Utopia (2013- ???, Dennis Kelly)
L’Angleterre n’est pas seulement un nid à talents en ce qui concerne la musique. Ces dernières années, on a pu assister à l’éclosion de nombreuses séries de haute qualité : Green Wing (série humoristique hospitalière), The IT Crowd, The Shadow Line, Misfits, Sherlock ou encore Luther pour n’en citer qu’une partie. Certaines ont d’ailleurs été évoquées sur ce blog, là, là ou encore là.
De cette génération dorée de séries qui dépotent, Utopia est la dernière mouture qui nous vient d’outre-manche.
Utopia ne se classe pas dans le genre science-fiction, ni même celui de la dystopie. C’est en réalité assez difficile de la décrire : l’histoire est censée être contemporaine, mais certains concepts ou encore évènements qui se produisent dans la série ne seront probables que dans un futur proche et s’en suit un effet bizarre : on a l’impression de contempler un univers parallèle, qui aura pour effet de distancer le spectateur de l’histoire. Mais comme les situations évoquées sont parfaitement crédibles, et pourraient vraisemblablement se produire dans notre société, l’audience se retrouve, confuse, face à une pseudo-réalité à laquelle elle veut croire sans pouvoir totalement s’y identifier. On peut rapprocher l’effet que produit Utopia au film Les Fils de l’Homme (Children of Men), mais de façon beaucoup plus subtile.
La série voit se réunir 4 personnes qui n’ont a priori rien en commun, mis à part leur intérêt pour un comic du même nom, Utopia. Lorsque nos héros tentent de se rencontrer afin de discuter du manuscrit (ils sont tous membre d’un forum Internet qui a pour sujet Utopia), ils vont vite se rendre compte que leur curiosité a été remarquée par une organisation secrète, qui cherchera à se débarrasser d’eux. Nos héros vont se retrouver au centre d’une conspiration mortelle, et leur situation s’empirera rapidement pour devenir critique et incontrôlable. Et lorsque nos protagonistes finiront par mettre à jour les secrets renfermés par le manuscrit, ces révélations seront bien pires qu’être poursuivi par une organisation secrète…
Sans trop vouloir en dévoiler, Utopia a vraiment un style à part qui la démarque des autres séries. Premièrement, ça faisait longtemps que je n’avais pas tant apprécié l’ambiance que créait la musique. C’est assez étrange car elle est essentiellement électronique mais arrive parfaitement à être angoissante, stressante et à la fois donner envie de l’écouter sur support CD. Elle se trouve ici en intégralité.
En ce qui concerne la mise en scène, les plans sont très léchés mais simples, et le réalisateur use beaucoup de symétries dans la disposition des décors et des acteurs. Les couleurs, la façon dont la camera bouge sont également deux aspects qui ont été particulièrement soignés. Tous ces effets mettent en valeur la froideur, la cruauté et la violence qui sont omniprésentes tout au long de la série et qui pourra en rebuter plus d’un. D’ailleurs en écrivant ce billet je me rends compte qu’il n’y pas vraiment de place pour l’optimisme dans la série, malgré un peu d’humour de-ci de-là.
Les seuls points un peu décevants sont l’histoire ainsi que les acteurs.
Là encore, je préfère tempérer mon propos – l’histoire est tout de même bien sympathique, en tout cas la trame principale est astucieuse. Je suis un peu moins fan des rebondissements à gogo, des retournements de situations dramatiques (quoique dans une série ou conspiration et paranoïa sont pain quotidien, on peut trouver une justification au fait qu’il soit difficile de faire confiance en quiconque) et certaines situations qui en découlent quelques peu invraisemblables. Agaçant par certains moments, cela ne gâche pas globalement le reste de la série et les thèmes très intéressants auxquels qu’elle s’attaque (c’est d’ailleurs effrayant à quels points les arguments débattus sont d’actualité).
J’ai également un peu de mal avec la crédibilité de certains acteurs – certains sonnent vraiment faux ! D’autres par contre sont au top, en particulier Alexandra Roach qui interprète Becky, avec son accent gallois à couper au couteau. Elle a les meilleures répliques et insultes !
S’il vous ait difficile de vous faire une opinion avec cet avant-gout, le premier épisode donne le ton de la série. La première saison a été retransmise l’année dernière et la deuxième est en cours de diffusion (6 épisodes par saison). C’est à prendre en compte, si comme moi, vous êtes accros et qu’il vous faudra attendre une année supplémentaire pour voir la prochaine mouture.
En attendant, je recommande chaudement.
La bande-annonce, sans sous-titre une nouvelle fois, est ci-dessous.
La série est passée sur Canal+ et on avait regardé deux épisodes ; je n’avais pas trop accroché. Je ne suis pas fan du registre « paranoïaque »,et j’avais trouvé que la série enquillait les scènes invraisemblables, en me laissant totalement étranger aux personnages et à l’histoire.
Pas de personnage pour m’accrocher (voire l’inverse : j’ai trouvé les personnages des tueurs extrêmement déplaisants (pas crédibles, notamment)), pas d’humour, pas de style visuel génial… Je m’en suis tenu là.
Tu me raconteras l’histoire pendant les vacances ! ;)
Pour les invraisemblances, il faudra qu’on en reparle – je pense qu’il y en a (j’arrive pas a me souvenir lesquelles) mais ce ne m’a pas empeche de continuer a regarder la serie. Y’a qq trucs un peu gros qui sont la juste pour faire machination, je ne sais pas si tu parles de ca?
Quant au personnage, je peux comprendre, mais je ne sais pas si c’est du aux acteurs, quoique ceux qui interpretent Becky et Wilson sont pas trop mal.
C’est pas cense etre drole par contre – et au niveau des plans et des couleurs, je trouve ca assez chouettre. Un peu a la facon d’une BD.
D’facon, tu sais pas ce qui est bon :-)