Rock en Seine 2013, 1ère journée

L’année dernière, j’avais décidé de laisser tomber cette histoire de faire un récap de ce qu’on a vu et entendu à Rock en Seine, en partie parce que j’avais des gros projets en cours qui me vampirisaient la quasi-totalité de mon temps d’écriture, et en partie parce que je n’étais pas sûr qu’il y ait vraiment un lectorat pour ça ici (ni ailleurs, en y réfléchissant). Résultat : je n’ai à peu près plus de souvenir de ce qui s’est passé l’an dernier à Rock en Seine.

Il y a donc bien un lectorat pour ces articles : moi, au moins. Ce qui justifie l’écriture du présent récap’, premier article de la rentrée, qui va être chargée en ce qui me concerne.

Comme chaque année, je suis le seul de la bande à avoir été jeter une oreille aux différents groupes programmés pour le festival cette année (désolé pour ce lien moyennement efficace, le site est apparemment conçu pour qu’on ne puisse pas accéder directement au programme ou à la présentation des groupes, c’est assez mal foutu) et les autres me suivent, avec simplement quelques impératifs réclamés par mes petits compagnons sur certains groupes jugés incontournables. Pour cette première journée, programme léger avec seulement trois scènes retenues vu que je n’ai pas pris mon après-midi.

Johnny Marr, Scène de l’Industrie, 18h50 :

J’ai découvert The Smiths un peu sur le tard -disons plus franchement, après qu’ils aient splitté (bon, j’avais onze ans à l’époque, on me pardonnera peut-être). Et pour autant que j’ai aimé le groupe à partir de ce moment, je n’ai jamais été très tenté de prêter une oreille véritablement attentive à la production individuelles des deux ex-leaders du groupe, que ce soit la pop mièvre de Morrissey en solo, ou les contributions du compositeur et lead guitarist Johnny Marr à tout un tas de différents groupes plus ou moins rock : je m’étais cantonné au présupposé classique dans ce genre de situation, que quelque chose s’était perdu avec la séparation du groupe et que ce serait forcément moins bien ensuite. Bon, il se trouve que c’est effectivement le cas, mais j’ai quand même eu envie cette fois de profiter de l’occasion du passage de Johnny Marr à Rock en Seine pour écouter un peu ce qu’a fait cette figure indiscutablement majeure du rock anglais depuis tout ce temps ; cette envie a été confortée par l’écoute de The Messenger (cf vidéo ci-dessous), le très bon single lancé à l’occasion de la sortie de son premier véritable album solo, sur lequel il compose, joue et pour la première fois chante également.

Comme toujours, il est assez douloureux pour un artiste, notamment de cette envergure, de jouer en fin d’après-midi, en plein air : quand il fait jour, les gens non seulement n’osent pas se lâcher, mais quand bien même ils le voudraient, ils ne sont pas encore dans l’ambiance, et du coup les réponses aux tentatives de communication en début de set, malgré l’énergie déployée sur scène et la qualité des morceaux, ont été reçus avec un accueil poli mais pas très enthousiaste. Ignorant à ce moment-là que Marr n’avait pas des tonnes de chansons solo à son actif (je l’ai appris en écrivant cet article, raison supplémentaire pour laquelle il faut que je reprenne cette bonne habitude d’écrire ici, ça m’enrichit toujours), j’ai pris comme un clin d’oeil sympa le fait qu’il reprenne une première chanson des Smiths (Stop Me If You Think You’ve Heard This One Before) ; puis j’ai été emballé quand il a repris un peu plus tard (et sans aucun problème au niveau du chant par rapport à celui de Morissey) Bigmouth Strikes Again, How Soon Is Now ?, There Is A Light That Never Goes Out, exceeeeellente sélection des tous meilleurs morceaux des Smiths que je n’avait jamais espéré avoir le plaisir d’entendre en live. J’ai été plus dubitatif quand il a également repris I Fought The Law des Clash, -au final, le concert était composé presque aux deux tiers de reprises, ce qui est assez inattendu- mais avec cette astuce de programmation, le boulot était accompli : Johnny Marr avait conquis le public et mis l’ambiance (et des petites étoiles dans la tête, pour les fans des Smiths) pour le reste de la soirée. Très bien joué, et je pense maintenant que je jetterai une oreille à ce fameux album solo.

 

J’avais prévu ensuite d’aller découvrir un groupe de dreampop rock nommé DIIV sur la Scène Pression Live. La réécoute de l’un de leurs morceaux tandis que j’écris ces lignes me conforte dans l’idée que leur musique mérite l’attention, mais leur concert a été annulé dans l’après-midi et nous avons donc simplement été nous placer pour le concert suivant en jetant au passage une oreille distraite mais pas convaincue à Alt-J qui jouait sur la Scène de la Cascade. Et le concert suivant, c’était :

Franz Ferdinand, Grande Scène, 20h45 :

Tu es à un concert. Tu écoutes un groupe super, qui joue des super chansons (condition indispensable pour être un groupe super), et qui assure comme toujours à mort sur scène, jouant à la perfection, avec une énergie communicative, et des petits ajustements par rapport aux morceaux studios pour donner un petit quelque chose en plus à chaque morceau. Le son, contrairement à ce que tu redoutes toujours quand tu vas à la Grande Scène, est impeccable, propre, au bon volume, tout. Qu’est-ce qui pourrait gâcher un plan aussi bonnard ? Des connards qui font du crowdsurf, pour commencer (un jour, j’écrirai un billet sur les connards qui font du crowdsurf). Des mecs qui pogotent, ensuite.

Les mecs POGOTENT.

Sur du FRANZ FERDINAND.

Franchement…

Et quand ils pogotent, ils compressent tous les autres spectateurs dans l’espace qui reste. Pour ma part, il me restait 20cm² pour kiffer ma life, sachant que le mec devant moi avait gardé son sac à dos dans son dos (ce qui est moyennement courtois en concert), qu’il était visiblement bien dans l’ambiance mais que son sac à lui était en papier de verre ou à peu près ce qui fait que je devais faire archi gaffe à ne pas entrer en contact avec.

Et évidemment, comme il n’y avait plus de place, je tenais, moi, mon sac à dos de 10 kg à bout de bras (pas possible non plus de le garder posé à mes pieds vu qu’on se faisait régulièrement pousser par les sympathiques pogotteurs). On a fini par reculer de quinze mètres pour avoir à nouveau un peu d’air, mais le mal était fait. Donc voilà, le concert était très bien (une légère tendance à en rajouter un peu sur le show -en faisant crier les gens et taper des mains, essentiellement- par rapport à la fois où on les avait vus au Zénith quand même), mais j’ai moyennement pu apprécier.

Le groupe a profité de ce passage sur scène pour jouer une bonne partie de son nouvel album Right Thoughts, Right Words, Right Action, qui sort cette semaine. En sortant du concert, j’avais trouvé à la différence de Vorti que plusieurs morceaux étaient prometteurs, mais là en essayant de trouver un des nouveaux titres en vidéo pour illustrer le chapitre, je n’arrive pas à trouver mon bonheur… à écouter avant d’acheter, peut-être alors.

Hé ben dis donc, ça nous fait un article assez long au final, pour seulement deux groupes évoqués ! Je promets d’être moins bavard pour les prochains (surtout que la journée du samedi notamment s’annonce chargée), mais ça me faisait tellement plaisir de réécrire ici que je n’ai pas vu les caractères filer !

 

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