Interpol au Zénith (Paris, 15 mars 2011)

J’ai découvert Interpol avec un peu de retard, mais dès leur premier album, Turn on the bright lights, néanmoins. J’avais beaucoup aimé.

En revanche, quand est sorti leur deuxième album, Antics, j’ai eu l’impression que leurs nouveaux morceaux étaient calqués sur un modèle qui se répétait d’un titre à l’autre, avec des couplets relativement lents et des accélérées et des boosts de son sur les refrains : une formule efficace, qui donne des refrains qu’on a envie de reprendre avec eux, mais qui, trop systématiquement utilisée sur tous les titres de l’album, m’avait vite lassé, et donc déçu.

Lorsque nous étions allés les voir sur scène au Zénith de Paris cette année-là, j’avais été renforcé dans mon sentiment, et en fait au bout d’un moment j’avais commencé à trouver le concert long et répétitif, et j’avais fini par avoir hâte que ça s’arrête, ce qui ne m’arrive pas souvent.

Par ailleurs, la vraie personnalité du groupe pour moi était Carlos Dengler, le bassiste, qui avait une attitude stylée, et une écriture très originale (qui s’entend surtout sur le premier album) ; or, Carlos, lassé de son instrument et de tourner avec le groupe en général, l’a quitté en 2010, et il est remplacé depuis par des bassistes plus ordinaires ; les lignes de basses des 3e et 4e albums sont beaucoup moins atypiques, et comme le remarquait Stoeffler, elles avaient pourtant énormément contribué à définir le son d’Interpol.

Du coup après je me suis pas mal détaché du groupe, je n’ai écouté le troisième album (Our love to admire) que d’une oreille distraite, et idem pour le 4e (et dernier en date), Interpol.

La critique dithyrambique de Stoeffler sur le concert de décembre 2010 à Brixton auquel Margharita l’a invité pour son anniversaire m’a fait m’interroger sur mon jugement, puis m’a conduit à réécouter un peu les disques, et finalement, à nous prendre des places pour leur concert à Paris en février dernier.

Bon. Je reconnais qu’après réécoute, il y a beaucoup de titres très bons sur les 2e et 3e albums (je reste réservé sur le 4e, mais c’est peut-être juste parce que c’est le dernier et que j’ai l’air d’avoir besoin d’un peu de temps à chaque fois pour accepter leurs nouveaux titres -ça doit être l’âge qui me rend réactionnaire, sans doute ;) ), et que je suis donc revenu sur l’impression générale de déception  qui m’était resté de cette époque.

Néanmoins, je reste assez sceptique pour ce qui concerne leurs prestations scéniques. Je ne sais notamment pas ce que Stoeffler, ou Paul Banks (le chanteur), avaient pris ce soir-là, mais l’un des deux devait être sous influence pour que Stoeffler juge que Banks avait (je cite) « une présence phénoménale sur scène », alors que les deux fois où nous l’avons vu nous, il s’est contenté d’enchaîner les morceaux sans mettre la moindre animation (je sais pas, il a peut-être prononcé dix mots pendant la soirée…) ; après Carlos Dengler, c’est du coup maintenant Daniel Kessler, le second guitariste, qui a le plus de présence sur scène, mais sans que ça suffise, loin de là, à rendre l’ambiance sur scène électrique.

Au-delà de la comparaison avec le concert qu’a vécu Stoeffler, que penser de celui-ci ?… eh bien, mon avis est mitigé. D’un côté, je n’ai pas ressenti cette impression de lassitude que j’avais eu au premier concert et la playlist était à peu près parfaite -ils ont joué tous leurs titres que j’aime bien, Obstacle 2 mis à part). Les morceaux qui créent une atmosphère étaient particulièrement bons, réussissant bien à créer l’ambiance voulue (voir la vidéo de relativement bonne qualité de Lights, ci-dessous, et l’ambiance lumineuse tripante qui accompagnait la prestation).

Mais d’un autre côté, les titres « énergiques »étaient systématiquement joués avec un tempo supérieur au rythme du disque. Parfois ça peut être une bonne idée pour donner encore un peu plus de pêche au morceau ou pour marquer la maîtrise technique du groupe (j’ai cru que c’était leur intention sur le premier morceau qu’ils ont joué comme ça (Evil)) ; mais pour le coup, j’ai trouvé que ça empêchait complètement de suivre le rythme, trop rapide pour qu’on puisse bouger dessus, et donc rapidement, j’ai arrêté d’essayer et je me suis retrouvé à simplement assister au spectacle au lieu de me sentir dedans. Dommage.

Quant au son, il était décent mais pas extraordinaire (le chant en particulier était un peu sous-mixé), mais je blâme plutôt le Zénith pour ça.

Au final donc, un concert moyen dont je me souviendrai essentiellement parce qu’il aura été l’occasion pour moi de reprendre contact avec ce groupe qui est quand même franchement bien… du moins sur CD.

2 réflexions sur “ Interpol au Zénith (Paris, 15 mars 2011) ”

  1. stoeffler sur

    Arf, c’est dommage que tu n’es pas plus apprecie que cela…
    Honnetement, le son (voix et musisque) et l’ambiance etaient terribles ce soir-la.
    Au moins, ca t’a fait re-ecouter les precedents CDs. Je suis d’accord: le dernier album est legerement en-dessous des autres.

  2. Jib
    Jib sur

    De toutes façons, Interpol ce n’est pas très respectueux des grands-parents.

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