La Sainte-Anne, l’ultime chef d’oeuvre de Léonard de Vinci (Musée du Louvre, 29 mars-25 juin 2012)

J’ai eu la chance de visiter cette exposition il y a quelques semaines (avant l’ouverture officielle de l’exposition en fait). Pour être franc j’avais déjà vu cette oeuvre en photo mais sans y prêter plus d’attention que çà. Et pour pousser la franchise jusqu’au bout, je ne savais pas qui était cette Sainte Anne… Alors pour ceux qui comme moi avoueraient secrètement leur ignorance, la dénommée Anne qui sera canonisé plus tard n’est autre que la mère de la sainte Vierge.

D’ailleurs à ce propos, il faut savoir qu’Anne enfanta Marie avec son premier mari Joachim, enfanta Marie Jacobé (avec son deuxième mari, Cléophas, frère de Joachim) et enfin enfanta avec Salomé, son troisième époux, Marie Salomé.  Continuons un peu dans cette généalogie passionnante (si si, vous allez comprendre). Marie Jacobé enfanta Jacques le Mineur, Joseph le juste, Simon le Zélote et Jude. De son côté Marie Salomé enfanta Jacques le Majeur et Saint-Jean l’évangéliste. Vous ne faites toujours pas le rapprochement ? Certains des Apôtres du Christ n’était autre que ses cousins (ou demi-cousins pour être plus précis)

 

Carton préparatoire de la National Gallery

Après cette petite leçon de catéchisme, passons maintenant à l’oeuvre. Son véritable intitulé est en fait La Vierge, l’Enfant Jésus et saint Anne qu’on peut aussi qualifier de sainte Anne trinitaire. Cette oeuvre fut commandée à Léonard de Vinci vers 1501 par un noble florentin (on n’a pas de précision sur son identité). Le début de l’exposition commence par la présentation de multiples esquisses et croquis sur les différentes parties du futur tableau : les membres et la posture de chaque personnage, leurs contacts, les études faites sur l’arrière plan de la toile la toile finale. On peut donc voir les différentes orientations prises par l’artiste au cours de la réalisation de l’oeuvre : une première version avec saint Jean-Baptiste, une autre où Marie retient Jésus grâce à un linge. Après ces esquisses nous sont exposés un grand nombre de tableau dont la plupart ont été peints par les élèves de Leonard de Vinci, comme des versions préparatoires. Mais il y a aussi des tableaux d’autre peintres contemporains de de Vinci qui s’étaient inspirés de cet oeuvre ( à l’époque, la notion de plagiat n’existait pas vraiment). Puis au bout de cette allée de tableau est exposé l’oeuvre finale…non finalisée à côté du carton préparatoire exposé à la national gallery de Londres.

 

L’oeuvre montre donc sainte Anne qui retient le vierge qui elle même retient l’enfant vers l’agneau, symbole du sacrifice. Leonard ne cessa de perfectionner cette oeuvre jusqu’à sa mort en 1519. A cette époque, Leonard était à la cour de François 1er avec ce tableau ainsi que la Joconde qui passèrent donc tous deux à la couronne de France.  Difficilement visibles sur un écran d’ordinateur, l’observateur averti pourra apercevoir sur la toile certaines parties de l’oeuvre inachevée : les montagnes de l’arrière plan ainsi les plis sur la partie bleue de la robe de Marie notamment. Les responsables de l’exposition ont pu aussi découvrir au dos de la toile des traces de dessins ( une tête de cheval, un dessin d’enfant et un crâne) en décrochant la toile de l’exposition permanente.

 

La restauration très délicate (il y avait initialement 8 couches de vernis) a duré 8 ans et a été possible grâce à de nombreux appareils d’analyse. La couleur bleu de la robe a ainsi pu être restituée :grâce à ces appareils on a pu s’apercevoir que Léonard de Vinci avait d’abord mis une couche de rouge puis de noir et ensuite de bleu pour la robe. Or le rouge était très long à sécher. Celui-ci n’ayant pas attendu assez longtemps, le rouge en séchant a formé comme un craquèlement sur la robe. La restauration se termina au niveau des visages avec une extrême minutie du fait de leur importance.

L'oeuvre restaurée

La suite de l’exposition montre l’influence qu’a eu cette oeuvre au  cours du temps. Raphaël, Degas, Odilon Redon mais aussi Freud qui interpréta cette oeuvre pour montrer la preuve de l’homosexualité de de Vinci (Un souvenir d’enfance de Leonard de Vinci). Certains de ces derniers tableaux ne m’ont vraiment pas plu, pour ne pas dire plus et ont mis un peu plus en lumière le génie de Leonard de Vinci.

 

Après cet article vous aurez compris que j’ai beaucoup aimé cette exposition qui analyse une oeuvre d’une manière aussi complète et détaillée.Celle-ci se terminant dans un peu plus de 2 mois, vous n’aurez aucune excuse pour ne pas y aller.

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