La guerre est déclarée (Valérie Donzelli, 2011)
Ca faisait pas mal de temps que je n’étais pas allé au cinéma et ayant lu des critiques plutôt négatives sur les derniers blockbusters de l’été (Captain America, Conan), je me suis décidé à aller voir un film plus calme et mon choix s’est porté sur La guere est déclarée.
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Roméo et Juliette se rencontrent en boîte de nuit, le coup de foudre est immédiat. Ils vivent heureux et Juliette donne la naissance à Adam. Inquietés par certains symptômes de leur enfant, ils décident de consulter et apprennent qu’Adam a une tumeur au cerveau. Le film suit alors le couple à travers les différentes épreuves que déclenchent la maladie de leur fils. Voilà pour le résumé de l’histoire…
La première scène du film est le rendez vous d’IRM d’Adam à 8 ans, on sait donc qu’il n’y aura pas de suspens, Valérie Donzelli ne voulait pas « prendre en otage » le spectateur avec un suspens superflu. Ce qui l’intéressait dans ce film était plutôt l’histoire de ce couple et de la manière dont il allait gérer cette situation. Pendant tout le film, le couple essaie de rester positif, de continuer à profiter de la vie pour déclarer la guerre au cancer de leur fils et sur ce point là, je dois dire que c’est une très belle philosophie. Les critiques, unanimes et se trouvant à court de superlatifs ont salué l’absence de pathos et de sensiblerie que les réalisateurs ont tendance à utiliser dans ce genre de film et en effet, il n’y en a pas. Mais en voulant absolument s’écarter de cet écueil, en allégeant les moments durs avec des éléments plus drôles, on en vient à finalement ne pas ressentir ni compassion ni émotion par rapport à une telle situation.
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En y repensant, peut être le fait de ne pas avoir d’enfant est un élément à prendre en compte et en même temps, certains films n’ayant aucun lien avec ma vie personnelle ont réussi à me faire verser quelques larmes alors que là rien…
Au niveau plus technique, je n’ai pas trouvé la réalisation géniale tant au niveau des images que de l’enchaînement ou l’enchevêtrement des scènes et finalement en apprenant que la plupart du film a été tourné avec un appareil photo, je comprends mieux… Le jeu des acteurs n’est pas non plus extraordinaire et les dialogues sont trop souvent convenus et/ou plats, même si il y a parfois quelques fulgurances intéressantes et souvent drôles . Apprenant aussi après coup que ce film était la vraie histoire du couple d’acteurs (Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm) j’ai compris pourquoi ce film m’était plus apparu comme un documentaire ou un film de vacances qu’un véritable film. D’un côté, Valérie Donzelli voulait coller le plus à la réalité (par exemple en tournant avec du « vrai » personnel hospitalier) et d’un autre côté voulait faire de sa vie un élément de fiction et pour moi, le pari est raté. On comprend que ce choix n’est soit pas le bon, soit mal exécuté quand on trouve plus crédible deux vrais acteurs, qui jouent les docteurs, que le reste du personnel !
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L’aspect documentaire est renforcé par l’emploi de voix off, qui viennent soit surligner l’image qu’on voit à l’écran, soit expliquer au spectateur (qu’on prend pour un idiot sur le coup) une métaphore imagée. Ces voix off, en plus d’être complètement inutiles sonnent faux (seule la voix off de la fin qui explique ce qui s’est passé entre le processus de guérison et la première scène du film est utile) et font complètement sortir le spectateur du film si tant est qu’il y soit jamais rentré.
Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé ce film, bien au contraire et sachant que je suis plutôt bon public, il en faut beaucoup pour me décevoir mais pour moi je n’ai pas assisté à un film mais à un « documentaire de vie » ou seule la philosophie de vie est intéressante à retenir même si elle était déjà présente dans mon esprit avant de voir ce film.
Le film cumule les motifs qui ne me donnent pas envie de le voir… c’est sûr que là, ta critique ne me fera pas réviser ma position ! ^_^