Trois semaines en Australie (Eté 2013) [1/3]

Nous avons passé trois semaines en Australie l’été dernier (du 28 juillet au 20 août 2013) avec nos amis Pierre et Élise. En voici le récit, avec mes notations sur la qualité des hébergements où nous avons dormi, et des endroits où nous avons mangé, de * (misérable, à éviter) à ***** (extraordinaire, justifie le voyage à lui seul).
Ce voyage a été effectué en août, soit la Dry Season (saison sèche) en Australie, et nous avons eu plusieurs fois l’occasion de constater que les conditions de voyage et les paysages eux-mêmes n’avaient généralement rien à voir d’une saison à l’autre : la date de votre séjour, si vous en prévoyez un, n’est donc vraiment pas anecdotique.

J’ai mis quelques photos en ligne ; Marion mettra l’album à jour quand elle aura le temps de faire sa sélection, mais celles que j’ai postées vous permettront déjà d’apprécier ce voyage en images en attendant.

En termes d’organisation, nous avons eu quelques petits soucis pendant la préparation du voyage, d’une part du fait que Marion a failli changer de boulot (ce qui a nécessairement un impact sur la possibilité de poser des congés), mais finalement pas, et d’autre part parce que nous avons rencontré quelques problèmes techniques pour la réservation d’abord de nos billets d’avion (les billets que nous avions commencé à acheter un ligne n’étaient plus disponibles au moment de la validation de l’achat, et le lendemain, tout avait doublé de prix), puis de notre croisière dans les Whitsundays Islands (nous avons dû faire une dizaine de tentatives avec nos cartes bancaires pour effectuer le règlement, mais seule la carte américaine de Pierre a fini par passer (ils sont forts ces Américains), ce qui nous a un poil inquiété sur la possibilité que nous aurions une fois sur place de payer avec nos cartes classiques).
Bref, ça n’a pas été la mise en place la plus sereine que j’ai connue, mais on y est arrivés quand même et nous avons donc pu partir malgré l’ostensible hostilité des circonstances (essayez de dire cette phrase à voix haute, pour rire).

Jour 1 – Dimanche 28 : Paris – Dubaï

Et le dimanche 28, nous étions bien à Roissy à 11h20 pour un premier vol Paris-Dubaï de 6h30. J’ai profité du vol pour voir Upside down,(plein d’incohérences, mais je ne vais pas vous embêter avec ça), The Incredible Burt Wonderton (quelques idées rigolotes, mais vraiment pas la comédie de l’année) et une partie du Monde fantastique d’Oz, la préquelle du Magicien d’Oz, très artificiel (tout ça, vous vous en fichez, mais c’est pour me permettre de m’en souvenir, moi, plus tard). Arrivés à Dubaï, nous avons envisagé de visiter la ville, mais l’escale tombait en plein milieu de la nuit là-bas (20h-3h25 ; oui, ça fait 7 heures d’escale) donc nous y avons renoncé… et visité à la place l’aéroport de long en large (sympathiques ascenseurs transparents le long d’une cascade -tant qu’à passer 7 heures dans un aéroport, il y a pire que celui-ci) et fait la découverte inattendue d’un Shake Shack (une (LA ?) chaîne de burgers qui fait de bons burgers) où nous avons profité de l’occasion pour nous offrir de petits plaisirs (leurs milk-shakes sont très biens, leur limonade est extra) même si en réalité nous n’avions pas très faim…

Vue depuis le Marina Sands Hotel de Singapour (la photo n’est pas de nous, mais en gros c’est ça qu’on voyait)

Jour 2 – Lundi 29 : Singapour

…et c’était déjà le deuxième jour du voyage, avec un vol Dubaï-Singapour de 7h35. Nous avions sur ce vol Emirates davantage de choix de films à voir, mais j’avais établi un programme très précis de la meilleure façon de résister à la fatigue du voyage et du décalage horaire, et il était donc impératif pour moi de dormir sur ce vol-ci. J’ai quand même eu le temps de voir Stoker (déjà chroniqué par Stoeffler ici), et de profiter d’un repas plutôt meilleur que ceux servis d’habitude en avion : la réputation d’Emirates n’est pas usurpée, il s’agit réellement de l’une des compagnies avec lesquelles il est le plus agréable de voler.

Nous sommes arrivés à Singapour, et nous avions à nouveau 7h20 d’escale. Les conditions s’y prêtant davantage, nous sommes cette fois sortis de l’aéroport pour aller visiter la baie, avant de monter sur le toit du Sands Hotel pour prendre un verre depuis la terrasse du Ku Dé Ta qui surplombe à la fois la ville et la marina -et offre donc un panorama assez exceptionnel. Nous avons eu un gros coup de chance sur cette escale, qui tombait exactement au bon moment pour nous permettre de nous trouver à cet endroit à cette heure-ci, et de profiter ainsi d’une très belle vue sur les couleurs et les lumières qui illuminent la ville au coucher du soleil (et heureusement que nous avions Pierre et Élise avec nous, puisque sans eux nous n’aurions jamais osé demander s’il nous était possible de monter avec nos accoutrements et nos gros sacs de touristes alors qu’un panneau à l’entrée indiquait qu’une tenue correcte était exigée).

Troisième et dernière partie du trajet, le vol Singapour-Darwin (4h40, donc au total 18h45 de vol + 14h20 d’escale = 33h05 en tout, le voyage le plus long que nous ayons jamais fait, et je ne pense pas qu’on fera jamais pire). Là encore, mes calculs évaluaient qu’il était nécessaire de dormir sur ce vol pour nous caler au mieux sur l’horaire Australien ; nous étions de toutes façons pas mal fatigués, ça n’a donc pas été une contrainte.

Une termitière cathédrale géante

Jour 3 – mardi 30 : Northern Territory – Litchfield
Nous sommes arrivés à Darwin à 4h30 locales… c’était tôt, on était fatigués, et on avait une longue journée devant nous. Après un café dans l’aéroport, nous sommes partis dans notre Blue Wagon spacieux (en découvrant au passage la conduite à gauche, avec le volant à droite… dans une automatique : ça fait beaucoup de nouveaux paramètres pour qui roule habituellement en boîte manuelle, à droite avec le volant à gauche comme tout honnête citoyen du monde libre). Direction : le supermarché, dans un premier temps, pour faire des courses pour la semaine (oui, en Australie ça ouvre à 6h du matin!). Puis nous avons pris la direction du parc naturel de Litchfield, et d’un patelin nommé Batchelor où nous avions loué des chambres au Rum Jungle Bungalows****.
Pour notre première excursion du séjour, nous sommes allés jeter un oeil aux champs de termitières géantes***, dites « cathédrales » pour les unes (impressionnants tumulus qui peuvent culminer jusqu’à 5m de haut) et « magnétiques » pour les autres (relativement plates, et qui ont été bâties par les termites avec une orientation nord-sud pour offrir la plus petite surface possible à la morsure du soleil). Vous vous dites peut-être que c’est un drôle de truc à aller voir en premier en arrivant en Australie, et c’est sans doute aussi ce qu’ont pensé nos hôtes (qui ont levé un sourcil interrogateur et vaguement méprisant quand on leur a dit à quoi on allait consacrer notre première sortie -il faut dire qu’ensuite, des termitières géantes, on en a vu à peu près tous les 100m sur la route dans ce coin de l’Australie, mais ça, on ne pouvait pas le savoir), mais je vous renvoie à l’article de Pierre pour la présentation et les explications sur ces constructions néanmoins assez phénoménales.

La piscine du Rum Jungle Bungalows était décevante, mais les chambres étaient confortables, et nous pouvions profiter d’un espace en plein air à partager avec les poules velues (si si) et les canards. Nous y avons joué à Dixit (excellent jeu découvert à cette occasion, et dont nous comme la moitié de nos amis avons fait l’acquisition dans les mois qui ont suivi) pour nous tenir éveillés en attendant l’heure du repas (ça fonctionne bien !) pour finaliser notre acclimatation à l’horaire local. Malgré la fatigue, nous sommes donc parvenus à ne nous coucher qu’à 21h, après une bien agréable douche (qui aurait pu l’être davantage si les Australiens n’avaient pas conservé ce concept génial qu’ont inventé les anglais de la douche avec pommeau fixe… Grmlll)

Il y avait BEAUCOUP de chauve-souris

Jour 4 – mercredi 31 : circuit de chutes d’eau du parc de Litchfield 

Toujours dans l’idée de se mettre au rythme australien, nous nous sommes levés tôt et avons profité d’un bon petit-déjeuner avec fruits locaux (notamment, un muesli avec noisettes grillées, bananes et miel d’Eucalyptus du Top End). Puis nous avons effectué un petit circuit des chutes du parc de Litchfield : pour commencer, une balade dans la Walker Creek*** au milieu de paysages calcinés par les bush fires (feux de broussailles) – auxquels survit une plante remarquable également à un autre titre : les cycas sont en effet une espèce apparue il y a 280 millions d’années (avant les dinosaures, donc) ce qui leur vaut d’être considérées comme des fossiles vivants (expression qui n’a naturellement aucun sens même si elle a été utilisée par Darwin en personne)). Nous sommes allés jusqu’au bout de cette piste, jusqu’à un petit bassin dans lequel nous ne nous sommes finalement pas baignés (alors qu’on avait prévu de le faire et qu’on y était seuls… mais le bassin était tout petit, on n’était pas sûrs d’être au bon endroit, et en Australie t’as pas franchement intérêt à faire le kéké en allant là où personne n’a encore mis les pieds parce que neuf trucs sur 10 peuvent te tuer) ; c’est donc plutôt aux Wangi Falls***, au pied de deux cascades relativement calmes à cette période de la saison sèche mais beaucoup plus fréquentées (y compris potentiellement par des crocodiles à l’occasion, ce qui m’a fait surveiller nerveusement le canal qui partait du bassin pendant tout le temps où nous sommes restés dans l’eau), que nous nous sommes laissés tenter par une baignade rafraichissante.

Des centaines de mignons cacatoès blancs qui se faisaient des papouilles

Attirés ensuite par un vacarme étrange venant d’un peu plus loin dans la forêt, nous avons découvert des nuées de chauve-souris géantes pendues dans les arbres, qui nous ont captivé un long moment. Il y en avait littéralement des centaines, très volubiles ; Pierre leur a consacré un article rigolo et intéressant ici, avec plein de photos et de vidéos. Poursuivant sur le chemin qui passait sous les chauve-souris, avant de remonter dans la montagne, nous avons alors effectué une petite randonnée, sans parvenir à trouver la Lost City, dans laquelle les cumulus de roches sont censés faire penser à des restes d’une civilisation perdue, mais nous avons néanmoins traversé un décor similaire, à Tolmer Falls** où nous avons fait encore une petite promenade. Le trek de la journée s’est fini à Florence Falls***, où nous avons croisé notre premier wallaby vivant (on en avait déjà vu deux sur le bas-côté de la route plus tôt… mais ceux-là étaient morts, hélas). Les copains se sont baignés dans le bassin au pied de la cascade, dans la lumière déclinante, tandis que je suis resté sur la berge pour garder les affaires (et me faire bouffer par les moustiques et les sand flies qui étaient de sortie à cette heure), en partie parce que, c’est vrai, je n’aime pas particulièrement me baigner parce que je suis un rabat-joie, en partie aussi parce qu’il était apparemment évident que je ne voudrais pas me baigner et qu’on m’a donc confié la tâche de garde sans me poser la question -ce qui ne m’a rendu que davantage acariâtre, mais bon. La nuit est tombée tandis que nous roulions sur le chemin du retour -un truc que tous les guides recommandent d’éviter, dans les parties relativement peu peuplées de ces territoires, par contre très fréquentées par des animaux sauvages- mais il n’y a pas eu d’incident.

Vu, le wallaby !!!

Jour 5 – Jeudi 1er août : route vers Kakadu

Sur la route menant de Litchfield à Kakadu, prochain parc de notre parcours dans le Northern Territory, nous avons effectué un passage au billabong d’Anbangbang (qui se prononce arnbargnbargn, parce que sinon ce serait trop facile), pour une petite balade d’une heure autour de ce point d’eau fréquenté par des milliers d’oiseaux d’espèces différentes (j’ai notamment gardé en mémoire les cacatoès blancs qui se perchaient systématiquement en couple dans les arbres et faisaient de petits bruits mignons en se bécotant ; pour les amateurs d’oiseaux, Pierre a là encore consacré un article assez riche à cette balade sur son blog). Sur la fin du parcours, nous avons eu le plaisir de croiser un deuxième wallaby, à une vingtaine de mètres. Nous sommes ensuite arrivés relativement tard au camping (même si les notions de saisons sont passablement brouillées en Australie, c’était quand même l’hiver dans l’hémisphère sud et le soleil se couchait tôt), et avons installé nos tentes à l’arrache dans un camping tout desséché, avant de nous diriger vers la piscine pour piquer une tête nocturne. Nous nous sommes ensuite couchés sans prendre de douche et sans nous brosser les dents parce que farfouiller pour trouver les affaires dans le sac de voyage, resté dans la voiture archi-chargée, était vaguement décourageant.
Cette première nuit en camping a été assez démoralisante en ce qui me concerne : comme nous avions été bien attaqués par les moustiques pendant notre dîner frugal, nous avions compris qu’il serait important de faire très attention en entrant ou sortant de la tente (Marion est très allergique aux piqûres d’insectes) ; quand j’ai dû traverser le camping au milieu de la nuit pour chercher les toilettes, j’ai eu le sentiment que même si le camping semblait décemment équipé, l’inconfort allait être la règle… et c’était seulement notre première nuit.

 

2 réflexions sur “ Trois semaines en Australie (Eté 2013) [1/3] ”

  1. Victor Levallois sur

    Bonjour, je ne sais pas trop à qui m’adresser (ni à qui je m’adresse) mais je souhaiterais utiliser votre photo de la termitière cathédrale pour un exposé que je suis en train de préparer (au lycée). J’aimerais donc savoir si j’ai votre accord et le nom de celui (ou celle) qui a pris la photo (le plagiat et le droits d’auteurs sont strictement surveillés).
    Merci.

  2. Akodostef sur

    Bonjour Victor, et félicitations pour ta démarche, parfaitement représentative des « bons comportements » que nous devrions tous adopter lorsque nous sommes sur le Net :)
    En l’occurrence, aucun problème : tu peux utiliser cette photo dans ton exposé, on te laisse même libre de mentionner ou pas le copyright Memesprit.fr sous l’image ;)
    Si tu veux plus d’info sur les termitières, je t’invite aussi à jeter un oeil à l’article de notre ami (et par ailleurs Maître de conférences Taupo (a.k.a. Pierre Kerner), qui était avec nous lors de ce voyage et qui a consacré un article très intéressant au sujet ici : http://ssaft.com/Blog/dotclear/?post/2013/09/02/Strange-and-Funky-Australia-Termite-Mounds
    Bonne lecture !

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