The Killing

The Killing est une série policière US inspirée d’une version danoise au nom alambiqué, Forbrydelsen.

Je n’ai pas vu la version originale de la série – ce qui est sûrement dommage, mais la version US est paraît-il très fidèle, jusqu’aux noms des personnages qui ont à peine été américanisés – mais j’ai beaucoup aimé les deux saisons de The Killing. Il s’agit de nouveau d’une série policière (hé oui, encore), et j’ai pas mal accroché durant les quelques 30 épisodes, malgré un rythme, heu… danois.


L’inspectrice Sarah Linden, de la brigade criminelle, s’apprête à quitter Seattle pour s’établir en Californie, mais son supérieur lui assigne un ultime dossier avec Stephen Holder, son remplaçant. Ils sont chargés d’enquêter sur la disparition de Rosie Larsen, une adolescente qui s’est littéralement volatilisée. Les policiers ne disposent que de peu d’indices, la retrouvant rapidement – mais morte -, noyée dans le coffre d’une des voitures de campagne de l’un des candidats à la mairie de Seattle. S’ensuit une enquête pluvieuse (j’ai parfois eu l’impression d’être revenu dans Heavy Rain, dont Stoëffler nous avait parlé il y a quelques temps déjà), semée de fausses pistes, d’obstacles divers et variés et d’antagonismes forts entre les deux coéquipiers…


Parmi leurs difficultés, les obstacles politiques ne seront pas des moindres… A propos, saviez-vous que George Washington et Thomas Jefferson, qui furent présidents et pères-fondateurs des États-Unis, étaient tous les deux cultivateurs de cannabis ? En effet, le chanvre était utilisé à l’époque pour la fabrication de vêtements, de cordes ou de toiles, et ils avaient une ferme en produisant. Cependant, des écrits semblent indiquer qu’ils en consommaient par plaisir :p Par ailleurs, Georges Washington, premier président des États-Unis, n’avait plus qu’une dent lorsqu’il arriva au pouvoir en 1789. Comme de nombreux fils de planteurs, il consommait avec excès du sucre de canne, ce qui fut la source de nombreuses caries.


La première originalité de la série, c’est qu’elle raconte en parallèle trois histoires distinctes, qui mènent au même meurtre. D’un côté, les détectives chargés de l’enquête, souvent en désaccord, donc, accumulent les pistes et les suspects. Les répercussions sur leurs vies personnelles sont nombreuses, parfois dramatiques. D’un autre côté, les politiciens de Seattle se retrouvent mêlés à l’affaire alors que les élections approchent. Enfin, la famille de la disparue est suivie dans sa lente agonie face à un deuil impossible, et les membres de la site famille se dévoilent peu à peu. Bon, à y réfléchir, ce n’est pas si original que ça : il y avait le même type de construction avec des histoires parrallèles dans « The Wire » ou même surtout dans Collision, un de mes ex films préférés, rapidement évoqué ici.

La seconde originalité de la série, si tant est, donc, que l’on retienne la première, c’est un rythme relativement lent et une intrigue bien complexe. Pour ce qui est du rythme, il est lent, mais pas trop lent : l’intrigue avance à chaque épisode, il n’y a pas comme dans d’autres séries des épisodes de transition, qui ne servent qu’à amener la suite : ici, ça avance, doucement et sûrement. Pas de fusillade, pas de course-poursuite, pas de baston, pas de big boobs… Sarah Linden est petite, moche, un peu dérangée. Et Holder, son coéquipier, est plutôt du genre des loustics que la police arrête tous les jours…


A propos de loustic, saviez-vous que le mot est d’origine allemande, lustig signifiant comme chacun sait « drôle, amusant, gai, joyeux » ?

Et saviez-vous qu’un certain Victor Lustig, un célèbre escroc du 20ème siècle (ça ne s’invente pas !), vendit la Tour Eiffel une première fois, tenta de la vendre une seconde, tricha aux cartes sur des paquebots et arnaqua des policiers véreux et même le non moins célèbre Al Capone ? Un résumé succinct de sa vie, ici.


Et pour ce qui est de l’intrigue, elle est effectivement complexe : le meurtre de Rosie fait ressurgir le passé tumultueux de ses parents, le fait qu’on aie retrouvé le corps dans la voiture d’un des candidats entraîne des répercussions sur la campagne politique en cours assez conséquentes, et en parallèle, on en apprend peu à peu sur les faces cachées des deux protagonistes.

Avant de conclure, je vous dirai juste un mot de plus des deux acteurs principaux de la série : Mireille Enos, dans la peau de la sympathique mais renfermée Sarah Linden, a séduit par son naturel. Elle a d’ailleurs été nommée aux Golden Globes et aux Emmy Awards pour son interprétation. Avant d’obtenir le rôle principal de la série, la rousse avait surtout fait ses armes dans le rôle d’une mormone dans une vingtaine d’épisodes de Big Love pour HBO. Elle fera ses premiers pas sur le grand écran dans trois films attendus en 2013 : elle donnera la réplique à Brad Pitt dans le film de zombies World War Z, où elle tiendra le premier rôle féminin; elle sera de nouveau confrontée à des meurtres sur fond de secte satanique aux cotés de Reese Witherspoon et Colin Firth dans The Devil’s Knot, dirigé par Atom Egoyan; et elle fera partie de la Gangster Squad, avec Ryan Gosling, Emma Stone et Sean Penn ! A noter qu’au moment même où je fignole cet article, elle passe à la télé dans un épisode de New York Section Criminelle, mon pêché mignon.

Holder est joué par Joel Kinnaman, suédois d’origine, et qui a été révélé par le film Easy Money (Snabba Cash), qui a connu une suite intitulée Stockholm noir. Mafia blanche. Après avoir incarné l’agent Holder dans The Killing, un homme aux multiples facettes à la fois doux et inquiétant, il a fait partie des prétendants pour jouer les héros de Thor puis de Mad Max: Fury Road. C’est finalement celui du nouveau Robocop en tournage actuellement et qui sortira en salles en 2014 qu’il a obtenu !


J’ai écrit la même chose pour « The Wire », mais c’est également vrai pour « The Killing » : cette série demande un effort pour entrer dans l’histoire, pour s’accrocher aux personnages, même si les quelques cliffhangers distillées par moments m’ont scotché. Tester, c’est l’approuver, ou pas, mais c’est en tous cas ne pas manquer une opportunité de voir une chouette série (après moult rebondissements que je ne vous préciserai pas ici pour ne pas vous spoiler, une troisième saison serait prévue :-)


5 réflexions sur “ The Killing ”

  1. peinture sur

    La version danoise est très sympa (enfin… traduite en français, s’entend). Elle est passée récemment sur Arte.

  2. admin
    admin sur

    Ouaouh, un premier commentaire moins de 10 mn après publication de l’article : quel hasard !

  3. peinture sur

    Ce n’est pas un hasard, je me suis abonnée au flux RSS :)

  4. Stoeffler
    Stoeffler sur

    Encore une serie a rajouter a notre besace…
    :o( plus avoir le temps de rien faire…

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