La Route (Cormac McCarthy pour le livre et John Hillcot pour le film)

Couverture du bouquin

Après l’article concept sur un album et un concert, voilà une nouvelle déclinaison de cette idée avec un livre et un film, La Route.

Je voulais absolument voir le film, après les conseils avisés de mon frère qui en avait fait l’acquisition il y a de cela quelques mois. J’ai finalement réussi à me le procurer presqu’un an après en avoir entendu parler.

Entre temps, j’ai aperçu que le livre était vendu pour la modique somme de £1 ! (£1 ~ €1.20 en ce moment !!) Autant dire que je ne me suis pas fait prier et j’ai mis la main dessus illico presto.

 

Tiens savez-vous d’ou vient cette expression ; je pensais que c’était italien, mais apparemment cela vient du latin illico, proprement sur place, de in, dans, sur, et loco, lieu, place et praesto, ici d’où la signification immédiatement.

 

J’ai donc commencé par lire le livre dont l’auteur McCarthy a apparemment gagné le prix Pulitzer pour l’œuvre en question.

Sa lecture m’a un peu troublé, non pas par le contenu de l’histoire mais plutôt par la façon dont la narration est construite : pas de chapitres mais des paragraphes plus ou moins longs, atteignant au maximum deux pages et très peu de dialogues. Etrangement court, je m’étais dit que j’en aurai achevé la lecture assez rapidement mais le style n’étant pas évident, il m’a fallu quelques bonnes heures étalées sur quelques jours pour en venir à bout

L’histoire est celle d’un homme et de son fils qui ont survécu à un cataclysme d’une origine inconnue (et qui est sous-entendu). La population a ostensiblement diminué et les animaux ainsi que toute nourriture sont devenus des denrées très rare. Tout ce qui reste à nos héros : un caddie dans lequel ils stockent le peu de nourriture qu’ils ont pu trouver sur le chemin et des objets hétéroclites pour assurer leur survie. Ils se sont fixés pour objectif de suivre la Route qui les mènera vers la mer, leur destination finale. Leur chemin sera évidement semé d’embuches et les autres survivants ne se montreront pas forcement très bienveillant à leurs égards.

Affiche du film

L’impression qu’il me reste du livre est bonne, mais méritait-t’il le prix Pulitzer ? Je ne sais pas. Les descriptions sont très bien rendues et le monde apocalyptique qui est décrit prend vraiment à la gorge lors de la lecture, ce qui dénote d’une grande maitrise de la part de l’auteur.

Tout y est assez pessimiste (bizarrement la fin du livre ne l’est pas tant que ca), et cette vision morne est une constante du début à la fin de l’ouvrage, ce qui contribue à une ambiance assez sombre (qui est renforcée par quelques thèmes chocs qui à l’écran pourraient causer quelques problèmes Show ▼

. Mais le livre est également émouvant, avec la relation étrange qui s’établie entre le père et l’enfant après cette catastrophe inconnue ; on voit tout de même qu’il essaie de lui inculquer des principes et des valeurs (les bons/les méchants, le fait de devoir reprendre son flambeau quand il viendra à mourir, etc.), ce qui rend la relation attachante et crédible. On peut supposer que la Route est aussi une métaphore de la vie, qui dans ce cas précise est assez déprimante, que le jeune garçon et don père vont devoir affronter seuls.

 

Je pense cependant que cela a été une erreur de ma part de lire le livre avant de voir le film. Je vais maintenant donner mes impressions (forcement biaisées) sur le long métrage : l’histoire est extrêmement fidèle au livre (Show ▼

et je trouve que la mise en scène est efficace, avec un déroulement entrecoupé de flashbacks qui ne sont pas excessifs, mais qui ponctuent pertinemment l’histoire. La performance de Viggo Mortensen (vous vous souvenez le crasseux qui jouait Aragorn ?) est bonne, notamment sa transformation physique, et la performance de l’enfant qui l’accompagne est également correcte, car il faut bien l’avouer, les enfants ne sont pas toujours les meilleurs acteurs !

Reste que même si je trouve la photographie réussie, avec des couleurs sombres qui respectent l’atmosphère apocalyptique désirée, l’ambiance est un ton en dessous du livre, et pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression que la lecture m’a procuré plus d’émotions que son adaptation à l’écran.

Objectivement, je pense néanmoins que le film est très bon, ma vision de étant biaisée par la lecture de l’ouvrage.

 

Il reste que je conseille fortement de voir le film, puis de lire le livre, mais dans cet ordre précis !

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