Jordanie (10 au 18 mars 2012), deuxième partie

14 mars

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Cette deuxième journée à Petra fut un témoignage de l’immensité de la ville et surtout de la multitude de randonnées qui sont possibles d’effectuer sur le site.

On a débuté par le même chemin que la veille mais au lieu d’emprunter le Sik pour nous rendre au Trésor, on a bifurqué sur la gauche vers un « parcours » qui nous mena doucement mais surement sur les hauteurs de Petra. En dehors du sentier touristique on n’a plus croisé personne (à part deux connards de touristes qui ont fait semblant de ne pas nous suivre pendant à peu près 3h…). Cette partie du tour était beaucoup plus exploration de terrains escarpés et c’est assez impressionnant qu’on n’ait pas perdu un des membres en route, car toutes les catégories d’âges étaient représentées et notre itinéraire loin d’être aisé.

Notre parcours initial devait nous emmener vers le Haut Lieu du Sacrifice mais sur le chemin on a pris un détour qui nous a fait découvrir une vue plongeante du Trésor et qui, mon ami lecteur, valait clairement les 45 minutes aller et 45 minutes retour! Je pense que sans guide, il aurait été difficile de savoir où aller, car nous étions en dehors des sentiers balisés et le « chemin » qu’on suivait pas si évident que cela à distinguer.

T'ain c'te vue!

La pause photo devant le Trésor (qui mesure déjà 40 mètres de haut), et qui se trouvait bien en dessous de nous, fut impressionnante et presque atmosphérique puisque les seuls bruits que nous pouvions entendre étaient ceux de notre groupe ainsi que les touristes en contrebas qui composaient un murmure plus qu’une commotion.

Après le retour sur notre route principale, nous avons déambulé pendant une heure et demie au travers de canyons pour enfin arriver au Haut Lieu. Quelques marches et rochers à gravir avant d’arriver devant un point de vue surplombant la vallée principale que nous avions emprunté la veille ainsi que les tombes, églises et autres monuments que nous avions visités.

Après avoir conquis les sommets de Pétra, nous sommes repartis pour une descente qui a pris plus de 2 heures de marche et qui nous a fait passer en revue les vestiges d’une fontaine en forme de lions ainsi que de nouvelles tombes et temples. Notre excursion s’est terminée sur la rue principale, après être descendu à flanc de montagne.

La pause pipi a été accueillie par tout le groupe avec des hourras car il est 14h30 et on s’est à peine arrêté en chemin, ce qui témoigne de la ténacité des autres membres qui n’ont peut-être pas la même santé ou énergie que nous mais qui ont tenu bon jusqu’au bout.

Vue depuis le Haut Lieu du Sacrifice

Apres avoir dévasté un sandwich et bu notre limonade à la menthe habituelle nous repartons gaiement vers notre hôtel ravis de nos deux jours à Petra ; je me demande même si un troisième jour n’aurait pas été de trop car certains vestiges qui ne se trouvaient pas sur notre chemin auraient mérités d’être visités.

Il est près de 17h lorsque nous revenons à notre chambre et le diner servi dans la soirée était le bienvenu. Malgré le nom du restaurant Magic Petra… la bouffe était bonne, car en entrée nous avons pu esquiver l’habituelle mezzé pour manger une soupe traditionnelle jordanienne à base de lentilles (même si en plein milieu de notre entrée, ils nous ont quand même servi la mezzé…). Pour le plat principal, j’ai choisi une assiette de brochette avec un accompagnement de légumes, le tout cuit dans une sauce sucrée avec un arrière-gout de fenouil, miam ! Des fruits frais sont venus compléter notre repas. Repus et éreintés, nous ne sommes pas sortis boire un coup comme la veille (et surtout dépenser environ 8€ pour de la pisse de bière).

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15 mars

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Nous avons fait un dernier au revoir à Petra et Wadi Musa, la ville qui l’abrite, en passant par le petit Petra qui se trouve à quelques kilomètres. Rien d’aussi grandiose que les deux précédents jours mais peut être des vestiges ressemblant plus à de vrais habitations que des tombes ou des monuments funéraires. L’endroit est sympathique et est coincé entre deux falaises. Une légère ascension au bout du canyon emmènera le visiteur vers un bon point de vue sur la vallée.

Après cette escale nous sommes repassés par Wadi Musa pour acheter notre déjeuner, fallafels et autres pâtisseries avant de quitter définitivement le site pour nous rendre à Wadi Rum, où l’on laissera notre bus pour grimper sur des 4×4 (cette fois-ci c’est justifié) et nous rendre dans un camp de bédouins pour y passer la nuit sous une tente.

Peut-être une information que je n’ai pas soulignée, pendant le mois de mars en Jordanie, il ne fait pas chaud. Il fait bon, mais je conseille de toujours se munir d’un pull quel que soit l’endroit où l’on se rend et c’est encore plus vrai dans le désert car le vent souffle vraiment fort et pendant notre trajet en jeep, j’avais trois couches de vêtements et je n’étais toujours pas complètement à l’aise…

Néanmoins, on a effectué une belle balade dans les dunes et on a observé des paysages magnifiques. On a même pu descendre une dune très escarpée sur le 4×4, ce qui était assez impressionnant.

On a par la suite fait l’ascension d’une autre dune de près de 40 mètres de haut et qui se trouvait à flanc de falaise, un enfer pour les cuisses et le souffle mais la montée valait la peine, car la vue qui s’offrait à nous après cet effort intense était grandiose. Le reste du trajet s’est effectué sans encombre pour enfin atteindre notre camp.

La vue du haut de la dune

Avant que la soirée ne débute, on a fait quelques centaines de mètres dans le désert pour assister à un coucher de soleil derrière les montagnes (ce qui n’est pas un coucher de soleil a proprement parler car les couleurs chaudes qui le caractérisent ne sont pas présentes, mais l’atmosphère de tranquillité et le fait d’être en plein milieu du désert apporte une touche originale à l’expérience).

La soirée a ensuite débuté par un feu de camp qui était le bienvenue car ce n’est pas un mythe, il fait extrêmement froid la nuit. Puis le traditionnel passage à table avec un délicieux repas fait de mezzé mais aussi de barbecue bédouin qui consistait à faire cuire de l’agneau et du poulet ainsi que des légumes dans une espèce de grosse cocotte-minute posée sur des braises puis enfouie sous le sable pendant près de 6 heures.

Un chanteur bédouin nous a ensuite rejoints avant que le chef du camp ne se rapproche lui aussi. L’expérience fut assez étrange car il semblait à la fois très amical et par autres moments très agressif. Ne connaissant pas du tout la langue arabe, je ne sais pas si c’est une chose normale ou pas.

Même si la journée fut longue et fatigante, s’endormir dans le désert protégé par une tente est un challenge qu’il est difficile d’accomplir : vent, froideur et des lits inconfortables ne constituent pas le meilleur cocktail pour passer une nuit calme et reposante.

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16 mars

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Pour faire court, notre nuit ne s’est pas très bien passée. Une des choses qu’il faut savoir sur la Jordanie en mars, c’est qu’il ne fait pas chaud, mais alors pas du tout et surtout dans le désert… M’endormir ne m’a pas pris trop de temps mais je me suis réveillé à un moment et je n’ai pu retomber dans les bras de Morphée qu’après avoir enfoui ma tête dans mon sac de couchage. Et même à ce moment-là, la nuit fut assez agitée.

Mais à priori pas aussi agitée que celle de Marga qui, pace qu’elle voulait admirer le lever du soleil, est littéralement tombée du lit : emmitouflée dans son sac de couchage, elle a dû rouler un peu trop près du bord… Je regrette d’avoir manqué ça!

Notre petit déjeuner fut frugal mais excellent, les bédouins s’avérant être d’excellents cuisiniers. Et pendant que les quelques personnes qui avaient prévu de faire un tour de chameau étaient partis, nous avons décidé de faire une ballade à pied autour de notre camp. Et quelle ne fut pas

Les traces d'une civilisation passée...

notre surprise de voir des inscriptions d’un autre temps a jamais gravées dans le sable, avec photo à l’appui.

Notre voyage de retour en 4×4 s’est bien passé et notre destination, Aqaba, est une ville portuaire se situant au sud-ouest de la Jordanie et donnant sur la mer rouge. Aqaba est à environ 40km de l’Arabie Saoudite et de l’autre cote de l’estuaire se trouve l’Egypte et Israël. La ville est une zone hors taxe, ce qui attire apparemment beaucoup de jordaniens les weekends (en Jordanie le vendredi et le samedi). Aqaba est relativement petite et nous sommes passés devant un fort de croisés qui semblait être le seul monument d’importance de la ville.

Nous avions décidé avec le groupe de faire une sortie en mer après avoir déposé nos bagages à l’hôtel et pris une rapide douche. Les conditions semblaient plutôt bonnes car il faisait bon et il n’y avait pas trop de vent. Alors que nous étions en marche pour l’océan, l’équipage a sorti les cannes à pêche et commené à faire chauffer le barbecue. La chance n’étant pas de notre coté, le plan B a été appliqué et poulet ainsi que saucisses halal étaient de la partie avec les usuels riz et houmous. Avant de déguster ce repas sur le bateau, nous avons pataugé pour admirer la faune locale dans une mer il faut l’avouer assez claire. L’eau étant assez fraiche et le courant devenant de plus en plus important, j’ai décidé de remonter sur notre esquif pour me réchauffer et entamer le buffet.

Avec les températures plutôt fraiches et le vent qui soufflait de plus en plus fort, je ne me voyais mal replonger après mon déjeuner et seuls les plus courageux sont retournés dans l’eau pour admirer une faune et une flore apparemment plus variées qu’au précédent arrêt. D’ailleurs nos snorklers amateurs ont dû couper court à leur exploration car la mer est devenue un peu trop agitée.

Sur le chemin du retour, les canes à pêche étaient de nouveau de sortie, et après le fiasco de l’aller nous pensions que c’était juste pour amuser les touristes jusqu’au moment où ça a mordu et ça a bien mordu car après s’être débattu avec la ligne, un des membres de l’équipage a sorti de l’eau un bon gros barracuda!

De retour à terre, nous avons eu quartier libre jusqu’au lendemain. Après une autre douche et un petit café nous optons pour Captain’s un restaurant spécialisé dans les fruits de mer et notre tablée était satisfaite de ses choix, qui étaient composée à 90% de poisson. La soirée s’est fini avec une boule de glace puis une spécialité locale, le sahlab, sorte de crème anglaise chaude avec de la cardamome, de la cannelle et des fruits secs ainsi que de la noix de coco séchée. Délicieux, mais lourd.

Notre journée s’est donc encore une fois achevée le ventre plein,.

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17 mars

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Avant dernier jour de notre voyage (plutôt notre dernier jour de visite puisque le 18 ne sera juste qu’une histoire de transit jusqu’à Londres). La moitié de notre journée a été passée à couvrir les 400 kilomètres qui séparent Aqaba d’Amman.

Arrivés dans la capitale nous avons fait deux escales dans le centre. Le premier monument visité fut un amphithéâtre romain, le plus grand que l’on ait vu durant notre circuit, mais un peu moins bien que celui de Jerash, car il n’a pas été taillé à même la pierre ce qui le rend moins original. Il abrite tout de même plus de 6000 places à son maximum ce qui en fait un édifice imposant et notre guide nous assure que l’acoustique est parfaite pour tous les occupants du théâtre. Avec chaque monument vient un musée, en plus ou moins en bonne condition. Celui-ci était de taille raisonnable et abritait des objets ayant appartenu à des bédouins: bijoux, tuniques et armes, etc… Comme tous les musées que l’on a pu visiter en Jordanie, il n’y a pas vraiment de fil directeur dans l’exposition et c’est plus un entrepôt d’artefacts sans progression ni même thème directeur.

Vue depuis la Citadelle

La deuxième escale s’est effectuée à la Citadelle d’Amman et se trouvait en hauteur par rapport au reste de la ville. D’ailleurs le site surplombe une grande partie de la capitale et les habitations s’étendent à perte de vue. Comme dans la plupart des sites que nous avons visité, la Citadelle porte les marques des civilisations grecques, romaines, byzantines et musulmanes. Temple grec, statue romaine, église byzantine et mosquée ainsi que palais musulman s’entrechoquent dans cet espace restreint. Ce qui me fascine c’est que chaque civilisation suivante est décidée à conserver les traces des précédentes, surtout que principalement les religions n’étaient pas forcement concordantes.

Après la Citadelle, nous retournons à notre hôtel et déposons nos bagages avant de repartir pour le centre-ville et effectuer des achats de dernière minute. J’avoue que j’ai failli ne pas prendre la peine de revenir car le temps était exécrable, pas plus de 8°C dehors et honnêtement, je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse aussi froid.

5 d’entre nous avons pris un taxi pour le centre-ville, avec pour destination la mosquée la plus ancienne de la ville, Al-Hussein. De là nous  avons déambulé en terre 0% de touristes dans les méandres des rues et des échoppes à la recherche d’épices, bijoux et autres sucreries. Cette petite balade valait franchement le coup car nous avons pu apprécier la vie quotidienne jordanienne en nous fondant à la masse et en embrassant l’expérience de la cohue qu’est une ville du moyen orient. A vrai dire, j’étais un peu appréhensif au début car il faut l’avouer Amman n’est pas une belle ville : bétonnée, grise et sale mais elle semble définitivement avoir une âme et la population, même si elle semble surprise de voir des européens, fut aimable et serviable.

Nos pérégrinations de la journée se sont terminées dans un café plutôt branché, où nous avons siroté café et Sahlab. Une dizaine d’entre nous nous sommes retrouvé dans un restaurant pris au hasard qui se trouvait dans le quartier : Sufra. Comme quoi le hasard fait bien les choses, la nourriture fut copieuse et exquise, bizarrement assez différente de ce que l’on a pu gouter auparavant avec de nombreux mets, équivalents de ragouts ou bien de tagines au Maroc, préparés dans des pots en argiles ainsi que des mezzé beaucoup plus variés que dans les différents hôtels ou restaurants que nous avons visités. Les desserts étaient quant à eux très bons, définitivement une adresse à conserver pour ceux qui désirent passer un bon moment (et pour couronner le tout, même la déco était sympa!).

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18 mars

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Retour au bercail, de rien d’excitant pour arriver à l’aéroport si ce n’est notre folle expédition pour passer la douane… premièrement les hommes et les femmes ne passent pas au détecteur au même moment et de plus, l’organisation pour mettre les gens en file indienne est inexistante.

Après 30 minutes pour faire 10 mètres, on se retrouve à trois du groupe en retard sur les autres. Pas de soucis, y’a juste à passer le contrôle de passeport pour rejoindre nos petits camarades.

Tut, tut, que nenni, gros stress de la part du contrôleur douanier qui ne parle pas bien l’anglais et qui nous demande la liste complète de notre groupe sinon pas moyen de passer. Alors voyant défiler les minutes, le mec pas du tout coopératif, moi qui commence à m’énerver, le miracle se produisit lorsque ce c*nn*rd a finalement trouve la liste derrière son petit pupitre. Ah bah ouais, c’était toi qui l’avait !

1 heure après avoir pénétré dans l’aéroport, on arrive enfin au terminal d’embarquement pour notre vol en direction de Londres, que d’aventures !

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Pour ceux que ça intéresse, nos photos se trouvent ici.

4 réflexions sur “ Jordanie (10 au 18 mars 2012), deuxième partie ”

  1. Akodostef sur

    Chouettes photos :) (étonnante, celle avec ce message gravé dans le sable ! 8’D Je crains que celui à qui il est destiné ne le voie jamais si on ne l’y attire pas, cela dit)

    Notre propre voyage en Jordanie reste pour moi comme l’un de nos plus beaux voyages, rien que pour Petra et le Wadi Rum. On était restés un jour de plus à Petra et on a pas regretté, parce qu’il y a effectivement un terrain de jeu (comprendre : de rando) fantastique, et on avait zappé Aqaba.
    Vous êtes plus tolérants que nous pour Amman : nous, on a trouvé que c’était une ville atroce, anti-piétons à mort (avec ses trottoirs à 50cm de hauteur par rapport à la chaussée, ses taxis qui te klaxonnent tous les 3 mètres pour t’inviter à monter,…).

  2. Jika sur

    Rien que pour la photo, je plussoie l’article :D

  3. Stoeffler
    Stoeffler sur

    Purée c’est relou, j’ai posté deux commentaires coup sur sur coup et ca passe as!

  4. Stoeffler
    Stoeffler sur

    Tiens le precedent est passé… bon je reessaie!

    Hé hé, l’individu concerné n’est pas obligé de passer, c’est autant pour lui que pour nous :)

    Clairement, Petra et Wadi Rum sont les meilleurs chosesa voir de la Jordanie, a ne pas louper si on se rend dans le pays.

    Pour Amman, je trouve qu’on a eu de la chance a ce niveau-la, meme si c’etait anime, on ne s’est pas fait interpeler et on etait plus spectateur du brouhaha qu’autre
    chose. Mais d’un autre cote, j’ai clairement du mal avec la culture: je trouve l’atitude des gens aggressive et toujours dans le sens de t’entuber (jamais de prix/tu dois
    tout le temps marchander), c’est vraiment pas une vie qui me correspondrait!

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