Rock en Seine 2010 (1ère journée)

Première impression globale sur l’ensemble du festival cette année, déjà : ils ont visiblement viré les ingés son de l’année dernière, et c’est tant mieux ! La qualité du son était vraiment bien meilleure cette année, et même pour les concerts qui auraient pu être sensibles (lire : Massive Attack sur la Grande Scène), les basses sont cette fois restées à des volumes parfaitement tolérables durant tous les concerts auxquels j’ai assisté. On a eu à regretter un temps un peu pourri par contre, avec quelques rapides averses en cours de journée, mais rien de méchant et ça n’a pas changé le sol en gadoue -ce qui aurait été bien la galère- si bien qu’on pouvait toujours s’asseoir tranquillement quand on voulait se reposer ; le dernier concert du festival s’est par contre apparemment conclu sous une pluie battante, mais nous étions déjà rentrés donc je ne pourrais pas vous raconter. Commençons déjà avec le récit de la première journée :

Roken is dodelijk

Roken is dodelijk est un petit groupe Lillois dont la musique m’a un peu fait penser à Arcade Fire, en ce sens qu’elle sort des sonorités rock classiques tout en restant indiscutablement rock, avec un chant impliqué et touchant doublé par une choriste fille. J’ai notamment bien aimé le lien qu’ils mettent en place avec le public (une entrée en ‘clapping’ sur leur premier morceau -c’est à dire qu’ils tapent un rythme avec leurs mains, invitant tout le monde à taper avec eux, ce qui lance la chanson-, un morceau où le public est appelé à hurler au loup avec eux, le moment où il faut chanter étant signalé par les baguettes brandies par le chanteur,…). Sans être renversant, c’était un concert très sympa et parfait pour une mise en ambiance « concert » tranquille.

Band of Horses

Band of Horses : Il m’a fallu un peu de temps pour vraiment apprécier la prestation de ce groupe ; je ne trouvais pas leur musique très élaborée. Mais je me suis laissé finalement toucher par ces riffs simples de guitare qui charpentent des mélodies mélancoliques, au milieu de laquelle la complainte déchirante du chanteur (Ben Bridwell, seul membre encore présent du groupe original) trouve parfaitement sa place. En réécoutant leurs morceaux tandis que j’écris, je trouve que leur son est vraiment très différent sur scène, où je le trouve beaucoup plus dense (et finalement, plus intéressant).  Ecoutez quand même Is there a ghost, c’était ce très beau titre qui m’avait donné envie de les entendre même si les avoir vus sur scène ne m’a pas donné envie de mieux connaître leurs deux albums.

King of Conspiracy

Depuis que nous les avons découverts en première partie des Blood Red Shoes, Michmuch est un inconditionnel des King of Conspiracy, et lui et moi avions pris notre après-midi pour être sûrs de les voir quand nous avons su qu’ils joueraient à Rock en Seine… participer à ce gros festival est un joli bond en avant pour ce trio français de rock noisy qui multiplie les concerts dans de très petites salles depuis plusieurs années et commence à acquérir la reconnaissance qu’il mérite. Leur musique relativement déconcertante,  à la fois viscérale et super technique, et franchement anti-pop (ne vous attendez pas au traditionnel couplet-refrain-couplet-refrain avec eux) les « condamne » à ne jamais devenir un groupe grand public, mais dans leur catégorie (punk virtuose ?) ils ne sont pas loin de ce qui se fait de mieux en ce moment. J’ai pu apprécier encore un peu plus leur prestation de Rock en Seine puisque leurs morceaux m’étaient plus familiers et que j’ai donc pu mieux m’immerger dans le rythme -ce qui n’est pas facile car leurs mélodies sont atypiques, menées tambour battant et pleines de ruptures. Un très bon concert en tous cas, avec une fin quand même un peu chaotique mais des moments mémorables, comme lorsque Michaël (le chanteur/guitariste), dans son enthousiasme, a involontairement mais imperturbablement détruit étage par étage (cloches, puis cymbales) le rack sur lequel il bat le rythme sur certains morceaux. Et leurs nouveaux titres  (que vous pouvez découvrir ici et ici dans de bonnes captations de leur version live à Rock en Seine) étaient excellents, ce qui me rend d’autant plus enthousiaste à l’approche de la sortie de leur premier album. A écouter absolument !

Yannis Philippakis, chanteur de Foals

Foals est un groupe qui a déjà conquis son public (et qui publie ces jours-ci son 2e album), mais je les découvrais là pour la première fois. Leur son pop-rock pétillant mais un peu triste, régulièrement agrémenté de synthés, m’a fait assez rapidement penser au Cure new wave de The head on the door (pas leur plus mauvaise période ! :) ), d’autant qu’avec cette voix de gorge haute, son attitude un peu bizarre et sa coupe de cheveux très années 80, le chanteur m’évoquait aussi pas mal Robert Smith. Je ne suis pas complètement rentré dans le trip ce jour-là, mais j’écouterai volontiers davantage de Foals, dont j’ai bien aimé les mélodies dansantes mais mélancoliques, qui donnent envie de mourir… mais en sautillant !

Beast

Ln, Michmuch et Laurent partis écouter Skunk Anansie (dont l’annonce de la reformation m’a autant excité que celle de l’ouverture d’une cinquième boulangerie dans mon quartier), je suis retourné de mon côté vers la scène de l’industrie (la petite scène), dont les horaires de concert étaient cette année parfaitement harmonisés avec ceux de la scène de la cascade (la scène moyenne, toute proche), permettant d’enchaîner les concerts sans avoir à lâcher la fin de l’un pour voir le début de l’autre, ce que j’ai trouvé vraiment appréciable, pour le public comme pour les groupes (parce que v’là la perte de moral quand tu vois la moitié de ton public se barrer lorsque le concert d’un autre groupe plus populaire que le tien démarre…). Et c’est là que j’ai pu découvrir Beast qui aura été pour moi la révélation de ce festival : leur fusion puissante mais pas lourdingue (je ne suis pas fan de fusion), chaloupée et au son grave, inquiétant, m’a fait rapidement taper du pied et balancer la tête en rythme. La chanteuse en particulier est assez exceptionnelle, avec un look archi ordinaire (presque un look de maman, alors que les autres membres du groupe sont super sapés) mais une voix de diva soul alternant avec un flow rap au groove indiscutable. D’après certains qui l’auraient vu aux Transmusicales de Rennes, son énergie sur scène ce soir-là n’était que l’ombre de ce qu’elle peut être… je pense en effet qu’elle aurait pu être physiquement plus dedans, et j’imagine ce que doit être le groupe à ce moment-là ! Ce concert m’aura en tous cas fait acheter l’album, ça veut quand même dire ce que ça veut dire (comme disait ma grand-mère).

The Kooks

J’ai connu The Kooks un peu par hasard, parce que l’un des membres de mon groupe nous a proposé de reprendre leur tube Do you wanna, et j’avoue que j’aurais facilement pu passer à côté. Leur pop-rock est sympathique mais un peu trop gentillette à mon goût ; du coup je ne les avais pas non plus prévus dans mon programme de la journée, et c’est de la même oreille un peu distraite que je les ai écoutés jouer en mangeant, sans qu’ils réussissent à me tirer à eux.

Cypress Hill a toujours joui d’une bonne image auprès des rockeurs. Il s’agit pourtant de vrais rappeurs, mais leur esthétique était effectivement plutôt éloignée des effets bling-bling, leur musique plutôt sombre, et ils ont souvent collaboré avec des groupes rock pour des morceaux orientés fusion.

Cypress Hill (photo leszindeructibles.com)

J’ai tous leurs albums, même si finalement je les connais tous mal faute de les avoir suffisamment écouté ; les voir sur scène me faisait pas mal envie, même si le fait qu’ils se soient reformés récemment alors qu’il s’agit maintenant d’un vieux groupe m’inquiétait un peu… et malheureusement, mes inquiétudes étaient fondées. Le show était super plat, l’animation indigne (ils nous ont fait le coup du « je coupe la musique pour laisser le public chanter » : vous savez ce que je pense de ce truc insupportable ; il y a eu aussi un moment où les deux rappeurs nous ont fait une petite séquence de théâtre de guignol pour introduire un morceau : chez les Puppetmastaz, j’adore. Mais chez des gros rappeurs (et gros, ils le sont devenus), c’est ridicule) : on est partis après quatre morceaux.

Black Rebel Motorcycle Club

On venait juste de voir le groupe au Bataclan, si bien que je pensais plutôt passer ma soirée devant Cypress Hill et faire l’impasse sur les Black Rebel Motorcycle Club… et c’est finalement dans une ambiance certes  moins idéale que la première fois (une petite salle, avec un public enflammé mais en phase avec le groupe, contre une grande scène en extérieur, avec le son qui se disperse et un public un peu trop nombreux) que nous avons réécouté avec plaisir le rock intense, sombre et bruyant du trio (qui, je m’en rends compte maintenant que je connais un peu mieux leurs morceaux, gagne à être vu sur scène, où leurs murs de sons prennent plus d’ampleur). Une bonne prestation, qui a aidé à compenser la déception Cypress Hill.

Blink 182 - ils ont l'air gentils, par ailleurs

Je ne sais pas ce que vous pensez de Blink 182, mais personnellement, si je reconnais qu’ils ont pondu quelques tubes sympas (plus que ce que je pensais en fait : moi j’avais surtout retenu What’s my age again ?, mais j’ai reconnu tous les morceaux qu’ils ont joué pendant le quart d’heure où on est restés à les écouter, alors que je n’avais jamais entendu un seul de leurs albums !), je trouve quand même que musicalement, c’est un peu juste… Pourtant, c’était sans doute leur nom qui était le plus arboré sur les t-shirts des festivaliers cette année, ce qui m’a franchement étonné parce que pour moi ce n’était qu’un petit groupe de punk-pop anodin. Populaire ou pas, au final, pour des morceaux pourtant pas trop compliqués à jouer, c’était pas toujours nickel, et au niveau du chant, c’était souvent limite… vraiment pas de quoi me garder debout une demi-heure de plus et ça a donc été la fin de cette première journée bien chargée et globalement très positive à mon goût (comment ça, ça se ressent pas à la lecture ? ^_^)

[nb. vous pouvez retrouver plein de très bonnes photos du festival dans le reportage photo consacré à Rock en Seine du très chouette site Soul Kitchen]

5 réflexions sur “ Rock en Seine 2010 (1ère journée) ”

  1. Akodostef sur

    rmlll… est-ce que toutes les photos s’affichent correctement chez vous ?
    J’ai l’impression que le lien ne s’effectue pas bien avec le site sur lequel je les ai empruntées… :/ (pourtant au départ ça marchait correctement, et j’ai eu l’autorisation de l’auteur pour les utiliser)

  2. Akodostef sur

    Bon : pas de hotlinkings avec le site Soul Kitchen, du coup je retire les photos pour l’instant, soit je trouve comment les uploader (chaque fois que j’essaye de le faire de chez moi ça foire – je verrai ça avec notre expert ès techniques ultimes, Jika), soit j’en utiliserai d’autres, tant pis…

  3. Stoeffler sur

    Je sais pas de quelles photos tu parles, mais toutes celles qui sont sur ton article marchent nickel!

  4. Pour moi ya une photo qui ne s’affiche pas (The Kooks) et un grand paragraphe vide juste au dessus.
    Tout pourri ton article!
    ;)
    (Mais Rock en Seine J1 c’était bien.)

  5. Akodostef sur

    Mmmh… en fait ce matin avant de partir au taf j’ai mis de nouvelles photos donc a priori Ln je dirais que si tu as des problèmes d’affichages (le paragraphe vide, c’est la vidéo d’un live de Beast), c’est plutôt ton explorateur qui est pourri que mon article.

    Et toc !

    (et au passage, quand est-ce que tu vas prendre le temps de te faire un Gravatar ? Hein ? Ca te plait, de ressembler à un boulon avec des lunettes de soleil ?)

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