Polisse (Maïwenn, 2011)

Avant d’aller voir Polisse, je n’avais jamais entendu parler de Maïwenn, confondant même son nom avec Nolwenn… Et ce n’est qu’au générique de fin que je me suis rendu compte que la réalisatrice figurait également au casting…


Bref.


J’aime beaucoup les polars dans le genre de Polisse, qui s’inscrit dans la lignée de L627 (1992) ou plus récemment du Petit Lieutenant (2004) et 36, Quai des orfèvres (2004) (ou même dans une moindre mesure la série Braquo, dont on avait vanté les mérites ici) : des films policiers hyper réalistes, qui immergent le spectateur dans le quotidien de flics aux prises avec le sordide, la bureaucratie et leurs propres démons. Cela change des duos improbables/de choc à la poursuite de gangsters violents et idiots/d’un serial killer méthodique et cruel.


Dans Polisse, le spectateur plonge dans l’univers de la BPM de Paris – la Brigade de Protection des Mineurs. On assiste aux interrogatoires, aux appréhensions de parents maltraitants, aux dérives sexuelles de mineurs abandonnés, etc. Certaines scènes sont extrêmement fortes, et on passe rapidement du rire aux larmes, sans pour autant que Maïwenn tombe dans le facile ; de fait, le film, les scènes, le background, tout est si réaliste qu’on est complètement pris dans le film et que l’on suit les différents membres de l’équipe dans leur quotidien, dans leurs vies publiques et privées en se demandant quand ça va craquer. A ce boulot déjà difficile s’agrègent des relations personnelles et/ou des situations personnelles parfois non moins difficiles.


Concernant le casting de Polisse : j’étais un peu réticent à l’idée d’un Joeystarr policier (on l’a déjà connu catcheur et bûcheron, notamment, et je pensais qu’il ne serait pas forcément à l’aise en défenseur de la veuve et de l’orphelin vu tous ses démêlés judiciaires…), même s’il a tout à fait la tête de l’emploi ; finalement, Joeystarr, premier premier rôle, est très bon, parfaitement crédible.

Peut-être, par moments, le jeu manquait un peu d’émotion là où visiblement il essayait d’en mettre, mais ça collait quand même bien au personnage brut de décoffrage. Il y a d’ailleurs une scène, celle avec la maman noire et son enfant, qui m’a laissé une drôle d’impression sur la fin.


Show ▼


Je ne vais pas détailler les performances de chacun des autres acteurs du film, mais j’ai apprécié retrouver Nicolas Duvauchelle et Karole Rocher (qui jouaient tous deux dans Braquo et qui sont encore une fois parfaits) et Karin Viard dont je commence à penser que c’est mon actrice française préférée (même si elle joue souvent des rôles assez proches) avec, mais j’assume, Cécile de France. J’ai également apprécié Naida Ayadi, inconnue jusque-là.

Pour le coup, j’ai trouvé Maïwenn en-dessous : son personnage m’a en fait irrité pendant tout le film (ce qui est peut-être l’effet recherché, vu qu’elle est balancée dans les pattes des membres de la BPM sans leur consentement, et qu’elle les gêne plus qu’autre chose). N’empêche, au niveau jeu, c’était un peu terne ; on aurait pu penser que le personnage servait à introduire un témoin, un point de vue extérieur à l’équipe, mais… non : elle est là, fait des photos, donnant l’air de planer en permanence…



Au final, Polisse est un excellent film, dur et drôle à la fois, extrêmement dur et drôle, même. Ça faisait longtemps que je n’étais pas allé au cinéma, et vraiment longtemps que je n’avais pas autant apprécié un film.


8 réflexions sur “ Polisse (Maïwenn, 2011) ”

  1. Gattaca
    Gattaca sur

    On vient de le voir. D’accord avec toi que le jeu de Maïwenn est décevant, après c’est peut-être le personnage qui est censée être un peu déconnectée et à côté de ses pompes… par rapport aux autres qui semblent confrontés à de réelles difficultés… Joey Starr est très bon dans le rôle ! Contrairement à toi, je ne suis absolument pas fan de ce genre de films, ça me fait trop penser à un téléfilm de flics… avec quelques longueurs ! Même le sujet a le mérite d’être bien traité, les personnages attachants, et apparemment très réaliste ! Commentaire d’un spectateur (manifestement flic), en sortant de la salle, à sa copine : « c’était centré sur la BPM, mais ça ne romance pas ce qu’on vit tous les jours ! »

  2. Jika sur

    Peut-être que le spectateur, c’était un pédophile ?
    :D

  3. Akodostef sur

    J’avoue que malgré toutes les critiques dithyrambique sur ce film, je suis mitigé quant à l’idée d’aller le voir ; le fait de ne pas aimer la réalisatrice et son côté over-narcissique est-il un a-priori injuste ?…

  4. Stoeffler sur

    @ Jika: toi, t’as envie d’voir des soucis a dire des trucs comme ca…

  5. Akodostef sur

    Ah ça, c’est sûr que quand tu vires tous tes employés, tu fais d’un coup plein d’économies…! ^_^

  6. Stoeffler sur

    :o)
    C’est sur qu’a court terme, c’est comme ca que tu gonfles tes chiffres… apres on verra dans qq annees s’ils ont pris la bonne decision.

    C’te bande d’batards!

  7. Elorav sur

    L’impression que j’ai de ce film, c’est que Maiwenn a voulu traiter tous les cas de figures que peut rencontrer la BPM, qu’ils concernent les victimes, les coupables ou la vie personnelle des flics (de tous les flics, pour le coup). Une succession de petites scènes, parfois clichés, qui ne sert peut-être pas la réalité du quotidien… mais reste très plaisante à regarder et surtout émouvante: on rit, on pleure, on est surpris! Pour moi, c’est le principal.

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