Bancs publics (Bruno Podalydès, 2008)
Bancs publics, sous-titré « (Versailles Rive Droite) » est la troisième partie d’un tryptique de comédies réalisées par Bruno Podalydès, après Versailles Rive Gauche en 1992 et Dieu seul me voit en 1998.
Je ne vous raconte pas l’histoire, elle n’a aucun intérêt. Bancs publics est un film choral, avec environ 80 acteurs français (dont un bon nombre d’assez connus, ce qui fait une partie de sa notoriété), et avec 80 acteurs à faire défiler, il n’y a pas vraiment moyen de raconter d’histoire (et ce n’est de toutes façons apparemment pas le but du réalisateur, qui a découpé son récit en trois parties qui n’ont à peu près rien à voir entre elles sinon la récurrence de certains personnages : une au bureau, une dans un parc, et une dans un magasin de bricolage).
Pour dire la vérité, Bancs publics n’était pas le film que nous étions sortis voir. Partis au départ avec en tête Public Enemies de Michael Mann (que nous n’arriverons peut-être jamais à voir), nous avons dû nous rabattre sur un second choix en découvrant pour la deuxième fois en deux soirs consécutifs que la séance était complète (sous prétexte qu’on arrivait encore avec un quart d’heure de retard). La critique, dithyrambique, de Télérama, bien qu’elle n’expliquait absolument pas en quoi le film était si génial, m’avait donné potentiellement envie de voir ce Bancs Publics dont j’attendais une certaine légèreté et un humour rêveur décalé, et c’est donc sur lui que nous nous sommes rabattus cette fois.
Décalé, l’humour l’est en effet : il m’est complètement passé à côté. Et pourtant, ce ne sont pas les gags qui manquent : les jeux de mots, le burlesque, s’enchaînent sans discontinuer pendant tout le film. Mais ce sont des gags éculés, des blagues de papa, c’est mal amené et ça tombe à plat. Et plongé dans l’affliction devant 99% des blagues, on ne parvient plus à sourire même quand le 1% qui fonctionne se présente.
Est-ce que c’est de l’humour versaillais ? Est-ce que c’est un humour intellectuel ? Mais Bancs publics ne se contente pas d’être lamentable sur le plan de l’humour… Le film est aussi affligé des défauts qu’on reproche si souvent au cinéma français de base : l’image est moche, les acteurs jouent comme s’ils étaient au théâtre (français), l’absence d’intrigue est érigée en vertu. Et autant pour le côté fantaisiste que j’attendais : on est au contraire dans le banal train-train quotidien, à la limite d’un Caméra café (en pire) au niveau de l’imaginaire.
Bref, rien à sauver dans ce film dans lequel on s’ennuie ferme, du début à la fin (on a envisagé de partir avant la fin, ce qui ne nous arrive pas souvent). J’avais du mal à retenir les noms des critiques de Télérama dont je partageais les goûts ; je ne suis pas prêt d’oublier Guillemette Odicino, cette fois. Grrrr !