Fête médiévale de Provins : y aller… ou pas?
La question s’est effectivement posée pendant un moment, avant la date fatidique.
Aller au Provins, oui, mais pour quoi faire? Après avoir vu Carcassonne (ville sacrifiée sur l’autel du tout-marchand où on trouve un nombre franchement hallucinant de boutiques qui vendent… des katanas) et le Puy du Fou (le royaume des poussettes et des spectacles pour enfants avec des gens déguisés), je n’étais pas bien sûr de voir l’intérêt qu’il pouvait y avoir à visiter une nouvelle cité médiévale.
L’organisation de notre visite a en plus été particulièrement foireuse, puisqu’on hésitait à y aller costumés, mais avec des costumes décalés (le thème principal retenu était celui des super-héros… mais à 80€ le costume, ça faisait cher la blague d’un jour), que personne du groupe auquel la sortie était proposée ne donnait de réponse ferme sur sa présence ou non, ni sur ses préférences concernant le principe des costumes… Quant à moi, j’avais une démo de capoeira prévue le midi et ça me paraissait une bonne excuse pour esquiver comme tout le monde.
J’ai fini par me laisser convaincre, malgré la fatigue qui nous avait accablés toute la semaine Marion et moi (le mois de mai en France, c’est trop dur!).
Et tout a plutôt bien commencé :
– le trajet vers la gare de l’est était beaucoup moins reulou que ce que j’avais imaginé (malgré la distance, c’est très bien desservi et on y était en moins de 30mn quand je m’attendais pratiquement au double).
– le train pour aller de Paris à Provins était très moderne et confortable. La compagnie aurait pu être meilleure, mais ça ça ne dépendait pas de la SNCF.
C’est ensuite que ça s’est gâté.
Il y avait une file (deux en fait) d’attente interminable et apparemment stagnante pour payer puis entrer dans les murs de la ville. D’aimables (?) vieilles dames costumées accueillaient les visiteurs à leur arrivée pour les aiguiller soit vers la-file-des-gens-qui-payent-par-carte, soit vers celle-des-gens-qui-payent-en-espèce, et l’une d’elles a eu la bonne idée de nous recommander de quitter la file pour contourner l’enceinte et rejoindre une autre entrée où, disait-elle, c’était pareil sauf qu’il y avait moins de monde.
En vérité bien sûr, la deuxième entrée était tout aussi bondée que la première, mais étonnamment, encore plus engluée (on est restés 5mn, on a pas avancé d’un pied).
Sans l’absence totale de vergogne d’Hai et Olivier (qui se sont réintroduits dans la file dans laquelle on se trouvait au tout départ, à l’endroit exact d’où on était partis, grugeant clairement tous ceux qui avaient fait le choix de rester), on aurait perdu une bonne demi-heure avec cette blague de la vieille.
Et ensuite, c’était l’enfilade d’étals. Pour qui n’a rien à acheter de style médiéval, qui n’a pas faim ni soif (ou qui a prévu de quoi combler ces besoins), passée la curiosité de découvrir le poids réel d’une cotte de mailles ou la qualité (effectivement remarquable) des réalisations artisanales exposées, on est rapidement saoûlé par cette succession de boutiques, qui ne correspondent pas à ce qu’on était venu voir. En tous cas, moi les premiers étals j’étais admiratif, au bout de l’allée j’avais l’impression d’être de retour à Carcassonne (mais avec du matos qui avait au moins la qualité d’être (de paraître ?) bien plus authentique).
La journée s’est écoulée sans grands événements (enfin, quand même une bagarre avec Jika qui lui aura coûté du sang du pif (la prochaine fois, je t’arrache un oeil)). Nous avons assisté à un spectacle de fauconnerie qui malgré un scénario et une mise en scène à la limite de l’indigence, nous a permis de voir des rapaces aux plumages souvent splendides (bien que parfaitement sobres au niveau des couleurs); nous avons fait le tour des rues de la ville et des remparts pour nous assurer que non, vraiment, il n’y avait rien à voir.
Nous avons alors pris le chemin du retour… au moins jusqu’à la gare, où nous avons découvert que la communication de la SNCF sur les trains supplémentaires mis en place pour la journée du dimanche 14 induisait légèrement en erreur et que le train que nous pensions prendre… ne passait jamais le samedi. A ce point de la journée pour moi c’était vraiment une belle conclusion pour une journée de loose à piétiner dans une ville sans intérêt avec une pause bouffe toutes les heures pour s’enfiler de la bouffe au mieux correcte, avec le seul avantage de croiser de temps en temps des gens avec de chouettes costumes : j’ai proposé de patienter les deux heures qui nous séparaient du prochain train sur un coin d’herbe tout proche (eh, au moins il faisait beau ce jour-là) mais tout le monde s’accordait pour dire qu’il était indispensable de retourner dans les murs (une demi-heure aller, une demi-heure retour) pour voir à quoi ressemblait le bal.
Si j’avais écrit ce billet à ce moment-là, ça aurait été assez violent.
Heureusement en fait, ce retour dans la ville (après un passage chez le glacier pour -encore- manger un morceau) m’a permis de visiter la chapelle Saint Quiriace, qui en elle-même est sympa sans plus, mais dans laquelle se tenait un concert de musique classique (impossible de retrouver le nom de la formation qui officiait à ce moment-là, mais c’était un petit groupe d’instruments à cordes qui accompagnait une chanteuse costumée pour un air très triste et c’était extrêmement émouvant). Nous n’avons pas pu rester très longtemps mais ce seul passage m’a permis de remettre en perspective tout ce que nous avions fait dans la journée : Provins, dans l’absolu, c’est naze. La ville n’a aucun intérêt propre, et si vous n’avez pas l’intention d’acheter des babioles ou des costumes médiévaux, en termes d’activité ça va être le calme trèèèèèèèèèès plat.
MAIS, la fête médiévale de Provins, c’est aussi un endroit où les gens ont un esprit très positif (à part nous, je n’ai vu personne se plaindre; les commerçants étaient tous super gentils même ceux qui savaient qu’on n’avait aucune intention d’acheter tous les trucs qu’on demandait à essayer, que ce soient des costumes ou même des denrées (ps: l’hydromel doux, c’est très bon)), s’habillent en costume pour le seul plaisir de le porter et de participer de l’état d’esprit général; c’est un endroit où on croise régulièrement des groupes de troubadours qui jouent une musique qui se ressemble toujours un peu mais qui est jouée avec plaisir et conviction et ça aussi c’est touchant (je donne quand même un lien vers le site du groupe tchèque (si si) Arcus (photo de l’un des musicos ci-contre à gauche), dont le style avec force percussions était sensiblement plus rock et donc plus original que les autres).
Bref, je retire de notre visite à Provins la quasi-certitude que je n’y remettrai plus les pieds (sauf si je veux acheter de chouettes costumes médiévaux crédibles), mais avec le plaisir subtil d’avoir croisé des gens sympas ; une expérience humaine vraiment positive et agréable.
Ps: « Et cette photo de piaf, alors, qu’est-ce que c’est ? », se demande le lecteur curieux. Hé ben c’est tout simplement le visiteur inattendu que Marion et moi avons retrouvé chez nous le soir en rentrant de Provins : une… pie? qui s’est glissée dans l’appartement par l’ouverture de la fenêtre (pourtant c’était vraiment juste entrouvert), et qui nous attendait sur le bar (après avoir laissé deux-trois chiures dans l’appart’ quand même, mais ça aurait franchement pu être pire !). Ca a été un peu compliqué de la faire sortir (parce qu’apparemment les oiseaux -ou celui-là en tous cas- n’ont pas trop la conscience de ce qui est du mur, et de ce qui est du vide : quand j’ai voulu passer à côté d’elle pour lui ouvrir grand la fenêtre et lui permettre de ressortir, la pie s’est d’abord lancée contre le mur (où elle s’est éclatée comme une merde), avant de grimper le mur à coups d’ailes jusqu’à se percher sur le haut de l’armoire de la cuisine… et il a fallu attendre une bonne minute avant qu’elle redécolle, se plante deux-trois fois dans le chambranle au-dessus de la fenêtre, et finisse par trouver la sortie (à ce moment-là pourtant, il y avait plus d’ouverture que de mur devant elle…).
On a quand même eu pas mal de bol avec cette visite qui fait juste l’occasion d’une petite anecdote marrante, alors qu’avec un oiseau en liberté dans l’appartement, ça aurait pu rapidement tourner à la catastrophe (pendant notre absence déjà, et après quand on a tenté de le faire sortir).
Comme quoi, c’était pas tant la journée de la loose que ça, hein !
Et… ? Tu n’as pas dit ce que tu en as pensé, finalement.
C2 et moi on a été un peu déçus, un peu trop de monde, moins de gens déguisés que dans notre souvenir et… pas de sandwich au sanglier ! ; mais il faisait beau, et on a passé une bonne journée :-)
C’est normal, les photos décalées ? Et celle de l’oiseau dans votre cuisine ? Vous avez baptisé l’intrus Provins, ou un truc comme ça ?
M… c’est parce que j’ai pas fini de l’écrire et qu’il s’est publié tout seul parce que j’avais prévu de le poster aujourd’hui.
Ne lisez pas, ne regardez pas les photos, je mettrai à jour dans la soirée!
C2, elle dit qu’elle veut une photo avec tout le monde.
Et moi je dis de virer le piaf.
Et toi, tu dis quoi ?
Moi je dis que le piaf, il a une histoire. Attendez donc de lire.
Ca y est c’est bon, vous pouvez lire :)
Céline va être déçue par contre.
Elle avait qu’à écrire le billet, tiens. (et toc)
Boah, j’updaterai un de mes commentaires avec photos ou vidéo, si c’est comme ça :)
Moi je veux bien une vidéo et une photo de nous. Moi j’ai bien aime le spectacle des oiseaux, le bal, la musique et le dépaysement avec toutes ces personnes déguisées (certes pas assez). De mon iPhone.
C2line ! Ne me dis pas que ton Iphone signe non seulement tes mails mais aussi tes commentaires ???
A la Michel : mais lol, pyjama low, STFU !
J’ai commencé à classer mes ouidéos, et en voici une sympa de nos amis musicos :)
Bonjour, Je viens de lire votre encart et je pense que vous ne savez pas ce que sont des fêtes médiévales!
se sont des fêtes où ils faut se prendre réellement aux jeux! de premier abord si vous partez en pensant que vous allez passer une journée naze ça c’est sûr votre journée vas l’être! dommage pour les files d’attente interminable mais j’y vais tous les ans et je n’ai jamais vu de grosses files d’attente comme vous dites. Provins n’est pas » Naze « comme vous dites .
pour apprécier de vraies fêtes médiévales il faut ce prendre au jeux de faire à peu prés tous comme aux moyen âge, biensur vous ne trouverez que très très rarement, des sandwich aux sanglier, mais des sandwich médiévaux et des cochons de lait rôti aux feux de bois! on y trouve aussi des banquets médiévaux! et aux contraire à Provins vous ne trouverez pas beaucoup de vendeurs de » catana » mais plutôt d’épées de poignard, d’armes médiévales. il ne faux pas avoir peur de boire un peu (surtout si on ne prend pas la voiture) de » Cervoise » et d’ « Hypocras » qui sont les boissons les plus communes et biensur celles que l’ont ne veut pas forcement gouter car le nom n’invite pas beaucoup à la dégustation. elles sont pourtant très bonnes. l’hydromel et biensur très bonne aussi. vous trouverez des vendeurs de véritable cuirs, de cornes pour boire et autres. On y trouve aussi des compagnies qui font des spectacles en déambulant dans les rues. Malgré la foule ont peux tout de même s’amuser! il faut savoir s’ intéresser à tout! il est certain qu’ils font tous pour que cela ressemble au plus à ce que s’étaient autrefois mais il ne peuvent pas tous contrôler et réaliser comme certains stands. ils faut savoir se déguiser, boire un peu, participer des activités, s’ intéresser, manger et parle de façons pas très communes ou commodes, se laisser aller dans la fête!
ma foi, je vous laisse jouir de vos occupations messire.
Sincères salutations!
Matt
Bonjour Matt !
Je pense que tu as été marqué par le début de mon article et que tu as zappé la suite, parce que j’écris en dernière partie que la fête de Provins, malgré ce que j’en dis au départ, a aussi de très bons côtés positifs, notamment l’esprit des gens qui s’y rendent, et la qualité de la plupart des animations.
Et je suis 100% d’accord que la journée sera d’autant meilleure qu’on y va avec un esprit ouvert et l’envie de s’y amuser quoi qu’il arrive (c’est un peu comme pour tout, remarque), mais qu’y puis-je ? je suis un rabat-joie barbant à peu près toujours négatif sur tout par a priori ! ^_^
ok j’avais bien lu tout l’article mais je pensais que tu n’était pas convaincu par ce que tu disais.
Bon sur ce je vous laisse .
bonne continuation!