).
Ischia :
Da Peppina di Renato**** : caché dans un dédales de ruelles (prévoyez un taxi pour vous y rendre, vous vous épargnerez des maux de tête) dans les hauteurs de Forio, un restaurant où on cuisine les produits de la propriété, des légumes frais et de saison, pour une cuisine familiale mais recherchée. L’accueil de même est à la fois aimable et distingué. L’endroit pourrait être confidentiel étant donné sa localisation, mais il est réputé à juste titre comme l’une des meilleures tables de l’île : pensez à réserver !
Naples :
Starita a Materdei*** : le restaurant propose de sympathiques appetizers frits en attendant leurs bonnes pizzas napolitaines. La décoration est moderne et propre, mais la recette des pizzas reste ancestrale ! On était arrivés à l’ouverture et on a eu une table sans problème, mais en repartant, il y avait une longue file d’attente dehors : prévoir d’arriver à 19h, ou s’armer d’un peu de patience…
Hosteria Toledo*** : dans le quartier espagnol. Pas mal d’attente pour obtenir une table (il faut s’annoncer en arrivant pour être mis en liste d’attente : n’attendez pas comme des idiots (lire : comme moi) dehors derrière les gens qui se sont déjà enregistrés), mais le repas était bon (bon, ça reste des pâtes…), l’accueil souriant et bienveillant. Attention, apparemment les expériences sont très différentes en fonction du moment où vous vous présentez (s’ils ont déjà été saturés de touristes, l’accueil est visiblement moins sympa, mais je peux comprendre…).
Joli récit! Le lecteur habile pourra en plus y déceler plusieurs tentatives de meurtres, c’est du Agatha Christie à Capri!