Inception (Christopher Nolan, 2010)

Une des nombreuses affiches du film

On ne présente plus Christopher Nolan… si? Ah, bon… Bien, ses principaux long-métrages, s’ils n’ont pas forcement une histoire en béton, révèlent une même maîtrise de la mise en scène, une certaine complexité et souvent, l’originalité : Memento et sa narration à l’envers ; Insomnia et son atmosphère angoissante, la franchise BatmanTM, qui en avait pris un coup récemment, et qui retrouve son coté gothique et sombre ; le Prestige, bon pas son meilleur film, mais toujours original ; et enfin Inception, son dernier opus en date. Je n’ai pas mentionné son premier film, Following, que je n’ai pas vu et dont je n’ai pu lire que de bonnes critiques ; il faudra certainement que je le mate un de ces jours !

Revenons-en à nos moutons donc : Inception, son dernier film en date. Le pitch avait l’air alléchant et une atmosphère de secret d’état embrumait la sortie du film en Angleterre, ce qui ne faisait que renforcer mon envie d’aller le voir ! Je me suis refreiné le plus possible de lire quoi que ce soit à son sujet, histoire de ne pas être déçu ou qu’un(e) article/critique ne vienne gâcher mon plaisir Show ▼

Dom Cobb (Leonardo Di Caprio) n’est pas un travailleur comme les autres : recherché par la police ainsi que de nombreuses organisations, il a été contraint à l’exil hors de son pays. Non pas parce que c’est un tueur, ni même un hacker ; avec son associé Arthur, son job consiste à « voler » des informations à ses victimes au travers de leurs rêves. Malheureusement leur dernier contrat en date tourne au vinaigre et en échappant à leur tentative, leur victime fort mécontente, un puissant homme d’affaires japonais prénommé Saito (Ken Watanabe, déjà vu notamment dans The Last Samourai ou Iwo Jima Show ▼

, propose à Dom un deal qu’il ne peut refuser : il lui promet de régler ses problèmes avec la justice et de lui permettre ainsi de retrouver ses enfants (qu’il a du abandonner aux Etats-Unis lors de sa fuite), mais à la seule condition qu’il accepte un dernier contrat : pratiquer linception sur Robert Fischer (Cillian Murphy, déjà présent dans les deux Batman de Nolan), fils d’un grand entrepreneur rival. L’inception est un concept assez simple et qui consiste à se rendre dans les rêves d’un individu pour y implanter une idée dont la cible, au réveil, pensera qu’elle est –logiquement- la sienne.

Voilà en résumé le concept du film et on peut comprendre que suivre l’histoire puisse devenir rapidement compliqué puisque plusieurs niveaux de récit vont s’enchevêtrer pendant le film. (Attention ce qui suit révèle des parties importantes de l’intrigue) Show ▼

Ce que j’ai pensé du film est simple : j’ai trouvé ça complexe, bien interprété et beau, très beau. Je me vois encore au cinéma me pencher en avant sur mon siège pour bien absorber les informations du film et aussi pour ne pas me faire surprendre par Saito qui parle dans sa barbe et qui m’a fait rater des informations clés pendant la séance ! Vous l’aurez compris, si votre idée d’Inception c’est un film d’action où il ne faut pas utiliser sa cervelle, passez votre chemin Show ▼

Par contre si vous aimez suivre des histoires complexes, être attentif pendant le film pour observer de petits détails QUI FERONT LA DIFFERENCE Show ▼

, observer Paris qui se plie en deux, vous perdre dans de magnifiques décors, alors plongez dans Inception, vous ne le regretterez pas ! Show ▼

Cet article a été écrit par Stoeffler Show ▼

10 réflexions sur “ Inception (Christopher Nolan, 2010) ”

  1. Akodostef sur

    Excellent article ! Des idées brillantes ! ^_^

  2. Akodostef sur

    Un truc quand même qui m’a chiffonné avec cette affiche (par ailleurs plutôt réussie -la française est plus sobre mais sympa aussi), c’est la phrase de promo « par le réalisateur de The Dark Knight »…
    D’une, Dark Knight, c’était naze (la preuve si vous ne vous en souvenez plus : http://memesprit.fr/?p=266). Tant qu’à citer un film du réalisateur, ils auraient pu rappeler Mémento, plus proche dans l’esprit d’Inception… mais non, ils ont plutôt misé sur le gros carton qui a rapporté plein de thunes.
    De deux, Christopher Nolan n’a donc pas droit à avoir son nom sur l’affiche ? C’est quand même assez scandaleux. Qu’on se fiche du nom du réal aux Stasunis où le producteur est souvent considéré comme ayant plus d’impact sur le film que lui, je trouve ça naze, mais c’est leur problème. Qu’on nous exporte cette logique débile ici, ça m’ENERVE.
    Et finalement on retrouve bien cette logique méprisante : on ne cite pas le nom de Nolan, et on ne cite pas son meilleur film mais son plus récent et qui a rapporté le plus de pépètes ; on prend donc le spectateur pour un idiot inculte.

  3. Dranac sur

    Quand Stéphane fâché, señor, lui toujours faire ainsi.

    T’a pas aimé Dark Night, c’est ton avis/problème, mais il me semble qu’on ne dit pas « ce film est une bouse », mais « je pense que ce film est une bouse » ;)
    Et Mémento, c’était sympa, un bon téléfilm, j’ai beaucoup apprécié, voir trouvé ça révolutionnaire la première fois que je l’ai vu, puis je l’ai re-regardé dernièrement (bon yavait plus d’effet de surprise c’est sur), mais tout ce que j’ai retenu, c’est que c’était pas tellement bien joué.
    (Nah!)

    Et d’un point de vu strictement commercial (et c’est bien le but d’une publicité) entre mettre en avant un film moyennement connu, et un blokbuster plébiscité, le calcul est vite fait.

  4. Akodostef sur

    Oo D’un point de vue marketing, offrir une nuit avec une fille à tous les mecs qui s’inscriraient à un site de rencontres serait sans doute très efficace, ça ne veut pas dire qu’il faut cautionner ! Personnellement, je peux être très sensible à un effet de marketing bien pensé, mais quand le concept marketing consiste à niveler vers le bas en me prenant pour un âne parce que c’est plus efficace, ben je n’applaudis pas, franchement.

    Tu trouves ça normal qu’on ne cite pas le nom du réalisateur sur l’affiche, toi ? Oo

  5. Dranac sur

    Non, je ne trouves pas ça normal qu’on ne cite pas le nom du réalisateur sur l’affiche, je suis d’accord avec toi sur ce morceau de ton premier commentaire.

    Pour le reste, je sais pas quoi te dire, je vois pas où tu veux en venir. C’est une extension de la loi de l’offre et la demande. Je déteste la télé réalité, mais c’est ce qui se vend, alors yen a partout.
    Le but du jeu c’est d’atteindre la majorité de la population. Si le prix à payer c’est de frustrer certains idéalistes, qu’à cela ne tienne, ils iront voir le film malgré tous en plus ;)

    Je n’applaudis pas, mais je conçois que c’est ce qu’il faut faire pour vendre.

  6. Akodostef sur

    Ok, on est d’accord sur l’analyse du procédé du côté du mec qui veut te vendre son truc, c’est le plus efficace.
    Mais là, de là où nous on écrit, du côté du consommateur, tu trouves pas que c’est quand même nous prendre pour des buses ?
    Je veux dire : ce serait son deuxième film, je comprendrais à la rigueur qu’on me le situe comme « X, le mec qui a réalisé ça ». Mais là, non seulement on ne me dit jamais qu’il s’appelle X, mais en plus ça commence à être un réalisateur un peu connu Christopher Nolan, non ?
    Considérer que ça ne sert à rien de te dire son nom et de juste te citer le plus gros succès qu’il ait réalisé, je trouve que c’est de l’insulte pour le réal (personnellement, je me sentirais vraiment humilié si on me faisait un coup pareil), et pour la culture du spectateur (dont les mecs jugent visiblement qu’il n’en a aucune).

    Après, on peut s’en foutre aussi, hein ! ;p
    Je remarque, juste.

  7. Gattaca
    Gattaca sur

    Ca fait vraiment plaisir de voir un film aussi abouti et d’aussi bonne facture ! (ça me rappelle Gattaca tiens, pour le côté de l’univers réfléchi jusque dans les moindres détails et le mélange des genres !)

    C’est THE bonne surprise de l’été, car je n’en avais pas entendu parler dans les médias avant la vague de bouche-à-oreille qui s’est abattue sur nous à notre retour de vacances !

    Inception, c’est…
    Un très bon mélange des genres : thriller, action, SF, espionnage (à la James Bond avec des décors des quatre coins du monde : Tokyo, Alger, Paris, Calgary…), réflexion, et un peu de sentimentalisme quand même !
    Une superbe esthétique et d’excellents effets spéciaux, notamment quand ils flottent en apesanteur (même si le film se targue d’avoir recours à 5X moins d’effets spéciaux que la norme du genre !).
    Un art de l’enchevêtrement subtilement maîtrisé… ou de l’embrouille savamment contrôlée… entre vrai-faux, passé et présent, rêve et réalité, mise en abyme et manipulation permanente… juste ce qu’il faut pour que le spectateur suive l’intrigue, mais assez pour distiller le doute en lui !

    Bref, Nolan a su recréer un véritable univers cohérent et riche d’interprétations… le genre de films que l’on revoit avec plaisir plusieurs fois, juste histoire de revérifier certains détails qui nous avaient échappés la fois d’avant… Et justement, par rapport aux débats post-séance (ai-je bien tout suivi dans les niveaux de rêve ? pourquoi et comment ceci ou cela ? Et la question qui nous taraude tous sur la fin du film, à savoir « est-il en train de rêver ou est-ce la réalité ? »), quelques recherches sur internet ont éclairé mes lanternes sur les subtilités du film…

    En gros, 2 thèses principales émergent concernant la fin :
    – 1ère hypothèse : Cobb est bien dans la réalité, preuve en est que les acteurs qui jouent les enfants ne sont pas les mêmes (c’est la sœur de l’actrice initiale qui joue dans la scène de fin), qu’ils ont des gestes différents et qu’ils portent des vêtements qui ne sont pas tout à fait les mêmes (en réalité, Nolan a pris soin de faire varier les vêtements de façon subtile tout au long du film)… En +, Cobb parvient enfin à voir leur visage ! Le fait qu’on ne sache pas si la toupie finit par tomber ou pas, n’a au final que peu d’importance, puisque ce n’est pas censé être son totem mais celui de Mall (à aucun moment du film il ne dit que c’est le sien, sachant qu’un totem est censé être propre à chacun…). Son véritable totem serait son alliance, qui apparaît uniquement sur les scènes de rêve et non de réalité… et à la fin du film, il ne porterait apparemment pas l’alliance…
    – 2ème hypothèse : La toupie n’a pas l’air de vouloir tomber, induisant que Cobb est bien dans un rêve… et c’est peut-être bien Mall qui, comme elle l’affirmait, est dans la réalité. La musique de fin n’est autre que la chanson d’Edith Piaf « Non, rien de rien » qui est passée à l’extrême ralenti… donc un signal pour avertir qu’il s’agit d’un rêve qui va bientôt s’arrêter ?! Le fait que ça soit un rêve n’est pas incompatible avec le fait de voir le visage de ses enfants plus âgés, vu qu’il est allé encore plus loin dans son subconscient. Il y aurait donc selon cette théorie un 5ème niveau de rêve, et Cobb serait en fait lui-même victime d’une inception, pour oublier Mall et aller de l’avant. Cette inception aurait pu être commandité par son père (ou beau-père), celui même qui lui recommande Ariane comme architecte et qui vient bizarrement le chercher à son arrivée de l’aéroport.

    Bon, pour quelle thèse vous penchez ? Moi, je dirais là 1ère…

    En bonus :
    – Inception pourrait être un néologisme inventé pour le film, contraction de « in » et « conception »… mais non : en anglais ça veut dire « origine »
    – Aria(d)ne… comme le fil d’Ariane qui guide dans le labyrinthe
    – Cobb est également le nom du héros de son premier film, The follower

    Pour ceux qui veulent en savoir plus : synopsis, fin, FAQ, buzz etc :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Inception
    http://www.allocine.fr/communaute/forum/message_gen_nofil=629682&cfilm=143692&refpersonne=&carticle=&refserie=&refmedia=.html
    http://www.lepoint.fr/culture/inception-le-reve-tourne-au-casse-tete-11-08-2010-1224232_3.php

  8. Jib
    Jib sur

    Vu hier avec Mimiche.
    Je viens donc de lire l’article de Stoeffler.

    Je réagis juste à un ou deux trucs.

    Je ne vois pas en quoi le fait que Saito, obtenant la grace de Cobb d’un simple coup de fil, soit une énormité quand on sait qu’il est capable d’acheter une compagnie aérienne…

    Pour le totem de Cobb ( au passage, j’ai trouvé ça malin comme idée ) il dit bien que le totem ne doit jamais être divulgué à qui que ce soit pouvant être dans une inception. Mais à aucun moment il dit qu’un totem ayant appartenu à quelqu’un ne puisse pas devenir plus tard son propre totem. Sa femme n’étant plus, il peut très bien prendre son totem pour le faire sien. D’autant plus qu’au début du film, Saito « vieux » dit en voyant la toupie qu’il connaît cet objet, ce qui pourrait induire que la toupie est le totem propre à Cobb. Par contre ça soulève une autre question du fait que Saito connaisse le totem de Cobb. D’ailleurs au final pas mal de gens connaissent le totem de Cobb, il le fait tourner non stop dans le film.

    Si on a fait attention, lorsque la toupie tourne, elle fait un bruit continu sans perte de vitesse dans sa rotation. Or à la fin lorsqu’elle tourne sur les toutes dernières secondes, le bruit de sa rotation n’est pas continu et laisse penser que la toupie faiblit dans sa rotation.
    J’ai d’ailleurs plus fait gaffe à ça que la chanson de Piaf à l’extrême ralenti.

    Enfin, il voit le visage de ses enfants. Oui et ? Dans son rêve il y a des souvenirs, il se rappelle du visage de ses enfants donc là pour moi, ce n’est en aucun cas un élément à prendre en compte pour telle ou telle hypothèse.

    Le bug du film à mon sens, c’est à l’aéroport après atterissage, Fisher a vu pendant plus de 10h d’affilée Cobb, dans la réalité avant qu’il ne s’endorme et pendant X temps dans ses rêves et c’est à peine si il se retourne. Ca c’est nul, sale, zéro.

    La 3e descente de l’inception dans la neige, oh my God… Hormis d’être le théâtre propice à des scènes d’action qui s’enchaînent n’importe comment, je ne vois pas ce que ça vient foutre là. Il y avait tellement plus à faire pour cette 3e descente, je m’attendais à un théâtre limite proche du mystique, donnant des clés pour comprendre certaines mais derrière soulevant davantage de questions, là ça aurait été génial.

    Le personnage de Cobb est sympa mais la gnangnantise de Di Caprio est exaspérante même si je dois avouer que ça s’améliore avec le temps. Le personnage d’Arthur m’a beaucoup plu, assez cynique, classe et j’aurai aimé qu’il ait un rôle avec un peu plus d’impact dans l’intrigue plutôt que d’être le simple détonateur du retour des autres à la réalité.

    La fin est d’un nullité…. c’est beaucoup trop facile de terminer ainsi laissant le spectateur dans l’expectative. C’est pompeux à souhait et surtout présomptueux de se dire « tiens je vais tous vous moucher avec un seul élément ».

    Bref j’ai passé un moment sympa mais franchement c’est pas à se taper le cul par terre et crier au génie. Pour le coup « Memento » est pour moi son chef d’oeuvre dans sa filmographie.

    @ Stef : Malheureusement, beaucoup de gens ne savent même pas qui a réalisé The Dark Night. Je vais aller plus loin, peu de gens savent que le tout premier Batman « récent » avec Julien Lepers a été réalisé par Burton. Les gens retiennent The Dark Night parce effets spéciaux toussa toussa, donc blockbuster et si c’en est un, ben Inception ne peut pas être pourri.

  9. LN sur

    Vu hier aussi :)

    J’ai 3 reproches à faire au film : pour commencer c’est un peu long. Ensuite, je me suis parfois un peu perdue dans le traitement parallèle des différents niveaux. (C’est peut-être plus lié à moi qu’au film, je sais.)
    Et je pense qu’il y a certaines approximations du film, telle que le « bug de l’aéroport » raconté par Jib, qui seraient explicables si on considérait que le « niveau de réalité » de Cobb est en réalité un rêve … mais c’est trop facile comme explication, ca ne me satisfait pas.

    Mais je suis ressortie avec une impression plutôt positive :
    – sur la plupart des acteurs (même Di Caprio ne m’a pas trop énervée, et Cillian Murphy(Fisher) exaspérant à souhait était bien dans le perso)
    – une intrigue globale pas mal traitée
    – et surtout 2 éléments que j’ai bien aimé vers la fin : l’explication de l’obsession de Mall (mais c’est bien sur!) et la toupie qui ralentit sans qu’on sache si elle va s’arrêter.

    Par rapport à ce dernier point, ce qui m’a plu c’est que je me suis fait avoir, dans les dernières secondes du film je ne quittais pas la toupie des yeux.
    :))

    J’en conclus qu’on ne sait pas s’il rêve, mais on sait qu’il a abandonné son obsession et retrouvé ses enfants (ce qui est pour lui plus important puisqu’il n’a pas guetté l’arrêt de la toupie).

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