Stoker (Park Chan-wook, 2013)

Ce n’est pas souvent qu’il m’arrive de voir un film et de n’en savoir absolument rien, mais vraiment rien du tout.


Pour Stoker, un des critères qui m’a convaincu était qu’il avait été réalisé par Park Chan-wook à qui l’on doit notamment Old Boy et Lady Vengeance (que je n’ai pas (encore) vus, mais dont j’en ai entendu beaucoup de bien), et qui je sais n’a plus à faire ses preuves. Une note de 5 sur 5 dans le magasine Empire Outre-Manche m’a finalement décidé d’aller dans mon cinéma le plus proche.


India Stoker est une jeune fille étrange. D’une nature plutôt discrète, elle vit avec ses parents dans une énorme maison au milieu de la campagne américaine. Malheureusement son père vient de décéder tragiquement dans un accident de voiture et alors que les funérailles ont lieu, le frère du défunt, Charlie, fait son apparition. Rien de spécial, si ce n’est que personne n’a l’air d’avoir eu connaissance de son existence. Cette arrivée inattendue va mettre à jour les relations ô combien difficiles qui existent entre India et sa mère Evie, et va en plus déterrer quelques squelettes qui étaient cachés dans leurs placards…


L’originalité de Stoker réside principalement dans la cinématographie du film. Absolument rien n’est laissé au hasard dans chacun des plans que nous livre le réalisateur : les couleurs et la lumière sont magnifiques, les mouvements de caméras tout en contrôle et précision, les plans (et les passages d’un plan à l’autre) originaux et sobres à la fois et l’attention prêtée aux détails est effrayante. Ces nombreuses qualités permettent à Stoker de dégager une ambiance puissante qui submerge le spectateur malgré une histoire assez conventionnelle.

En sortant du film, l’atmosphère m’a d’ailleurs profondément marqué. Ca n’est pas que l’histoire est nulle, bien au contraire, mais elle n’a rien d’extraordinaire. La façon dont est tourné Stoker permet au réalisateur de détourner l’attention du spectateur et de subtilement disséminer des indices concernant l’intrigue tout au long du film. Je pense notamment à de petites astuces de narration non-linéaires disséminées ici et là qui permettent de mettre en relief certaines scènes et d’apporter de la surprise supplémentaire.

Un autre exemple fut le détournement d’attention dont j’ai été la victime : j’étais tellement pris dans l’ambiance qu’à la fin du film je me suis dit, mais bien sur comment ai-je pu manquer ce détail, c’était forcément évident !


Tous ces atouts ne seraient rien si l’histoire et le film n’étaient pas soutenus par des acteurs à la hauteur. Les comédiens sont éblouissants, avec Mia Wasikowksa (à mes souhaits !) en chef de patrouille, parfaite en adolescente bizarre et angoissante. Elle est suppléée par Nicole Kidman, jouant à merveille la veuve éplorée et mère irresponsable, complètement à l’ouest ainsi que par Matthew Goode terrifiant en « oncle sympa ». D’ailleurs, la dichotomie de l’oncle entre son aspect parfait et son attitude étrange est renforcée par le maquillage extrêmement exagéré dont il est affublé : il est tellement lisse et orange qu’on se demande si cela n’est pas surnaturel !


Une dernière chose à noter, pour tous ceux qui connaissent le travail de Park Chan-wook et ses habitudes cinématographiques. Pas d’ultra violence dans le film, qui se veut je pense être une histoire à suspense avec une touche d’angoisse et de frissons.


Comme vous pouvez vous en doutez, j’ai été très enthousiasmé par Stoker que je considère comme une excellente surprise.

J’achète !


Si vous avez besoin d’être encore plus convaincu, voici la bande-annonce que je ne recommande pas, car elle en dévoile un peu trop.

Une réflexion sur “ Stoker (Park Chan-wook, 2013) ”

  1. Bonjour, j’ai aussi vu le film en avant-première (il sort le 1er mai en France) et j’ai trouvé l’image et certains plans somptueux. Une atmosphère malsaine se fait jour au fur et à mesure que l’histoire nous est dévoilée. C’est un film qui va faire du « buzz » selon moi. Bonne après-midi.

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