Rock en Seine 2011 (2e jour)
L’une des éditions de Rock en Seine n’avait été que vent et poussière tant l’été avait été sec, cette année c’était décidément plutôt pluie et k-way… heureusement, les averses ne nous ont gâché aucun concert et comme nous nous étions bien équipés (capes de pluie et chaussures de rando), les conditions ne nous ont pas posé trop de problèmes (il faisait froid quand même, et parfois ça jouait sur la capacité à s’enthousiasmer…).
J’avais prévu d’arriver tôt aujourd’hui, mais nous sommes finalement arrivés au milieu du set de Cage the Elephant, on ne se refait pas. Le groupe joue punk ou rock selon les morceaux, avec une variation de registre qui surprend un peu ; je suis pour ma part plutôt acheteur des morceaux rock, leur punk étant un peu trop bruyant à mon goût (mais bon : c’est du punk en même temps). Le chanteur bouge beaucoup et se donne à fond, il monte sur le public -quand je dis « il monte », je veux dire « il monte » : c’est pas du crowd surfing, il arrive à marcher pratiquement sur les gens des premiers rangs, qui le soutiennent en lui faisant la courte échelle-, et il finit en se roulant par terre. C’était pas mal, mais ça ne m’a pas complètement convaincu musicalement parlant… en fait c’est en écoutant leurs morceaux en rédigeant ce billet que je me rends compte qu’en vérité plusieurs de leurs titres plus récents, moins punks, sont pas mal du tout ! ^_^. Je vous mets un de ces bons morceaux en illustration, où le phrasé presque rap du chanteur apporte une dynamique originale que j’aime assez.
Birdy Hunt est un groupe français qui commence juste à émerger, dont je ne connaissais rien et qui a été une surprise d’autant plus heureuse. Je n’ai pas réussi à trouver de vidéo qui permette de rendre l’énergie du groupe parce que les enregistrements studio sont (comme souvent, j’en sais quelque chose) trop plats, et qu’aucune des prises amateurs de leurs concerts n’est vraiment audible. Sachez donc que le groupe a une excellente énergie sur scène et joue un rock sautillant qui ne donne jamais l’impression de passer sous la barre des 120 bpm, à l’instar de groupes comme les Wombats, les Rakes et autres de cette mouvance. Ils proposent leur EP en téléchargement gratuit sur leur site ; même si les morceaux ne traduisent pas la pêche de leur concert, ça vous donnera quand même une idée de la qualité de leur musique. Un groupe à suivre !
Ca a ensuite été la grosse averse sur Rock en Seine, et Marion et moi, assis sur la petite butte qui longe le côté de la Grande Scène, étions bien contents d’être enveloppés dans nos capes de pluie qui nous protégeaient complètement et nous gardait autant que possible au chaud. The Streets a commencé son show un peu en retard à cause de l’averse, mais Mike Skinner s’était visiblement lancé le défi de réchauffer la foule ; son jeu avec le public paraissait un peu forcé au départ, mais je salue néanmoins le geste parce qu’il faut bien reconnaître qu’il a fini par réussir, le bougre ! Après qu’il aie demandé à tous de s’accroupir en hommage à feue Amy Winehouse (après qui -souvenirs, souvenirs- il devait jouer la première année où elle a annulé sa venue), voir tout le monde se redresser en bondissant d’un coup pour repartir avec la musique était assez réjouissant, surtout que le concert s’est ensuite fini sur leurs morceaux les plus rocks, dans une belle apothéose. C’était officiellement le dernier concert de The Streets ; si vous ne connaissiez pas le groupe je vous laisse découvrir avec cet extrait d’une de leurs premières chansons le flow particulier de Mike Skinner, son chouette accent, et l’ironie gentiment blasée de ses textes qui m’avaient séduit sur leur premier album, puis un peu moins ensuite, hélas.
J’aimerais bien, bien aimer CocoRosie. L’originalité de leur univers et de leur musique est évidente, j’aime bien leur voix et l’une des deux sœurs est une magnifique chanteuse, il y a des choses très séduisantes dans leur musique… mais malheureusement, à quelques fulgurances près, je ne suis jamais attiré dans leur monde et la beauté de leurs compositions m’échappe… La grande Scène de la Cascade n’était pas forcément non plus le lieu idéal pour installer leur petit théâtre : ça passe mieux à mon sens dans les conditions dans lesquelles la vidéo ci-dessous a été réalisée (je vous recommande de l’écouter, même si mon commentaire général est négatif : ce n’est pas parce que moi je n’ai ni cœur ni âme que ça ne vous touchera pas, vous !). Pour le concert de ce soir-là hélas, il n’y a pas eu de miracle, ni pour moi, ni pour Vorti, qui écoutait la musique mais en pensant généralement à autre chose.
On avait vu Interpol en concert il n’y a pas si longtemps. Comme on aime tous les deux le groupe, et que le concert du Zénith avait été plutôt bon, Vorti et moi étions optimistes quant au concert de ce soir. Pas de surprise au final : comme au Zénith, le concert était sympa, mais toujours statique et dépouillé niveau interaction avec le public, quelques chansons (un peu moins qu’au Zénith) étaient jouées sur un tempo trop rapide ; leur playlist reste toujours solide, Slow Hands et The Heinrich Maneuver s’imposant comme deux de leurs meilleurs morceaux.
Wu Lyf est LE buzz du moment. Par principe, j’ai tendance à être pas mal anti-buzz primaire, et ça me joue parfois des tours. J’interprétais a priori aussi la construction de leur nom (Wu Lyf est l’acronyme de « World Unite Lucifer Youth Foundation ») et le design foutraque de leur site comme des signes d’un pseudo art-rock à concepts branchés qui m’énerve. Mais en allant prospecter sur leur site avant le festival, je leur avais trouvé des sonorités proches de celles des Cold War Kids dont j’ai adoré le premier album… Je crois que c’est le son clair de la guitare qui m’y a fait penser (jetez une oreille à la vidéo ci-dessus, vous comprendrez peut-être mieux ce que je veux dire), et l’originalité de leur musique d’une façon générale. Je ne l’avais pas remarqué à ce moment-là, mais il s’agit également d’un quatuor, où le chanteur joue aussi du clavier (ici, de l’orgue); la voix du chanteur, totalement déchirée, est par contre aux antipodes de celle de Nathan Willett (de Cold War Kids). J’étais donc content de cette opportunité de les entendre jouer à Rock en Seine pour me faire une idée plus concrète de leur musique. A la sortie du concert, je n’étais pas plus convaincu que ça par ce que j’avais entendu, mais au moins les types me paraissaient plus sincères, et presque attachants (le chanteur a franchement plus l’air d’un clochard fébrile que d’un chébran qui se la pète). Et en écoutant leur album pendant que je rédige ce billet, je trouve leur musique quand même assez séduisante, donc je m’y ré-intéresserais très certainement.
J’ai mis du temps à aimer les Arctic Monkeys, alors que tout aurait dû me plaire d’emblée dans leur premier album : leur son est indiscutablement rock, c’est pêchu, le chanteur a un chouette accent et une voix grave sympa, les compositions sont intelligentes et originales, les gars ne sont clairement pas des manches aux instrus… Manque de pot, j’ai commencé à aimer les premiers albums au moment où les nouveaux albums qu’ils sortent se font de moins en moins bons (comme me le faisait remarquer Stoeffler, plus ça va, et plus leur musique se fait lente et perd en pêche). Heureusement, sur scène, rien à voir ! Le concert était excellent, les quatre anglais jouant leurs morceaux à la perfection, Alex Turner assurant l’animation de la scène par une attitude minimaliste mais classe. Le son était bon, la playlist d’enfer… A la hauteur de leur réputation et au-delà : je retournerai les voir sur scène à la première occasion. Un seul regret : alors qu’ils sont bien revenus pour un rappel (c’est rare en festival, mais personne ne jouait sur leur scène après eux), ils n’ont pas joué Fake Tales of San Francisco, leur meilleur morceau ! Pour me consoler, c’est ce morceau que je vous propose d’écouter ci-dessous.
Plusieurs petites choses:
– Cage the Elephant, je les ai vu aussi et peut etre que la salle etait pas terrible au niveau de l’accoustique, mais c’etait un peu cacophonique. Il reste que j’aime beaucoup leur premier album, melange entre rock pechu et chanson un peu plus calmes.
– Pour The Streets, je suis assez d’accord, leur musique etait plus sympa au debut; malgre tout, c’est assez different de tout ce qui existe.
– Enfin pour les Singes de l’Arctique, j’abonde dans ton sens pour le concert. Lorsque je les ai vu, c’etait pour leur deuxieme album (deja moins pechu que le premier, mais assez sympa) et l’interpretation sur scene etait nickel et surtout bien plus sautillante que sur le CD. Je les avais vu a un festival, et c’est vrai que je me suis dit qu’il serait sympa de les voir en salle.
Et sinon, comme je vois que tu es fan d’accent anglais, le chanteur de Reverand and The Makers vient aussi de Sheffield et leur premier album est bien sympa!
– Cage the elephant, je n’ai pas bien compris comment sont sortis leurs albums ; ce que tu appelles le premier, je crois que c’est le deuxième (en tous cas en termes de son, ça me paraîtrait plus logique comme ça), mais c’est pas clair (sur la page wikipedia du groupe, certaines des chansons qui sont sur l’album que tu m’as prêté (Ain’t no rest for the wicked) sont référencées comme se trouvant sur le premier, tandis que d’autres sont sur le deuxième ! Oo).
A noter pour ceux qui veulent encore écouter d’autres bons trucs : j’aurais bien aimé voir aussi ce jour là Black Box Revelation, dont la chanson proposée sur le site de Rock en Seine est vraiment pas mal (leurs autres titres m’ont moins emballé, c’est pour ça que je ne me suis pas arraché un bras non plus pour être au parc à 15h à tout prix).
Et je regrette aussi en partie de ne pas avoir fait l’effort de rester pour le concert des Wombats (que je ne connais pas très bien mais que j’aime de plus en plus au fur et à mesure que je les écoute), mais c’était à 23h20, et tout un week-end de concerts au bout d’un moment, ça fatigue…
Non, non, le premier c’est avec In One Ear et Ain’t No Rest for the Wicked (donc l’album que je t’ai passe).
C’est assez pechu!
J’ai po le deuxieme alboum…