Black Swan (Darren Aronofsky, 2010)

Affiche du film, le "gentil" Cygne

Il y a certains films que je ne vais voir que parce qu’ils ont été réalisés par tel ou tel cinéaste. Et ce seul argument peut me pousser à débourser quelques menues livres sterling pour aller en salle. C’est le cas de Darren Aronofsky, entre autres, à qui l’on doit des ovnis de cinéma tels que Pi, Requiem for a Dream, The Fountain et plus récemment The Wrestler.

 

C’est donc avec un intérêt grandissant que j’ai suivi la sortie de Black Swan, son dernier film en date. Même si l’histoire n’était pas trop à mon goût, la simple évocation du nom Daren Arenofosky m’a donné envie de me rendre dans mon cinéma le plus proche.

 

L’histoire est celle de Nina, une jeune ballerine fragile et timide, qui vit avec sa mère et qui essaie de faire son trou dans sa compagnie de danse.

Son moment est peut être arrivé lorsque Thomas, un célèbre chorégraphe, décide de réadapter le Lac des Cygnes. Après un subtile rappel du scénario, Thomas nous explique que la ballerine star devra interpréter sur scène deux personnages: la princesse, innocente et pure,  et son alter ego, le Black Swan, maléfique et manipulatrice.

Mais voilà, cherchant à chaque occasion à atteindre la perfection, Nina personnifie très bien le coté angélique du cygne mais lutte pour jouer avec conviction son alter ego. Et même si Thomas finit par la choisir parmi les autres danseuses, il exprime ses réserves et la presse d’explorer son « coté sombre ».

Nina va alors puiser au plus profond d’elle même, à travers la danse, la libération de l’emprise de sa mère (qui est plus qu’obsessive et protectrice) et l’exploration de ses désirs enfouis pour trouver cette autre facette d’elle-même… mais arrivera-t’elle à s’arrêter à temps et ne pas perdre le contrôle ?

Le "méchant" Cygne

Comme je l’ai indiqué précédemment, j’aime bien ce que fait Darren Aronofsky, non seulement les histoires qu’il déniche mais aussi la façon de les raconter ou de les filmer. Il ne déroge pas la règle avec ce dernier long-métrage.

 

On appréciera beaucoup l’importance des miroirs dans quasiment toutes les scènes du film, ce qui permet de renforcer la dualité du personnage principal mais aussi montrer qu’elle tombe dans un abime où il sera difficile de différencier la réalité de ce qui ne l’ai pas.

Le réalisateur aime aussi l’excès, le grandiose, et certaines scènes sont particulièrement délirantes. Show ▼

 

Autre thème du film, la paranoïa, qu’on voit à travers le personnage principal et qui est prise d’hallucinations assez violentes. Mais la manière dont le film est tourné, on en est toujours à se poser la question si Nina est tarée ou bien si c’est bien la réalité qui se produit.

 

Tant que j’y suis sur la mise en scène, un léger reproche : la façon dont l’histoire est relatée se fait principalement par dessus de l’épaule de Nina, ou bien le personnage est toujours dans chaque plan. Lorsqu’on se trouve derrière elle, le film se fait camera au poing, donc c’est assez mouvementé ! Autant sur certaines scènes de ballet ça ne m’a pas dérangé, j’ai même trouvé que ça apportait du dynamisme à un art que je n’apprécie pas forcement, mais lorsque l’on se trouve derrière Nina alors qu’elle marche dans la rue et que ça bouge de partout, l’intérêt s’en trouve bien amoindri.

Reste que cette manière de suivre Nina apporte un coté très réaliste, très proche de la ballerine ; le grain d’image fait tout pour abonder dans ce sens (si vous avez vu The Wrestler, il me semble que le même procédé a été employé durant le film). De plus, Natalie Portman (qui entre temps a gagné un Golden Globe et est en course pour les Oscars) a subi une transformation physique époustouflante : on la reconnaît, mais elle a du perdre énormément de poids et suivre un entrainement intensif de danse pour le film. Darren Aronofsky ne fait rient pour l’embellir non plus : les plans montrent clairement qu’elle est vraiment maigre, comme on imagine qu’une danseuse le serait et son visage n’ai pas maquillé non plus, ou en tout cas n’a pas l’air. De plus, sa performance en tant qu’actrice est irréprochable en tant que jeune fille parfaite, soumise et fragile, complètement frustrée. Je ne pense donc pas que les éloges faites à son sujet aient été volées.

Ouh, la villaine sans maquillage!

J’ai aussi eu la chance de l’avoir vu assez rapidement avant sa sortie ; même si je trouve rétrospectivement que c’est un bon film, je ne peux pas m’empêcher d’être déçu. C’est certainement du aux précédents films que Aronofsky a réalisé et aux critiques que j’ai lu, qui m’ont vraiment enthousiasmé. Mais bon, j’adore ce qu’il fait donc mes attentes devaient être assez hautes.

Du reste, ce film reste toujours un ovni dans le paysage cinématographique et les gens en sortant du film disaient de manière générale que le réalisateur devait être barré ! Personnellement, je ne trouve pas qu’il soit allé aussi loin qu’il aurait pu, mais c’est mon point de vue.

 

Un film différent donc, que je conseille, car même s’il concerne un domaine à priori très hermétique, il le traite d’une façon non pas abordable mais très personnelle.

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