Tron Legacy (Joseph Kosinski, 2010)
1982, les studios Disney sortent un film avant-gardiste : Tron. Véritable révolution technique en matière d’effets spéciaux, le réalisateur était surtout visionnaire quant aux décors et à l’univers virtuel, qui aura été précurseur d’un bon nombre de jeux vidéos. Le film a été à l’époque plutôt bien reçu et au fil des années, est devenu culte pour un bon nombre de personnes.
J’avoue avoir visionné le film plusieurs fois dans ma jeunesse (avant 12 ans) mais je n’en garde quasiment aucun souvenir, même pas de son scénario, si ce n’est quelques scènes mythiques (celle du combat de disques ainsi que la course de moto; ndlr: c’est la première fois depuis plus de 20 ans que je vois ces images, elles ont bien vieillies !).
2010, la suite de Tron est annoncée tambour battants et la bande-annonce laissait présager d’une beauté et d’une texture d’image incomparable. La voici pour que vous vous rendiez compte de la différence avec son prédécesseur:
http://www.youtube.com/watch?v=d4RiUy23e9s&feature=relmfu
Tron Legacy débute sur une scène de Kevin Flynn, héros du premier opus, et qui est le PDG d’une énorme firme internationale ENCOM, spécialisée dans les programmes informatiques et jeux vidéos. Nous sommes en 1989. Cette année, Kevin disparaît mystérieusement, laissant la compagnie à son unique héritier et fils, Sam, alors qu’il n’a qu’une dizaine d’années.
Vingt ans plus tard, Sam n’a pas de but dans la vie et s’amuse régulièrement à titiller les dirigeants de ENCOM et semer le trouble, alors même qu’il en est le digne héritier… jusqu’au jour où un ancien ami de son père reçoit un numéro de téléphone sur son pager (le nul, il a toujours un pager !), venant du bureau de Flynn, déserté depuis maintenant 20 ans. Sam, par curiosité, se rend à l’ancienne arcade où son père travaillait pour savoir ce qui se trame. Qui sait ce qu’il va se passer…
Bon, mes impressions sur le film. C’est beau… purée que c’est beau mais est-ce qu’on avait besoin de lunettes 3D pour l’apprécier à sa juste valeur ? Très franchement, non, c’est superflu et même énervant qu’une image aussi belle soit gâchée par du floutage, du à de la technologie 3D qui n’est pas encore au point.
Mis à part ce léger détail, le pari du film qui était de remettre au gout du jour l’ambiance du premier opus avec des moyens contemporains, est réussi. Les décors sont sublimes (j’adore, entre autres, l’aspect très sombre, presque gothique de la ville virtuelle), les costumes sont bien rendus (malgré le coté kitch que cela aurait pu avoir), les effets spéciaux époustouflants. Je regrette que l’on ait pas pu plus profiter de certaines scènes, comme le combat de disques ou la course de moto qui sont des clins d’œil au premier opus et qui auraient méritées une plus grande place dans le film. Un véritable coup de chapeau à une esthétique incontestablement réussie.
Autre point important, la musique, qui a été composée par Daft Punk, un petit groupe qui monte (ils ont aussi eu la chance d’apparaitre dans une des scènes) et qui est un mélange entre de la musique électronique et un orchestre symphonique. Là encore pari réussi (j’avais déjà acheté l’album avant d’avoir vu le film, ce qui m’a aidé à plus l’apprécier avant le visionnage), les thèmes joués collent parfaitement à l’ambiance générale du film.
Seule ombre au tableau, le rendu de Flynn (donc Jeff Bridges) lorsqu’il était jeune : la texture de sa peau à l’écran est un peu bizarre, ou même ses mouvements trop rigides pour pouvoir les considérer comme crédibles.
Maintenant les points faibles. L’histoire est ridicule avec des éléments scénaristiques indigestes et incohérents Show ▼
et des révélations dont on se fiche éperdument. Les personnages sont trop caricaturaux et on se contrefout royalement s’ils vont survivre ou pas ; on regrette vraiment que le réalisateur n’ait également pas apporté plus de profondeur aux protagonistes (Quorra par exemple). Enfin, les dialogues sont souvent navrants, et gâchent malheureusement le bon déroulement de la trame. Le réalisateur et les studios Disney ont visiblement des progrès à faire s’ils veulent produire un meilleur Tron la prochaine fois (ah, oui, j’ai oublié de le mentionner, ça sent la suite à la fin du film).
C’est dommage, je ne saurai vraiment pas quoi conseiller. Autant, j’ai été bluffé par l’aspect visuel du film et les nombreux clins d’œil qu’il faisait à son prédécesseur, autant l’histoire et les personnages m’ont vraiment déçu et ça m’a clairement gêné pendant le film. A vous de voir si vous voulez/pouvez sacrifier ces éléments pour une expérience esthétique unique.