Trésors de dinosaures
L’Institut de Paléonthologie Humaine, à Paris, expose en ce moment 5 assez chouettes squelettes de dinosaures. Nous, on a attendu le Dr Pierre Kerner pour aller visiter l’expo, et du coup cet article arrive un peu tard -l’expo ferme le 15 septembre!- mais pas TROP tard pour autant, puisqu’il reste 4 jours pour la visiter, et surtout que deux événements particuliers rendront ces dernières visites potentiellement encore plus sympa : d’une part, le mardi 13 septembre à 14h aura lieu une visite guidée, et d’autre part le jeudi 15 septembre, dernier jour, l’Institut ouvrira en nocturne (bon, jusqu’à 21h30 seulement, mais c’est quand même une nocturne) ce qui permettra même aux gens qui travaillent d’y jeter un oeil, tout en pouvant espérer un public moins nombreux (a fortiori encore plus pour cette expo-ci, parce que quand on y est passés, le public était à 95% familial), et en outre à cette occasion la salle de collection anthropologique de l’Institut sera ouverte, et commentée par un chercheur.
Mais qu’y a-t-il au juste à voir dans l’expo ?
C’est une grande tête de tricératops qui accueille les visiteurs dans l’entrée. Un dinosaure que je trouvais plutôt pas terrible quand j’étais petit, mais qui a tout de suite plus de gueule quand on le voit en taille réelle, avec son énorme collerette osseuse et ses trois cornes de démon. L’avoir dans son salon doit avoir son petit cachet, c’est sûr (il faut savoir que les pièces exposées seront vendues aux enchères le 13 octobre, ce qui paraît fou, mais qui est apparemment un processus classique avec ce genre de découvertes).
Dans la pièce principale sont exposés les 4 autres squelettes. Celui qui m’a le plus étonné est celui d’un dinosaure que je ne connaissais pas, le Prosaurolophus maximus, de taille impressionnante (11m de long, déjà), couché sur un flanc. Ce squelette-ci a en plus la rare particularité (il n’y aurait que 3 cas semblables dans le monde) d’avoir conservé des plaques de peau fossilisée.
De l’autre côté de la salle, c’est un autre squelette remarquable qui est exposé, conservé dans la couche de terre où il a été découvert (les os étant simplement dégagés en surface) car pratiquement l’intégralité de ses os (98%) se trouve là, dans la disposition qui était celle du corps du dinosaure au moment de sa mort, ou à peu près. Il s’agit d’un autre type de dinosaure relativement peu connu, le Ténontosaure, qui avait la particularité d’avoir une queue longue, large et puissante, parcourue de tendons osseux dont on peut encore observer les traces fossilisées, et dont il pouvait se servir comme d’un fouet pour se défendre.
Entre les deux, c’est une sorte de diplodocus, le Suuwassea Emiliae, dont la queue et le cou sont étonnamment longs (il mesure 12,5m d’une extrémité à l’autre, mais son corps proprement dit est beaucoup plus ramassé que celui du Prosoraulophus, ce qui lui donne un air bien moins massif).
Enfin, suspendu dans les airs au-dessus des autres, un Pteranodon ; mon dinosaure préféré de quand-j’étais-petit, mais qui là, malgré ses quand même 4 mètres d’envergure, paraît un peu gringalet par rapport aux autres bestiaux.
Le site de l’Institut parle d’un autre reptile volant, mais s’il y en avait vraiment un, personne ne l’a vu (ni moi, ni aucun des auteurs des articles qui rendaient compte de la visite que j’ai lus). Il y avait par contre incidemment dans la pièce une collection de très beaux papillons qui n’avaient rien à voir avec l’expo mais qui valent néanmoins le coup d’œil.
Le seul point faible de l’exposition se trouve au niveau des cartons d’explication ; pas en termes de contenu, mais clairement plutôt de disposition : écrits tout petit sur une feuille A4, ils sont placés un coup à plat à l’horizontale à 50cm du sol, un coup à la stricte verticale à 1m du sol (sans recul possible puisqu’on est juste dans l’entrée)… il faut faire des efforts si on veut lire !
Ce léger point noir ne suffit toutefois pas à ternir l’intérêt général de cette expo, dont je recommande la visite à tous ceux qui peuvent encore envisager de la faire, d’autant plus que l’entrée est gratuite !
Et de remarquer, donc, que Stéphane n’écoute pas quand je parle: les Pteranodons (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pteranodon ), appartenant au groupe de Pterosaures (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pterosauria ), ne sont pas des dinosaures!
Ils appartiennent à un groupe proche des dinosaures, certes, mais un groupe distinct: c’est ce qu’on appelle un groupe frère. Un autre groupe frère des dinosaures, ce sont les crocodiliens (http://fr.wikipedia.org/wiki/Crocodiliens ). Ptérosaures, Crocodiliens et Dinosaures (dont dinosaures-aviaires alias les oiseaux… oui, les oiseaux sont des dinosaures) forment le groupe des archosaures (http://fr.wikipedia.org/wiki/Archosauriens ).
Ah, mais moi j’ai bien écouté ton Histoire des méthodes de classification du vivant (http://ssaft.com/Blog/dotclear/index.php?post/2011/08/31/Podcast-Science%3A-L-arbre-du-vivant-2/3), et ce que j’en ai retenu, entre autres, c’est que les méthodes de classification sont pas mal le reflet de la logique de perception de l’époque qui les a vu naître et qu’elles finissent par être supplantées par de nouvelles méthodes qui ont l’air beaucoup plus rationnelles… du coup, je choisis de m’affranchir des règles de classification actuellement en rigueur, qui seront risibles d’ici un demi-siècle. Je suis un homme libre !
Anarchiste!
Pas de squelette de Tripotanus (http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Tripotanus_:_histoires_de_safaris)?