Chemin de l’Inca (ou Inca Trail) – 17 au 20 octobre 2012
C’est en rangeant mes petits papiers que je suis tombé sur mes notes de voyage que j’avais griffonnées lors de notre séjour au Pérou, en Octobre 2012.
Je vous fais la fleur de ne pas transcrire les 20 pages manuscrites qui décrivent en détail notre périple pendant les deux semaines passées en vacances là-bas – j’instigue donc des billets beaucoup plus courts qui se concentreront sur des endroits précis ou bien simplement des faits marquants du voyage. Cette idée m’ait venue en prenant des notes en cette année 2015 lors de notre séjour au Sri Lanka, et je me disais que ça rendrait les choses plus digestes !
Le Pérou, c’est le top ! Et parmi les nombreux souvenirs on ne peut pas passer à côté du Chemin de l’Inca, une randonnée de 42 km étalée sur 4 jours et qui se termine sur le site de Machu Pikachu Picchu.
En préambule de la randonnée, comme le chemin se trouve en altitude (>2500m), on a passé deux / trois jours à s’acclimater à l’altitude de Cusco, l’ancienne capitale Inca. Voici donc le récit de nos 4 jours inoubliables.
Jour 1 – 17 Octobre 2012
Le Chemin Inca commence au km 82 et après avoir montré notre passeport, on commence enfin la randonnée tant attendue. L’organisme de voyage que nous avons choisi (GAP Adventure) effectue cette expédition depuis des décennies et au niveau de l’organisation ça reste le top, même si cela reste du camping (mes compagnons de route m’auront souvent entendu souffler « I fucking hate camping » tout au long du voyage et plus précisément lors du coucher et du lever…). Ce qui signifie qu’on a pu louer sac de couchage, matelas gonflables (de faible épaisseur) et bâton de randonnée pour les gens faibles.
Le groupe se compose alors de 15 randonneurs, 3 guides, 29 porteurs (et ouais mec ! Oo) et 2 cuistots ! C’est vraiment le luxe. Les porteurs tous les jours s’assureront que notre tente soit dressée lorsqu’on arrive au campement, mais aussi de préparer notre déjeuner ce qui veut dire qu’ils doivent tracer pour arriver bien avant nous au campement. Fort « heureusement » notre organisme de voyage limite la masse des paquetages par porteurs et ils ne sont pas autorisés à porter plus de 20 kilos (ce qui est déjà énorme !). Et chapeau bas à eux qui ont été à la hauteur tout le long de la randonnée et étaient toujours arrivés avant nous malgré un groupe de marcheurs plutôt rapide et une quantité de matérail non negligeable à transporter (par contre on a vu un porteur se casser la figure lors d’une des journées, parce qu’ils sont vraiment à la limite de taper une course pendant leur trajet, et ca fait vraiment mal au coeur de les voir devoir se démener à ce point).
Pour en revenir à notre randonnée, quelques spécificités : elle fait 42 km et le dénivelé commence à 2700 mètres au départ pour se terminer à 2400 mètres sur Machu Picchu. Ah oui, au milieu, il y a une petite cote qui nous fait passer à 4200 mètres Oo
La première journée était somme toute tranquille sans énormes défis physiques. En fait c’est surtout pour que nos guides nous observent afin de jauger nos aptitudes et savoir à quelle heure on doit se lever pour finir avant le coucher du soleil… Verdict donc, on ne doit se lever qu’à 5.45 le lendemain, c’est la fête! Mais bon au lit à 19.30 vu qu’il fait noir et que pas d’électricité.
Stats : Etape de 10 km
Départ : 2800m
Arrivée: 3000m
Jour 2 – 18 Octobre 2012
La deuxième journée est la plus difficile du Chemin de l’Inca car c’est durant laquelle on gravit le plus haut point de la randonnée. Nous grimpons donc près de 1200 mètres de dénivelé avec en bonus l’oxygène qui se raréfie, ce qui peut provoquer des nausées, le souffle court et autres cochoncetés qui ne sont pas les bienvenues lorsqu’on doit se taper 1200 mètres essentiellement verticalement et que le chemin est constitué seulement de marches… un calvaire pour nos jambes mais aussi pour la volonté qui en prend un sacré coup.
D’après notre vitesse d’hier, nos guides ont prévus l’arrivée au somment (4215 m) à 12.45 pour atteindre notre camp, après une descente, vers 14.00.
Cher lecteur, tu seras ravi d’apprendre que ton fidèle serviteur a atteint le sommet en premier (même si ce n’était pas une course) à 10.20 précisément ! Notre groupe fut d’ailleurs très homogène au niveau du temps car la dernière personne est arrivée au sommet sur les coups de 11.00 – chapeau à la nana qui a été victime d’une intoxication alimentaire telle qu’elle avait eu besoin d’un piqure d’antibiotique la veille du première jour de marche !
Personnellement, j’ai trouvé l’ascension très difficile non seulement à cause de l’altitude mais aussi de la raideur des escaliers et par deux fois je me suis dit que j’allais arrêter et je me demandais comment je faisais pour faire avancer mes jambes. L’astuce c’est de ne pas se concentrer sur le nombre de marches et d’avoir l’esprit ailleurs, idéalement de la musique qui peut aussi donner du rythme pour la montée.
Après quelques clichés pour prouver qu’on était bien là :-), nous descendons 600 mètres de dénivelé en 1.30 pour arriver au campement à 12.30, ce qui est apparemment un record (enfin voilà quoi…).
On passe le reste de la journée à se reposer et faire une petite sieste maisaussi se réhydrater (perso, je ne pense pas que je l’ai bien fait pendant la randonnée aujourd’hui car j’avais d’affreux maux de tête).
Après un repas frugal, mais chaud et délicieux, on se couche donc comme la veille à 19.30. Demain lever vers 5.45 pour l’étape la plus longue, en distance.
Stats : Etape de 12 km
Depart : 3000m
Arrivée : 3600m
Jour 3 – 19 Octobre 2012
La troisième journée débute plutôt mal pour votre serviteur puisque suite à l’ascension de la veille je me suis chopé la crève (voilà ce que ça fait de ne pas faire attention à se couvrir lorsque tu grimpes comme un fou ! Ou alors comme il a fait méga froid durant la nuit, ça vient peut-être de la (dormir en gants, bonnet et polaire dans un sac de couchage, ça calme!!)) et le lever à 5.30 m’a fait sentir comme un gros étron. Pour couronner le tout, on débute la journée par une ascension jusqu’à 3900 m… oué c’était la fête de Stevie.
Il nous a fallu 1h30 pour atteindre le sommet, certainement dû aux efforts fournis la veille il était clair que nos corps étaient vraisemblablement fatigués. Cependant une fois le col franchi, on trouve enfin les paysages d’une rando classique avec de beaux points de vue et un chemin praticable sans trop de gros dénivelé. De plus, je pense que c’était la journée préférée des membres de notre groupe car elle fut ponctuée de sites archéologiques et de paysages fantastiquement verts et chatoyants.
La première journée nous proposait un climat aride avec une végétation de lieux secs. La deuxième est un trou noir et ce qui reste grave dans mon esprit c’est une succession de marches :-) ; cependant on m’a confirmé par la suite que la végétation était similaire à notre première étape. Cette troisième journée fait place à une végétation tropicale, humide avec un sentier qui serpente dans la jungle luxuriante. Notre déjeuner fut ponctué d’une surprise car l’un des couples du groupe était en lune de miel et notre cuistot a fait un gâteau pour eux (sans four, juste pour rajouter du challenge) sur lequel on avait droit un glaçage spécial pour nos tourtereaux.
La journée se passe tranquillement et personnellement, c’est la journée la plus plaisante de la randonnée.
Stats : Etape de 16 km
Depart : 3600m
Arrivée: ~2800m
Jour 4 – 20 Octobre 2012
Voici arrivée la journée tant attendu de notre randonnée, et de notre voyage pour être honnête: aujourd’hui nous verrons une des sept merveilles du monde moderne (enfin ca dépend de la liste consultée), la ville perdue de Machu Picchu.
Le lever s’effectue tôt, 3.30. Très tôt certains diront. Trop tôt pour d’autres. Ce qui est sur ce que c’était tôt. Et on se lève à cette heure-là pour pouvoir faire la queue (et oui, c’est pas comme si on était les seuls pèlerins à vouloir visiter les lieux, et même s’il y a une restriction sur le nombre de personnes à pouvoir effectuer le chemin par jour, il y a tout de même une flopée de touristes) et rentrer dans le site de Machu Picchu qui n’ouvre ses portes qu’à 5h30 afin de se taper les 6 derniers kilomètres pour espérer voir le lever du soleil par «Les Portes du soleil » et qui est censé éclairer la ville perdue depuis l’autre coté de la vallée, vers 6.45. Enfin ça, c’est en théorie parce qu’il faut qu’il n’y ait pas de nuages ni de brouillard et en altitude c’est la grosse loterie. De surcroit, nos guides ne sont pas optimistes et il faut le dire ils font le chemin une fois par semaine depuis quelques années donc ils s’y connaissent un peu…
Tant pis, dès l’ouverture des portes, on fonce comme des chacals car c’est un peu la cohue avec tous les autres touristes qui veulent eux aussi arriver aux portes du soleil pour l’heure fatidique. Le sentier est embrumé et plutôt traitre car glissant et qu’on ne voit pas grand-chose, ce qui n’est pas de très bonne augure pour la suite. Bref on arrive à bon port vers 6.30, quinze minutes avant l’heure pour y découvrir la vallée totalement embrumée… bouh !
C’est la faute à pas de chance ! On reste tout de même là où on est pour espérer voir se dissiper la brume, en vain…
On termine alors le chemin qui nous sépare de Machu Picchu et sur les deux derniers kilomètres, la brume se lève enfin et révèle la cite perdue ce qui nous permet d’apprécier un point de vue majestueux depuis les hauteurs ; cette expérience est assez féerique et mystique puisque la cité apparait et disparait dans le brouillard ce qui rend les ruines d’autant plus mystérieuses et conclut notre randonnée de bien belle façon.
Machu Picchu:
L’arrivée de la randonnée se fait par une autre entrée que celle des autres touristes qui se rendent sur le site en bus et on débute une visite guidée de deux trois heures dans les ruines de la ville. Je ne vais pas prétendre pouvoir faire un cour d’histoire, mais je vais simplement évoquer quelques points que j’ai trouvé intéressants:
- Machu Picchu n’a jamais été découverte par les conquistadores et donc jamais été pillée
- Le site fut découvert en 1911 par un historien américain.
- Plusieurs théories ont été émises quant à la raison de son abandon mais aucune n’a été vérifiée.
- Les bâtiments ont été construits selon les mouvements du soleil pour qu’aux solstices, les temples soient toujours éclairés d’une certaine manière.
Il y a eu certainement pleins d’autres points intéressants et instructifs. mais honnêtement après quatre jours de marche, plus les quelques heures de marche effectuée depuis notre lever ce matin, on arrive à saturation et on n’a envie que d’une chose, c’est de se perdre et flâner dans les quartiers de Machu Picchu. Honnêtement en une heure et demie de marche on fait le tour de la ville sans souci, mais il est rare d’avoir un moment tranquille tant il y a de touristes. Et cela devient oppressant car il y a de plus en plus de personnes au fur et à mesure que la journée se passe tant et si bien qu’à midi plus personne ne veut rester sur le site. On quitte les lieux avec la sensation bizarre d’avoir presque préféré faire la rando plutôt que de visiter Machu Picchu. Idéalement (et rétrospectivement) une demie journée supplémentaire après une bonne nuit de repos aurait été parfait.
Le passage dans Machu Picchu Town est anecdotique et honnêtement un piège à touriste. On regagne Cusco par le train, et le voyage propose des points de vus plaisants avec un charme rétro.
Il reste que le chemin de l’Inca est une expérience unique qui propose une marche difficile mais qui promet une récompense inoubliable lorsqu’à la fin du périple il est possible d’apprécier le point de vue de Machu Picchu depuis les hauteurs.
Pour plus de clichés, il faut voir ici!