Les Combattants (Thomas Cailley, 2014)

Lui, est « flottant » : pas très affirmé, pas très sûr de ce qu’il veut faire -ni maintenant, ni à l’avenir-, pas très attentif à ce qu’on lui dit…

Elle, c’est son contraire : déterminée, abrupte, elle sait où va le monde et s’y prépare : quand arrivera la fin de la civilisation, elle sera prête.

Tous les deux ont une vingtaine d’années et vivent dans une ville du sud de la France proche de la mer et de beaux paysages verdoyants. La force de caractère, l’énigme qu’elle représente, et probablement aussi la plastique de Madeleine (Adèle Haenel) captivent Arnaud (Kévin Azaïs) et le conduisent à décider à l’arrache de la suivre le temps d’une préparation militaire d’une quinzaine de jours qui va leur permettre de mieux se découvrir, eux-mêmes, et l’un-l’autre.

C’est le premier film du réalisateur Thomas Cailley, et vous n’en aviez probablement pas entendu parler. Moi non plus, mais j’étais au Japon (articles à suivre ;) ). C’est en rentrant et en rattrapant mes lectures en retard que je suis tombé sur une critique élogieuse de ce film présenté comme passant du film de potes au récit apocalyptique en passant par la comédie militaire ou romantique, avant d’entendre cette opinion confirmée par un proche qui l’avait vu au cinéma. A mon tour, je prolonge ce bouche-à-oreille : Les Combattants est un film surprenant, qui sort des genres convenus et multi-rabâchés (je me suis enquillé les films de super-héros dans l’avion, j’en peux plus ^_^), avec une histoire intéressante et des personnages originaux et particulièrement réussis, portés par des acteurs impeccables.

La solidarité d’Arnaud sauve Madeleine, l’individualiste acharnée

J’ai particulièrement apprécié les deux premiers tiers du film, qui sans adopter du tout la construction du film à sketches, sont une succession de moments drôles, cocasses, générés par la seule personnalité de ses héros et des situations dans lesquelles ils se trouvent (et brillamment mis en scène) : j’ai passé cette première heure à rire ou sourire, ce qui explose les records de la plupart des films que j’ai vus récemment qui étaient spécifiquement étiquetés comme des films comiques, et dans lesquels j’ai pu compter le nombre de blagues auxquelles j’ai effectivement ri.

Le film fait ensuite progresser l’histoire (dans des décors parfois magnifiques) vers la découverte de ce que ses deux personnages désirent réellement, interroge la logique des objectifs de Madeleine -finalement plus anticonformiste que survivaliste- pour nouer définitivement leurs deux destins. On rit alors un peu moins, mais on s’attache d’autant plus aux deux héros.

Au final, aucune hésitation à la sortie de la salle : Les Combattants est un film particulièrement réussi, drôle, intéressant, original, impeccablement réalisé et interprété. Je le reverrai avec plaisir et je vous le recommande vivement !

2 réflexions sur “ Les Combattants (Thomas Cailley, 2014) ”

  1. Jika sur

    Oouaouh…
    Je n’avais pas été spécialement attiré par le film à sa sortie, et j’avais donc lu ton article avec intérêt, me disant que « ho allez, il ne faudrait pas passer à côté d’une perle ».

    Il m’a été donné de voir le film et sincèrement, je me suis ennuyé : c’est parfois intéressant, les acteurs sont bons, mais qu’est-ce que c’est looooong. Sur les deux heures de film, il ne se passe pas grand-chose, et à part les répliques ou même certaines scènes qui sont parfois très marrantes, c’était beaucoup trop contemplatif pour moi.

  2. Akodostef sur

    Trop contemplatif ? Tiens, ce n’est pas du tout le souvenir que j’ai du film Oo
    Je crois qu’en fait, tu n’as pas compris les blagues :p

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