Brave New World (Aldous Huxley, 1932)

Lire ses classiques, c’est bien. Les apprécier, c’est encore mieux !

Bien plus que le message qu’ils véhiculent, surtout quand on les replace dans leur contexte historique, c’est vraiment le niveau de langage qui rebute le plus.

La Ferme des Animaux ainsi que Sa majesté des Mouches ne souffraient pas de cet écueil et se lisaient assez facilement.

D’autres ouvrages par contre, m’ont laissé un mauvais souvenir de lecture…


Brave New World a été rédigé et publié dans les années 30 du siècle dernier. Aldous Huxley, son auteur, a écrit de nombreux autres ouvrages (dont des essais et des poèmes), mais c’est bien celui-ci qui lui a valu d’être reconnu à travers le monde entier l’a rendu immensément célèbre.


L’histoire se déroule en 632 AF (après Ford, père du Fordisme) en Angleterre. Nous apprenons petit à petit que l’humanité a été conditionnée par la génétique et le biais de messages subliminaux martelés sans cesse pendant l’enfance. La société est également constituée de strates de travailleurs, allant des Alphas aux Epsilons ; les premiers occupent des postes de cols-blancs alors que les derniers sont attelés aux tâches manuelles, abrutissantes. Mais bien sûr comme tout le monde est conditionné dès la naissance, personne ne remet en cause cette hiérarchie prédéterminée et tous vivent en parfaite harmonie.

Seul Bernard Marx semble un peu en marge des autres. Les rumeurs vont bon train à son sujet et quant à la raison de sa différence ; celle qui circule le plus est qu’il a été terminé à l’alcool lors de sa croissance embryonnaire, ce qui expliquerait sa petite taille est son caractère renfermé.

Bernard sera néanmoins le catalyseur du récit car il réussira à obtenir un laisser-passer lui permettant l’accès à une « réserve » qui renferme des hommes et des femmes coupés du monde, et qui n’ont pas été conditionnés dès leur naissance ; dans cet enclos il fera la rencontre d’un jeune homme, John, qui changera a jamais le cours de son existence et celle de la société.


Voila donc l’histoire de Brave New World ou Le Meilleur des Mondes dans sa traduction française.

J’ai plutôt un avis positif après en avoir terminé la lecture. Comme le présage mon préambule, c’est facile à lire et la construction des phrases et du récit ne sont pas tarabiscotés, ce qui pourrait rebuter le lectorat.


Le ton du roman est résolument noir, ce qui en fait une des premières dystopie de la littérature. Pour ceux qui ne suivent pas, une dystopie, ou encore contre-utopie, est un univers imaginaire organisé de telle façon qu’il empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Huxley est donc un pionnier du genre, avec son récit qui décrit une société tombée dans un extrémisme de sélection et de conditionnement des êtres humains. On peut parfaitement transposer ce dérapage de nos jours car on imagine que c’est quelque chose qui pourrait arriver si des dérives étaient tolérées.


Comme le livre est court, le rythme est plutôt soutenu avec une première partie qui pose le fondement de la société, avant de passer à une description des personnages puis une observation de ce qui le conditionnement peut entrainer sur les acteurs de la communauté.


La suite du récit met en avant des scènes philosophiques, essentiellement rapportées sous forme de dialogues entre les personnages, qui posent la question de la quête du bonheur dans une société, et qui constitue un des fondements mais aussi succès du livre.

Ici, c’est le simple contrôle des esprits et une hiérarchisation des hommes qui est la clé du bonheur. Dans le livre, cette théorie fonctionne quasiment à 100%, mais on se rend compte qu’il existe toujours une personne capable de bousculer cet équilibre. Bousculer, mais peut-être pas renverser…

Si on peut comprendre la thèse de l’auteur, il est clairement difficile d’abonder dans une mise en place d’un tel système car prendre le contrôle de la vie des gens et les conditionner sous le couvert d’atteindre le bonheur peut être rapproché à une dictature. Et il est évident ici qu’Huxley utilise cet argument pour proposer une critique de ces pratiques.


Au final, Brave New World est un classique qu’il est intéressant de lire. Les thèmes évoqués sont modernes et la façon dont le livre a été traité pose des questions éthiques et philosophiques intéressantes et toujours d’actualité.

Je recommande !

Une réflexion sur “ Brave New World (Aldous Huxley, 1932) ”

  1. Ayastan sur

    J’ai dû le lire il y a une petite dizaine d’années et c’est certainement un bouquin (parmi pas mal d’autre) qui m’avait marqué. Je recommande aussi.

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