Sherlock Holmes (Guy Ritchie, 2009)
La première image que j’ai vue de ce nouveau Sherlock Holmes, ce fut une des affiches du film, découverte dans le métro (j’ai beaucoup cherché pour la retrouver sur le net, apparemment je suis le seul à l’avoir trouvé classe : elle n’existe que sur le site officiel !… par contre on trouve partout celle avec Sherlock/ Robert Downey Jr. alors que je trouve le dessin pas très réussi). Cette affiche m’a tout de suite donné envie d’en savoir plus sur le film, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps : le look de ce Watson, élancé et armé d’une canne, avec ce haut de forme légèrement incliné sur le côté du crâne et ce sourcil infléchi crâneur, m’évoquait une version rock’n’roll du personnage, une atmosphère de baston et un humour tranchant et intelligent. Je n’ai pas reconnu tout de suite Jude Law, et j’ai apprécié après coup le « risque » relatif du port de la moustache pour cet acteur dont on met d’habitude plutôt en valeur le beau visage lisse, pas androgyne mais par contre éternellement jeune.
C’est donc une affiche réussie, puisque le parti du film est bien de livrer une version moderne et punchy de l’univers de Sir Arthur Conan Doyle. Au-delà malheureusement, Guy Ritchie, dont je n’avais vu jusque là que de chouettes films (Arnaques, crimes et botanique, ou plus encore, Snatch), esquivant par chance ses films plus récents unanimement qualifiés de bouses (notamment A la dérive, avec Madonna) passe un peu à côté de son projet. On ne pourra pas reprocher au film d’être trop lent : malgré ses 2h08 minutes, on n’a guère le temps de reprendre son souffle et on rebondit de scène en scène sans temps mort… mais c’est que Guy Ritchie a voulu mettre beaucoup, beaucoup de choses dans son film, et que du coup pour faire tenir tout ça dans un seul film il est obligé de rester pas mal à la surface des choses au lieu de leur donner un peu de densité.
– On a donc une ambiance « Londres industriel et crasseux » de fin du XVIIe siècle, mais qui reste juste un décor de cinéma et ne provoque pas de frisson.
– On a une intrigue mystérieuse, qui fait intervenir la mystique et la magie, mais dont on sait dès le départ qu’elle repose sur une supercherie, ce qui en ruine la portée inquiétante ou envoûtante.
– On a une enquête à résoudre, mais tout va tellement vite qu’on n’a jamais le temps de réfléchir avec les héros, et de toutes façons ceux-ci gardent pour eux leurs observations si bien qu’on ne dispose jamais de véritables indices pour avancer ; on ne peut qu’attendre la résolution, au cours de laquelle tout nous sera révélé, pour comprendre ce qui s’est joué : bref, pas vraiment un film à retournement final, mais vraiment pas un film policier non plus.
– On a un duo de personnages principaux lié par une amitié qui frôle la fraternité, mais la profondeur de ce lien n’atteint jamais le spectateur (au point que beaucoup, un peu bêtement à mon sens, ont vu dans leurs chamailleries permanentes des habitudes de vieux couple et qualifient donc le film de ‘gay-friendly’). Aucun des acteurs n’est pourtant à blâmer, aussi bien au niveau des personnages principaux que des seconds rôles, tous sont relativement irréprochables chacun dans leur composition.
Au final, il y a trop d’ingrédients dans cette histoire pour pas assez de saveur. Comme disait Marion à la sortie de la séance : si c’était passé à la télé, ça aurait été plaisant, mais ce n’est pas ce qu’on attend d’un film au cinéma, parce qu’on en ressort dans le même état que quand on était entré dans la salle. Bof, bof, quoi.
Permets moi a mon tour d’etre critique envers ton article; je trouve que tu ne developpes que les mauvais cote du film.
Je suis sur le fond en accord avec ce que tu dis: le film dure deux heures mais on passe un peu a cote de l’intrigue car tout va a 100 a l’heure (d’ailleurs la fin est super decevante je trouve…). Il y a beaucoup de choses sur lequel on aurait aime voir plus de profondeur (relation entre personages, une intrigue mieux distillee, des effets speciaux un peu mieux geres) mais il ne faut pas mettre de cote de bon points:
– 2h sans s’ennuyer
– les acteurs sont franchement bien, et leur interaction a l’ecran est bonne
– l’aspect crasseux est bien rendu (sauf certains plans ou on voit trop que c’est du pipeau) et l’image sale convient parfaitement au film.
– une mise en scene assez dynamique
Show ▼
Meme si ca n’est pas son meilleur film (Guy Ritchie), je trouve que pour qqun qui apprecie sa maniere de filmer, il ne faut pas necessairement passe a cote.
Je suis allé le voir hier et à la sortie une impression assez mitigée, en même temps je ne m’attendais pas à grand chose, mais plutôt d’accord avec tous les points évoqués (négatifs et positifs).
Céline et moi y sommes allés ce soir, et on a bien aimé :)
Quand le film est sorti, j’étais assez réticent, et puis les bonnes critiques ici ou là m’ont amené à reconsidérer ma position (c’est aussi que j’aurai bien voulu voir « Hors de Contrôle », mais tout ce que j’en ai entendu m’en a dissuadé : d’autres avis ?).
En bref, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, et j’ai été un peu surpris (au niveau des bastons, notamment, comme Stöef, j’ai vraiment-vraiment bien aimé) ; moi qui ai lu tous les Sherlock Holmes dans ma prime jeunesse (c’est ça d’être vieux : je pouvais lire les bouquins à peine écrits !), j’ai retrouvé quelques sensations des livres, par exemple lorsqu’il fait part de ses observations à la fiancée de Watson : c’est bien fait mais frustrant car on ne peut qu’assister à la démonstration. Mais encore une fois, c’est comme dans le bouquin.
Et si je suis d’accord sur le fait que le film va un poil trop vite pour que l’on suive les réflexions des deux compères, ça ne m’a dérangé outre mesure : c’est clairement pas le genre du film, de toutes façons.
A côté de ça, c’est un poil con, mais j’ai bien aimé le style du générique de fin, ça m’a fait passer la pilule du côté un peu naze de l’annonce de « Sherlock contre Moriarty », à venir dans un an ou deux.
Ouala !
Ce film est un bon divertissement, et je ne suis pas sûre qu’il prétend à plus !
L’intrigue ne m’a pas passionnée en tant que telle (plutôt un prétexte pour des courses et bastons partout dans Londres à 100 à l’heure) et c’est vrai que les relations qui ressortent entre les personnages restent très superficielles, mais il faut avouer que la réalisation punchy dépoussière le côté flegmatique présupposé de nos deux héros ! Robert Downey Jr en Sherlock Holmes décalé un peu bad boy, réussit comme toujours à rendre son personnage crédible, et Jude Law… bah c’est Jude Law, avec ou sans moustache, il est toujours très bien ! ;)
Ce que j’ai le plus apprécié : la BO du film, avec une musique rythmée et je dirais même galvanisante, qui dès les premières minutes a donné le ton du film… et bien sûr, le générique, vraiment très beau, très réussi (partie habituellement négligée par les réalisateurs, mais qui ici sonne comme la cerise sur le gâteau) !
Elémentaire…