Le cyanure d’hydrogène

Le cyanure d’hydrogène, autrement appelé acide cyanhydrique, est un gaz toxique que seules certaines personnes peuvent détecter (et oui apparemment c’est génétique) et qui dégage une odeur d’amande amère.

Dire que c’est un gaz, ce n’est pas totalement vrai car le point d’ébullition du cyanure d’hydrogène est 26°C, autant dire que selon le temps qu’il, c’est soit un liquide, soit un gaz. Pour la suite de l’article et par souci de clarté, on va considérer que c’est un gaz.

Le cyanure d’hydrogène est à ne pas confondre avec les ions cyanures (si le gaz est neutre, les ions sont des particules chargées) qui sont associés au poison; le cyanure de potassium, et appelé ainsi par abus de langage.

Ceci étant dit, les deux composés sont EXTREMEMENT toxiques et même si les chiffres divergent sur les quantités exactes nécessaires pour tuer une personne, je pense qu’entre 0.5 et 3 milligrammes du composé par kilogramme d’être humain est un chiffre proche de la réalité. Cela ne vous parle peut être pas, donc je vais essayer de mettre cette valeur en perspective: je pèse 70kg, donc ma dose létale se situe entre 35 et 210mg… pour donner une idée, une cuillère à soupe de sucre pèse 35 grammes; donc mille fois moins de cyanure serait suffisant pour commencer à m’endommager sérieusement.


Formule du cyanure d’hydrogène

Son mécanisme d’action sur notre corps est très simple: le cyanure d’hydrogène se transforme en ions cyanures lorsqu’il pénètre notre nez par inhalation. Ces ions cyanures ont une tendance à former des complexes avec le fer, présent en grande quantité dans notre hémoglobine, et il en résulte que nos globules rouges ne sont plus capables de transporter l’oxygène qui nous est nécessaire pour survivre.


Cependant, le cyanure d’hydrogène est beaucoup plus dangereux que les ions cyanure. Si vous avez bien suivi, vous devriez me dire: eh, attends un peu, tu ne viens pas de nous dire que fondamentalement dans notre corps, ce sont les ions qui qui sont létaux?

Si, mais une différence notable est le mode d’exposition au composé : gaz contre solide. Il est donc beaucoup plus difficile d’éviter un empoisonnement au cyanure d’hydrogène que le cyanure.

Raspoutine, plus fort que le cyanure…

Ce qui explique aussi certainement pourquoi le gaz est utilisé comme arme chimique, pour toucher une zone, alors que le solide a été plus utilisé pour des assassinats diplomatiques (comme celui qui a échoué sur Raspoutine) ou viser des cibles bien précises.


Une dernière question qui doit te bruler les lèvres cher lecteur, mais pourquoi donc est-ce que je vous parle de ce sujet si morbide (bien que tres intéressant :) ) ?

Chimiste de profession, j’ai récemment été confronté à la production d’hydrogène de cyanure dans le cadre de mon travail. Pour préciser, je n’utilise pas le gaz comme composé initial; il se trouve que c’est un sous produit d’une réaction que j’ai effectué à présent une dizaine de fois, parfois générant jusqu’a 150 milligrammes du gaz (rappel : dose mortelle 30 à 210mg).

Et si je ne suis pas mort, c’est parce que nous avons au travail des moyens de protection efficaces et qui permettent de manipuler certains produits dangereux sans exposer l’operateur à leur nocuité… Encore faut-il faire tout de même bien attention à ce que l’on fait !

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