Barcelone, le premier jour
Cela faisait longtemps qu’avec Céline, on voulait s’aérer un peu, et partir quelques jours. Amsterdam, Londres, Berlin et autres semblaient des destinations naturelles, mais notre choix s’est porté finalement sur la festive capitale catalane, Barcelone.
Suite aux méchancetés persistantes du volcan islandais, le désormais célèbre Eyjafjöll (prononcez : Eyjafjöll), on a bien cru pendant un moment qu’on rejoindrait les squatteurs de bancs de l’aéroport (dans la même file que nous, les voyageurs à destination de Madrid et Valence en ont été pour leurs frais : vols annulés, reportés, etc.).
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Saviez-vous d’ailleurs qu’un volcan islandais a été un acteur de la révolution française de 1789 ? En effet, le Laki, situé dans la même région que l’Eyjafjöll, entra en éruption en 1783. Un puissant et durable anticyclone entraîna les cendres vers le nord de l’Europe, et les deux-tiers nord-est de la France en furent recouverts, ce qui eut des conséquences météorologiques assez désastreuses pendant plusieurs années, et notamment durant l’été 1788. Des récits de l’époque parlent ainsi de grêlons de 5 kg et d’oiseaux gelés en plein vol ! La famine qui s’en suivit explique selon certains le mécontentement général de la population l’année suivante et donc la Révolution (explication à prendre à la pincette, je ne pense personnellement pas que le bouleversement de 1789 soit dû à une météo capricieuse…).
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Suite à ces hésitations (le volcan, souvenez-vous ! L’avion, partira ? Ne partira pas ? Aujourd’hui ? Demain ?), on a finalement décollé largement en retard, ce qui a remis en cause notre première virée « bar à tapas » prévue ce soir-là ; non pas qu’il soit trop tard au niveau de l’heure, mais nous sommes arrivés fatigués, irrités et perdus dans la grande ville sur la Plaça d’Espanya… Une charmante hôtesse de l’air, qui avait pris le même avion et le même bus de nuit que nous, nous a sauvés la vie en nous indiquant la direction à prendre pour nous rendre à notre hôtel, qui n’était finalement qu’à une centaine de mètres de là…
Deux choses à savoir, donc le réseau des transports en commun de Barcelone est vraiment très dense, en tous cas en ce qui concerne le centre-ville et les liaisons avec l’aéroport. N’hésitez pas à prendre les métros, bus, funiculaires, téléphériques et autres bus de nuit, ils sont très ponctuels, propres et sûrs.
Et n’hésitez pas à demander votre chemin aux gens dans la rue : de fil en aiguille, on a pas mal discuté avec deux-trois conducteurs de bus, c’était assez intéressant et instructif ; un conseil, cependant : évitez les vieux avec chiens, ils ont tendance à vouloir prendre un cours de français plutôt que de vous renseigner (d’autant plus qu’au final, il s’avère qu’ils ne connaissent pas l’endroit où vous voulez aller, ni même l’endroit où vous vous trouvez 8-)
J’avais un peu de crainte en arrivant à Barcelone que mon espagnol, qui plus est approximatif, soit mal perçu par les catalans, mais ça a été tout le contraire : les gens sont vraiment très sympathiques et compréhensifs (pas toujours compréhensibles, en revanche ^^).
Le premier jour, nous nous sommes réveillés sous la pluie (une pluie normale, composée de sulfates, de sodium, de calcium et d’ammonium), et avons donc orientés notre programme vers des activités en intérieur : après un petit déjeuner bien copieux et pour honorer une commande spéciale, nous avons commencé par une visite éclair aux boutiques du stade du Football Club Barcelona, plus connu sous le nom contracté de Barça. Nous ne le savions pas encore, mais le maillot bleu et brun que nous achetâmes à cette occasion ne fut pas, et de loin, le dernier que nous vîmes durant notre séjour…
Le stade, vu de l’extérieur est assez laid, voire même passablement hideux : carré, gris, sale et très mal entretenu. Nous ne nous sommes donc pas attardés sur place, et c’est sous une pluie persistante que nous nous avons quitté ce quartier excentré de la ville, pour nous rendre au Barrio Gotico, et plus précisément au Musée Picasso.
Ce musée Picasso, mondialement connu, propose une collection assez importante de créations du maître, et même si je n’accroche pas forcément aux triangles-carrés-ronds, le bâtiment est également réputé pour son architecture particulière chargée d’histoire.
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Anecdote : d’origine argentine, je me débrouille pas trop mal en espagnol, et je me débrouillais même pas mal du tout lorsque j’étais lycéen (assurément, le rapport Jika / élève français standard m’était plus favorable que le rapport Jika / barcelonais standard…). A l’occasion du bac, j’avais révisé mes textes (à peu près mes premières révisions en espagnol de l’année !) et je me rendais donc à mon oral plus ou moins confiant. L’examinatrice arrive, m’indique que je suis le seul candidat de la matinée, me fait entrer dans la salle et commence à farfouiller dans son sac pour sortir le relevé de textes en question, sans le trouver. Elle me propose alors de passer l’examen sur un sujet improvisé, et elle farfouille déjà dans son sac afin de chercher un sujet, en sort une carte postale avec je ne sais plus quelle croûte de Picasso, composée exclusivement de triangles-carrés-ronds (Pablo, il aurait pu inventer la PlayStation !), et me donne 15 minutes pour préparer mon speech.
Franchement, je me suis assis avec la carte à la main, et au bout de 3 minutes, je savais déjà tout ce que je ne pourrai jamais dire sur cette puta madre de postal ! Circulo, triangulo, cuadrado… Y despues ?
Imaginez parler pendant 15 minutes dans une langue étrangère d’une carte postale représentant de tels motifs, ressentez le stress de passer une épreuve que vous pensiez être votre point fort sur un sujet aussi horrible…
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Au final, le musée ne m’a pas convaincu : toujours le même trip playstationnesque auquel je n’adhère pas, même si certaines œuvres, et notamment ses Ménines ont attiré mon attention (au début, au moins : les 58 répliques n’étaient pas exposées mais il y en avait déjà… beaucoup). Au niveau architectural, il est vrai que le musée est assez particulier, mais au final, ça reste des briques qui n’en cassent pas (relisez cette phrase, si vous avez le temps d’en perdre).
Au sortir du musée, le beau temps était de la partie, et curieusement, la file d’attente pour le musée, longue d’une bonne centaine de mètres, avait complètement disparu en même temps que la pluie. On a donc un peu visité le quartier, que j’ai trouvé très sympa avec ses ruelles débordant de linge en train de sécher aux balcons, ses boutiques underground et ses vestiges historiques. Nous avons poussé jusqu’à l’église Santa Maria del Mar, qui n’était malheureusement pas visitable ce jour-là, mais nous avons été agréablement surpris par le charme de la petite place où elle se situe et par la façade de l’édifice, imposante.
Nous avons ensuite fait une balade sur le bord de mer, jusqu’à rambla de Catalunya et notre premier Burger King du séjour… Les ramblas de Barcelone, très célèbres, sont des avenues assez larges, bordées de restaurants et de boutiques diverses, et sur lesquelles se pressent des petites échoppes et des artistes de rue. Hyper-touristique, en somme (mais ça tombe bien, nous étions, justement, des hyper-touristes). Côté est de cette rambla de Catalunya, il y a donc le barrio gotico, déjà évoqué plus haut et dans lequel nous avions prévu plusieurs autres visites, et côté ouest se situe El Raval, le quartier mal famé du centre-ville de Barcelone (dans lequel on a fait une rapide incursion sans intérêt majeur).
Un endroit à ne pas manquer à Barcelone et situé à mi-hauteur de cette rambla de Catalunya, c’est St-Joseph, vaste marché couvert également appelé « La Boqueria » : je ne vais pas me lancer dans un descriptif poétique de l’endroit, mais j’ai vraiment apprécié les étals joliment organisés, les couleurs odorantes et les produits surprenants.
Après quelques nouvelles flâneries dans le barrio gotico et une pause à l’hôtel, nous sommes ressortis en fin de journée vers le parc de Montjuic, et ses « fontanas magicas » : imaginez à la nuit tombée une grande avenue bordée de fontaines éclairées, se terminant par une esplanade composée de multiples petites fontaines et d’une plus grande, en hauteur ; chaque soir, toutes ces fontaines sont illuminées, et la plus importante est la scène d’un show son et lumière assez bluffant, dont les photos ne reflètent qu’un simple aperçu.
Après de multiples déconvenues au niveau des restaurants conseillés par notre guide, nous avons fini à la « Bombita », un bar a tapas proche de la Barceloneta où nous avons mangé comme des rois (ne connaissant pratiquement aucun des noms des tapas proposées, nous avons demandé au serveur de nous faire un menu personnalisé, et nous n’avons pas été déçus du voyage).
S’en suivit une promenade digestive (une rapide ré-incursion dans le quartier El Raval, pour vérifier qu’il n’y avait rien à y voir – ce qui est le cas, sauf si vous cherchez de la cocaïne ou de la compagnie payante), et nous sommes rentrés nous coucher, fourbus mais heureux.
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Avez vous remarquez la particuliarité des rues de Barcelon se premier jour, le long des ramblas?
Boah, je serai tenté de dire qu’en bas de la principale rambla, tu as, à gauche des putes et un Burger King à droite ?
Plus sérieusement, non, je ne vois pas : même si je sais que les ramblas de Barcelone ont été construites sur le passage de différents cours d’eau, je n’ai pas trouvé que ça se voyait en surface.
Pour le reste, il y avait de chouettes bâtiments et monuments tout du long, mais je ne pense pas que tu fasses allusion à ça ?
Non, en faite l’une des choses qui définisse le tissu urbain de Barcelone c’est ses carrefour et la façon que les angles de rues sont traité.
Les angles des bâtiments sont tronqués pour ouvrir les façades sur les carrefours. Les angles des bâtiments sont coupé a 45° et répondent architecturalement à leur binôme sur la diagonal du carrefour. Quelle que soit les particularité architectural d’un bâtiment sur un carrefour, l’angle tronqué reprendra des éléments du bâtiment en face sur la diagonal.
Sur plus grands carrefours, il y a un dialogue architectural entre les quatre bâtiments d’angle.