Les Marches du Pouvoir (George Clooney, 2011)

La plupart des gens qui suivent un peu les sorties ciné auront remarqué la proximité de thème entre deux films sortis la même semaine : Les Marches du Pouvoir de George Clooney, donc, et L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller (dont je vous parlais la semaine dernière). Néanmoins, s’ils ont effectivement en commun une même préoccupation centrale -celle d’évoquer la façon dont fonctionnent les hommes politiques- on est quand même très loin du récent syndrome Guerre des Boutons/ Nouvelle Guerre des Boutons, et si on s’intéresse deux minutes au fond, on peut même choisir entre les deux films avec des critères plus élaborés que la joliesse des acteurs.

Le cadre, déjà, n’a rien à voir : on est avec Les Marches du Pouvoir aux Etats-Unis, en pleine campagne des Primaires démocrates. Il est donc moins question ici de l’exercice du pouvoir que de la façon dont il s’acquiert. Le film est par ailleurs construit comme un authentique thriller politique, avec une intrigue qui se noue autour du personnage principal, un jeune directeur de communication (Ryan Gosling), N°2 de la campagne du candidat favori (George Clooney). L’histoire, assez classique mais efficacement racontée et mise en scène, va permettre à George Clooney de poser quelques questions sur l’intégrité et sur la loyauté, deux valeurs qui vont naturellement être mises à mal au cours de l’épisode décisif de la campagne que nous présente le film : faut-il accepter les compromissions si une seule d’entre elles peut suffire à remporter la victoire, et ainsi appliquer ensuite un programme véritablement bon ? Être tenté un instant par l’ennemi mais choisir de rester fidèle est-il quand même une preuve de déloyauté ? Faut-il coucher avec les stagiaires ? (là, la réponse semble être plutôt non)

Le beau Ryan Gosling... vous noterez qu'il est obligé de pencher la tête de côté pour éviter qu'on remarque qu'il a un oeil plus haut que l'autre

Comme dans tout bon thriller politique, la fin du film laisse un arrière-goût amer, aussi bien aux héros qu’au spectateur, et j’ai particulièrement apprécié cette fin-ci, qui laisse bien voir les conséquences de cette histoire sur le personnage de Ryan Gosling : visage fermé et dur, ce n’est pas le cynisme content de lui de l’un de ses ennemis qui l’a gagné, mais bien la désillusion et la perte de l’envie de sourire des petits jeux de la politique et des médias.

La plupart des critiques ont plutôt bien accueilli Les Marches du Pouvoir, mais comme un petit film sympa. Pour moi, ce n’est pas un grand film, certes, mais c’est quand même un peu plus qu’un film bateau ; s’il lui manque le style qui aurait fait un véritable film de cinéma, c’est par contre une histoire intéressante et parfaitement racontée, avec des personnages impeccablement interprétés, et qui mérite d’être vu.

3 réflexions sur “ Les Marches du Pouvoir (George Clooney, 2011) ”

  1. Rebonsoir, film passé trop inaperçu, il a beaucoup de qualités, les acteurs sont très bien, Clooney est vraiment un réalisateur à suivre. Bonne soirée.

  2. Stoeffler sur

    Vu dans l’avion!
    J’ai trouve le film tres bien, tres sobre, bien interprete et continue de me faire penser que George Clooney va certainement changer de carriere pour faire de la politique un de ces jours.

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