Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare (Lorene Scafaria, 2012)
Cette fois, c’est officiel, et définitif : il ne reste plus que trois semaines avant l’impact d’un météore avec la Terre, qui entraînera la fin du monde.
N’ayant plus que trois semaines à vivre, l’humanité arrête sa routine quotidienne et s’apprête à vivre ces derniers jours. Pour une bonne part des gens, cela signifie renoncer globalement aux fards de la civilisation : il y a ceux qui abandonnent la politesse de façade et s’expriment désormais sans ambages, ceux qui arrêtent de faire attention aux excès de nourriture ou de boisson, ceux qui profitent sans limite des plaisirs jusque là interdits ou contraints par la norme : sexe et drogue à gogo. Il y a aussi ceux qui s’étaient préparés de longue date à la fin du monde et qui entendent bien survivre dans leur bunker même quand la surface sera en cendres, ceux qui mettent le feu et cassent tout, ceux qui préfèrent en finir tout de suite plutôt que d’affronter la terreur des derniers instants ou l’absurdité de l’existence dans ces conditions…
Et puis il y a Dodge (un prénom qui signifie aussi « esquive », en anglais, ce qui n’est sans doute pas fortuit), incarné par un Steve Carell qui paraît déjà être passé à côté de sa vie et qui semble pourtant avoir du mal à décider de ce qu’il doit faire au moment de la conclure. C’est une discussion impromptue avec une voisine cyclothymique (Keira Knightley) qui va lui donner une voie : elle, veut rejoindre sa famille pour passer ses derniers jours avec eux – lui, ira retrouver celle qui aurait dû être la femme de sa vie mais qui en avait marqué l’échec lorsqu’elle l’avait quitté.
Fuyant ensemble la folie de la ville, ils vont trouver une autre façon de profiter pleinement de leurs derniers jours d’existence : au lieu de multiplier les expériences ou de se perdre dans les excès, ils vont plutôt retrouver le sens de ce qui est véritablement important -l’humanité, et les liens qui unissent les hommes entre eux. C’est un message qui peut paraître assez conservateur, mais auquel mon tempérament me fait souscrire assez naturellement.
Formellement très sage, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare n’est pas pour autant un film banal -le choix du cadre d’une apocalypse imminente pour une comédie romantique en témoigne déjà pas mal, et c’est cette originalité qui m’avait donné envie de voir le film lorsque j’ai vu la bande annonce. Assez drôle dans sa première moitié puis plus sérieux dans la deuxième, avec le bon tempo pour conclure sur une touche émouvante, c’est un film que je qualifierais avant tout d’attachant, principalement grâce à Steve Carell et à son personnage de loser semi-autiste en apparence qui se révèle en fait sensible et généreux.
Un petit mot en passant pour saluer le choix du titre français du film, que je trouve particulièrement bien trouvé, et à la fois plus drôle et plus approprié que l’original, Seeking a friend for the end of the world [En quête d’un ami pour la fin du monde].
C’est marrant, en voyant les affiches, j’avais un prejuge direct que le film allait etre un nanar…
Par contre, je suis decu que tu n’aies pas dresse de liste avec 20 invraisemblances du scenario! 8P