Blanche-Neige et le Chasseur (Rupert Sanders, 2012)
Blanche-Neige est à l’origine un conte germanique dont nous devons la version la plus connue aux frères Grimm (qui collectaient en leur temps -débuts du 19e siècle- des contes populaires et leur donnaient une forme si accomplie qu’on considère aujourd’hui leurs versions comme les versions « canoniques » de ces contes). Détail qui m’aurait sans doute détourné du film si je l’avais remarqué : les affiches (plutôt réussies par ailleurs) insistent sur le fait que le producteur de Blanche-Neige et le Chasseur est le même que celui… d’Alice au Pays des Merveilles, autre conte classique récemment revisité et remis au goût du jour, mais sans qu’il y aie vraiment lieu de se vanter (voire, au contraire), pour ce que je peux en dire.
L’histoire originale raconte la naissance d’une jeune fille à la peau blanche comme la neige, aux cheveux noirs comme ceux du corbeau et aux lèvres rouges comme le sang. Ardemment désirée par sa mère la reine qui n’avait jamais pu enfanter, l’enfant -qu’on appelle donc « Blanche-Neige »- lui a malheureusement coûté la vie à l’accouchement. La femme avec laquelle son père le roi se remarie est une marâtre jalouse de sa beauté qui va engager un chasseur pour se débarrasser discrètement de Blanche-Neige dans la forêt voisine et rester ainsi la plus belle femme du royaume. Vaincu par la pureté de la demoiselle, le chasseur ne parviendra cependant pas à lui faire davantage que l’abandonner dans les bois, où elle vivra différentes aventures, rencontrant notamment les fameux 7 nains avec qui elle vivra un temps avant d’être empoisonnée par sa marâtre déguisée en vendeuse de pommes, mais sauvée du sommeil éternel par un baiser du prince charmant.
Bon, l’histoire est plaisante, mais elle est très connue et donc le seul prétexte du remake n’avait pas été suffisant pour me donner envie (même de loin) de voir la très récente version de Blanche-Neige (2012), dont l’argument principal par ailleurs était le choix supposé excitant de Julia Roberts dans le rôle de la méchante reine (je précise que je n’aime pas Julia Roberts, lancez-moi des pommes empoisonnées si vous voulez, m’en fiche).
Blanche-Neige et le Chasseur, de Rupert Sanders (dont c’est le premier film), propose pour sa part de revisiter le conte en reprenant les ingrédients généraux de l’histoire mais en en adaptant largement la trame pour en faire une œuvre nouvelle et pas simplement une réédition, capable de surprendre même ceux qui connaissent déjà le conte tout en leur laissant la possibilité d’apprécier les ingrédients essentiels qu’ils avaient aimé dans l’original : un concept très en vogue ces dernières années, où on a vu se multiplier les reboots et les préquelles, aussi bien au cinéma qu’en BD et probablement sur d’autres supports encore, puisqu’il est à peu près garanti d’attirer les fans des œuvres originales, tout en séduisant un public supplémentaire de spectateurs qui voudront découvrir l’histoire pour la première fois (mais n’auraient pas été voir le vieil original), ou attirés par les qualités intrinsèques de la nouvelle mouture. Ce dernier cas a été le nôtre en l’occurrence, puisque l’argument de Blanche-Neige et le Chasseur est de plonger les protagonistes de l’histoire dans un univers orienté heroic-fantasy, ce qui pour un adepte du jeu de rôles est une idée sinon excitante, du moins intéressante : le succès du Seigneur des Anneaux au cinéma a ouvert une brèche, mais les bons films d’heroic-fantasy ne sont pas encore légion sur les écrans.
Que vaut alors cette version revisitée de Blanche-Neige? Hé bien globalement, c’est plutôt pas mal. Visuellement, c’est en général très plaisant, la qualité est au rendez-vous aussi bien au niveau des décors, des costumes, qu’au niveau des effets spéciaux. L’histoire quant à elle est effectivement largement remaniée mais remplit son objectif d’être intéressante -sans être captivante, quand même- aussi bien pour ceux qui attendent de retrouver des éléments de l’original que pour ceux qui veulent découvrir une nouvelle histoire. Le contrat de modernisation du conte par l’introduction d’éléments d’heroic-fantasy est également rempli. Dans la version traditionnelle du conte, les aventures de Blanche-Neige la maintiennent dans un rôle passif, et la préparent à un rôle de bonne ménagère et d’épouse soumise. Ici, elle fait face à un monstre, puis prend les armes pour libérer le pays de l’emprise de la méchante reine, qu’elle tuera de sa propre main. On a donc davantage affaire à une héroïne, mais je reste quand même plutôt sur ma faim de ce point de vue-là : la dernière partie du film, qui voit l’innocente jeune fille s’affirmer et affronter son destin est loin d’être exaltante, et même crédible. Le discours de Blanche-Neige aux chevaliers qui doivent suivre sa bannière tombe complètement à plat, la grande bataille finale n’a rien d’épique, et le combat contre la méchante reine manque totalement de rythme.
Résultat, mon avis était plutôt bienveillant jusqu’aux trois-quarts du film, mais le dernier quart m’a tellement barbé que j’en suis ressorti finalement plutôt « mouais ». D’une façon générale, Kristen Stewart est assez crédible en mignonne et innocente Blanche-Neige, mais son personnage est dénué de la moindre ligne de texte intéressante et on reste donc paradoxalement avec une héroïne sans charisme là où sa personnalité, son évolution et son affirmation, auraient dû être de gros enjeux du film. Le scénariste nous a aussi collé un prince charmant dont on aurait pu totalement se passer puisqu’il ne sert qu’à créer une pseudo-intrigue romantique avec triangle amoureux (l’effet Twilight ?) pas franchement explorée, alors que la relation du chasseur avec Blanche-Neige aurait largement suffit à reprendre et régénérer la trame sentimentale du conte original.
Au final, comme souvent avec ce genre de film, j’en sors satisfait sur le plan visuel, à la fois du point de vue de la beauté des images et de la mise en scène de l’esthétique heroic-fantasy, mais sans grand enthousiasme sur le fond, qui ne me laissera vraisemblablement pas longtemps de souvenir (Jika, qui a également vu le film, aurait dû écrire cet article pour s’en rappeler : quand on en a parlé, il l’avait déjà oublié…).
On est globalement d’accord sur les points forts et les insuffisances du film (voir mon commentaire de Dark Shadows)… Effectivement, sur le fond, ce n’est pas là qu’il faut attendre le film au tournant, mais pour moi, cela reste un film réussi, avec une histoire archi connue bien revisitée ! Le triangle amoureux m’a plutôt plu (le choix aurait été plus simple si le prince prédestiné était mort au combat d’ailleurs ;)) et difficile de creuser plus, le film fait déjà plus de 2 h ! Reste qu’on en prend quand même plein les yeux ! :)
Sincèrement, j’ai passé, on a passé, un bon moment. Le film se laisse parfaitement voir, les effets sont sympas, y a de l’humour, de la bataille à l’épée, du cul, bref, on y trouve son compte.
Mais quand même…
Déjà, la scène du cheval (quand Blanche Neige s’enfuit du chateau), je l’ai trouvé énormissime !
Pourquoi pas une pizza et un écran plat avec un match de l’euro sans publicité, aussi ??
Et en dehors de plusieurs scènes comme ça, y a un truc qui m’a marqué/choqué tout le long du film, et qui m’a bien fait rire, c’est le côté patchwork des 2h proposées par Sanders…
What the fuck le grand cerf tout droit sorti de « Princesse Mononoké » ? What the fuck, c’est un remake de Jeanne D’Arc de Luc Besson ? De Robin des Bois ? Le Seigneur des Anneaux ?
Et surtout, surtout… Sériously… Regardez les deux actrices : Charlize Theron… Kristen Machintruc… Y a pas photo, c’est Charlize la bonnasse !!
Du cul ??? Oo