Slumdog Millionaire (Danny Boyle, 2009)

Affiche du film 'Slumdog Millionnaire'
Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l’émission Qui veut gagner des millions ? Il n’est plus qu’à une question de la victoire lorsque la police l’arrête sur un soupçon de tricherie.
Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d’où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu’il a perdue.

Deux remarques a priori :
1. si le film n’avait pas été réalisé par Danny Boyle, je ne sais pas quelle audience il aurait rencontré.
2. le pitch est quand même relativement intéressant en tant que structure de récit. Malheureusement, le contrat n’est pas rempli sur ce point : le concept même du film n’est pas respecté, et les flashbacks n’expliquent pas toujours les réponses du héros dans le temps supposé présent (le nom de l’inventeur du revolver, la façon dont il a réussi à participer au jeu, même au départ la façon dont il connaît l’attribut de Rama laisse dubitative). La forme du récit n’est évidemment qu’un prétexte, mais c’est le prétexte qui a pu donner envie à certains d’entendre l’histoire entière, donc mal l’exploiter est pour moi une faute.

Les effets visuels utilisés par Boyle pour mettre son histoire en images (cadrages de guingois qui n’enrichissent que rarement l’image et qui en se succédant avec des inclinaisons un coup à gauche un coup à droite donnent parfois un léger mal de tête à l’instar des récents films tournés en « caméra subjective » (en moins violent quand même) ; longues séquences d’ambiance avec musique rythmée qui meublent le film comme autant de clips ; ralentis moches…) sont souvent agaçants.

Mais au-delà de la forme, le film est simplement fade : le plus excitant, c’est la musique (le film a d’ailleurs reçu l’Oscar de la meilleure bande son). Deux scènes seulement ont éveillé en moi une esquisse d’émotion : la scène rigolote où le petit héros réalise qu’il va devoir sauter dans la fosse à purin pour obtenir en traversant la foule la signature de son idole, l’autre frappante où un gamin des rues se fait arracher l’œil.

Le reste du film, malgré des scènes et des situations a priori fortes, m’a laissé complètement froid, ce qui n’est clairement pas l’objectif du film.

Bref, sans aller jusqu’à dire que le film est mauvais, le moins que je puisse dire est qu’il ne m’a pas enthousiasmé et même qu’il m’a déçu sur le peu que j’en attendais (la structure narrative).

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *