L’Apollonide – souvenirs de la maison close (Bertrand Bonello, 2011)

On était partis pour voir Drive, ce dimanche, mais le succès du film nous a privé de séance et nous nous sommes donc rabattus vers un autre film que Vorti aurait aimé voir, L’Apollonide, de Bertrand Bonello. Pas tout à fait la même ambiance, et pas trop mon genre de films, mais j’imaginais pouvoir être agréablement surpris malgré tout.

Le film raconte les derniers mois d’une maison close, au passage du XIXe siècle au XXe siècle, dans laquelle une dizaine de jeunes femmes « font commerce » -comme on dit à l’époque- avec des hommes fortunés qui les paient pour leur compagnie… et leurs faveurs.

Les costumes sont assez beaux, les décors de même, évoquant l’époque avec brio, et les comédiennes sont toutes plutôt justes (notez que j’ai évité le mauvais jeu de mots). La réalisation léchée est par contre assez anodine, globalement, malgré un montage original par moments et quelques audaces formelles (un split-screen, par exemple).

Le sous-titre du film –Souvenirs de la maison close– n’est pas trompeur, et il s’agit effectivement plutôt de séries d’anecdotes, de souvenirs épars (d’ailleurs parfois distribués en désordre du point de vue chronologique), que d’une véritable histoire. C’est ce qui peut faire le charme du film, mais qui m’a personnellement empêché d’être vraiment pris : les personnalités des filles ne sont évoquées que superficiellement, leur histoire personnelle laissée dans l’ombre,… ce mystère est probablement censé contribuer à l’atmosphère de secret de la maison, mais il tient surtout le spectateur à la surface des choses, et à distance des protagonistes.

Il y a bien pourtant deux scènes qui fonctionnent très bien : la reconstitution morcelée d’une terrible agression sur l’une des prostituées qui provoque un malaise douloureux, et une veillée funèbre émouvante sur les notes inattendues de Nights in white satin de Moody Blues. Mais comme par ailleurs, les filles sont essentiellement indolentes et s’ennuient, c’est cette impression qui a également dominé chez moi, la plupart du temps, en dépit des qualités esthétiques du film et de sa relative originalité.

2 réflexions sur “ L’Apollonide – souvenirs de la maison close (Bertrand Bonello, 2011) ”

  1. PHILIPPE MERLE sur

    J’ai enfin trouvé une critique qui ne dit pas seulement du bien de ce film.
    Je me suis profondément ennuyé. Si le jeux des comédiennes est assez juste en effet, il ne reste qu’une imression de mauvais gout absolu, notamment les larmes de sperme un summum. Pour le reste, spli-screen compris rien de tres original, une mollesse indéfendable, du parti pris raccoleur au coin de chaque fondu enchainé. Je pèse mes mots moi aussi .C’est tout. Ce film m’a seulement mis en colère, contre la critique complaisante et son auteur.

  2. Akodostef sur

    Oui, les larmes de sperme c’est vraiment une drôle d’idée, qui ne fonctionne à aucun niveau, ni intellectuel, ni esthétique… en termes de mauvais goût le reste du film me semble quand même rester assez honorable, pour un film qui raconte la vie d’une maison de passe on reste quand même dans un registre assez sage à mon sens.

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