Ong Bak 2 (Tony Jaa, 2008)

Un bref topo sur l’histoire : au XVe siècle en Thaïlande, Tien (Tony Jaa) le fils d’un grand seigneur échappe d’abord à l’usurpateur qui renverse le pouvoir en éliminant tous ses vassaux, puis à des méchants esclavagistes, pour entrer dans une communauté de bandits experts en tous arts martiaux auprès desquels il va suivre un entraînement rigoureux qui fera de lui un guerrier quasi invincible : Tien pourra alors obtenir sa vengeance contre ceux qui lui ont tout fait perdre.

Bien, hein ?

J’avoue que je ne me souviens à peu près plus du tout d’Ong Bak, le premier film dont celui-ci est censé être la suite, ou plutôt une préquelle (Tien est en fait un ancêtre du héros du premier Ong-Bak, qui partage son kharma pourrave mais aussi son essence de combattant hors pair). J’ai juste le souvenir que je ne m’étais pas senti volé en ressortant de la salle, étant venu pour voir de chouettes combats et ayant obtenu ce que j’en attendais, avec notamment quelques séquences d’exception, que ce soit par leur réalisme ou par l’exploit des figures réalisées.

Ong-Bak 2 est bâti exactement sur le même principe et satisfera donc exactement le même public : ceux qui acceptent de faire une croix sur le scénario pour suivre des combats remarquablement chorégraphiés. Pour vous donner une idée du sérieux avec lequel le thème principal est respecté, lors de sa formation, le jeune Tien est conduit à l’entrée d’une grotte, devant laquelle son mentor lui annonce qu’il doit entrer pour subir une épreuve mentale. Il entre, donc, seul. Et là… BASTON ! ^_^ (bon, c’est là qu’il apprend que parfois il faut accepter d’être impitoyable et de tuer son adversaire, mais quand même, j’adore la conception de l’épreuve mentale).

Bref, les combats s’enchaînent pratiquement sans discontinuer, même si on découvre avec surprise des tentatives de construction du scénario avec des allers-retours dans l’histoire (oui oui Julien, des flashbacks et des flashforwards, comme dans Lost !). Quelques scènes sortent particulièrement du lot : un combat individuel contre un lutteur, une boxe de l’homme ivre très réussie, et un combat autour/ sous (!)/ avec (!!)/ et sur un éléphant, avec notamment deux vrilles et un salto sur le dos et la tête de l’éléphant !

Deux réserves, quand même :

1. les costumes, c’est bien. C’est joli, tout, ça donne une apparence nouvelle aux combats, pas de problème. Mais quand même, ça rend la lisibilité des mouvements très délicate et pour le coup le réalisateur (Tony Jaa, cette fois aussi derrière la caméra, une évolution remarquable pour cet homme aux talents multiples) ne parvient pas à surpasser cet obstacle, c’est dommage (rassurez-vous, l’essentiel des combats de Tien sont livrés en pagne donc on suit très bien).

2. Les combats avec arme, c’est classe, et c’est intéressant. On a droit dans Ong-Bak 2 à un combat avec un nunchaku à trois bâtons (sansektsukon), un autre avec une pierre au bout d’une corde (le suruchin), des coutelas avec un anneau à la base du manche qui permet de les faire tournoyer au bout du doigt, et pas mal de combats de sabre. Si ces derniers restent assez lisibles, les mouvements des autres armes sont trop… rapides pour la caméra et hormis lors des rares ralentis, j’ai eu du mal à suivre, malheureusement.

Au final, ce n’est évidemment pas un film tous publics, mais ceux qui attendent des combats spectaculaires ne seront pas déçus. L’image pourrait sans doute être de meilleure qualité, mais l’esthétique du film n’est pas mauvaise du tout (mention spéciale à la scène dans laquelle Tien enfant est libéré par les bandits, où les bandits sont très stylés et où un filtre (est-ce juste la pluie ?) rend l’image un peu brumeuse et assez chouette). A noter aussi une conclusion assez inattendue, franchement maladroite mais originale.

Ps : comme pour Very bad trip, il est recommandé de rester un peu pendant le générique de fin. Pas parce qu’il y a des super images à voir (y en a pas), pas parce qu’il y a des scènes coupées comme dans les films de Jackie Chan (y en a pas).  Mais pour la chanson du générique, assurée par le groupe de rap Sexion d’assaut avec un pur tube dont le titre (T’es bête ou quoi ?) annonce déjà clairement 1. le niveau de langage, 2. qu’il n’est pas du tout à l’ouest par rapport au film (je me permets de citer les paroles pour enfoncer le clou : « tu perds tes veuchs, et tu t’chies d’ssus c’est auch' » ); je vous glisse le lien sur Deezer pour vous permettre d’entendre par vous-mêmes ce morceau ultime.

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