127 hours (Danny Boyle, 2011)
Le moins que l’on puisse dire de Danny Boyle, c’est qu’il sait se renouveler ! En terme de genre de films qu’il a réalisé, il se dénote par une grande variété : le thriller avec Petits meurtres entre amis (Shallow Grave en Anglais, on voit tout de suite le rapport !), la vie et les déboires de jeunes junky en Ecosse avec Trainspotting, le film d’horreur et de zombies avec 28 jours plus tard, le film « qu’est ce qu’il se passe dans l’espace » – science-fiction avec Sunshine ou encore la comédie romantique avec Slumdog Millionaire. Même si on n’adhère pas forcement à ses films, ou du moins pas à tous, on se doit de reconnaître un certain talent dans la réalisation. Danny (et ouais j’ai envie de l’appeler par son petit nom !) récidive avec 127 hours, relatant l’histoire vraie et extraordinaire de Aron Ralston.
[Un petit conseil à ce sujet, si vous voulez garder la surprise du synopsis, je vous recommande de ne pas lire sa bio ou un article concernant le film, je vais quant à moi essayer ne pas vous gâcher l’histoire !]
Aron est donc un jeune homme qui aime marcher dans les canyons et faire de la varappe. Et lorsqu’il part en weekend sans prévenir son entourage, c’est pour faire une randonnée à travers le Blue John Canyon, dans l’Utah.
Dans les aspérités, les montagnes et les failles, Aron se sent vraiment dans son élément et profite à fond du paysage. Malheureusement, lors de ses déambulations, il va glisser et tomber dans une crevasse. Dans sa chute, un rocher va également s’effondrer et le coincer dans un passage très étroit, lui emprisonnant le bras droit contre la paroi.
Aron va alors parcourir ce que son sac à dos contient : une gourde d’eau, un peu de nourriture, de la corde, une lampe torche, un appareil photo, une caméra et finalement une pince/couteau de survie bon marché… peu de choix s’offrent à lui. Peut-il s’en sortir en échappant à l’inévitable ?
Voilà le pitch que j’ai eu (pas grand-chose vous me direz, mais je préfère à la rigueur qu’on ne m’en dise pas trop et éviter de me gâcher une quelconque surprise avant la projection) et je dois dire que je n’ai pas été déçu par la manière dont le film s’est déroulé.
On pourrait penser qu’il traine en longueur avec un scenario aussi mince, mais Danny Boyle n’en est pas à son premier film et le dynamisme de la réalisation, les scènes de paysage, la musique bien distillée en font un film très agréable à suivre.
Cela ne s’arrête cependant pas à une bonne mise en scène ou de magnifiques paysages (en tous cas avant que Aron tombe dans la crevasse…). C’est aussi l’histoire d’un homme face à sa vie et face à la mort. Que se passe-t’il lorsque petit à petit on se rend compte que notre espoir de survie diminue très fortement ? On passe en détails les moments clés de notre vie, heureux et malheureux, on pense à des choix qu’on aurait du faire ou mieux faire, ce qu’on voudrait changer, ce à quoi ou qui on tient. De surcroit, notre héros se retrouve peu à peu sans vivre ni eau et sombre petit à petit dans des délires et des hallucinations entrecoupées de moments de lucidité intenses, qui seront généralement des moments fort de sa vie.
La question de l’instinct de survie est elle aussi soulevée : jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour vous sortir d’une situation inextricable ? Qu’est-ce que vous pourriez faire ou sacrifier pour vous libérez de la paroi d’une montagne (là encore une métaphore de la vie, de quoi êtes-vous capable ?).
Sans en dévoiler plus, je vous invite à aller le voir et commenter pour me dire ce que vous en pensez.
Personnellement j’ai beaucoup aimé ; l’acteur porte l’histoire quasiment tout seul, de belle façon, et la mise en scène est énergique et intéressante. Cependant, je ne pense pas que le film soit exceptionnel, notamment parce que la fin est un peu décevante, non pas que je n’ai pas apprécié le dénouement, mais la façon dont elle a été mise scène m’a un peu déçu…
Reste qu’on passe un très bon moment. A voir !