Au bout du conte (Agnès Jaoui, 2013)

 Je suis un grand fan d’Agnès Jaoui, je suis un grand fan de Jean-Pierre Bacri, je suis un grand fan du tandem à l’écran Jaoui-Bacri. Acteurs, scénaristes, réalisatrice, j’ai d’excellents souvenirs de plusieurs de leurs films quelles que soient leurs contributions (« Un air de famille », « Cuisine et dépendances », « Le goût des autres », etc.), y compris dans des registres plus légers (« Didier »).

C’est donc tout naturellement avec plaisir et avidité que j’ai appris qu’ils sortaient un nouveau film, intitulé « Au bout du conte », dont la bande-annonce était en plus savoureuse, avec un Bacri bien comme on l’aime, et dont je continue de me demander si c’est un vrai rôle de composition ou s’il est comme ça naturellement. Je me suis donc empressé d’aller voir le film, entraînant Marjo sans me poser de questions, sans lire les premières critiques (qui n’auraient pas forcément influencé mon choix, de toutes façons) et ô mon dieu, OMG comme on dit aujourd’hui, que s’est-il passé ??

Le film dure (1)1h50. 110 minutes de morne plaine, où je me suis franchement ennuyé…  On y suit les destins plus ou moins croisés de plusieurs personnages, des hommes seuls et des femmes seules, des vieux couples parfois fissurés et des jeunes couples fragiles, des célibataires malheureux et des séducteurs dangereux (c’est beau ce que j’écris). Au niveau du jeu, les acteurs s’en sortent globalement bien, y compris Sandro le compositeur bègue que j’aurai pu haïr tout du long du film du fait de mon agacement généralisé, mais qui finalement a ce petit air humain et sympathique qui fait qu’on lui pardonne tout. Quant à Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, ils jouent extrêmement bien, leurs personnages -taillés sur mesure il est vrai- sont parfaits (Bacri en responsable d’auto-école blasé et terrorisé par la prédiction de sa mort prochaine faite par une voyante folle 40 ans plus tôt ; Jaoui actrice méconnue et femme enfin libre mais qui se rend compte que seule elle n’est capable de rien) ; non, vraiment, au niveau du jeu, il n’y a rien à redire.


(ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?)


Mais toutes ces histoires, ces personnages qui se croisent, avec un rythme leeeeeeeeeeeeent, sans réel fil rouge entre entre ces différentes saynètes de la vie quotidienne qui s’enchaînent sur une musique persistante et au bout du compte désagréable (« au bout du compte » : je l’ai placé celle-là !). C’est plat, c’est rarement drôle, c’est souvent convenu et attendu (je ne veux pas spoiler mais il y 5-6 fois dans le film où je savais d’avance le gag à venir tellement c’était énorme), bref, une grosse déception pour moi…

Car s’il y a bien quelques scènes fines et certaines marrantes sur les 110 minutes, je n’en retiens qu’une que je ne doive pas à Bacri et/ou à Jaoui (je pense à la scène du bal). Plusieurs scènes sont littéralement nulles et parfois même franchement bizarres (deux m’ont particulièrement surpris pour le coup : tout d’abord, un plan fixe de 3 secondes sur le visage de la mère de Laura (62 ans civilement et de tête, 30 ans de corps), je n’ai pas compris l’éventuel message… Et à un moment, Laura, toute vêtue de rouge, traverse la forêt pour aller voir sa tante, elle y croise le voisin de cette dernière, M. Wolf ; c’est bon, tout le monde a compris ? Pourquoi rajouter ce pantin de méchant loup, qui surgit de derrière un arbre ?? Des yeux dans la nuit, un mouvement dans les fougères, un bruit de course sur les feuilles mortes, ça aurait été superflu : mais là ? C’est superflu et pour le moins curieux).


Le duo Bacri-Jaoui fonctionne bien et le reste du film m’ayant tellement saoulé , je guettais chacune de leurs apparitions à l’écran avec avidité dans l’espoir de sourire un bref instant, parfois avec succès. Cela ne sauve évidemment pas le film, dont j’espère qu’il n’est qu’une erreur de parcours de deux de mes acteurs/réalisateurs/scénaristes préférés (ça fait un peu présomptueux de parler d’erreur de parcours, mais c’est comme ça que je le ressens).


 Vivement le prochain !


 

3 réflexions sur “ Au bout du conte (Agnès Jaoui, 2013) ”

  1. Rebonjour, je devais être « in the mood » le jour où j’ai vu le film mais je l’ai bien apprécié. Seul bémol, la musique assez crispante en effet. Bonne après-midi.

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