Killing Bono (Nick Hamm, 2011)
Killing Bono est tiré d’un livre de Neil Mc Cormick, et il raconte la vraie (ou à peu près vraie) histoire de Neil Mc Cormick et de son frère Ivan, qui sont nés et ont grandi à Dublin et qui se sont lancés dans la musique au même moment que leur copain Paul Hewson, également issu de la capitale Irlandaise, mais qui n’ont pas rencontré le même succès que lui… assez loin de là.
Paul Hewson est en effet aujourd’hui connu sous le nom de Bono, et c’est le chanteur mondialement connu du groupe U2. De son côté, Neil Mc Cormick n’est jamais parvenu à devenir la star qu’il ambitionnait d’être, la faute à des choix désastreux guidés par la fierté et un ego démesuré, et, il faut le reconnaître, à quand même énormément de poisse. Je ne vous ferai pas la liste des embûches que notre « héros » a rencontré ou a placé lui-même sur sa route : c’est l’un des intérêts du film (puisque, on vous l’a dit, tout est vrai).
Le récit des aventures des Mc Cormick est l’occasion de quelques rigolades, quelques écarquillements d’yeux hallucinés, et d’un peu de déprime. Le tout culmine dans une scène dans laquelle Neil aura l’occasion de tenir Bono au bout du canon d’un pistolet : même si on sait bien que la tentative n’aboutira pas (tout est vrai, je vous dit, et Bono chante encore aujourd’hui), la tension dramatique à ce moment est parfaitement amenée, et on sent qu’un désastre immense (qu’il frappe Neil ou son frère, auxquels on s’est forcément attachés) reste possible.
Mais le « Killing Bono » qu’évoque le titre du livre et du film, c’est surtout pour Neil, plutôt que de littéralement tuer le chanteur de U2, de se débarrasser de l’obsession qu’il a de cet ami qui a mieux réussi -comme quand en psychanalyse on parle de « tuer le père »- et des entraves que cette obsession lui fait s’imposer dans ses choix de carrière.
Le film a ses hauts et ses bas, et il aurait clairement pu être meilleur. Son ton hésite parfois entre le réalisme et la parodie : certaines scènes sont du coup un peu too much par rapport au reste du film, et le jeu de Ben Barnes est du coup par moment trop outré pour être crédible. Il y a aussi un moment du film où trop de loose finit par peser, et où on a besoin que nos héros rencontrent enfin un peu de succès, pour notre propre bien-être.
Car si l’histoire est incroyable, souvent drôle et riche de rebondissements, ses personnages sont aussi très attachants ! Autant les deux frères (le pauvre Ivan -incarné avec une justesse parfaite par Robert Sheehan– qui aurait pu avoir une vie si différente, mais Neil aussi, même si l’auteur s’est largement réservé la place du connard -pas usurpée- dans l’histoire), que tous les personnages secondaires qui gravitent autour d’eux, incarnés par des acteurs peu connus mais qui sont tous parfaits dans leur rôle : Martin McCann en Bono étrange, lunaire et généreux ; Peter Serafinowicz en manager un peu trop imprégné devenu businessman charismatique ; Pete Postlethwaite dans ce qui aura été son dernier rôle ; ou surtout Stanley Townsend (c’est le gros type en bas à droite sur l’affiche anglaise) en gangster flippant mais malgré tout sympa.
Même si le film est loin du chef d’oeuvre, ou même de la très bonne surprise inattendue à la Lords of Dogtown que j’espérais, il aura quand même gagné mon affection et figure pour l’instant dans mon Top3 des films que j’aurai préférés cette année. Et comme son sujet l’ouvre à un public assez large, je le conseille à à peu près tout le monde !
Et si vous aimez Robert Sheehan, je vous conseille la serie The Misfits, une sorte de Heroes a l’anglaise, mais en 1000 fois mieux!!
Ah tiens ? Bonne piste, je jetterai un oeil avec plaisir :) (parce que j’ai bien aimé Robert Sheehan, que j’avais bien aimé la première saison de Heroes, que j’aime bien les séries anglaises, et que j’aime bien les trucs mille fois mieux ^_^)
Il y a 2 saisons deja…J’ai hate de lire ton analyse sur la serie, toujours pertinent, bien ecrit et marrant!!
8D
Merci beaucoup pour le compliment !
Tu sais que si tu veux écrire toi-même l’article, c’est très possible ?
houlala non, vous faites ca tres bien ici vous les gars, moi je prefere lire :)