X-Men : le commencement (Matthew Vaughn, 2011)

Bannière du film "X-Men Le Commencement"

X-Men, Le Commencement, est un nouveau film de super-héros, et un nouvel épisode de la série consacrée aux X-Men (qui compte actuellement 5 épisodes : X-Men 1 & 2, réalisés par Bryan Singer, X-Men – L’Affrontement final de Brett Ratner, et X-Men Origins – Wolverine que je n’avais pas été voir parce que la façon dont Serval -nom original du personnage en français, qui est surtout cool parce qu’il a des griffes en adamantium- est devenu Wolverine, super-machine à fric et que tout le monde adore, me saoûle).

Cet épisode-ci est une préquelle, c’est à dire qu’il se situe avant les autres épisodes. un exercice traditionnel dans l’univers des héros de comics dans lequel les origines des personnages sont souvent explorées, parce qu’elles permettent de mettre en scène de nouvelles aventures qui ont un supplément d’attrait capital par rapport à de simples suites : tous les gens qui aiment les personnages concernés veulent savoir comment ils ont débuté.

Michael Fassbender, en Magneto beau gosse

Michael Fassbender, en Magneto beau gosse

Ca marche plutôt bien ici, puisque le duo « Professeur Xavier / Magneto » a toujours été l’un des ingrédients qui faisaient la saveur de la série : Xavier est sans ambigüité un « gentil », mais il cultive une amitié étonnante pour le « méchant » Magnéto qui s’oppose régulièrement à lui mais qui le rejoint occasionnellement, et qui s’évertue toujours à épargner le professeur et ses disciples quand il semble vraisemblable qu’il pourrait se montrer plus fourbe pour les dégager de l’équation. La nature équivoque de leur relation rend les deux personnages plus intéressants que le mentor de base, et on en comprend mieux les racines avec ce retour aux sources.

 

Le côté « école de jeunes mutants » est une composante importante de la série, et on retrouve bien cet aspect dans X-Men : le commencement, à la fois parce qu’on assiste à la constitution de la première classe (c’est le titre original du film), et que les jeunes élèves vont grâce aux enseignements désintéressés du Professeur devenir de bien meilleurs maîtres de leurs pouvoirs. Il faudrait quand même que je revoie le premier X-Men, parce que j’avais l’impression qu’il mettait aussi en scène la création de l’école, non ? En tous cas, aussi bien concernant l’enfance de Magnéto (dans un camp de concentration) que pour ce qui concerne la création de l’école, j’ai eu plutôt l’impression d’assister à un remake qu’au récit d’une nouvelle histoire. Reste que je trouve plus intéressant dans l’absolu de suivre des personnages qui découvrent leurs pouvoirs et apprennent à les maîtriser (parfois dans un sens qu’ils n’avaient pas imaginé), plutôt que des gros balaises hyper puissants et dont on n’imagine pas bien comment ils peuvent perdre une baston (c’est le souvenir qui me reste du 3), même si du coup au lieu de vrais héros stylés on a plutôt droit à des sous-héros (j’ai un seul souvenir de Banshee/ Le Hurleur en BD : il avait un look trop laid, et il est mort comme une merde…).

James McAvoy, jeune Professeur Xavier

Le film a aussi la bonne idée d’utiliser un véritable fait historique (la crise des missiles de Cuba, qui a failli causer la 3e Guerre Mondiale) comme trame de fond de l’histoire, ce qui rend là aussi la façon dont est (dé)tournée l’intrigue plus intéressante sur le principe que s’il s’agissait d’une énième tentative de conquête/ destruction du monde. En réalité, je pense que ça aurait pu être fait de façon plus intelligente, originale ou excitante, mais bon, l’idée est là, au moins. Le fait qu’on se trouve dans les années 60, images d’archives mises à part, n’est d’ailleurs pas très exploité : vêtements, coiffures, architecture ou déco, l’action aurait aussi bien pu se situer de nos jours sans qu’il y ait besoin de modifier d’un iota l’esthétique du film. C’est dommage, ou c’est tant mieux, selon.

Le film a connu un étonnant succès critique pour un film de super-héros ; le fait que Bryan Singer, auteur sérieux, soit en prod et à l’écriture du scénario, que le réalisateur (Matthew Vaughn) soit l’auteur du très bon Kick Ass (qui lui aussi avait été salué par la critique), le fait qu’il ait fait appel à des acteurs charismatiques pour incarner ses deux héros (James McAvoy en Xavier séducteur, et Michael Fassbender en Magnéto beau gosse) ? Tout ça y contribue, assurément. D’une manière générale, les gens intelligents semblent trouver cet épisode intelligent. Et c’est assez vrai, dans le sens où en opposant un méchant vraiment méchant à Magnéto et Xavier, le film échappe au manichéisme (comme, en fait, beaucoup de films de super-héros, qui connaissent cet écueil et y sont particulièrement vigilants) en permettant de voir l’étendue du spectre des motivations et des réactions de gens doués de pouvoirs qui pourraient leur permettre de prendre les commandes de la planète. Certains choisissent effectivement d’abuser de leur pouvoir pour s’enrichir et se gaver de puissance, d’autres anticipent la réaction de l’humain de base et préfèrent tuer qu’être tué, d’autres entrevoient un futur radieux dans lequel les mutants aideraient juste le monde à mieux tourner, d’autres veulent qu’on les accepte malgré leur différence, certains veulent juste qu’on les laisse tranquilles… et pour la plupart, les frontières d’un camp à l’autre sont souvent ténues, et on a soi-même, en tant que spectateur, du mal à trancher en faveur de l’un ou de l’autre. Mais le mal-être des mutants, le rejet dont ils peuvent être victimes, n’a-t-il pas déjà été largement abordé dans les précédents épisodes ? Je n’ai pas vraiment trouvé qu’il y avait du neuf sur le sujet dans ce cinquième film…

Havoc, un X-Man qui déchire... littéralement

Et si les critiques ont apprécié le film, qu’en est-il du fan de base de super-héros ? Ca dépendra pas mal de ce que vous en attendez, en fait… Pour ce qui me concerne, vu le nombre de super-héros qui existent dans la « galaxie » Marvel, et le nombre de personnages qu’on peut décemment faire apparaître dans un film sans tourner au catalogue, je considère qu’il y a un vrai choix de casting à faire… et il y a vraiment certains choix que je ne m’explique pas. J’avais déjà été surpris dans le premier film de voir des vilains aussi bidons que Le Crapaud ; on a droit cette fois à l’inqualifiable Angel, qui a des ailes de libellule et qui peut cracher des boules de feu…  je n’en reviens toujours pas… il n’y a vraiment personne d’autre qui méritait d’apparaître dans le film, là ??!  A une échelle moins dramatique, je suis un peu gavé de voir encore et toujours Mystique même si je comprends bien ce qu’un personnage qui peut changer d’apparence à volonté peut apporter à un film qui s’intéresse à la question de l’acceptation des autres ; je suis sidéré que les producteurs aient maintenu Emma Frost au programme après avoir vu le rendu abominable de sa forme « femme de cristal » (j’imagine qu’on peut difficilement jeter aux orties un personnage qui va se balader en soutif et porte-jarretelles pendant tout le film quand on s’adresse à un public de geeks (ou d’ex-geeks…), m’enfin…) ; le maquillage du Fauve est calamiteux (son expression est complètement figée : on dirait soit un masque, soit un vieux piqué au botox) ; Riptide est tellement dépouillé de style qu’il a carrément perdu son nom (son nom n’est pas cité une seule fois dans le film : ce sera donc juste « le mec qui fait des tornades ») ; Azazel, c’est Diablo, en rouge, et en méchant (bon ok, j’apprends en écrivant l’article que Diablo est le fils de Mystique et d’Azazel, m’enfin quand même, pour qui ne connaît pas la mythologie Marvel à donf, visuellement c’est de la pure resucée). Bref : une fois de plus à mon sens, le casting de personnages secondaires d’X-Men : le commencement laisse largement à désirer. Le seul super-héros que j’ai eu plaisir à voir apparaître à l’écran est Havoc, même si je trouve un peu capillotracté qu’Havoc soit un ado en 1962 quand son frère (Cyclope) est un jeune adulte en 2000… (et alors qu’Havoc est censé être le petit frère de Cyclope – mais bon, les comics Marvel, entre flashbacks (les ‘Origins’) et univers parallèles (les ‘Ultimate‘), nous ont habitué à ne pas toujours être vraiment cohérents les uns avec les autres).

Au final, j’ai trouvé le film sympa, mais sans plus. J’ai bien aimé voir Xavier et Magneto jeunes, mais globalement je trouve que X-Men : le commencement n’apporte pas grand chose de nouveau par rapport aux précédents films. Cela dit, plein de gens ont l’air de considérer que c’est le meilleur épisode de la série jusque là, et Vorti elle-même a vraiment beaucoup aimé, donc c’est peut-être juste moi… Qui en pense quoi ?

 

 

5 réflexions sur “ X-Men : le commencement (Matthew Vaughn, 2011) ”

  1. Et bien je suis d’accord avec vous !
    J’attendais ce film avec impatience, tant la bande-annonce était prometteuse et les premiers commentaires élogieux. J’en suis sorti vraiment déçu !
    Peu de suspense, peu d’intensité dramatique, peu d’émotion : tout est survolé, tout reste superficiel : les relations entre Eric et Charles d’une part, entre Charles et Raven d’autre part. Résultat : ce qui aurait pu être tragique ou émouvant (comme par exemple dans la Revanche des Sith) ne l’est pas. L’amitié entre Eric et Charles dure deux semaines !!! Comment donner de la profondeur aux personnages dans ces conditions ? Ils manquent donc de nuance, voire parfois de cohérence, malgré d’excellents acteurs (surtout Fassbender, magistral).
    Ajoutez à ça un scénario vraiment léger : c’est l’arrière-plan historique qui tient place de scénario… Un peu court !
    Et on nous ressert les thèmes déjà rabâchés dans les épisodes précédents de la peur de la différence et de l’acceptation de soi : rien de neuf, c’est lassant…
    Très bon point par contre pour l’élégante mise en scène de Matthew Vaughn et le thème musical de Magneto.
    Déçu dans l’ensemble, parce que ce retour aux origines n’apporte finalement pas grand chose à la série.
    Retrouvez mon analyse approfondie ici : http://entre-deux-films.over-blog.com/article-x-men-le-commencement-analyse-critique-approfondie-du-film-75708205.html
    A bientôt,

  2. Stoeffler
    Stoeffler sur

    Mmm, pas vu, je me demande si je vais pas complètement faire l’impasse… j’aime bien Matthew Vaughn tout de même, c’est dommage.

    A noter que je passe regulièrement sur le blog de Cinéman et qu’il vaut le détour.
    Content de voir que tu viens aussi poster ici! :o)

  3. Jika sur

    Bah moi j’ai bien aimé !
    J’y suis allé à moitié à reculons car j’avais été un peu déçu des épisodes précédents, et celui-ci m’a nettement plus plu (plusspli, pas facile à dire ça tiens).

    C’est vrai, le casting des super-héros est un peu bizarre : la fille papillon qui postillonne, notamment, craint du boudin, et on sentait venir la boulette du Fauve depuis 1/2h.

    Mais j’ai passé un vrai bon moment : malgré des détails navrants ici ou là, le film se laisse tout à fait regarder à mon avis :)

  4. anonyme sur

    par rapport au autre x men j’ai étais déçu.
    pas assez démotions…
    je pense que certains acteur etais trop jeune pour leur rôle comme charles .

  5. Stoeffler sur

    Vu!

    J’ai trouvé ca pas mal, plaisant mais ne revolutionnant pas le genre.
    J’ai notamment trouve dommage la facon dont l’amitie entre Charles et Erika ete survolee et resumee a un montage un peu grossier.

    Plaisant, mais snas plus.

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