Planetes (Makoto Yukiruma, 2003-2004)
En l’an 2075, l’homme a franchi un cap dans la conquête spatiale. Il est maintenant capable de construire des bases sur la lune et de voyager aussi loin que Mars.
L’histoire débute avec l’équipage du Tool Box dont le boulot est de ramasser les débris éparpillés dans l’espace car en plus de 100 ans de conquête, il y en a des cochoncetés qui trainent en orbite ! Les membres du vaisseau sont le capitaine Fi Carmichael, son premier lieutenant Yuri Mihairokov et Hishirota Hoshino que tout le monde appelle Hachi (pour le nombre 8 en japonais) ou bien Hachimaki (pour bandeau en japonais car il arbore toujours un bandeau). C’est sur ce dernier que l’histoire va tourner : Hachi a pour rêve, malgré son métier qui ne paie pas des masses (mais dont il est fier), d’acheter sa propre navette spatiale et d’arpenter la galaxie comme il l’entend. Un jour, alors qu’une annonce sur une expédition vers Jupiter va avoir lieu, Hachi décide qu’il en fera partie et que cela lui permettra de conquérir à la fois, l’espace, la gloire et d’avoir enfin l’argent nécessaire pour réaliser son rêve.
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Voilà en résumé rapide ce qu’est Planetes, manga papier écrit entre 2003 et 2004.
De ce que j’ai pu lire, l’auteur a reçu le prix Seiun de la science-fiction pour Planetes et après avoir lu les 3 tomes de l’édition de luxe, je trouve que c’est assez mérité.
Même si l’histoire est de l’anticipation pure et dure, avec un thème somme toute assez banal de conquête spatiale, le manga est essentiellement tourné vers des réflexions sociologiques et philosophiques intéressantes, ce qui différencie Planètes d’autres œuvres de science-fiction.
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Je m’explique : un des thèmes récurrents dans le manga est la réaction des personnages face à l’immensité de l’espace et la manière dont ils appréhendent le fait d’être insignifiant face à cet univers infini. Mais aussi, en toile de fond, les hommes ont commencé à quitter la terre pour récolter de l’hélium 3, sur la lune, car le gaz rare est devenu la nouvelle source d’énergie indispensable. Alors que ces réserves lunaires sont en train de décliner, l’humanité décide de voyager plus loin dans le système solaire et d’étendre sa conquête vers Jupiter qui abriterait encore plus de sources d’énergie. L’auteur aborde ici un sujet brulant environnemental que l’on peut rapprocher de notre situation actuelle et qui dépeint avec fidélité l’insatiable avarice de l’homme qui est prêt à tout pour se procurer la source d’énergie qui alimentera son confort. D’ailleurs, les terroristes ont la part belle dans les livres. Se positionnant en opposants à la conquête spatiale, ils prônent un respect de l’espace et des confins qui n’ont pas été explorés en tentant de détruire une des stations orbitales atour de la Terre.
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On pourra aussi louer Planetes pour son réalisme. On voit très bien l’évolution technologique en 2075 amener l’homme sur mars ou bien imaginer l’humanité avoir déjà colonisé la lune. Rien de ce qui est avancé sur le plan scientifique n’est fou ou saugrenu (genre des vaisseaux allant plus vite que la vitesse de la lumière ou encore l’utilisation de trous noirs en guise de propulsion pour ne citer que ces exemples). Le réalisme est poussé sur d’autres nombreux détails, tel que l’utilisation de l’Hélium radioactif en tant que source d’énergie, ou encore les différents maux dont souffrent les
astronautes dans l’espace, ce qui facilite l’immersion du lecteur dans l’histoire.
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Rien dans Planetes n’a été fait à la légère et le résultat est un manga sympathique à lire qui bien qu’utilisant la science-fiction en toile de fond livre un point de vue intéressant sur l’attitude l‘homme face à lui-même, la société et l’espace.
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Le dessin animé existe également, mais je ne l’ai pas visionné.