Voyage en Argentine (Octobre 2009) – 1ère Partie

Jour 1  (Samedi 17 octobre) : départ de Paris

Une fois n’est pas coutume, notre voyage s’était annoncé comme « rock’n’roll » avant même le départ, puisqu’un mois avant le départ, nous n’étions toujours pas décidés sur le fait que nous partitions ou pas : la pandémie de grippe A menaçant d’atteindre un premier pic début octobre, nous redoutions de nous retrouver dans l’impossibilité de partir (si l’un d’entre nous tombait malade) ou bien -pire ?- bloqués dans un aéroport ici ou là-bas, en quarantaine. Le risque -en plus du coût élevé du voyage- fit renoncer Jika et Céline, puis Aya, transformant le voyage entre potes en voyage en amoureux (Michel se voyant contraint à son tour de décliner la « chance » de nous tenir la chandelle).

Nous sommes néanmoins parvenus Marion et moi à boucler la programmation, les prises de contact et les réservations en un temps très court (Marion se chargeant de sélectionner les étapes de notre voyage à partir des guides, et moi m’occupant de la partie technique -contact avec les différentes agences et prestataires). Un travail d’équipe qui continue de donner des résultats très satisfaisants :)

Une partie du stress du départ nous fut gentiment épargnée par mes parents qui nous conduisirent à l’aéroport largement dans les temps : pas de crainte de louper l’avion, donc, pour cette fois.

Jour 2 (Dimanche 18 octobre) : Buenos Aires

Malgré l’angoisse de Marion (notre avion décollait exactement le jour de ses 30 ans, un symbole un peu trop alarmant pour elle, qui craint toujours les catastrophes aériennes), nous sommes arrivés à Buenos Aires sans problème et après un passage à l’hôtel -très correct- pour déposer nos bagages et nous reposer un instant, nous sommes partis à la découverte de la ville.

Nos premiers pas -et la localisation de notre hôtel- me rappellent énormément Mexico, si bien que j’ai l’impression d’être en terrain connu. Rapidement toutefois, la qualité de vie nettement supérieure (des rues plus gaies, plus propres, moins « menaçantes ») me font comprendre pourquoi on peut trouver la vie douce à Buenos Aires, d’autant qu’il y fait un temps magnifique, là où Mexico était éternellement grisâtre et surpeuplée.

Nous visitons en premier lieu le quartier de San Telmo dans lequel se tient le dimanche un marché aux puces sympathique ; puis, nous partons vers Puerto Madero, quartier des quais récemment réhabilité avec brio puisque c’est aujourd’hui une promenade agréable le long des bassins, devant des bâtiments propres et modernes.

Nous tentons ensuite de traverser la ville par l’intérieur pour nous faire une impression plus concrète de l’architecture, effectivement bigarrée, pour laquelle la capitale est connue, avant de réaliser que les distances -elles aussi- rapprochent davantage Buenos Aires de Londres que de Paris : la fatigue nous frappe rapidement alors que nous n’avons guère parcouru qu’un cinquième du trajet prévu et nous finissons donc par prendre le métro, pas cher (1,10 pesos, soit moins de 0,20 €) et pas trop bondé, pour atteindre les parcs de Palermo.

Le métro et la sortie à Plaza Italia dans le bruit et la confusion m’évoquent à nouveau Mexico, mais nous gagnons rapidement une aire plus calme dans l’un des parcs proches où Marion s’allonge un moment pour se reposer au milieu des groupes de jeunes qui boivent tous du maté (une boisson traditionnelle extrêmement populaire ici, à peu près équivalente à une infusion, mais avec des vertus digestives et énergisantes visiblement appréciées, qui se boit dans une calebasse avec une pipe et qu’on se partage entre amis. Un nombre de gens hallucinant se baladent même avec leur thermos sous le bras pour en repréparer pendant leur promenade !)

Une fois un peu remis, nous terminons notre découverte du coin par le très agréable Parque 3 de Febrero, réalisé par un paysagiste français sur le modèle du Bois de Boulogne -en mieux pour autant que j’ai pu en juger- autour de petits bassins traversés par une roseraie chicos et encerclés d’une longue piste cyclable que partagent aussi les rollers.

Le départ de l’hôtel prévu pour le lendemain matin à 5h, et la fatigue déjà présente nous contraignent à rentrer tôt pour pouvoir bien dormir. Nous nous contentons donc d’un diner frugal mais plaisant dans un Starbucks cosy -une légère amélioration, donc, par rapport à notre premier diner à Mexico… dans un Burger King !

Jour 3 (Lundi 19 octobre) : Puerto Madryn

Levés à 4h pour prendre l’avion à 7, nous arrivons tôt à Puerto Madryn… et sans programme d’activité bien planifié. Nous profitons de la matinée pour organiser nos excursions des jours suivants, puis passons simplement un agréable moment à marcher sur la plage, à tenter de prendre en photo les quelques flamands roses qui s’y trempent le bout des pattes… après tout, c’est les vacances ! Après ce moment de détente, nous louons quand même des VTT pour rejoindre Punta Lomo, où se trouve une colonie de lions de mer (des otaries, quoi). La route, mi-sable, mi-gravillon, est assez épique à parcourir mais nous en venons à bout quand même, en un peu plus de 2h (pour 14km !), et autant au retour. La colonie en elle-même vaut franchement plus le coup d’œil que ce que laissaient entrevoir les guides : il y a là, entassés au pied du promontoire d’où on peut les observer (et nous sommes bien contents d’avoir investi dans de bonnes jumelles, d’ailleurs, parce qu’elles nous permettent de parfaitement voir les animaux), facilement plus d’une centaine de lions de mer de toutes tailles, des gros mâles noirs (avec des crinières qui expliquent clairement qu’on leur ai attribué ce nom) aux petits qui ont l’air de se traîner dans un pyjama trop grand, très mignons. Leurs interactions (sommaires : se déplacer, s’interpeler par aboiements, se menacer, aller téter, tenter une approche sexuelle…) sont amusantes à suivre, mais dans l’ensemble, leur activité se résume surtout à rester comme des cacas au soleil.

Jour 4 (Mardi 20 octobre) : Péninsule Valdes

Nous avions prévu de partir pour ce qui s’annonçait comme une longue journée de route, mais lorsque l’agence est venue nous déposer notre voiture de location à l’hôtel, nous avons découvert qu’il n’y avait pas de décalage horaire entre Buenos Aires et Puerto Madryn, contrairement à ce qu’on avait cru lire : nos montres avaient une heure de retard depuis la veille ! Nous sommes donc partis plus tard que prévu, et avons donc dû renoncer à tenter de rejoindre Punta Norte, d’où, si nous avions pu arriver à la marée haute (prévue à 9h), nous aurions pu assister aux attaques des orques sur les colonies de lions de mer (ils se jettent sur la plage, attrapent ce qu’ils peuvent, puis se projettent de nouveau dans la mer d’un coup de queue). A la place, nous prenons notre temps à l’aller, découvrant sur les plages en route des spectacles de plus en plus impressionnants : d’abord des dos de baleines au loin, puis sur la plage d’El Doradillo, plusieurs baleines (ce sont des baleines franches australes, dont l’apparence est assez surprenante car assez différente de l’image qu’on a d’une baleine d’habitude -cf les photos) à trente ou quarante mètres seulement de la plage. C’est d’autant plus saisissant qu’on ne s’attendait pas à les voir d’aussi près, surtout depuis la terre ferme.

Nous reprenons la route pour rejoindre Puerto Pyramide, d’où partent les expéditions en bateau pour voir les baleines en haute mer. Immobiles au milieu des vagues, nous observons ainsi plusieurs grandes baleines et leur « petits »… malheureusement je n’ai pas pu apprécier le voyage jusqu’au bout puisque je nous ai fait un bon petit mal de mer (avec un pic de faiblesse tel que je me suis demandé si je pourrais continuer à conduire ensuite). Ca s’est heureusement calmé quand nous avons pris le chemin du retour (le vent frais dans les poumons, ça fait quand même du bien !). Marion en aura tiré de magnifiques photos, assise depuis la proue du bateau ; je me souviendrai pour ma part des moments où les baleines sont passées à 1m du bateau… difficile d’être plus proches !

Nous reprenons ensuite la route… éprouvante. Je m’étais demandé la veille comment ça devait être de conduire en voiture sur les chemins sablonneux, cahoteux et pleins de gravillons que nous avions parcouru en vélo : j’en faisais à présent l’expérience et ce n’était pas très agréable. La voiture chassait régulièrement de l’arrière, était en permanence parcourue de vibrations, des gravillons crépitaient de partout ce qui était engourdissant et assourdissant, et les véhicules que nous croisions nous envoyaient des nuages de poussières aveuglants. Nous avons quand même pu sur le chemin voir, en plus des nombreux moutons qui s’amusaient à traverser la route à l’improviste (c’est d’ailleurs mignon, un mouton qui court ! ^_^), des guanacos, sorte de lama qu’on ne trouve qu’en Patagonie. A Calleta Valdes, nous nous sommes arrêtés un instant pour voir une colonie de manchots et encore une fois, c’est la proximité inattendue avec les animaux qui m’a frappé : hommes et pingouins respectent la barrière symbolique de simples fils tendus entre leur espace et celui des visiteurs, et les manchots se tiennent donc là, à deux mètres de nous, debout (ils mesurent moins de 40cm de haut) ou couchés, mais toujours mignons. Punta Cantor marquera notre dernière étape dans la péninsule : en suivant un petit sentier balisé, nous avons enfin pu voir quelques éléphants de mer (plus gros, moins sympas d’aspect que les lions de mer, et pédophiles (ça, je vous raconterai, on l’a découvert dans un documentaire à la télé Marion et moi, et ça nous a marqué à vie !)). Nous n’aurons donc jamais réussi à atteindre Punta Norte ni à voir les orques : il commence à se faire tard et nous prenons le chemin du retour en espérant -et réussissant presque- à éviter de conduire de nuit, surtout sur les pistes de sable de la péninsule.

Le paysage, plaine désertique à perte de vue avec de courts arbustes et de petits buissons secs, et les montagnes au-loin, aura été très monotone mais pas déplaisant, surtout au retour avec le coucher de soleil qui donnait au ciel des teintes violettes magnifiques. Et dans l’ensemble, une journée physiquement éprouvante bien que peu active, avec la découverte de nombreux animaux jamais vus jusque là. Un très bon souvenir.

Jour 4 (Mercredi 21 octobre) : Punta Tombo

Excursion en minibus avec un guide anglophone (ouf !), qui nous mène dans un premier temps dans un petit port pour une expédition nautique, cette fois pour voir des dauphins de Commerson : très beaux avec leurs corps blancs et leurs nageoires et ailerons noirs, longs d’environ 1m, ils tournent autour des bateaux (voire, étonnant, ils se mettent tout contre la proue tandis que le bateau avance, comme pour se faire pousser par lui), sautent hors de l’eau (très rarement) ou passent juste en-dessous de nous. Les prendre en photo est un défi tellement ils sont rapides et imprévisibles. Les voir évoluer en petits groupes ou en duos est spécialement touchant.

Nous partons ensuite pour la destination principale : Punta Tombo, où vient pondre une impressionnante colonie de milliers de pingouins de Magellan. Ce sont les mêmes que ceux vus la veille, mais ils sont partout ! Ils sont trop mignons à regarder marcher, dormir ou même nager. Au passage, nous parvenons aussi à ajouter à notre catalogue d’animaux rares quelques chipmunks (ou tamias, en français, j’ai cherché ! nous en avions déjà rencontré un le temps d’un éclair lors de notre voyage au Mexique) et quelques guanacos, moins farouches que ceux de la péninsule (le fait qu’on ne déboule pas à leur hauteur à 100km/h a pu jouer dans le fait qu’ils ne détalent pas à notre approche cette fois…).

Nous passons ensuite à Gaiman, site d’implantation historique d’une communauté galloise protestante, où nous dégustons un thé traditionnel -c’est à dire accompagné d’une tranche d’une dizaines de gâteaux différents (tarte au citron, cake au chocolat, roulé au dulce de leche, gâteau au café, apfelstrudel,…) et comme le veut la tradition, chacun comme à l’époque à l’issue des réunions de village repart avec ce qu’il n’a pu manger sur place (l’ancêtre du doggy bag !). Sympathique, en partie grâce au cadre à l’anglaise ; pas forcément de quoi faire le détour quand même.

Jour 5 (Jeudi 22 octobre) : El Calafate

Nous arrivons en fin de matinée à El Calafate, 200km plus au sud de la Péninsule, et nous nous rendons rapidement compte qu’il va être très difficile de trouver une activité encore possible pour l’après-midi : le glacier (le fameux Perito Moreno, utilisé abusivement comme image d’illustration dans tous les documentaires sur la fonte des glaciers à cause des blocs de glace qui s’en détachent très régulièrement pour tomber dans l’eau -une activité parfaitement normale pour le glacier en vérité et pas du tout cause d’inquiétude : ces documentaires se servent de ces images -bien plus faciles et moins coûteuses à produire, c’est sûr…- comme si elles venaient des pôles : c’était assez hallucinant de s’en rendre compte après coup en voyant un documentaire sur le sujet en rentrant en France) est à 80 km de la ville, et tous les opérateurs partent le matin de bonne heure , et plus du tout l’après-midi (à part un, mais qui était complet). Après avoir traversé d’un pas rapide l’allée principale du mignon petit village de montagne (avec chalets en bois et tout) à moitié affolés (2 journées et demie sur place et une demie-journée de gâchée, ça ferait mal au cœur), nous décidons de faire appel à un taxi, qui pour le même prix en gros que les excursions payantes comparables, nous amène aux passerelles qui longent la rive à 100m du Perito Moreno (le deal inclut aussi qu’il nous attende pendant qu’on fait la visite, pour nous raccompagner ensuite ; un peu gênant sur le principe mais les choses fonctionnent souvent comme ça ici, et après réflexion le job d’un taxi consiste essentiellement à attendre que le client se pointe : là il attend que son client revienne, et sa course est déjà payée -et tout à fait décemment payée par rapport au prix moyen des courses- donc il n’y a vraiment pas de mal à y voir). Marion prend un demi-millier de photos. Il faut dire que le spectacle est assez unique : le glacier est d’une étonnante couleur bleue (due à la réfraction variable de la lumière selon la compacité de la glace : plus elle est ancienne -donc compacte- plus elle est bleue), est épais d’une cinquantaine de mètres au-dessus de l’eau dans laquelle il se jette lentement morceau par morceau (elle-même d’un joli bleu-vert, couleur due aux sédiments emportés par la glace tout au long de sa descente de 3000 ans depuis le sommet, et qui restent en suspension dans l’eau et causent là aussi une réfraction différente de la lumière). Le glacier s’étend à perte de vue dans les cols au loin tandis que ses langues déchiquetées au premier rang dessinent des formes magnifiques, avec parfois des cavités ou des crevasses dans laquelle la lumière vient accentuer le contraste bleuté de la glace sur la neige blanche. Les longues passerelles permettent de vraiment admirer le front du glacier dans toute sa largeur. Nous restons là pratiquement trois heures avant de rentrer au village pour diner dans un petit resto de pâtes assez fines où nous nous gavons avec les desserts à la dulce de leche (la fameuse confiture de lait que les argentins casent dans tous leurs gâteaux et desserts, pas très différente de celle qu’on trouve en France, mais bien plus généreusement servie).

Jour 6 (vendredi 23 octobre) – Big Ice, trek sur le Perito Moreno

S’inscrire pour le « Big Ice » avait déjà été toute une aventure. Avant le départ de France déjà, puisqu’il y avait obligation de pré-réserver, mais qu’il était impossible de réserver par Internet : j’avais dû joindre l’Argentine par téléphone et baragouiner en espagnol mâtiné d’anglais pour accomplir les formalités. Ensuite, le trek était réservé aux 18-45 ans, interdit aux femmes enceintes, et une excellente condition physique était exigée ; dans le bus qui nous menait sur place, nous avons dû remplir un formulaire détaillé concernant notre état de santé, notre groupe sanguin, les opérations subies, etc. Bref, ça s’annonçait comme du sérieux ! (ce que confirmait le tarif de l’inscription : 650 pesos, soit plus de 110 € par personne).

L’expédition commençait par un passage sur les passerelles , forcément pas transcendant pour nous puisque nous y étions déjà passés la veille, mais le guide pût cette fois nous expliquer le phénomène de la ‘ruptura‘ pour laquelle le Perito Moreno est aussi connu : la glace qui tombe du glacier sépare progressivement le Lago Argentino en deux moitiés, privant temporairement celle du côté dit Brazo Rico, de voie d’écoulement, jusqu’à ce que celle-ci se fraye une voie sous la glace accumulée, creusant un tunnel qui devient ensuite une étonnante arche s’élevant haut au-dessus du niveau de l’eau du lac… et la ruptura est le moment rare (le cycle complet dure entre 4 et 6 ans) où l’arche s’effondre entièrement. On trouve quelques vidéos qui donnent une idée du phénomène sur le net mais la dernière rupture date de 2008 et au moment de notre visite le canal commençait à peine à se boucher, c’était donc la phase la moins spectaculaire du cycle, mais ce n’est pas très grave parce que ce phénomène n’est que l’un des nombreux attraits du glacier. Nous, nous aurons quand même vu d’assez gros blocs se détacher et sombrer dans l’eau dans un fracas impressionnant.

Nous traversons ensuite le lac en bateau, récupérons des crampons de métal (qui s’attachent comme des patins à roulettes sous les chaussures) et après une montée d’1km sur les rochers (avec un passage devant une magnifique cascade qui générait des milliers de stalactites dans le froid polaire), nous posons les pieds sur le glacier. La sensation est assez étrange au départ, les crampons sont plutôt lourds et la marche se fait du coup assez maladroite (il faut faire notamment attention à ne pas marcher avec un pied sur l’autre), mais il est vite évident qu’ils sont indispensables pour pouvoir progresser sur les pentes de glace dès que celles-ci deviennent un tant soit peu prononcées. Nous parcourons ainsi quelques kilomètres, croisant des crevasses bleutées, de petits cours d’eau quasi gelée, des ponts et des puits de glace… à trois reprises, se lève une petite tempête de neige assez chouette (j’aime bien les météos ponctuellement apocalyptiques tant qu’elles sont sans conséquence) qui donne aux montagnes au loin un aspect éthéré et nous transporte dans un autre monde où tout n’est que glace (Marion évoquait avec à-propos la scène d’intro de L’Empire contre-attaque sur Hoth, la planète blanche).

Au final, j’étais un peu déçu par le manque de challenge physique : avec tout ce qui entourait la préparation de la rando, j’avais imaginé plus de passages acrobatiques, les photos et le slogan « allez au cœur du glacier » m’avaient même laissé croire à un passage dans des cavités à l’intérieur du glacier… En fait, ils placent sans doute la barre intentionnellement plus haut que nécessaire pour éviter d’avoir à emmener dans leurs groupes des touristes lambdas (familles, enfants, les gens qui n’ont aucune condition physique,…) qui, eux, ralentiraient effectivement tout le monde. D’ailleurs, certains de ceux qui ont participé à l’excursion étaient claqués à la fin donc soit Marion et moi sommes d’excellents marcheurs, soit le fait que nous avions bien prévu le coup en nous équipant de vêtements chauds nous a évité de perdre des forces à cause du froid (c’est l’hypothèse que nous avons modestement retenue ;) ). En tous cas, c’était une expérience unique, avec des visions de toute beauté, et nous nous estimons assez chanceux d’avoir eu le temps changeant que nous avons eu -ça doit être moins extraordinaire quand il fait bêtement beau, mais ça doit être un peu pénible quand il n’y a que de la tempête.

Sur le trajet du retour, un café chaud, un verre de whisky avec pour glaçons des morceaux de glace issus du glacier parachèvent l’impression de convivialité bien sympathique instaurée par les guides.

Jour 7  (Samedi 24 octobre) : Todo Glaciares

Après la journée un peu physique de la veille, ce jour-là devait nous permettre de récupérer tout en nous permettant de voir encore plein d’autres belles choses : en route donc pour un « safari nautique » dans les lacs du parc glaciaire pour en admirer les autres glaciers moins connus. Bon, finalement, nous n’avions pas besoin de récupérer, et en fait une partie de ce que nous devions voir n’était pas accessible : les nombreux icebergs (des bouts du glacier Upsala, le plus grand du parc, tombés dans le lac), entre lesquels navigue d’habitude le bateau rendent son accès impossible (depuis un certain temps apparemment, même si les annonces faites au micro tentent de nous faire croire que c’est exceptionnel). Notre gros catamaran s’approche donc autant que possible des icebergs, nous permettant d’en voir quelques jolis, vanat de rebrousser chemin pour nous conduire au Spegazzini, le glacier du parc dont l’épaisseur est la plus importante (150m au-dessus de l’eau par endroits), formé de deux glaciers qui se rejoignent après avoir contourné un pic chacun de leur côté : très chouette. Puis, en compensation de la partie de la navigation (et d’une courte balade à pied prévue à partir de là jusqu’à un beau point de vue) que nous n’avons pas pu faire, nous retraversons tout le lac pour aller voir la face nord du Perito Moreno (le côté opposé de celui vu depuis les passerelles).

J’ai été assez peu enthousiasmé par cette journée, passée essentiellement à attendre passivement qu’on nous conduise d’un point à un autre, notre activité se résumant à nous lever ou nous rasseoir selon qu’il y avait quelque chose à voir ou pas. Le décor était très beau, le bateau impeccable (notamment grâce à ses grandes baies qui permettaient même aux paresseux de presque tout voir depuis leur siège), mais ce n’est pas le genre de vacances dont j’ai envie et cet épisode me fait ressentir avec davantage d’acuité la frustration que provoque en moi notre périple depuis une semaine : tout ce que nous voyons est vraiment beau, unique, et vaut d’être vu sans le moindre doute ; mais pour chaque chose vue, il nous faut parcourir des distances considérables et les moments agréables occupent donc proportionnellement une période très courte de chaque journée. Je ne vois cependant aucun autre moyen de visiter l’Argentine, et c’est donc hélas le prix à payer… cela me laisse quand même en bonne partie insatisfait.

11 réflexions sur “ Voyage en Argentine (Octobre 2009) – 1ère Partie ”

  1. Akodostef sur

    Ah les amis, quelle aventure ! Après la sélection des photos pour le « best of » (les 400 meilleures photos qu’on montrera à nos amis et qu’on mettra sur Picasa, plutôt que les 5700 qu’on avait au départ), la réécriture du texte à partir de mes notes, Picasa a doublement saboté mon travail : d’abord en passant son temps à faire planter Firefox lorsque j’essayais de sélectionner les photos à ajouter au billet, puis en supprimant littéralement le dossier « Best Of » de mon disque dur lorsque j’ai voulu réactualiser le dossier en ligne (ça, je m’en souviendrai : je ne remettrai plus jamais un dossier pas encore finalisé en ligne sur Picasa); et enfin, hier soir, quand j’ai voulu poster le billet, c’est le blog qui a planté, pendant deux ou trois heures, plus de Memesprit.fr ! Je ne sais pas à quoi c’est dû, mais j’espère que ça n’arrivera pas trop souvent… :/

    Enfin voilà, c’est sur le site, maintenant je vais pouvoir m’atteler aux dix autres textes que je dois écrire et aux quinze autres trucs importants qu’il faut que je fasse avant la fin de l’année…

  2. Je ne sais pas si c’est normal mais les photos « jour 1 », « 2 », etc sont décalées par rapport au texte, et j’ai deux images qui ne s’affichent pas : deux du jour 3, les 14 et 41.

  3. Ayastan sur

    Même reflection que l’individu ci-dessus, et un « bon courage » pour la suite.

    Merci :)

  4. Akodostef sur

    Décidément… Je ne sais pas ce qui s’est passé sur ces photos, encore un coup de Picasa… :/
    J’ai remis les deux qui avaient sauté. Par contre, je n’ai pas de décalage moi sur les deux premières donc je pense que c’est une question d’affichage et ça malheureusement si je le change pour un, ça sera moins bien pour un autre, donc je préfère ne pas y toucher. Merci pour les encouragements !

  5. Stoeffler sur

    Ouais continue, c’est interessant et y’a de tres jolies photos.
    Je voulais commencer a poster des textes dur le Costa Rica, mais j’ai oublie mes (70 pages de) notes chez moi… :/

  6. Alexis sur

    Super! J’aime beaucoup les photos du glacier. Le bleu est impressionant. En general, les photos de la neige me laisse froid (vivant au Canada) mais ce glacier est vraiment superbe. Apparament vous l’avez aime aussi voyant la quantite de photos que vous en avez pris. Les photos de Buenos Aires sont aussi tres bonnes.
    J’ai eu de multiples problemes avec Picassa aussi. Une fois, il m’a renomme un dossier pendant que je l’utilisait avec un autre programme pour editer ma video. Maintenant, je n;utilise Picassa que sur des dossier temporaires ou j’utilise le Picassa Uploader pour iPhoto.

  7. gilles sur

    Salut akodostef, super reportage sur la patagonie… on va y aller en Juillet et j’aurais aimé avoir des infos.. je pense que ta copine et toi etes un peu comme ma copine et moin sportifs et désireux de voir des paysages… ne pas subir les attractions à touristes…
    Bref penses tu qu’il soit possible qu’en échange des idées… bien sur tu en sauras plus que moi vu que tu y es allé..

  8. Akodostef sur

    Aucun problème : si tu as des questions, n’hésite pas !

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